I don't know how it will ends but I fell in love with my best friend

Retrouvailles

Hardin & Alycia

Ces dernières semaines, la quantité de travail au Newswriter est monté en flèche. J’ai eu beaucoup à gérer entre les nombreux articles et les interviews qui n’en finissaient plus. De plus, les recherches pour retrouver les parents d’Isaac me prennent beaucoup de temps et malheureusement, jusqu’à présent, elles ne semblent pas très fructueuses.
La bonne nouvelle, c’est que Gallagher a insisté pour que je prenne quelques jours de congés. Je ne vais pas m’en plaindre ! Il y a bien longtemps que je n’ai pu sortir en plein après-midi. Ca va me changer des oiseaux de nuit que je croisent en boîte et dans les bars. Soirées arrosées, danse et plaisirs charnels font désormais parti de mon quotidien. Que voulez-vous, il faut bien s’amuser quand on est célibataire. Mais, c’est bien de changer ses habitudes de temps en temps !

Puisque j’ai l’après-midi de libre, j’ai décidé de faire un peu de sport. Je sais que le Grand Hôtel de Pacific avenue possède une salle plutôt sympa. Je suis passée devant la dernière fois quand j’ai rejoint Ruby au bar. Une fois sur place, je me présente à l’accueil et effectue l’inscription. Tant qu’à faire, autant prendre l’abonnement. Je remplis tous les formulaires nécessaires. La jeune femme m’explique qu’un coach s’occupera de moi pour cette séance. Je me demande à quoi il ressemble ? Peu importe, c’est un sportif, il est forcément bien foutu ! Stop Aly, tu es venue pour faire du sport. Je ris intérieurement en repensant au mot « sport ».

Je m’apprête à entrer dans les vestiaires quand soudain…Bonjour, on m’a dit que vous aviez besoin d’aide.
Non…impossible…mon cœur s’affole. Cette voix…Je la connais que trop bien. Je me retourne doucement et l’aperçois…L’homme qui restera à jamais ancré en moi :

celui qui a toujours su me faire rire et pleurer, celui qui me rend heureuse et me déchire, celui a fait trembler tout mon être et me fait complètement perdre pied, celui qui m’empêchera toujours d’avancer. Malgré tous nos différents, malgré notre histoire, aussi belle que destructrice, je ne cesserai jamais d’aimer cet homme. Je l’aimerais toute ma vie, quoique je dise, quoique je fasse et où que j’aille. Hardin Cooper. Mon premier amour. Mon âme sœur. Mon meilleur ami.

Désemparée, je l’observe sans un mot. Le silence s’installe. Cela fait si longtemps que je ne l’ai pas vu. A vrai dire, c’est de ma faute. Mes sentiments pour lui freinaient ma relation avec Jérémy…Qu’auriez-vous fait à ma place ? Nous avons essayé d’être ensemble mais ça n’a jamais pu fonctionner. J’ai eu si mal. Poursuivre ma route sans lui a été l’une des décisions les plus dures que j’ai eu à prendre. Est-ce que je le regrette aujourd’hui ? Voyez où j’en suis : larguée comme une vieille chaussette et célibataire. J’imagine que c’est ma punition.

J’ai repoussé la seule personne que j’ai aimé pour un sale con. Je ne sais pas comment réagir face à lui. Le revoir après trois ans de distance et de silence, suscite toujours en moi les mêmes sentiments…j’aimerais tant me jeter dans ses bras, le serrer tout contre moi et m’imprégner de son odeur qui me rendait complètement folle. Mais, je n’ai pas le droit d’exiger quoique ce soit. Et puis, qui me dit qu’il me le permettrait. Peut-être qu’il a trouvé chaussure à son pied. Putain mais…je déteste cette idée. Pourquoi est -il ici ? Et depuis quand ? Il m’a tellement manqué…mon cœur se serre. Je me pince les lèvres, hésitante.

Hardin…dis-je tout bas, sans jamais le quitter des yeux. J’ai toujours aimé me fondre dans son regard. Comment m’adresser à lui sans paraître celle qui lui fait passer un interrogatoire.

Je suis étonnée de te voir ici. Quel bon vent t’amène à Los Angeles ? demandai-je en esquissant un sourire forcé. Non pas que je sois triste de le voir, bien au contraire…j’ai juste très peur de sa réponse…

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Hardin & Alycia

Aujourd'hui c'est mon troisième jour de travail à la salle de sports du grand hôtel situé sur la Pacific avenue. Je suis ici depuis un mois, mais j'avais besoin de prendre mes marques et surtout je voulais trouver Alycia avant de m'engager dans un travail. Malheureusement pour moi mes recherches n'ont pas été un grand succès, je ne suis pas un super détective... Du coup lorsque j'ai vu cette petite annonce pour un job de coach sportif au sein d'un hôtel je me suis dit "pourquoi pas ?". J'aurais des clients réguliers et j'aurais des clients de passage, car la salle est ouvert pour les gens résidents à l'hôtel ainsi que pour les gens de l'extérieur. C'est plutôt sympa comme compromis, je pourrais discuter avec des personnes qui me parleront de leur vie en dehors de Los Angeles.

Bon entre nous je ne pense pas que je resterais travailler des années ici, mais pour l'instant je me plais bien. Dans le futur je me vois bien devenir coach sportif à mon compte pour avoir une clientèle fidèle et régulière, ce qui est plus facile à gérer et également à suivre au niveau de leur évolution. Je suis sortis de mes pensées par mon collègue qui m'annonce qu'une personne vient de souscrire à un abonnement. Il me demande donc de l'accompagner au cours de cette séance afin de lui montrer la salle, lui expliquer le fonctionnement des machines et voir avec elle si elle souhaite établir un programme sportif.

Tout souriant je me dirige donc vers la jeune femme qu'il me montre. De dos je ne distingue que sa chevelure, rien de plus et à vrai dire je m'en fiche un peu. Je n'ai pas trop la tête à fréquenter des filles, même si ça ne me ferait pas de mal. Je m'approche d'elle et lui dit, " Bonjour, on m’a dit que vous aviez besoin d’aide."C'est alors que la jeune femme et se retourne doucement. Mon Dieu, oh mon Dieu... C'est elle, c'est Alycia ! Ma Alycia est devant moi ! J'ai un léger mouvement de recul face au choc que cela me procure de la voir devant moi après tout ce temps... Je la cherche depuis plusieurs semaines sans succès et voilà qu'elle s'inscrit dans la salle où je viens de commencer à travailler si ça ce n'est pas le destin ! Cette fille je l'ai dans la peau, réellement. Elle et moi nous étions inséparables, c'était l'amour fou peut être trop puisqu'aujourd'hui le dialogue est rompu entre nous. Alycia a privilégié sa relation avec cet abruti de Jérémy plutôt que la nôtre. Je lui en veux terriblement même si dans le fond je ne devrais pas lui en vouloir. Après tout elle et moi on a essayé de construire quelque chose, mais sans succès ! Une chose est sûre malgré cet échec, malgré cette distance qu'il n'y a entre nous rien à changer vis-à-vis des sentiments que j'éprouve pour elle. Je me demande même si j'arriverais un jour à ne plus être raide dingue de cette nana-là.

" Hardin.." Elle prononce mon prénom tout bas et cela me donne des frissons, je ne sais même pas quoi lui répondre alors je me contente de sourire comme un idiot. " Je suis étonnée de te voir ici. Quel bon vent t’amène à Los Angeles ?" Très drôle sa question, je la regarde de haut en bas et lui répond avec un sourire amusé "C'est marrant que tu me le demandes parce que c'est toi qui m'amènes ici..." Je me rend compte qu'une simple réponse comme ça c'est un peu bizarre puis je me rends compte aussi qu'on est en plein milieu de l'entrée des vestiaires. Je prends le bras d'Alycia et je frisonne à son contact, ridicule... Je suis ridicule ! Je l’entraîne doucement un peu à l'égard du passage. "J'ai été voir ta mère elle m'a dit où tu étais alors j'ai débarqué ici il y a un mois, mais jusqu'ici je n'avais pas réussi à te trouver... Et te voilà ici où je travaille !" Je n'arrive pas à décrocher mon regard du sien, ni à ne pas la dévisager tellement je la trouve belle. J'ai envie d'hurler de bonheur, j'ai envie de la prendre dans mes bras et j'ai même envie de l'embrasser sauf que tout ça c'est n'importe quoi. Je lui en veux et elle doit m'expliquer pourquoi, pourquoi elle m'a abandonné comme une vieille chaussette ! Je suis content de la retrouver, mais je ne dois surtout pas oublier ça alors pas de signes affectifs pour l'instant. "J'avais besoin de savoir pourquoi tu m'avais laissé tomber comme une merde.." Je lâche cette phrase dans un soupir, une question qui me taraude depuis trop longtemps et qui m'empêche d'avancer. Parce que j'ai besoin de savoir pour avancer ensuite...

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Hardin & Alycia

Il m’observe avec son parfait sourire en affichant cet air amusé que je connais si bien : C’est marrant que tu me le demandes parce que c’est toi qui m’amène ici.

Mon cœur tambourine davantage. Moi ? Que veut-il dire par là ? Sa réponse me laisse sans voix. Que dois-je répondre au juste ? Il me saisit le bras. Seigneur…cela fait une éternité qu’il ne m’avait pas touché et…je suis loin de détester ça. Vous pouvez rire, il y a de quoi. Mais si vous connaissiez notre histoire, vous comprendriez à quel point Hardin est important à mes yeux. Il m’attire vers lui sur le côté afin de libérer l’entrée des vestiaires. Il me dévisage avec intensité, cette même intensité qu’autrefois et qui m’a toujours fait fondre.

J’ai été voir ta mère. Elle m’a dit où tu étais, alors j’ai débarqué il y a un mois. Jusqu’ici je n’avais pas réussi à te trouver. Et te voilà ici où je travaille..

Je jette quelques coup d’œil à la salle : Oh…tu travailles ici.

Il y a plein de salle de sport à Los Angeles. Il a fallu que je choisisse celle où il travaille. Quel signe essaies-tu de m’envoyer toi là-haut ? Mon regard croise à nouveau le sien. Il est allé voir ma mère ? Mais enfin pourquoi ? Nous étions pratiquement devenus des étrangers. Nous avions pourtant une si belle amitié mais je n’ai pas été capable de mettre mes sentiments de côtés.

Tu es allé voir ma mère ? Pourquoi ?
J’avais besoin de savoir pourquoi tu m’avais laissé tomber comme une merde…

Dure vérité et des mots qui m’atteignent en plein cœur tels de violents coup de poignard. Comment lui en vouloir… Oui ! J’ai été lâche. J’ai préféré m’éloigner pensant qu’il serait plus facile pour moi d’avancer et de tirer un trait sur notre histoire impossible. Avez-vous déjà aimé quelqu’un si fort au point cela vous ronge les tripes, que vous éprouvez ce perpétuel besoin de l’avoir constamment près de vous, que l’idée d’être séparé de lui vous est insupportable, une perpétuelle torture ? Moi oui. Je l’aimais à en crever. Jalousie, obsession, possessivité, notre relation était toxique autant pour l’un que pour l’autre. Nous passions bien trop de temps à nous déchirer. Des disputes encore et encore, toujours plus virulentes au fil des jours. Je n’en pouvais plus, où était mon meilleur ami ? Il fallait y mettre un terme, pour notre bien à tous les deux. Et, c’est ce que nous avons fait. Nous nous sommes mis d'accord. Malgré ça, les sentiments étaient bien ancrés en moi. Nous avions beau tenir notre promesse, je n’arrivais pas à avancer. Et puis, Jérémy était mon fantasme d’adolescente que j’ai enfin pu concrétiser à la fac. Pouvais-je réellement construire une relation avec cet homme sachant qu’Hardin que j’aimais plus que tout était dans ma vie ?

Il se tient là devant moi, encore plus beau. Je détourne le regard, baissant les yeux car…car…il a raison. Je l’ai laissé tomber comme une merde. J’ai subitement la gorge nouée et envie de pleurer, pour avoir été si faible et si stupide. Je l’ai blessé, rejeté pour une vivre une histoire qui était dès le début vouée à l’échec. Oui, Jérémy était marié, alors quel avenir avions-nous ? Aujourd’hui, je me retrouve seule et Hardin me déteste. Je soupire, le cœur serré.

Hardin…je suis sincèrement désolée. Mais… Le mots ne sortent pas. Dois-je réellement lui expliquer pourquoi ?

J’ai merdé…je sais. Tout est de ma faute et….et pour être honnête, je pensais ne jamais te revoir. Je marque une pause et le regarde avec sincérité. Je m’avance doucement.

Je suis contente de te voir. Vraiment. Je pose une main sur la peau nue et chaude de son bras. Seigneur, il est encore plus beau, plus sexy. Il me destabilise toujours autant...Je me mordille doucement la lèvre inférieure.

Que t’as dit ma mère au juste ? J’ai besoin de savoir s’il connait toute la vérité sur mon histoire avec Jérémy. Lui a-t-elle parlé de mon père et de Léah ?

Il ne passe pas une seule seconde sans que je regrette…
Etre plus proche de lui affole mon pauvre petit cœur meurtri. Je baisse les yeux essayant de mes larmes que je tente de contenir. Je ne veux pas craquer. Pas devant lui. Le voir ici ravive de vieux souvenirs, tout comme ces sentiments que je me suis efforcée d’enfouir. Mais, le fait est. Je l’ai blessé et je m’en veux terriblement...

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Hardin & Alycia

Enfaite je lui balance tout ça au visage sans même savoir où cette discussion va nous mener, ça se trouve ce qui va suivre va empirer les choses. La rancœur que j'ai envers elle sera encore plus forte qu'avant... Ou peut-être que cela percera enfin l'abcès pour qu'on se retrouve. Je ne demande pas à la retrouver comme avant, car je pense que c'est impossible mais au moins avoir un dialogue entre nous. Lorsque je lui annonce que j'ai été voir sa mère j'imagine très bien ce qui se passe dans sa tête. Elle doit se demander ce que je sais, ce que sa mère m'a dit et si j'ai tout appris des raisons qui l'ont poussée à venir ici. Sa mère m'a dit une partie, mais je lui ai dit que je ne voulais pas tout savoir. Je lui ai dit que je voulais parler avec Alycia et qu'elle me racontera si elle en a envie. J'espère qu'elle le fera, j'espère que notre relation s'arrangera car j'ai envie d'être là pour elle de nouveau comme avant... Comme au début.

Elle prend la parole pour s'excuser, mais en vain... Elle n'a pas l'air de réussir à trouver les mots ou peut-être le courage de m'avouer le pourquoi. Elle me dit qu'elle est désolée, que tout est de sa faute et qu'elle est heureuse de me revoir. Je le sais qu'elle est sincère, mais cette colère et cette rancœur font que ses mots ne me touchent pas autant qu'ils le devraient. Elle s'avance un peu vers moi pour poser sa main sur mon bras, la réaction est comme "électrique" à son contact pourtant je me recule légèrement pour dégager mon bras de sa main. Je n'ai pas envie d'avoir de contact physique ou de proximité avec elle, pas pour l'instant. J'ai besoin de garder mon espace vitale, comme pour me protéger. Depuis plusieurs années je souffre de son absence et je n'ai pas envie de la laisser revenir dans ma vie aussi facilement, je dois me créer une carapace. Elle me demande ce que sa mère m'as dit avant d'ajouter, " Il ne passe pas une seule seconde sans que je regrette… " Je le vois bien dans son regard, dans son comportement qu'elle est à deux doigts de craquer. Un petit mot, un petit geste et elle peut déverser ses larmes qu'elle retient... Pourtant je ne me gêne pas pour lui répondre sèchement, " Bah oui bien sûr tu regrettes tellement que tu as essayé de me joindre ou même de prendre de mes nouvelles par le biais de ma sœur ou encore de nos amis que l'ont avaient en commun.." Je dis ses mots avec énervement, mais avec douleur à la fois. C'est facile de dire qu'elle regrette, mais est-ce qu'elle a essayé de me contacter ? Est-ce qu'elle a essayé de prendre de mes nouvelles ? Jamais contrairement à moi qui suis venu jusqu'ici comme un idiot pour la retrouver. Je regarde autour de moi et réalise qu'on est toujours sur mon lieu de travail. Je regarde Alycia et lui dit "Je vais voir mon responsable, je reviens. Je n'ai pas envie de discuter ici..." Je m'éclipse rapidement en direction de l'accueil.

En allant en direction du bureau de mon responsable je dois avouer que je me pose la question de savoir si elle sera encore là à mon retour, peut-être qu'elle va se volatiliser encore. J'explique brièvement à mon chef la situation qu'il connaît déjà puisqu'il m'avait demandé ce qui m'avait poussé à quitter New York pour venir ici. Il accepte avec joie de me laisser partir plus tôt pour retrouver celle que j'étais venu chercher, j'en ai de la chance d'avoir un patron si sympathique ! Je passe me changer en coup de vent dans les vestiaires puis je reviens là où j'avais laissé Alycia et elle est toujours là, je lui fais un signe de tête avant de me diriger vers la sortie. Une fois dehors je regarde Alycia, " On peut se prendre un Starbuck à emporter et se poser au parc, non ? On pourra parler comme ça... Fin si tu en as envie bien sûr" Pour moi le parc est le meilleur compromis puisque je sais qu'on pourra être dans un coin tranquille sans trop de monde autour de nous contrairement à un café ou autre. On a beaucoup de choses à se dire et des choses qu'on n'a pas envie d'étaler aux yeux de tout le monde.

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Hardin & Alycia

Il se recule aussitôt retirant son bras. Il y a tant de colère en lui, que ce soit dans son regard, ses gestes ou le ton qu’il emploie : Bah oui bien sûr tu regrettes tellement que tu as essayé de me joindre ou même de prendre de mes nouvelles par le biais de ma sœur ou encore de nos amis qu’on avaient en commun.

Gagnée par la culpabilité, je baisse les yeux, fuyant ainsi son regard. Que suis-je sensée lui répondre pour me défendre alors que je suis l’unique responsable ? Je n’ai aucun argument, aucune excuse. Il a raison. J’ai merdé en beauté. Je n’attends pas à ce qu’il me pardonne. La seule personne à qui j’en veux est moi-même. Je fais un pas vers lui, il en fait deux en arrière. J’ai l’impression d’avoir perdu la seule personne qui savait me comprendre. J’avale difficilement ma salive, retenant mes larmes.

Je reviens. Je n’ai pas envie de discuter ici. Le voilà qui s’éclipse me laissant seule. Je regarde la porte de sortie de la salle. Devrai-je vraiment ? Je réfléchis un instant. J’ai passé ces trois dernières années à le fuir. Si je sors, ça me rendra encore plus lâche que je l’ai déjà été.
Merde Aly, ce n’est pas bien. Je décide donc de l’attendre patiemment, la boule au ventre. Il veut discuter. J’imagine qu’il attend beaucoup de moi dans cette conversation. Le seul moyen d’espérer retrouver mon meilleur ami, c’est d’être entièrement franche avec lui. Pourtant, un jour, on m’a dit que certaines choses doivent rester secrètes. Mais pas au dépend de notre amitié. Alors, je serai honnête, excepté sur mes sentiments pour lui. On n’oublie jamais un premier amour. Si ? Pour ma part, je lui ai toujours montré l’image d’une femme forte, qui était passée à autre chose alors que secrètement mon cœur chérissait cet homme. Sans compter qu’aujourd’hui ma rupture avec Jérémy m’a rendue méfiante, insensible et égoïste. Il revient et se dirige vers la porte de sortie me faisant un signe de le rejoindre. J’inspire profondément et m’exécute. Une fois dehors, il me regarde tout en ajoutant :

On peut se prendre un Starbuck à emporter et se poser au parc non ? On pourra se parler comme ça…fin si tu en as envie biensur.

Mon cœur tambourine un peu plus fort. Je suis très nerveuse à l’idée de me retrouver seule avec lui. Nous avons été très proches certes, même plus qu’on ne le devait. Mais, trois années se sont écoulées depuis que j’ai pris mes distances avec lui. Mon regard croise à nouveau le sien. Je lui souris doucement.

Oui. Bonne idée. Nous nous mettons en route pour le Starbuck. Sur le chemin j’essaye de faire un peu la conversation pour combler les blancs : des sujets banals histoire de nous mettre un peu plus à l’aise. En tout cas moi, j’en ai besoin.

Alors comme ça, tu es devenu coach sportif ? Je me souviens à quel point les cours t’ennuyaient à mourir. Tes parents l’ont pris comment ? Eux qui voulaient que tu deviennes médecin. Je marque une pause puis poursuis.

Qu’est-ce qui t’as poussé à te lancer dans ce domaine ? Nous arrivons au Starbuck et entrons à l’intérieur. Il n’y a pas de monde à cette heure-ci. Temps mieux ! Nous saluons le serveur. Alors qu’Hardin s’apprête à commander je prends les devants.

Alors il y aura un chocolat Viennois et un café s’il vous plait. Ce dernier s’exécute et mon ami m’observe sans un mot. Je le regarde :

Quoi ? Ne me dis pas que tu as renié le chocolat ? Je tends un billet et ajoute :
C’est pour moi. Je finis de payer et récupère nos breuvages. Je lui tends le sien et lui souris.
Nous sortons du café puis entrons dans le parc d’en face. Nous trouvons ensuite un banc sur lequel nous nous asseyons. Mon cœur se met à battre bien plus fort. Je redoute cette conversation. Je prends une bonne gorgée de mon café puis laisse échapper un profond soupire. Je tourne la tête puis le fixe droit dans les yeux : J’imagine que tu dois avoir plein de questions.

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