AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Partagez

 Give me my brother back • Devon 

Aller à la page : Précédent  1, 2
avatar

Invité

Give me my brother back • Devon - Page 2 Empty
MessageRe: Give me my brother back • Devon écrit Sam 16 Nov - 23:37
    Je regarde la façade du garage, détaille les flaques d'eau dans laquelle on s'éclatait à sauter y'a encore pas si longtemps. De retour d'une soirée, d'un resto ou d'une sortie, quand on marchait côte à côte, on parlait de tout et de rien. Il fut un moment, Devon connaissait tout de moi... Si je balade mon regard à droite et à gauche, c'est pour pas le gêner alors qu'il est en train de pleurer. Il a sa petite fierté... quoiqu'elle a dû morfler sérieusement depuis la mort de Lexie et d'Andy mais je ne ferai pas cette remarque.

    Étonnamment, ses larmes m'émeuvent pas. Autant, je sens qu'il n'est pas bien mais il semble tomber des nues ou percuter, mais tu as eu des mois et des mois pour réfléchir. À croire que Devon a réussir à se convaincre qu'on ne l'aimait plus. Qu'est-ce qu'il s'est dit pour arriver à ce constat ? Qu'est-ce qu'il a pensé pendant ces mois et ces mois, loin de nous ? Je ricane, bordel Devon a réussi à se convaincre tout seul qu'on n'en voulait plus alors que c'est lui qui nous a tous laissé tomber. Quelle ironie !

    Forcément, ses larmes m'émeuvent pas. Il paraît que les alcooliques ont la larme facile, comme si toutes les barrières s'effondraient à chaque fois qu'ils vont trop loin. Et maintenant que Devon semble sobre, qu'est-ce qu'il se passe dans sa tête ? Avant on sautait dans les flaques, maintenant en revenant du boulot, il m'arrive de rouler dedans en veillant à la prendre en plein milieu. J'aime bien, ça me fait sourire. Avant, j'étais particulièrement ordonné. Tiens, ça aussi ça a changé. J'arrive plus à m'y retrouver. Je passe une main contre ma nuque encore un peu raide. Finalement, Devon ne prend pas le cadavre de téléphone, se contentant de me demander :
    ▬ Qu’est-ce que tu veux que j’en foute ? Des confettis ?

    Je fronce les sourcils puis le fourre dans ma poche, j'examinerai le truc plus tard. Et soudain il me parle de quoi ? De niveau ? Je penche sensiblement la tête sur le côté en le regardant, comprenant même pas de quoi il est en train de me causer. Le pire, c'est qu'il a vraiment l'air dégouté, je l'observe alors qu'il me conseille d'essayer son truc avec des piafs. Il cause pas de cette merde avec ces gros oiseaux dégueulasses ? Il frotte ses vêtements, essayant d'y rendre un semblant d'allure puis vient poser la main sur mon épaule :
    ▬ Je parie que tes scores seront plus minables que les miens.

    … J'ai envie de lui dire que j'ai pas le temps pour ces conneries, que j'ai une vie, moi mais je me retiens de justesse, me mordant la lèvre inférieure. Je passe l'index sur l'arrête de mon nez, je revois la plupart de mes soirées et putain, les oiseaux qui volent autour de moi, ils n'ont pas cette tête-là... Mais encore amer malgré tout, je lâche quand même :
    ▬ Content de voir que t'as réussi à pas trouver le temps trop long...

    … sans nous. Je lève la main comme pour couper court à tout réponse, j'ai pas envie de rentrer là-dedans. D'un signe de tête, je l'invite à m'attendre pendant que je retourne brièvement à l'intérieur. Dans un meuble à tiroirs, je dégage quelques outils et attrape mon paquet de cigarettes et mon paquet d'allumettes. Je sors assez loin pour pas foutre une étincelle sur de l'essence et je l'allume. J'en glisse une au-dessus de mon oreille, et prends le risque de tendre le paquet à Devon au cas où. Je le laisse en prendre une, ou pas, puis hausse des épaules, comme pour répondre à une question qu'il n'a pas posée :
    ▬ Mauvaise habitude...

    Il plonge les mains dans ses poches et m'interroge au sujet de sa caisse, utilisant la même expression que celle que j'ai toujours eu plaisir à utiliser. Je secoue la tête, tel un docteur Mamour annonçant la mort d'un patient lambda dans une série médicale. Finalement je lui annonce que je dois regarder un peu mieux que l'alternateur semble avoir lâcher et a peut-être abîmé le moteur à force de rouler avec un alternateur mort... Je précise que je suis presque sûr mais que j'appelerai son poste pour lui confirmer et lui chiffrer les réparations... De toutes façons, j'ai déjà son poste et son numéro...

    ▬ Tu veux bien déposer ton vieux frère ?

    Pardon ? Je me tourne soudain vers lui, les yeux ronds. Ah oui, il veut carrément que je le dépose quelque part ? Euhm... je balbutie quelque chose de pas compréhensible avant de marmonner à Devon de m'attendre. J'éteins ma clope. Je disparaîs à l'intérieur pour lâcher mon bleu et revenir avec un jean et une veste. Toujours le cadavre de son téléphone dans ma poche. Je lui fais signe de la tête de me suivre et nous rejoignons ma voiture une rue plus loin. C'est une Plymouth Fury bleue avec le capot noir. Blessée de coups ici et là, je n'ai pas totalement terminé de la retoucher, j'ouvre la portière passager à Devon et fais le tour sans attendre qu'il soit monté.

    Une fois son cul posé sur le cuir, je mets le contact et démarre. Je ne sais pas vraiment quoi lui dire... au début, je préparais mes exuses, puis mes raisons, je préparais des tas de choses à lui dire et les jours passant, je changeais mon texte. Mes longs discours se sont amenuis avec le temps. Je me mords la lèvre puis décide de ne pas m'arrêter chez moi. De toutes façons je pourrai plus conduire après être 'parti' alors j'attendrai d'être rentré chez moi. Je désigne un quartier d'un geste de la tête, lui signifiant que je suis par là-bas. Je ne demande pas à Devon s'il a déménagé, je sais que non. Finalement, je m'arrête à l'entrée de sa rue. Je descends de la voiture en même temps que lui et rallume ma cigarette.
    ▬ T'y es.
Revenir en haut Aller en bas
avatar

Invité

Give me my brother back • Devon - Page 2 Empty
MessageRe: Give me my brother back • Devon écrit Dim 17 Nov - 3:27


Hey brother...


Voyant que je me fous complètement des restes de mon téléphone, il fourre les débris dans sa poche sans daigner me répondre. C’est vrai qu’est-ce que je vais bien pouvoir en foutre ? Hormis finir dans une benne à ordures... Néanmoins, qui dit plus de téléphone, dit adieu tous les niveaux acquis d’Angry Birds. Putain ! J’ai passé l’après-midi à galérer pour rien ! Tss, ça me dépite !  J’ai toujours été un mauvais perdant, avec un goût prononcé pour la compétition. Je me souviens de toutes ces soirée PS4 avec Dami à se charrier, se narguer, …c’était le bon vieux temps ! Je me redresse et arrange mes fringues dégueulasses. J’essaie de détendre un peu l’atmosphère entre nous mais ça n’a pas du tout l’effet escompté.

Content de voir que t'as réussi à pas trouver le temps trop long... il me répond froidement, sans relever ma petite provocation, lui qui savait si bien le faire avant.

Ça me refroidit instantanément. Je me racle la gorge, puis ôte rapidement ma main de son épaule en détournant les yeux. J’observe machinalement les voitures défiler à toute vitesse sur la route d'en face.

Ouai…

Que suis-je sensé ajouter ? Il n’a pas l’air de vouloir faire causette. Putain, mais pourquoi tu m’as suivi alors ?! Je glisse mes mains dans mes poches et décide de prendre des nouvelles de la bagnole. C’est bien pour ça que je suis ici à la base. Mais, il me coupe d’un signe de tête pour que j’attende et il se barre je ne sais où.

Où veux-tu que j’aille… murmurai-je seul, alors qu’il s’était déjà tiré vaquer à ses occupations.

Ça risque d’être plus compliqué que je ne l’imaginais. Je souffle, exacerbé. Il réapparaît quelques instants plus tard un paquet de clopes en main. Euh…c’est nouveau ça ? Et depuis quand ? Hum…je préfère fermer ma gueule. Après tout, je suis mal placé pour critiquer. Et puis, ça ne me regarde pas après tout. Il fait glisser une cigarette sur son oreille et me tends le paquet ouvert, m’invitant à en prendre une. Mon regard se pose longuement sur le paquet puis s’attarde sur mon frère que j’examine attentivement.

Mauvaise habitude...

Hein ? Mais je ne t’ai rien demandé moi ! Fais ce que tu veux frangin, si t’as envie de t’enfumer les poumons à ta guise. Mais ne viens pas me casser les couilles quand je bois ! J’ai bien envie de le lui balancer à la gueule, mais, je n’ai pas envie d’envenimer la situation. Le soudain souvenir de ses mains agrippées à ma chemise me reviennent très vite en mémoire. Et, nos précédentes tendres accolades fraternelles passent très vite aux oubliettes laissant place à la colère. L’hôpital qui se fout de la charité ! Je ne le calcule pas, le laissant dans son délire de fumeur. Je me contente de détourner le regard en levant les yeux au ciel, ne pouvant camoufler mon exaspération. Je prends une profonde inspiration. Il m’énerve ! Un silence de mort prend racine entre nous…Je me sens de plus en plus mal à l’aise et ça devient compliqué de trouver un sujet de discussion.

Nous en venons finalement au sujet de la bagnole. Selon lui, ce serait l’alternateur. Il me confirmerait le diagnostic en me joignant directement au poste, profitant aussi pour me transmettre le coût des réparations. Je réponds par un simple Ok..

Me voilà bien emmerdé pour rentrer chez moi !  Je n’ai même pas de quoi appeler Eliott. C’est bien dommage qu’il ne soit pas avec moi tiens ! Je me sentirais déjà un peu mieux dans mes baskets. C’est le seul désormais qui me connait vraiment. Il sait parfaitement comment m’apaiser et me canaliser. J’ignore comme il fait, mais là tout de suite, j’aurais bien besoin de lui. Il nous aurait d’ailleurs évité toute cette précédente mascarade. Il faut se rendre à l’évidence. Je ne retrouverai jamais mon petit frère, du moins, le Damian que j’ai autrefois connu. Ça fait mal, mais bon, j’imagine que c’est ma punition.

Devrais demander à mon frangin de me déposer au risque de me faire envoyer bouler comme une merde ? Je me surprends à le lui demander. Il se tourne vers moi, très surpris par ma demande. Il ne sait pas vraiment quoi répondre, d’ailleurs il bredouille je ne sais quoi d’incompréhensible. Je m’apprête à lui dire de laisser tomber mais finalement il me demande d’attendre. Hum..okay. J’acquiesce sans broncher. Il écrase sa cigarette et s’engouffre à l’intérieur et revient quelques minutes plus tard. Il s’est changé, prêt à partir. Il me fait signe de le suivre jusqu’à sa bagnole.  Et bah ! Plutôt pas mal l’engin ! Je me serais bien permis un commentaire, mais je me rappelle sa précédente froideur, et finalement je m’abstiens et monte dans sa voiture en silence.

Que le chemin du retour fut éprouvant. Nous étions là, l’un à côté de l’autre, sans échanger aucun mot, aucun regard. Durant tout le voyage, je me suis contenté d’observer le paysage latéral défiler à toute vitesse en croisant les bras. J’avais tellement de questions qui demeurent sans réponse, je me suis toujours demandé ce qu’il avait fait durant mon exil. Je me suis plusieurs fois demandé comment seraient nos retrouvailles. J’étais bien loin d’imaginer le scénario d’aujourd’hui. Le silence qui règne dans le véhicule est palpable, pesant. L’un comme l’autre ne faisons aucun effort pour aller vers l’autre. Pour ma part, j’en suis incapable, je suis comme bloqué. Les mots ne trouvent pas leur chemin. Pourtant, j’ai tellement à dire. Moi qui pensais que le dialogue entre nous était simple, les choses ont bien changé. J’y suis peut-être pour quelque chose, mais tous leurs reproches de merde m’ont carrément fait chié, ça en devenait insupportable! Alors oui ! Je leur ai dit «merde » et dans un sens, je ne le regrette pas. Enfin…presque...arf…je ne sais pas…je ne sais plus ! Tout se bouscule dans ma tête. J’ai l’impression de devenir fou ! J’ai besoin d’un verre !

Arrivés à destination, nous sortons tous les deux du véhicule en silence, jusqu’à ce qu’il le brise enfin : T’y es, dit-il en allumant une nouvelle cigarette. Tiens tiens ! On dirait bien que quelqu'un s'est trouvé une nouvelle addiction. Je ricane intérieurement.

Merci.. répondis-je froidement mais avec une pointe de politesse.

Je voudrais m’enfouir loin de cette situation malaisante. On dirait deux étrangers. Je reste planté là devant lui à le dévisager sans un mot. Puis, je détourne le regard, et le l’observe à nouveau. Main dans les poches, j’aimerais parler mais je n’y parviens pas. On est sensé se faire une accolade ? C’est comment ? Je secoue légèrement ma jambe droite. La nervosité. Je jette des regards à gauche, à droite, dans toutes les directions, esquivant puis croisant son regard. Je prends une profonde inspiration et daigne enfin en placer une :

Tu veux entrer ?


Codage par Laxy Dunbar
Revenir en haut Aller en bas
avatar

Invité

Give me my brother back • Devon - Page 2 Empty
MessageRe: Give me my brother back • Devon écrit Dim 17 Nov - 14:01

    Il ne prend pas de cigarette dans mon paquet et alors que je lui fais le commentaire que c'est une mauvaise habitude, je lis dans son regard qu'il ne semble pas enchanté. J'écarte les bras, ayant déjà eu cette conversation avec papa maintes et maintes fois, quand il fait semblant de tousser de façon exagérée pour que je sorte fumer dehors, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, qu'il y ait une putain de canicule alors que leur veranda est climatisée. Je lève les yeux au ciel et secoue la tête et par la même occasion, la clope coincée entre mes lèvres pincées :
    ▬ Ça vaaaaaa... c'est qu'une cigarette !

    Je crache un petit nuage sur le côté avant d'aller me changer et chercher les clefs de mon petit bijou. Dont je suis particulièrement fier ! Je l'ai achetée juste avant l'accident de Devon, elle était restée à l'abandon avant que je trouve le temps long. Chaque fois que j'appelais Devon et qu'il ne répondait pas, quand il préférait digérer sa gueule de bois chez lui que passer un week-end à Seattle, je passais ce temps sur ma voiture. Il y a encore des ajustements à faire mais surtout esthétique, des pièces que je suis en train de rechercher pour lui rendre son autenticité d'antan....

    Alors que je suis arrêté, je descends quand même de voiture. Pas envie de juste lui ouvrir la portière et casse-toi. Et puis il a pas l'air dans son assiette. Moi je sais bien qu'on fera la même chose quand on sera seuls, on va reprendre une dose de courage ou une dose de perdition. Je frotte mes yeux, je ne sais pas comment l'en empêcher... j'en suis au même point qu'il y a deux ans, je n'ai pas avancé et je suis toujours les mains vides et les yeux pleins.

    Il me remercie et trépigne comme un ado qui sait pas comment conclure, putain. Je tire une fois encore sur ma cigarette, le plus dur est derrière nous. Il sait que je suis en ville, et il sait que malgré mon amertume, je suis toujours là et que je l'aime toujours. Rien ne pourra jamais ça, aussi lâche soit-il, aussi perdu soit-il, aussi loin du Devon que je connais soit-il...

    Il n'est que l'ombre de celui qu'il fut, je suis capable d'aider cette ombre. Alors qu'il me demande si je veux entrer, je hausse des épaules. À vrai dire, j'ai envie de voir dans quelles conditions il vit et je me fais la promesse que je balancerais la moindre bouteille que je verrai... Mais comme il me propose d'entrer, je suppose qu'il n'y en aura pas de visible. Et puis pour Evelyne, il ne doit pas se bourrer la gueule tous les jours chez lui. Je pince le mégot entre le pouce et l'index, fronce sensiblement les sourcils alors que toutes les pensées m'assaillent.

    De l'extérieur, la maison ne semble pas avoir changé. Si on omet qu'il n'y a plus les balles sur l'herbe, la balançoire a rouillé par endroits et tous les jeux ont disparu, les bricoles qui avaient pour habitude d'être ici et là... Aux fenêtres, les volets ouverts laissent imaginer qu'on va pas entrer dans l'antre de la mort et du désespoir.

    J'attends son feu vert pour entrer. Je suis tellement venu ici qu'à un moment donné, je frappais deux coups et je rentrais directement. Pas d'Andy qui vient en courant dans ma direction, ça me file la chair de poule de constater que... rien n'a changé. Je regarde autour de moi, crache à nouveau un filet de fumée sur le côté avant de me rendre dans l'espace cuisine sans commentaire. Je connais les lieux, je connais les chambres, je savais exactement où se trouvait le livre de contes de mon neveu et son dinosaure préféré. Partout où je pose les yeux, le rappel constant qu'ils sont omniprésents, et pourtant absents. C'est oppressant ici, en fait. Je lâche un simple « Bon, je fais comme chez moi... » en me dirigeant vers le frigo. J'ouvre et en sors une seule bière avant de refermer la porte et de m'appuyer contre. Je la garde dans une main et profite de mon autre main libre pour tirer une bouffée.

    Un soupir.

    ▬ Devon, je...

    Je fais tomber les cendres de ma cigarette dans l'évier et reste le visage penché, à les regarder perdre de leur superbe, les points rougeoyants qui se meurent si vite. Tout va si vite, ici bas. Je prends une longue inspiration puis me retourne pour l'avoir sous les yeux. Je hausse des épaules. Je ne sais pas comment lui parler.

    ▬ Devon, je ne sais pas quoi faire.

    Je n'ai pas envie de lui dire combien ça me fait mal de le voir comme ça, de le savoir comme ça, même quand j'étais loin. Evelyne est venu ici pour lui, elle s'est dit qu'elle suivrait ses études ici et qu'elle pourrait le retrouver. Moi je n'avais pas d'études qui m'attendaient, pas de meuf, pas de job, rien. Sauf ce silence de plomb. Je porte un poing à ma cage thoracique et tapote dessus en toussotant, pris par la contrariété.

    ▬ T'occupes, écoute-moi. Encore cette fois. Même si tu n'en fais rien. Je serre les lèvres, je serre les poings. On l'a déjà eu quinze fois cette conversation mais au moins, je sais que tu ne peux pas t'enfuir, là. Tu as eu le temps de faire le point, d'essayer de te sauver mais maintenant, je veux te prévenir qu'on va faire les choses à ma manière. T'as pas l'air de saisir que... je souris et inspire à fond. Si tu tiens pas à ta propre vie, on va changer les règles. Chaque fois que tu te feras du mal, dis-toi que tu me tues aussi. Et je lui tends la bière.
Revenir en haut Aller en bas
avatar

Invité

Give me my brother back • Devon - Page 2 Empty
MessageRe: Give me my brother back • Devon écrit Lun 18 Nov - 3:04


Hey brother...


Ca vaaaaaa…c’est qu’une cigarette

Mais frangin, moi j’ai aussi envie de te dire, ça vaaaaaaa….ce n’est qu’un verre, mais la encore je me ravise. Tant qu’il ne se drogue pas à la cocaïne ou ne serait-ce quelle autre merde qui vous bouffe le cerveau. Je ne suis pas le mieux placé pour lui faire la morale sur ce qui est bien ou mal. Je suis flic mais loin d’être parfait. Il m’arrive même très souvent de confondre les deux. Je ne veux pas rentrer dans le conflit alors je me contente d’acquiescer avec un Hin hin.

Nous faisons la route en silence. Un silence des plus pénibles, des plus pesants, sans se décrocher un traître mot. Quelle ironie tout de même quand quelques heures plus tôt, on s’engueulait ! Arrivés chez moi, après quelques moments d’hésitation, redoutant d’essuyer un refus, je finis par lui proposer d’entrer. Une fois à l'intérieur, il regarde un peu partout dans la maison, et demeure silencieux. On dirait que cette maison sans vie le laisse sans voix. Pour une fois...

Bon, je fais comme chez moi... Il se dirige directement vers le frigo d’où il en sort une bière. Et bien, on dirait qu’il ne compte pas la lâcher sa putain de clope…Et les parents ont cautionné ça ? Tss…Je ne le quitte pas des yeux. Comme chez toi ? mais…

C’est aussi chez toi…enfin…tu m’as compris ! répondis-je en soupirant et m’adosse contre le mur de la cuisine en inclinant légèrement la tête en arrière, observant ainsi les plaintes qui ornent le plafond. A nouveau le silence et ce malaise entre nous.

Je l’entends soupirer, comme s’il s’apprête à prendre la parole. Il fait une première tentative mais, en vain les mots ne suivent pas. Devon, je…

Je redresse la tête et l’observe d’un air inquisiteur. Je Tu ? Je fronce les sourcils. Bah vas-y frangin crache le morceau bordel ! Je n’aime cette tronche de déterré. Il fout les cendres de sa cigarette dans l’évier et semble y trouver un certain intérêt étrange à les observer se consumer. Il relève la tête et me regarde puis hausse les épaules.

Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je inquiet.

Devon, je ne sais pas quoi faire.

Je redresse ma tête, passant ma langue entre mes lèvres pour les humidifier. Je serre vigoureusement les poings dans mes poches et me mords la joue. Tu pourrais développer s’il te plait frangin ? Je lui réponds instinctivement.

Commence déjà par arrêter cette merde, d’un signe de tête, je lui désigne son paquet de cigarettes qu’il affectionne tant, Un seul drogué dans la famille c’est déjà amplement suffisant, dis-je machinalement, le regard figé dans le vide, sans l’ombre d’une émotion, comme si je récitais un texte.

Mais ce qui devait arriver arriva. Il se met à tousser. Bah oui forcément ! Je prends une profonde inspiration puis laisse échapper un petit rire nasal. P’tit con !  Je sens la colère doucement me titiller, me caresser dans le sens du poil. Je me pince les lèvres, détournant le regard, pestant tout au fond de moi contre les nouvelles lubies de mon frangin.

On l'a déjà eu quinze fois cette conversation mais au moins, je sais que tu ne peux pas t'enfuir, là. Tu as eu le temps de faire le point, d'essayer de te sauver mais maintenant, je veux te prévenir qu'on va faire les choses à ma manière. T'as pas l'air de saisir que.. il s’arrête, prend un longue inspiration, et finis sa phrase : Si tu tiens pas à ta propre vie, on va changer les règles. Chaque fois que tu te feras du mal, dis-toi que tu me tues aussi.

Je suis brusquement transcendé par tout un tas de sentiment : agacement, colère, peur, joie, amour, tristesse…Par où commencer ? Je sors mes mains des poches et les fais glisser en arrière dans mes cheveux.

A ta manière ? Tu vas me faire fumer cette merde en espérant que je décroche de la bouteille c’est ça ? Chacun sa perdition frangin. Je réponds sèchement.

Je hausse le ton sans le vouloir, faisant les cent pas, le toisant tantôt avec colère tantôt avec peine. Je m’avance à grands pas de lui et le pointe avec mon index. Ce que je m’apprête à lui avouer n’est que la triste vérité de ma putain de vie merdique. Je me souviens encore du regard de Quinlan lorsque j'ai balancé tout ce qui me pesait depuis deux ans...

Tu sais pourquoi je bois Damian ? Parce je ne dors plus ! Toutes les nuits je les entends dans mes cauchemars. Lexie et Andy, hurler à la mort ! Tu sais c’est quoi le pire ? C’est d’être sans cesse hanter par l’image de ton gosse le cou brisé devant toi avec du sang lui sortant des narines. Tout ce sang…je n’en ai jamais vu autant de toute ma vie... Alors OUI ! Je bois ! Je bois PUTAIN ! Pour oublier que PUTAIN DE MERDE c’est de ma faute ! Ma faute tu m’entends ? Et des fois Je me dis que si j’en crevais ça serait un soulagement pour tout le monde. C’est vrai ! Après tout, je ne suis que déception à vos yeux. Le pauvre type alcoolique qui pleure sur sa défunte femme et son défunt fils.

Je me recule de quelques pas, déboutonnant le haut de ma chemise, je me sens oppressé, j’étouffe, je suffoque. Mes mains s’engouffrent dans mes cheveux, je me pince les lèvres. Je reste figé sur mon frère, me mords la langue pour me calmer. Mon ton se radoucit puis se teinte d’amertume et de monotonie.

Si tu savais combien de fois j’ai essayé de t’en parler, combien de fois j’ai fait le chemin jusque ta chambre avant de faire machine arrière, combien de fois j’ai composé ton numéro avant de raccrocher aussitôt. Tout le monde m’oppressait, me reprochait et me dictait ma conduite, fais-pas ci, fais pas ça ! alors que la seule chose que je demandais, c’était mon frère. Mais toi, tu t’es rangé de leur côté et tu m’en a collé une en prime ! J’avais besoin de toi putain ! Toi et personne d’autre ! Mon frère…ma…j’hésite à poursuivre…mais maintenant que je suis lancé, autant y aller jusqu’au bout Dev’, j’inspire et continue, …ma vie, mon sang, ma moitié, mon souffle, mon cœur, mon âme, mes yeux, mon sourire, mon ange, mon demi-dieu, ma raison d’être, tout ce que j’ai de plus cher au monde…quand t’es blessé, je saigne aussi, tu te souviens ?

Je fuis son regard quelques instant, la voix tremblante et la respiration haletante, les yeux rouges humides, mais je ne craquerai pas. Non.

Mais quand je te regardes aujourd’hui…j’ai l’impression de voir un étranger…et ça…ça me fait mal à en crever...

La gorge nouée, la boule au ventre, le coeur palpitant à en arracher ma poitrine, une larme naquit du creux de mon œil et s'aventure sur ma joue, mais je la chasse aussitôt de la main puis renifle. La maison devient horriblement silencieuse. Les yeux clos, mains sur la taille, je soupire désespérément puis baisse la tête, impuissant. Je n’ose plus le regarder. Au fond du gouffre, j’avale difficilement ma salive et renifle en frottant mon index sous mon nez. Vidé, je décide de quitter la pièce monte dans ma chambre à l’étage. Je m’allonge sur un côté de lit, face à la fenêtre et observe au dehors la lumière du clair de lune qui traverse la chambre.

Codage par Laxy Dunbar
Revenir en haut Aller en bas
avatar

Invité

Give me my brother back • Devon - Page 2 Empty
MessageRe: Give me my brother back • Devon écrit Lun 18 Nov - 10:50

    ▬ C’est aussi chez toi…enfin…tu m’as compris !

    Je l'observe, balancer la tête en arrière. L plus drole c'est que j'ai encore une clef de chez lui en fait, je l'ai retiré de mon porte-clefs mais elle reste dans mon porte-feuilles. C'est marrant, j'aurais pu venir débouler chez lui mais j'ai choisi de ne pas le faire pour qu'il prenne son temps, pour que la démarche vienne de lui, parce que j'étais moi-même allé trop loin à notre dernier échange... à notre dernier affrontement pour ainsi dire... Je sais pas quoi lui répondre.

    Un putain d'orgueil voudrait que je rétorque que j'ai déjà un appartement mais à quoi bon ? Faire inutilement le fier devant mon grand frère ? Ce n'est pas que son avis m'importe moins maintenant. Son opinion a mon sujet a toujours été primordiale mais je ne veux pas qu'il pense que je n'ai pas été à la hauteur en son absence. Je l'ai été, j'ai passé son ombre comme un bleu de travail et je n'ai pas arrêté. C'était épuisant, je comprends qu'on ne puisse pas gérer un deuil avec toute une famille de vivants qui ne savent pas se gérer eux-mêmes... Je m'en suis rendu compte avec les mois passant mais au fil des saisons, peut-être que s'il n'y avait plus les vivants... j'imaginais qu'il saurait y faire avec ses fantômes...

    ▬ Merci. Simplement, sans fioriture, sans ornements, sans hypocrisie. Même si je ne viendrais pas là si j'en avais besoin. Non, je ne pourrais pas... C'est au-dessus de mes forces. Face à ce frère cassé, je cherche comment faire. Je cherche les bons mots, ceux qui ne se suspendent pas à mes phalanges.

    ▬ Devon, je ne sais pas quoi faire.
    ▬ Commence déjà par arrêter cette merde. J'esquisse un sourire un peu triste, cela me semble si dérisoire. Je lève sensiblement le bras, observe la rapidité de mes mouvements, sens la lourdeur de mon corps et la multiplicité des idées qui m'assaillent. Un seul drogué dans la famille, c'est déjà amplement suffisant. Je me fige, ai-je à ce point voulu devenir comme lui ? Il ne doit jamais savoir en réalite. Il ne doit jamais l'apprendre, il ne comprendrait pas à quel point c'est différent... Je n'en ai pas besoin pour oublier mais pour rester fort. C'est une béquille, ça ne m'enfonce pas.

    Je pose mon paquet sur le plan de travail et essaie de lui faire comprendre que je n'ai pas envie de le perdre, lui aussi. J'essaie de me prendre en otage dans sa propre spirale infernale, je veux... je voudrais... il a eu le temps d'essayer. Accepter. Pleurer. Fuir. Il a eu le temps qu'il voulait et je refuse qu'on m'appelle un jour pour m'annoncer que Devon est mort.

    ▬ A ta manière ? Tu vas me faire fumer cette merde en espérant que je décroche de la bouteille c’est ça ? Chacun sa perdition frangin.

    Je ricane, portant une main à mon front. À choisir, oui j'aimerais mieux qu'il fume... C'est dingue ! On se captait même sans mots et maintenant même les mots ne suffisent plus. Jusqu'où il faut aller Devon ? Jusqu'où il faut aller ? Je prends une longue et douloureuse bouffée d'oxygène alors qu'il se met à piétiner, qu'il me gueule presque dessus. Et voilà, j'ai encore fait le mauvais choix. Je serre la mâchoire, inspire à nouveau en sentant une brûlure sous mes paupières.

    Il me regarde, j'écarte les bras dénonçant ainsi mon sentiment de l'instant. Démuni. Démuni. Démuni. Soudain, il vient vers moi alors l'index tendu dans ma direction, je me redresse, pour parer un coup s'il le faut. N'est-ce pas la première chose qu'on apprend dans la boxe ? Se défendre ?

    ▬ Tu sais pourquoi je bois Damian ?

    J'écarte les lèvres sans son, et c'est inutile puisque soudain, le torrent de la sinistre vérité semble vouloir se libérer. Je me fige et plus il parle, plus mes jambes flanchent. Je pose une main sur le plan de travail, comme pour me retenir.

    ▬ … d’être sans cesse hanter par l’image de ton gosse le cou brisé devant toi avec du sang lui sortant des narines. Tout ce sang…je n’en ai jamais vu autant de toute ma vie...

    Et sa culpabilité, elle me tabasse. Elle me tabasse comme elle le fait avec lui, chaque jour, jour après jour, jour après jour, depuis leur accident. Je retiens mon souffle. Ce n'est pas sa faute, comment faut faire pour que ça lui rentre dans le crâne ?

    ▬ C’est vrai ! Après tout, je ne suis que déception à vos yeux. Le pauvre type alcoolique qui pleure sur sa défunte femme et son défunt fils.

    Alors c'est ça que tu te dis ? Qu'on t'en veut de chialer la disparition de ta famille ? Et du coup tu nous punis, c'est ça ? On doit aussi subir ta perte pour bien saisir ce que ça fait ? C'est ça ? C'est plus facile de boire si tu crois qu'on n'en a rien à foutre, est-ce que c'est ça la réalité ? Il recule, je ne sais pas quoi lui dire. Et pourtant, il y a tellement à dire, les mots se bousculent jusqu'à mes lèvres et dépérissent, craignent, s'éteignent.

    ▬ Si tu savais combien de fois j’ai essayé de t’en parler, combien de fois j’ai fait le chemin jusque ta chambre avant de faire machine arrière, combien de fois j’ai composé ton numéro avant de raccrocher aussitôt. Tout le monde m’oppressait, me reprochait et me dictait ma conduite, fais-pas ci, fais pas ça ! alors que la seule chose que je demandais, c’était mon frère. Mais toi, tu t’es rangé de leur côté et tu m’en a collé une en prime ! J’avais besoin de toi putain ! Toi et personne d’autre ! Mon frère…ma…

    Dépérissent. Craignent. S'éteignent. À notre image. Dépérir. Craindre pour bientôt s'éteindre. Je serre les poings, ne veux pas qu'il se rende compte que toutes les failles. Ravale les larmes, respire la bouche entrouverte. Ne veux pas qu'il pense que je suis faible, que je ne supporte pas, que je ne tiens pas le coup. Je tiens le coup. Première leçon. Apprendre à encaisser. Première leçon...

    ▬ …ma vie, mon sang, ma moitié, mon souffle, mon cœur, mon âme, mes yeux, mon sourire, mon ange, mon demi-dieu, ma raison d’être, tout ce que j’ai de plus cher au monde…quand t’es blessé, je saigne aussi, tu te souviens ?

    Mon regard brisé essaie de rester accroché au sien mais il pivote.
    ▬ Mais quand je te regardes aujourd’hui…j’ai l’impression de voir un étranger…et ça…ça me fait mal à en crever...

    Coup de grâce.
    Il frotte son œil humide. Baisse la tête. N'affronte pas mon regard. Et il s'en va, fuit à nouveau. Je reste dans la même position quelques instants, j'entends même ses pas dans l'escalier. Est-ce qu'il se sent mieux, maintenant, au moins ? Je me répète que je peux encaisser, mais pourquoi ça me fait si mal alors. J'ouvre sa porte de frigo, vide les bières dans son évier, les mains tremblantes. C'est le mieux que je puisse faire. Ça, et passer mon bras sur le mur le plus proche pour décrocher toutes ses putain de photos sous verre et les balancer à travers la pièce. Je me poste en bas de l'escalier et m'égosille :
    ▬ Ils sont morts, Devon ! Morts, morts, MORTS ! Faire de toi le coupable, ça les ramènera JAMAIS !

    Je passe la main sur mon visage :
    ▬ Evelyne est pas responsable de ton... ta... putain d'obstination à vouloir les garder dans cette voiture, au lieu de les laisser partir. Je t'interdis de lui faire du mal !

    J'enfonce mon poing dans un mur avant de prendre la porte. Sur le chemin qui me mène à ma voiture, je secoue mes doigts. Je ne prends pas la peine de me retourner et mets le moteur en marche avant de démarrer en trombe. Chacun sa perdition. Alors.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

Give me my brother back • Devon - Page 2 Empty
MessageRe: Give me my brother back • Devon écrit
Revenir en haut Aller en bas
 
Give me my brother back • Devon
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
California DREAM♥ :: Closed topics :: 2019 :: Topics-
Sauter vers: