C’est fou comme le soleil brille toujours, ici, à Venice. Il se lève tôt et se couche tard. Très tard. À New York, j’avais l’habitude qu’en sortant du boulot, il faisait noir si ce n’était pas des lampadaires de rues. Il y faisait très froid également de novembre à mars. L’air du nord. J’aimais bien quand l’automne commençait à pointer le bout de son nez. Mettre mon manteau de cuire et un énorme foulard de laine tricoté par granny pour me garder au chaud. Cela dit, j’adorais le night life dont disposait Venice. Depuis que j’étais arrivée ici, j’avais eu l’occasion d’en profiter pleinement. Un nouveau bar à chaque soirs pour mieux connaître l’endroit. Faut dire qu’à vingt-deux ans, on a pas vraiment terminé de faire la fête. On aurait pu croire le contraire dans mon cas, le boulot l’obligeant, mais non. Ce n’était pas le cas.

Je venais d’être engagée au poste de police de Venice. Je viens à peine de diplômer et je n’ai aucune expérience, si ce n’est que de faire le café pour le détective McKaskill et le ménage du cabinet, du temps ou j’étais à l’université. En échange, il avait trouvé mon frère, celui que mes parents avaient abandonnés comme des lâches. C’était D’ailleurs la raison de ma venue ici, à Venice, mais ça, c’est une tout autre histoire.

J’entre dans le poste de police, tasse réutilisable à la main. Remplie à rabord de ce délicieux nectar qu’on surnomme affectueusement : café. Vêtue d’un jeans troué au genou et d’un t-shirt à imprimé rigolo, les cheveux attachés en chignon, je me présente à la petite ouverture ou l’agent est postée pour accueillir les citoyens. Elle me demande si j’ai besoin d’aide. Je souris de toutes mes dents. “Si on veut…” dis-je en haussant les épaules. Elle fronce les sourcils et me regarde perplexe en me disant que je n’ai pas l’air D’une demoiselle en détresse. Non, tu crois? “Je suis la nouvelle recrue, agent Hopkins.” dis-je toute sourire encore. Elle acquiesce de la tête et j’entends le bip sonore de la porte qui s’ouvre. J’entre et elle me demande d’attendre, qu’on viendra me prendre ici. Je regarde ma fitbit. 8h05.

Un grand châtain se présente à moi. Je tends la main. “Je suis l’agent Hopkins.” je souris de toutes mes dents. “Lillah, pour être plus précise.” j’émet un petit rire. J’imagine que c’est le stress de la première journée. C’est pas à mon habitude d’être gênée de cette façon. Faut dire qu’il est canon. Très canon. Complètement désirable. Bon, reprends toi ma vieille. T’es une recrue et il doit être quoi? Sergent? Minimum. Il doit bien avoir 10 ans de plus que toi. Pas grave, tu ne peux t’empêcher de détailler chaque muscle saillants sous son t-shirt. Ouh làlà, arrêtez moi quelqu’un. “Vous serez mon guide, de ce que je comprends, pour les prochaines semaines, pas vrai?” dis-je d’une voix joyeuse, mais remplie de petits sous-entendus qu’il finira bien par comprendre.