Retrouvailles sur le campus

Willow & Dimitri

Certaines aventures vous mènent vers d’autres horizons.

Retour au campus. Comme une impression de revenir deux ans en arrière. A cette époque, tout était plus simple. Kris et moi étions deux frères. Il n’existait pas de Cameron. Je menais ma vie comme bon me semble en profitant pleinement de l’instant présent. Je me souviens encore quand je poussai la porte des studios d’American Dream Radio : le petit stagiaire aujourd’hui devenu animateur. Le temps n’a cessé de défiler depuis et ma vie est totalement partie en couille ! avec du recul, je me demande ce qu’il a bien pu me passer par la tête pour envisager une quelconque relation avec une fille comme Cameron. Je pensais qu’en les circonstances, elle serait différente. Je l’ai probablement traitée différemment car c’était la petite sœur de Kris. Je ne pouvais pas me permettre de faire n’importe quoi. Résultat des courses, c’est moi qui aie morflé. J’ai tout risqué pour cette gonzesse, même mon amitié avec son frère. Et regardez où j’en suis ! pff je suis vraiment con ! Madame a fait son grand retour à Los Angeles. Grand bien lui fasse ! si elle pense retrouver le mec qu’elle a laissé derrière elle, elle peut toujours courir ! elle et moi, c’est de l’histoire ancienne. Et le pompon, c’est qu’elle a emménagé chez Kris. J’ose espérer pouvoir passer une soirée posée entre mecs sans devoir me la coltiner.

Un dernier sourire avant de signer le papier que me tend la secrétaire, m’octroyant ainsi le droit d’intervenir en cours de communication pour former les jeunes. Sur le chemin, j’ai eu le droit à un nombre incalculable de sourires, de flashs et de poignées de mains. On m’a carrément alpagué dans les couloirs pour faire quelques photos. Je ne réalise pas que mon émission prend de plus en plus d’ampleur, et que je le veuille ou non, ma popularité de cesse de grimper en flèche. Tout ça est nouveau pour moi, j’ai besoin de m’y habituer ! Je salue la secrétaire avant de tourner les talons et de sortir du hall principal pour regagner la cafétéria. C’est alors que je reconnais ta jolie frimousse parmi tous ces boutonneux. Un petit bout de femme tout à fait adorable, avec qui j’ai pris grand plaisir de passer la nuit il y a quelques mois. D’ailleurs, j’espère avoir été à la hauteur de tes attentes. J’imagine que je ne le saurais probablement jamais. Je me hâte de te rejoindre : Et bien, voilà une agréable surprise, dis-je sourire aux lèvres, Willow ! Je me disais bien qu’on finirait par se recroiser un jour. Comment vas-tu ?

Après une petite période où Willow avait suivi les cours à distance, la jeune femme était de retour sur le campus. Elle avait évité les lieux un petit moment à la suite de l’explosion du centre commercial. Cet événement l’avait vraiment affecté. Elle avait eu un peu de mal à sortir de chez elle pendant un certain temps. Ezra l’accompagner également un peu partout. C’était assez compliqué de reprendre une vie normale quand on subissait un événement traumatisant. Mais la jeune Williams avait fini par prendre son courage à deux mains en se disant que la vie devait continuer. Elle ne pouvait pas vivre en permanence dans la peur, qu’une nouvelle catastrophe arrive. C’étaient des choses qui arrivent, c’est la vie. Malheureusement on ne pouvait rien y faire. On devait faire avec, tout simplement.

Willow avait repris sa routine habituelle en se rendant dans les cours, auxquels elle était inscrite. À l’heure du déjeuner, Willow s’était rendu à la cafétéria afin de manger un morceau sans pour autant lever le nez de ses bouquins, ses notes ou ses fiche de révisions. Le moins, que l’on puisse dire, c’est qu’elle était une étudiante studieuse. Elle avait toujours pris ses études très au sérieux et de façon très appliquée. Elle tentait également de mettre tout le temps dont elle disposait à son profit pour sa réussite. Plonger dans une lecture tout en grignotant une frite, Willow avait été surprise quand une personne s’était adressée à elle. Elle n’avait pas reconnu tout de suite la voix. Mais quand son regard se posait sur le jeune homme, elle n'a eue aucun mal à comprendre de qui il s’agissait. « Ah salut Dimitri. » Elle rangeait rapidement son bazar pour lui laisser de la place si jamais, il voulait s’installer à sa table. « Ça va merci et toi ? » Elle lui avait répondu en souriant timidement.

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Willow & Dimitri

Certaines aventures vous mènent vers d’autres horizons.

Ça faisait un moment que je n’avais pas croisé ta jolie frimousse ! C’est d’ailleurs un réel délice. Le départ de Cameron m’a démoli…moi qui ait toujours mis un point d’honneur à rester célibataire, je me suis laissé séduire et elle, n’a fait que me détruire. Les Lewis sont décidément très doués pour ça !

Ce n’est pas mon genre de fricoter avec des étudiantes aussi jeunes, mais toi, je dois avouer que tu as été une réelle bouffée d’oxygène, une parenthèse analgésique, un pansement vivifiant à mes tourments. Par ta douceur, ta simplicité et ton innocence, tu as su me charmer. Avec toi, j’ai su faire redescendre toute cette pression accumulée entre les embrouilles avec Kris, la désertion de ma petite amie et ma maladie dévoilée au grand jour. Tu n’attends rien de moi. Je n’attends rien de toi. C’est parfait comme ça. Tu ranges aussitôt ton bouquin. Mince…j’espère ne pas t’avoir interrompue en pleine révision, dis-je légèrement gêné tout en frottant ma nuque.

Ton sourire réservé sur ton visage laisse présager que tu sembles prompte à discuter. Comment vais-je ? Je ne me suis moi-même pas posé la question. A vrai dire, j’évite de trop réfléchir. Sur le plan médical, j’ai bien plus de difficulté à respirer. J’ai comme l’impression que les pilules font de moins en moins effet. Je devrais probablement en discuter avec mon médecin mercredi pour ma prochaine visite. Fait chier ! Je vais devoir encore demander à Lux de me couvrir auprès de l’équipe. Un main posée sur la taille, l’autre glisse allègrement dans mes cheveux : Plutôt bien. A vrai dire, ça me fait bizarre de revenir ici en tant que formateur. Il y a un an et demi, j’y étais encore étudiant, je te regarde avec attention pendant quelques secondes silencieuses. J’ai une petite heure devant moi, si tu veux, on peut se prendre un café ?

Comme à son habitude, Willow était plongée dans un livre. C’était l’heure du déjeuner, et même en manger, elle ne décollait pas son regard de son bouquin. Chaque minute était précieuse pour la demoiselle Williams. C’est seulement quand quelqu’un s’adressait à elle, qu’elle levait enfin son nez de sa lecture. La jeune rousse ne s’attendait pas à découvrir Dimitri. Cela faisait un sacré bout de temps qu’elle ne l’avait pas revue. Puis les événements d’avant l’explosion, Willow avait l’impression qu’ils appartenaient à une autre vie. Malgré tout, elle était ravie de le revoir aujourd’hui. La jeune femme rangeait ses livres qui traînaient sur la table pour lui faire de la place si jamais il souhaitait s’installer avec elle. « Non, tu ne m’as pas interrompu. Je ne révisais pas, je lisais simplement pour le plaisir. » Eh oui, Willow était le genre de femme qui préférait lire un bon livre plutôt que regarder un film ou de sortir en boîte de nuit avec des amis. On la qualifiait souvent de fille coincée pour cette raison.

Willow lui avait retourné sa question à savoir comment il allait. Elle était ravie d’apprendre qu’il se portait bien. Il lui confiait que c’était étrange de revenir à l’université pour cette fois former et non l’être soit même. Il n’y a pas si longtemps, c’était encore lui l’étudiant. « J’imagine. Tu enseignes quoi ici ? » Peut-être bien, que la demoiselle Williams était inscrite dans son cours. Elle suivait d’autres cours que ceux purement littéraire. Elle pouvait s’intéresser à d’autres domaines. Puis l’université était bien le lieu où on apprenait de nouvelles choses et où on était censé trouver sa voie. Dimitri proposait à Willow un café. « Oui avec plaisir. En dehors de la formation que tu fais ici, tu travailles toujours à la radio ? » Il faut dire que la jeune femme n’avait jamais le temps d’écouter la radio, ni même l’occasion d’ailleurs.

Retrouvailles sur le campus

Willow & Dimitri

Certaines aventures vous mènent vers d’autres horizons.

Je suis bien connu pour emmerder le monde à la radio. Toujours le mot pour rire. La réplique de trop. Le genre de commentaire qui me vaut les cils de ces dames levés au ciel, agrémentés de petits gloussements. Le genre de connerie qui me vaut de bonnes grosses barres avec les mecs. Je pense que tu l’as vite compris. Toutefois, pour avoir été à ta place il y a deux ans, je peux imaginer qu’avoir un guignol tel que moi perturber tes révisions puisse être épuisant. Parce que oui bordel ! A la fac, on passe son temps le nez dans ses bouquins. J’suis bien content que tout ça soit derrière moi. Visiblement, c’est ma chance, tu ne révisais pas. Tu te détendais avec un livre. Un sourire en coin étire le creux de mes lèvres tandis que je les humecte: Encore un roman à l’eau de rose ? je sais que tu en es friande. Sous cette exquise douceur rousse et innocente se cache une jeune femme, qui comme beaucoup de nanas, rêve de romance. Tous ces bouquins débiles dont vous vous abreuvez et qui vous remplissent d’illusions, ne sont qu’un piètre tissu de mensonges. La vie n’est pas rose. L’amour est une connerie. L’homme idéal. L’homme parfait. Ils n’existent que dans vos rêves.

Oui. Formateur. Tel est mon nouveau statut au sein du campus. Ça fait bizarre d’être de l’autre côté de la ligne. Devoir montrer l’exemple moi qui passe mon temps à faire le guignol. Il fut une époque je râlais encore dans les tribunes du stade à cause du discours bien soporifique du professeur Ivanov : La communication. Je vais former les étudiants qui veulent suivre la même filière que moi. Elle est très professionnalisante et ouvre de nombreuses portes.

Puisque j’ai une petite heure devant moi, pourquoi ne pas aller se détendre autour d’un café ? Tu sembles partante et c’est une bonne chose. Je te laisse rassembler tes affaires et t’invite à marcher à mes côtés en direction de la cafétéria : Ouep toujours. Je suis devenu animateur depuis un an et demi. J’anime ma propre émission. Je ne t’avais pas dit ?

Nous arrivons devant la stand à boissons : Un thé menthe et un cookie s’il vous plait. Qu’est-ce qui te fait envie ? C’est pour moi. Je te laisse le temps de choisir ta boisson puis m’empresse d’ajouter, tu veux un cookie aussi ? Je tends ma carte campus sur laquelle on me débite la commande et la range dans la poche arrière de mon jeans. Dis-moi beauté, c’est quoi tes projets après l’université ? Je remercie la serveuse et nous récupérons nos mets pour aller nous installer sur une table un peu plus loin. Je m’assois face à toi, dévisageant chaque petit détail de ton joli minois pendant que tu m’expliques tes ambitions professionnelles, tout en buvant deux trois bonnes goulées de mon thé bien chaud.