Mes pieds avaient foulé le sol californien tard dans la soirée d'hier. Après plus de 13 h de vol sans escale, celui-ci m'avait paru bien plus long que les fois précédentes. Je ne saurais dire si cela était dû à l'excitation engendré par mon retour chez moi ou aux journées éreintantes qui avaient précédé mon départ et m'avait assener d'une bonne grosse fatigue, mais ce que je savais c'est que j'avais fait preuve d'une grande impatience pendant toute la durée de mon vol. Lorsque les portes du sas de débarquement s'étaient alors ouverte, j'avais aperçu le visage plus que familier de mon grand frère Seth et mon instinct de petite sœur fut de me précipiter dans ses bras. Un moment de tendresse entre frère et soeur, qui avait vite laissé place à des chamailleries. Durant tout le trajet vers la maison, il n'avait cessé de me rabâcher que j'étais une horrible sœur, pour la simple et bonne raison que je l'avais obligé à sortir tard le soir pour venir me chercher. Mais, je le connaissais bien assez pour savoir qu'au fond, il jubilait à l'idée de mon retour et que cette horrible sœur n'était pas si horrible que ça.

La nuit, qui avait suivi mon retour avait été plutôt compliqué. Seth et moi, nous étions lancés dans de longues discussions et le décalage horaire n'était pas pour m'aider non plus. J'avais réussi à fermer les yeux deux petites heures à tout casser, mais lorsque les premiers rayons de soleil avaient traversé mes volets, je m'étais décidé à me lever. Ça ne me servait à rien de forcer mon corps à dormir alors qu'il n'en avait clairement pas envie et que je le veuille ou non, j'allais subir le décalage horaire pour le restant de la semaine de toute façon. Ma première envie en cette matinée et comme à chaque fois que j'étais rentré sur Los Angeles était d'aller faire un coucou à ma meilleure amie. C'était mon petit rituel de 'passage'. Aujourd'hui, il avait bien meilleur goût puisqu'il était signe de mon retour sans date de péremption à Los Angeles et je savais qu'Erika serait aussi excité que moi de cette nouvelle.

Après m'être débarrassé de ces 13 h de vol, chose que je n'avais pas eue la force de faire en rentrant la veille, j'avais pris la route vers Venice boulevard. J'avais fait une halte au café pour prendre nos boissons habituelles ainsi que quelques donuts au chocolat. Le seul moyen de me faire pardonné d'arrivée de si bonne heure. Quelques minutes après j'étais enfin devant chez elle, poster devant sa porte d'entrée, frappant dessus comme une acharnée. "Ouvre pétasse !! Je sais que tu es là !" Je hurlais à travers la porte de son appartement. Je me fichais pas mal, du regard accusateur et outré de ses voisins. Au contraire, je m'en amusais, parce qu'il ignorait de quoi on était capable elle et moi et c'était bien pire que quelques mots doux échangés à travers une porte.

Sur le pas de la porte de son appartement, j’attendais impatiemment que ma meilleure amie m’ouvre. Elle semblait prendre son temps, à croire qu’elle peinait à émerger de son lit. En voilà une qui avait sûrement passé une courte mais excellente nuit et qui allait être un peu grognon ce matin. En toute logique, je devrais culpabiliser d’arriver de si bonne heure et de lui faire subir un tel réveil, mais ce n’était clairement pas le cas. J’étais juste impatiente de la retrouver. Il s’était passé plus de 5 mois depuis ma dernière visite sur Los Angeles et à ce moment-là, il n’était pas encore question que je rentre sur Los Angeles.

Pendant un cours laps de temps, je me demandais si finalement, je n’étais pas devant un appartement vide. J’attrapais mon téléphone et lui envoyais un message, tout en m’apprêtant à renoncer, lorsque j’entendis la clenche tourner, puis la porte s’ouvrir. Je revins sur mes pas, à nouveau excité à l’idée de me retrouver face à Erika, mais à la place d’une jolie blonde à la crinière de feu, je tombais sur sa version parfaitement masculine. Je restais légèrement bouche bée, l’illusion étant quelque peu déconcertante. « Euh… Vous n’êtes clairement pas Erika, est-ce qu’elle est là ? » J’avais probablement l’air un peu idiote. Il m’était déjà arrivé de tomber sur certains de ses coups d’un soir, mais aucun ne m’avait jamais ouvert la porte à moitié nue par le passé. Il fallait avouer que malgré sa mine à peine reveillé, il était plutôt agréable à regarder. Ses épaules larges et ses abdominaux bien dessiné, je comprenais parfaitement pourquoi Erika l'avait ramener chez elle.

C’est avec une certaine nonchalance qu’il m’annonça qu’elle n’était pas là. J’allais l’interroger pour en savoir davantage sur, où se trouvait mon amie, lorsqu’il me posa une question que je ne compris pas immédiatement. Je le fixais fronçant les sourcils, perplexe face à sa question. « Fouiller ? Comment ça ? » J’écoutais attentivement sa réponse, une réponse qui me laissait à nouveau sans voix. Je ne savais pas si je devais rire des conneries que j’entendais ou si je devais simplement lui rentrer dedans pour le remettre à sa place de branleur d’un soir. Je riais jaune, alors lorsqu’il me ferma la porte au nez, me laissant sur ces simples paroles et mon sang ne fit qu’un tour. La théorie du beau mec, mais gros connard se validait à nouveau et j’étais tombé sur un pur phénomène.

Je frappais de nouveau à la porte, mais au lieu d’attendre qu’il m’ouvre, je décidais moi-même d’ouvrir la porte et d’entrer chez ma meilleure amie. Je déposais ce que j’avais dans les mains sur la console installée dans son entrée et j’interpellais le blondinet. «Ecoutez-moi bien, je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais pas ce que vous foutez encore chez ma meilleure amie, mais une chose est sur, celui qui devrait s’inquiéter qu’elle ne soit pas là, c’est celui qu’elle plante dans son appartement alors que le soleil est à peine levé. C’est probablement parce que vous n’avez pas vraiment assuré cette nuit, ce sont des choses qui arrivent, il ne faut pas vous en vouloir, je suis sûr qu’en temps normal avec une fille normal ça passe, mais là, je crois que le message est plutôt clair, si elle n'est pas là, c’est qu’elle ne compte pas remettre ça, alors le mieux pour vous, ce serait de prendre vos petites affaires et de vous casser vite fait de chez elle. ». Je maintenais mon regard dans le siens. Mon visage semblait navré pour lui, mais il n’en était rien et je ne pouvais m’empêcher d’être exalté face à ce retour de flamme.