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 Mon rêve familier - Doyle & Lilly 

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MessageMon rêve familier - Doyle & Lilly écrit Mer 1 Déc - 13:39
Mon rêve familier
Doyle & Lilly
«Au premier battement de ses paupières, je l'ai connu. C'était lui l'inattendu et l'attendu.»
Septembre 2021, la vie sur le campus a repris son cours. Les couloirs de la fac sont de nouveaux bien remplis, les projets avortés de cet été relancés, les sourires de retrouvailles enjouées. Tout semble comme avant. Le centre commercial n’est plus qu’un mauvais souvenir pour certains, tandis que d’autres sont toujours tourmentés par son spectre. A défaut de n’avoir pu m’envoler pour Madikiwe, j’ai séjourné tout l’été chez Cordélia. Pour elle, il n’était pas question de me laisser seule après ce drame.

Le traumatisme qu’il a engendré est encore bien ancré chez les Angelins. Je fais encore beaucoup d’insomnies. Depuis mon retour sur le campus il y a une semaine, mes nuits sont difficiles. Je redoute constamment l’heure où mes paupières se closent, car mes songes se résument à perpétuellement revivre ce jour noir. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’ai dormi. Je crois que ça devait être cette nuit-là, à l’hôpital, abandonnée dans la douce chaleur de ses bras, toute la nuit. Je me souviens de ce matin-là, lorsque les premiers rayons du soleil sont apparus dans la chambre, son visage était si proche du mien : une douceur angélique, des traits magnifiques, le nez légèrement concave, des lèvres fines, pures et minces, les sourcils droits et finement dessinés, une jolie peau de pêche. A cet instant précis, quand la lueur du levant a ensoleillé son visage, c’est comme si je le découvrais pour la première fois. Il était simplement parfait. Il dormait paisiblement. Etrangement, je n’ai pas cherché à fuir, sa présence m’était salvatrice. Et, l’espace de quelques secondes, l’idée d’être sienne, sa petite amie comme on dit si bien, était séduisante, rassurante, agréable. Mais, j’ai rapidement chassé ces inepties de mon esprit. Je ne l’intéresse pas : sinon, il m’aurait rappelée après notre rencontre, il se serait souvenu de mon prénom et pas de ce surnom infâme qu’on me donnait au collège, il n’aurait pas été aussi tendu lorsque j’ai fait irruption dans sa chambre. Non. Doyle est tout simplement un garçon gentil et poli. En parlant de lui, je ne l’ai pas revu depuis. J’ai essayé de le recontacter mais, sans grande surprise, il a décliné mon invitation.

Pour m’empêcher de sombrer de plus bel dans d’horribles cauchemars nocturnes, je me maintiens éveillée. Toutefois, rester allongée, immobile les yeux rivés au plafond, devient très vite ennuyeux et ouvre la porte à mes pensées. Du coup, en surfant sur le net, je me suis essayée à un jeu en ligne. Je n’imaginais pas rencontrer toute une communauté de joueurs. C’est un univers très vaste où je me refugie pour échapper à la réalité. Je ne me sens pas encore prête pour affronter de nouveau le monde extérieur. Pourtant, il faudra s’y résoudre car la rentrée est aujourd’hui.

Ne pouvant une fois de plus fermer l’œil cette nuit, je suis sortie tôt ce matin pour réviser un peu de biochimie avant de me remettre dans le bain. Je prends place à une table de la cafétéria et me lance dans un peu de lecture. Toutefois, mes yeux ne peuvent se résoudre à capter les lignes de ces pages, car tu apparais au fond de ce couloir, comme un ange tombé du ciel, une lueur dans les ténèbres, une oasis dans le désert. Tu es là, seul, à quelques mètres de moi, slalomant entre les étudiants, sans leur prêter une quelconque attention, comme des fantômes invisibles. Ou peut-être est-ce nous les fantômes invisibles ? ces pauvres âmes errantes, seules, en quête de leur œuvre inachevée. Tu n’es pas comme eux. Je peux le voir. Je peux le sentir. Tu es différent. Tu es à part. Tu progresses jusqu’à ton casier, que tu ouvres machinalement et quant à moi, je ne peux détacher mon regard tandis que mon cœur s’emballe, sans que je sache pourquoi.

Henstridge ! Je sursaute. Tiens ! Maggie. Elle ne m’avait pas manqué celle-là ! Je souris poliment mais n’écoute pas un traite mot qui sort de sa bouche. Tu me déconcentres bien trop pour que je puisse tenir une conversation avec elle. Toutefois, elle répète mon nom à plusieurs reprises et parvient à capter mon attention. Allo ! Tu m’écoutes ? Qu…qu’est-ce que tu regardes là-bas ? je me redresse sur ma chaise comme un piquet, Heu rien, répondis-je surprise. Je glisse une main dans ma chevelure dorée et me racle légèrement. Rien pas vrai ?

Bon ! je compte sur toi pour les préparatifs, à plus Henstridge ! et elle s’en va aussi vite qu’elle est arrivée. Les préparatifs ? Mais quels préparatifs ?  J’aurais probablement dû être plus attentive au lieu de me laisser…distraire. Pourtant, indépendamment de ma volonté, mon regard part de nouveau à ta recherche. Mais tu n’es plus là. Je secoue légèrement mon visage pour reprendre un peu mes esprits et me focaliser sur ma biochimie. Il y a trop de monde…je suis mal à l’aise. J’ai besoin de calme. Je me lève et pars me réfugier en salle 109. Il y a au moins des habitudes qui ne se perdent pas. Tant pis pour la biochimie. Je trouverais bien une excuse à donner au professeur.

*********************************************************************

Deux heures passent, dans la quiétude de la salle 109, l’esprit oscillant entre les pages de mon ouvrage sur les animaux africains. Je regagne la cafétéria étonnamment vide à cette heure du déjeuner. Je m’apprête à rejoindre une table lorsque je t’aperçois de nouveau, et de nouveau mon esprit s’égare loin dans mes pensées. Tu es là, à quelques mètres de moi, le nez plongé dans un bouquin que je ne connais que trop bien et qui a conquis mon cœur. Tu sembles si tranquille, je ne voudrais pas…mais inconsciemment, je me suis rapprochée jusqu’à ta table, attirée comme aimant à son métal précieux. D’une voix douce et mélodieuse, je commence à réciter les premiers vers d’un rêve verlainien. Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant, d’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Surpris de mon arrivée, tu relèves la tête, quittant l’univers poétique de Verlaine quand tout à coup, tes yeux noisette s’étonnent de ma présence et accostent mon regard. Un sourire affectueux vient poindre sur mes lèvres tandis que j’ajoute : Mon rêve familier – Paul Verlaine. L’un de mes préférés Un silence éphémère s’ensuit et je te souris de nouveau avec douceur. Je rabats discrètement une mèche de cheveux derrière l’oreille tandis que mon regard vient timidement se réfugier sur le gris anthracite de la table. Excuse-moi, je ne voulais pas t’interrompre. Et puis, quand j’ai vu ton livre, ça m’a tout de suite parlé. Je me racle la gorge, Je peux ? demandai-je poliment à m’assoir en désignant la chaise en face de toi.

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MessageRe: Mon rêve familier - Doyle & Lilly écrit Mar 14 Déc - 0:30
Mon rêve familier

Doyle et Lilly & Prénom 2
“Elle a l'inflexion des voix chères qui se sont tues.”



Un mois et demi s'est écoulé depuis l'explosion, au centre commercial. L'été prend fin. Et avec lui, ma convalescence. Après une visite de contrôle à l'hôpital, j'ai la permission de reprendre le sport très progressivement et ça ne me fera probablement pas de mal. Pour ce qui est de mon boulot, je suis encore en arrêt, pour le moment : mon chef préfère que je sois parfaitement rétabli. Je prends une profonde inspiration en jetant un coup d'œil à ma montre : je ne vais pas tarder à partir, et telle une horloge, je serai parfaitement à l'heure pour attraper le bus qui m'emmènera jusqu'au campus.
Il est encore très tôt. Habituellement, ça ne me dérange pas : je suis quelqu'un de particulièrement matinal et mes routines quotidiennes sont réglées comme du papier à musique. Mais ce matin, c'est un peu plus difficile. J'ai accumulé plus de fatigue, cet été. Probablement l'alimentation plus riche de ma mère, durant quelques semaines, mon manque d'activité physique et surtout, mes mauvaises habitudes qui sont ressorties du placard. Je n'avais jamais cessé de jouer, je continuais toujours mais mon temps de jeu était limité. Mais cet été, je me suis laissé aller à la tentation de jouer plus tardivement, au lieu d'aller me coucher. Peut-être aussi pour peupler ces journées où je ne pouvais rien faire de mes routines habituelles. Alors, comme un écho du passé, je me suis laissé appeler par mes vieux démons.
Et puis, ça me faisait du bien, d'avoir des échanges avec d'autres personnes que mes parents. Ma mère qui radotait et s'inquiétait sans cesse. Mon père qui continuaient à poser trop de questions et à accabler mes aînés. Alors oui, c'est vrai que les rares fois où je recevais quelques messages de Lilly, je pouvais m'évader un peu... Et puis il y avait Phoenix aussi. Cette joueuse -du moins je suppose que c'est une fille puisqu'elle se genrait au féminin- a qui j'apprends quelques trucs sur LoL. On a commencé à jouer régulièrement ensemble, puis à discuter un peu de choses qui n'ont rien à voir avec le jeu. En fait, ça fait du bien d'aborder certains sujets avec de parfaits inconnus, des fois, j'imagine. Elle a commencé, alors j'ai essayé de lui apporter des réponses qu'elle cherchait. Et puis, à force, moi-même, j'ai fini par lui confier quelques petites choses qui me tourmentaient : la situation avec mes frères et ma soeur. Elle me parlait d'un garçon plutôt insaisissable et je ne pouvais qu'essayer de tempérer ses craintes en lui donnant mon propre point de vue. Peut-être que ça n'avait rien de personnel, après tout. Alors j'ai peut-être moi-même évoqué ma situation. Je lui ai parlé de cette personne qui vient peupler mes rêves et qui se volatilise à mon réveil. Une personne réelle mais à qui je ne suis pas certain d'être capable de lui donner ce qu'elle attend tant on est à la fois si différents et pourtant semblables. Je lui ai dis que je n'étais pas sûr d'être encore prêt à m'y consacrer. Parce que j'avais justement toujours ma famille à ressouder...

Je ferme la porte de mon studio à clés et, les écouteurs dans les oreilles, le sac sur l'épaule, je descends les trois étages par les escaliers pour rejoindre l'arrêt de bus de l'autre côté de la route. Le trajet se passe assez étrangement : j'ai l'impression d'être à la frontière du rêve et de la réalité. Le temps défile plus vite qu'il ne le devrait, sans que je ne me rende compte que mes pensées défilent au même rythme si bien que je n'en retiens rien.

J'ai toujours cette sensation étrange alors que j'avance dans le couloir de l'université, à la recherche de mon casier, sans calculer le monde qui m'entoure. J'évolue, comme le bon petit androïde que je suis, programmé pour une tâche, en veillant à ne pas trop écouter mon corps qui m'envoie des décharges nerveuses : trop de monde. Je prends mes bouquins dans mon casier et quand je ferme la porte je crois distinguer une voix qui ne m'est pas inconnue. Je tourne la tête pour apercevoir des cheveux blonds... et on me bouscule si bien que ma montagne de livres s'échoue au sol. Merci. Je me baisse pour les ramasser alors que je n'ai même pas le droit à une excuse du responsable qui a déjà disparu.
Quand je me relève, la chevelure blonde a elle aussi disparu.
Evaporée, comme chaque matin, mon rêve se dissipe.

***
Après un cours, je suis allé m'installer à la cafétéria, puisque les derniers rayons de soleil de septembre ont attiré tout le monde à l'extérieur, dans les jardins... Autant en profiter. Après mon repas, j'en ai profité pour lire un peu ce que j'affectionne depuis que je les ai étudié au collège et lycée : les poètes français. Ce recueil de Verlaine est probablement l'un de mes préférés, et pour cause : ce poème que je suis en train de relire me revient sans cesse en tête, ces derniers jours.

— Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant, d’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend. dit une voix, douce, lointaine et calme... puis proche...

Un instant, il m'a semblé l'avoir imaginée, cette voix, mais quand je relève les yeux, c'est pour découvrir ta présence, en face de moi. Je reste un instant incrédule. Je retrouve le lagon de tes yeux. Je dois me rendre à l'évidence, tu es réellement là, en face de moi. Un sourire timide vient chasser ma stupéfaction, auquel tu réponds avec douceur.

— Mon rêve familier – Paul Verlaine. L’un de mes préférés. ajoutes-tu et je tique légèrement sur cet odieux hasard, arquant un sourcil et inclinant légèrement la tête sur le côté. Un odieux hasard, mais plutôt plaisant. Je n'aurais jamais suspecté que Verlaine puisse faire partie de tes lectures. Mais j'en suis ravi. Et mon léger sourire conquis est là pour te le signaler.
Je m'aperçois que j'ai laissé un silence étrange s'installer de nouveau entre nous quand tu t'excuses de m'avoir interrompu dans ma lecture. Tu me demandes si tu peux t'asseoir en face de moi et mon regard passe de tes yeux à la chaise que tu m'indiques. Je semble retrouver d'un coup mes moyens en secouant légèrement la tête.

— Oh, oui, bien sûr. Je débarrasse un peu maladroitement mes affaires pour te laisser plus d'espace et te dévisage encore avec ce quelque chose dans le regard qui trahit le fait que je ne sais absolument pas comment procéder, maintenant, avec toi... alors que c'était si spontané à l'écrit...

Je me pince les lèvres, mes doigts pianotant nerveusement sur la couverture de mon livre refermé. Je ne peux décemment pas te dire pourquoi j'ai ressorti ce livre et pourquoi je relisais justement ce poème. A mon tour de me racler la gorge.

— Tu... as passé de bonnes vacances ? dis-je en grimaçant un sourire incertain : je suis pitoyable. Je déglutis légèrement en prenant soin d'éviter ton regard pour ne pas perdre un peu plus mes moyens -si c'est encore possible- et ajoute un peu précipitamment : C'était une question stupide. Excuse-moi, je... Je fronce légèrement les sourcils et laisse mon regard glisser vers le tien. Je suis... Je prends une inspiration et confesse maladroitement en souriant : J'ai la plume d'un Cyrano mais la conversation d'un Christian. Je t'observe, me demandant un instant si ma référence ne t'es pas inconnue...

@Lilly P. Henstridge

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MessageRe: Mon rêve familier - Doyle & Lilly écrit Jeu 23 Déc - 16:00
Mon rêve familier
Doyle & Lilly
«Au premier battement de ses paupières, je l'ai connu. C'était lui l'inattendu et l'attendu.»
Je m’immisce à nouveau dans ta bulle quand d’une voix douce, je fredonne ce lyrisme Verlainien qui a conquis mon cœur. A nouveau, ton joli regard ambré s’échoue dans le mien mais ce n’est guère cette expression incommodée qui s’y reflète. Non. A ma grande surprise, tu me dévisages avec cet air pantois que j’affectionne et harmonise d’un tendre sourire. Pris au dépourvu, tu me fixes stupéfait, puis inclines légèrement le visage sur le côté avant que le creux de tes lèvres s’étire d’un charmant sourire. Le silence fait de nouveau des siennes. Même les conversations périphériques s’estompent alors que les lèvres d’où elles naissent se meuvent, comme si nous étions tous deux enfermés dans une bulle invisible. Je déglutis, esquissant un petit sourire avant de te demander la permission de seoir sur la chaise d’en face.

Oh, oui, bien sûr ! me réponds-tu dans la précipitation tout en délestant maladroitement tes affaires pour me laisser un peu d’espace. Un nouveau sourire vient poindre sur mes lèvres quand je dépose mes bouquins sur la table puis accroche mon sac sur le dossier de la chaise avant de m’y assoir. Je rebats une mèche de cheveux derrière l’oreille tandis que tu te pinces les lèvres et m’observes sans un mot, tapotant tes doigts sur la reliure de ton livre. Tu ne sembles pas très à l’aise tout à coup. Est-ce moi qui te rend nerveux ? Finalement, tu te racles la gorge pour amorcer la discussion : Tu... as passé de bonnes vacances ? tu feins un sourire qui se solde dans une grimace un peu étrange sans compter que tu fuis soudainement mon regard. Là, je dois avouer que ce subi changement de comportement me rend légèrement nerveuse. Je déglutis puis force un sourire pour camoufler cette gêne. C'était une question stupide. Excuse-moi, je... Oui ? tu ? Doyle…qu’est-ce qui se passe ? tu fronces les sourcils tandis que tes yeux viennent à la rencontre des miens. Mon palpitant accélère son rythme. Je commence à me sentir moi aussi mal à l’aise. Pourquoi es-tu tout à coup aussi embarrassé ? Ai-je encore fait quelque chose qui t’indispose ? Aurais-je dû passer mon chemin et faire comme si tu n’existais pas ? Impossible...j'en suis incapable. Je ne peux pas t'ignorer.

Je suis... Tu es ? Mon dieu mais parles ! tu t’arrêtes quelques secondes pour prendre une profonde inspiration et mon cœur se met alors à battre la chamade, jusqu’à ce que tu avoues avec maladresse : j'ai la plume d'un Cyrano mais la conversation d'un Christian. ça, je l’avais bien compris. En revanche, je ne comprends pas pourquoi. Nous avons pourtant bien discuté tout l’été. Je pensais que ça serait justement plus facile maintenant alors qu’en vérité, c’est pire…On va faire comme si le malaise n’existait pas.

J’esquisse un sourire gêné puis frotte légèrement la base de ma nuque : Mes vacances ? oh et bien, ma sœur ne voulait pas que je reste seule sur le campus après ce qui s’est passé au centre commercial. Donc, j’ai séjourné chez elle tout l’été. C’était une bonne chose. On s’était pas mal éloigné depuis qu’elle est venue faire sa vie à Los Angeles. Ça nous a permis de nous retrouver et de… je marque une pause, puis déglutis doucement, rattraper le temps perdu, je force un nouveau sourire puis te dévisage quelques instants dans un silence éphémère certes, mais de plomb. Je mordille doucement l’intérieur de ma joue, puis tapote à mon tour mes doigts sur la surface dure et froide de la table.

Et les tiennes ? je vois que tu as survécu à la mama qui voulait transformer son fiston en dinde, dis-je en riant pour détendre un peu l’atmosphère. Puis, je hausse les épaules lorsque tu te compares à deux personnages diamétralement opposés d’Edmond Rostand.

Cyrano. Christian. Peu importe. Pour moi tu es Doyle. J’humecte mes lèvres avant de poursuivre, et si, mes yeux observent machinalement les alentours avant de se poser à nouveau sur toi, tu commençais simplement par te détendre un peu ? Silence. Je mords ma lèvre inférieure avant d’ajouter : C’est…à cause de moi ? je peux m’en aller si tu veux… dis-je simplement sans jamais quitter ce délicieux regard ambré.

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MessageRe: Mon rêve familier - Doyle & Lilly écrit Mer 5 Jan - 0:05
Mon rêve familier

Doyle & Lilly
“Elle a l'inflexion des voix chères qui se sont tues.”



D'un geste un peu empressé et maladroit, je débarrasse l'autre côté de la table pour te laisser t'installer en face de moi. Puis, je t'observe poser délicatement ta propre montagne de livres, suspendre soigneusement ton sac au dossier de ta chaise puis, finalement, t'installer. Dans leur fuite, mes yeux se sont réfugiés sur la tranche de tes différents manuels, dont la lecture des titres me renseigne un peu malgré moi sur le contenu de tes cours. Biochimie. Faune africaine. Je lève un sourcil curieux en inclinant -sans m'en rendre vraiment compte- la tête légèrement sur le côté pour mieux lire. Je me fais la réflexion que nous n'avons jamais vraiment échangé sur nos études respectives. Ou peut-être, pour être honnête, que je n'ai pas eu la curiosité de m'y intéresser, avant...

Je me racle la gorge, prenant conscience du malaise qui s'installe et cherche rapidement -trop rapidement- quelque chose à dire pour le dissiper. Je regrette presque instantanément la maladresse de cette question idiote parce que je sais que cet été n'a rien eu de divertissant. Mon sourire se tord en grimace coupable et m'excuse. Ta main vient passer derrière ta nuque alors que tu esquisses un sourire gêné.

— Mes vacances ? Oh et bien, ma sœur ne voulait pas que je reste seule sur le campus après ce qui s’est passé au centre commercial. Donc, j’ai séjourné chez elle tout l’été. C’était une bonne chose. On s’était pas mal éloigné depuis qu’elle est venue faire sa vie à Los Angeles. Ça nous a permis de nous retrouver et de… rattraper le temps perdu.

Je te dévisage en t'écoutant, relevant que ta relation avec ta sœur était autrefois peut-être plus fusionnelle mais que le temps et la distance vous ont séparé. Renouer le lien, rattraper le temps perdu, ce sont des choses que je peux facilement comprendre, dans le cadre familial, aussi étonnant que cela puisse paraître. J'acquiesce doucement, en silence, te rendant un mince sourire tout aussi inconfortable que toi, visiblement.

— Et les tiennes ? Je vois que tu as survécu à la mama qui voulait transformer son fiston en dinde. dis-tu, en me retournant la question dans un petit rire, au souvenir de nos échanges de messages. La blague a le mérite de m'arracher un sourire sincère qui se transforme en légère grimace alors que je soupire, en levant un peu les yeux au ciel en repensant à la quantité astronomique de calories que ma mère tenait à ce que j'ingurgite.

— Oui... Mais quel enfer ! Pour être honnête, j'étais ravi de repartir. Heureusement, maintenant que je suis rétabli, je vais pouvoir reprendre les activités physiques. j'ajoute avec un certain soulagement.

C'est juste après ça que je rassemble assez de rhétorique et de poésie pour te confesser à mots cachés à quel point l'art de la discussion n'est vraiment pas dans mes aptitudes. Un instant, je crains que mon allégorie littéraire ne t'échappe alors j'esquisse un sourire et te glisse un regard, observant ta réaction. Tu hausses légèrement les épaules et commente :

— Cyrano. Christian. Peu importe. Pour moi tu es Doyle. Et si, tu commençais simplement par te détendre un peu ? proposes-tu en laissant le lagon de tes yeux glisser sur les alentours avant d'à nouveau harponner mes propres pupilles. Je déglutis à mon tour face à ce regard subitement si direct. Me détendre. Je n'aspire qu'à ça, réellement, mais, allez savoir pourquoi, je me sens nerveux. Peut-être ta proximité. Peut-être ton parfum qui m'évoque quelques souvenirs nébuleux et chauds. Peut-être cette façon que tu as de mordiller ta lèvre inférieure qui m'hypnotise soudain.

— C’est… à cause de moi ? Je peux m’en aller si tu veux…

Je t'entends, mon regard toujours, fasciné et incrédule, rivé sur tes lèvres alors que je tente, circonspect, de comprendre ce que ces dernières m'évoquent. Es-tu responsable de ma nervosité ? C'est indéniable. Mais à vrai dire, je ne me souviens pas avoir déjà expérimenté simultanément la nervosité d'être en présence d'une personne et le stress de dire quelque chose qui puisse lui déplaire. Sans m'en rendre vraiment compte, je réponds à ta première question en murmurant, l'air toujours aussi pensif :

— Oui.

Peut-être quelques secondes passent et je réalise ce que je viens de dire, sans prendre en compte la suite de ta question. Mes yeux s'écarquillent subitement, quittant tes lèvres pour chercher ton regard : c'est trop tard évidemment, tu as entendu ce oui, mais tu ne peux pas savoir ce qu'il veut réellement dire. Je me redresse précipitamment dans ma chaise et répète plusieurs fois :

— Non ! ... Non non non !

Tu as amorcé un geste et craignant que tu ne te lèves pour partir, ma main se pose, implacable, sur ta pile de livre, à défaut de retenir ton bras. Tes doigts rencontrent accidentellement les miens, les effleurant à peine et je déglutis en retirant ma main, refermant et rouvrant ma main comme si ce simple contact avait eu l'effet d'une décharge électrique. Confus, je passe ma main dans ma nuque, en me pinçant les lèvres. Je cherche ton regard pour ne plus le lâcher, pour que tu comprennes que je suis sincère quand je te demande :

— Reste... S'il-te-plaît. Je... Je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire. Une nouvelle déglutition. Tu... Tu me rends nerveux, oui, mais... Je ne veux pas que tu partes. Je t'observe, guettant les micro-expressions qui pourraient traverser ton visage. Je... n'ai pas l'habitude.

@Lilly P. Henstridge

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MessageRe: Mon rêve familier - Doyle & Lilly écrit Mer 16 Fév - 18:50
Mon rêve familier
Doyle & Lilly
«Au premier battement de ses paupières, je l'ai connu. C'était lui l'inattendu et l'attendu.»
J’ignore si c’est ma soudaine venue qui jette un voile étrange dans l’air, mais tu me sembles si tendu tout à coup. Peut-être ces soirées à discuter par messages sans pour autant se revoir en chair et en os depuis cette nuit-là ? Ça me fait bizarre. Il faut avouer que la manière dont j’ai amorcé la conversation aujourd’hui est très insolite et surtout inattendue. Ça ne me ressemble pas de saluer un copain en lui récitant des vers Verlainiens. Mais, c’est en voyant ces pages blanches lovées entre tes mains que c’est devenu une évidence. Toutefois, pour éviter ce gros cliché qu’on voit dans les films à l’eau de rose, je bifurque très vite sur un sujet bien plus banal et assez drôle en y repensant : les vacances d’été.

Et les tiennes ? Je vois que tu as survécu à la mama qui voulait transformer son fiston en dinde. Un sourire timide étire le creux de tes lèvres et puis tu lâches un petit soupire exaspéré au souvenir de tes repas trop copieux.

Oui... Mais quel enfer ! Pour être honnête, j'étais ravi de repartir. Heureusement, maintenant que je suis rétabli, je vais pouvoir reprendre les activités physiques. Je souris à mon tour face à ton entrain puis acquiesce d’un petit signe de tête et rabats une mèche de cheveux derrière l’oreille sans rien répondre.

Dans une transition langagière, tu joues de rhétorique littéraire pour me témoigner ton malaise. J’ignore s’il est contagieux, mais je t’avoue que te voir aussi crispé me déstabilise quelque peu et soulève quelques interrogations. J’essaie de contourner cette gêne en te suggérant de te détendre. Un bien grand mot, plus facile à extirper des lèvres que de le mettre en pratique. Et franchement, l’idée d’être la cause de ton malaise me perturbe: C’est… à cause de moi ? Je peux m’en aller si tu veux…

Tu ne réponds pas. Non. C’est tout le contraire. Tu sombres dans un silence de plomb, affreusement éloquent. Tes prunelles sont rivées sur moi, comme égares sur certains détails de mon visage. Merde merde merde…j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? J’ai quelque chose sur le visage ? Je déglutis difficilement tandis que ma poitrine se retrouve soudain assenée par des battements de panique. D…Do…Doyle ? est-ce que…est-ce que tout va bien ? dis-moi quelque chose au moins ? ma jambe commence à s’agiter nerveusement et de manière incontrôlée sous la table. Tu…tu comptes rester comme ça longtemps ? Si seulement je savais à quoi tu penses…ça me faciliterait les choses !

Oui. souffles-tu dans un murmure. Oui ? Oui…OUI ?! oui quoi ? oui c’est de ma faute ? Oui tu veux que je m’en aille ? Oui ! c’est ça en fait…tu veux que je parte ! je…je comprends. Qui a envie de se coltiner la p’tite Henstridge ? Oh non…Vite ! je dois partir…loin ! le plus loin possible pour littéralement mourir de honte…

Oh… laissai-je échapper avec fatalité et déception. Qu’est-ce qui m’a pris de jouer les poètes ! j’ai dû te paraître tellement pathétique…Mon premier réflexe est de fuir tes doux iris ambrés pour vivement attraper mes livres. Alors que je m’apprête à me lever pour partir, tu t’exclames subitement : Non ! ... Non non non ! surprise que tu daignes enfin briser cette affreuse loi du silence, mes yeux s’écarquillent de stupeur telles deux grosses billes océaniques. Tu te précipites pour me retenir tandis que nos doigts se frôlent. Tout va si vite. Je n’ai rien compris. Tu as complètement perdu tes moyens. Et ce bref contact qui t’as…peu importe ! je me demande...non, je ne devrais pas ! Pourtant, ça tourne dans ma tête comme un écho piégé entre quatre murs. Quel goût te laisse-t-il exactement ? C’est si déroutant de ne pas pouvoir te cerner, de ne pas savoir ce que tu veux ou ce que tu attends de moi.

Reste... S'il-te-plaît. Je... Je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu déglutis à ton tour. Tu... Tu me rends nerveux, oui, mais... Je ne veux pas que tu partes. Je... n'ai pas l'habitude.

Je mets un certain temps à atterrir. Je reste là, crispée, immobile, stupéfaite, les yeux aussi ronds que des balles de golf, la bouche légèrement entrouverte. Je cligne des paupières à plusieurs reprises, le temps de réaliser ces dernières péripéties. Je secoue la tête puis déglutis la gorge nouée. Nos yeux se retrouvent et ne se quittent plus. Mon cœur bat la chamade et peine à se stabiliser, à trouver un semblant de normalité. Le silence. Les secondes s’égrènent. Des secondes où je ne réagis guère jusqu’à ce que ces mots me reviennent en mémoire tu me rends nerveux oui..

Pourquoi ? demandai-je d’une voix timide et réservée.

Tu…tu n’as pas l’habitude ? Et puis, je me souviens à nouveau de cette conversation sur ton lit d’hôpital. Tout s’éclaire enfin ! ah oui… mon visage s’assombrit tristement tandis que ma voix se veut plus monotone et plus détachée. j’oubliais que tu la jouais solo, je hausse alors les épaules, ces barrières que tu ériges pour que personne ne t’approche. Pour ne pas… souffrir. J’avais oublié excuse-moi… je romps notre contact visuel pour baisser le regard sur la froideur de la table, je n’aurais pas dû t’interrompre… je mords doucement ma lèvre inférieure ne sachant plus vraiment quoi dire. Qu’y-a-t-il de plus à ajouter ? mais attends !!! tu as bien dit que tu ne veux pas que je partes !! Mais alors…alors…

Qu’est-ce que tu veux Doyle ? Mince…je croyais qu’elle s’enliserait dans mes pensées, mais cette question  me brûlait tellement les lèvres qu’elle m’a échappée.

(c) princessecapricieuse
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MessageRe: Mon rêve familier - Doyle & Lilly écrit Dim 13 Mar - 23:06
Mon rêve familier

Doyle & Lilly
“Elle a l'inflexion des voix chères qui se sont tues.”



Est-ce que je viens presque de te supplier de rester, de ne pas partir ? J'ai l'impression d'avoir désespérément cherché le bouton pause, pour geler ce moment avant que tout ne m'échappe. Je suis là, face à toi, qui me regardes, sidérée, probablement incapable de comprendre ce qui vient de se passer. En d'autres temps, j'aurais probablement choisi la fuite pour ne pas affronter ce dialogue qui se prépare, pour ne pas porter ce sentiment inconfortable de gêne quand je te demande de ne pas partir. Mais pas là.

Non, là, j'ai juste peur -vraiment ?- que tu prennes tes affaires et partes en pensant que je suis le dernier des rustres. Tu clignes des paupières, et je ne bouge plus, comme si au moindre mouvement, tu pouvais encore te raviser et prendre la fuite. Je déglutis, attendant que ton jugement tombe, implacable, et que tu prennes ta décision. Le silence arrive à courber le temps, à rendre des secondes aussi longues et interminables que des heures.

— Pourquoi ? me demandes-tu, d’une voix timide et réservée et maintenant, c'est à mon tour de froncer un peu les sourcils, un peu circonspect.

Pourquoi quoi ? Pourquoi je voudrais que tu restes ? Pourquoi tu me rends nerveux ? Pourquoi je n'ai pas l'habitude ? Des milliers de possibilités traversent mes pensées mais c'est finalement toi qui interrompt ce brouhaha mental.

— Ah oui… Je relève les yeux vers les tiens alors que ton visage perd son éclat pour une mine plus sombre et triste. Qu'est-ce que j'ai dis ? ...j’oubliais que tu la jouais solo Je fronce de nouveau les sourcils : quoi ? Est-ce que c'est ça ? Tu me prends pour un de ces gros... nazes qui veulent se donner un genre en restant en marge ? C'est ça l'image que tu as de moi ? Tu hausses les épaules et reprends d'une voix monocorde ces barrières que tu ériges pour que personne ne t’approche. Pour ne pas… souffrir. J’avais oublié, excuse-moi… Tu baisses les yeux, quittant les miens au profit de la table et je reste là, comme un con, incapable aussi bien de bouger que d'ouvrir la bouche, tant mes pensées vont trop vite et son inintelligibles. Je n’aurais pas dû t’interrompre… dis-tu finalement, une pointe de regret dans la voix, en te mordillant la lèvre et j'ai soudain l'impression que mon cœur va bondir en dehors de ma poitrine. Pourquoi ça me provoque cet effet-là ? J'ai envie de te dire que tu te trompes, qu'au contraire pour une fois, j'ai envie de combattre ça et d'apprendre à te connaître pour une raison qui m'échappe encore. Mais rien ne sors d'entre mes lèvres ouvertes, si ce n'est un hoquet hésitant.  

— Qu’est-ce que tu veux Doyle ?

— T-toi... dis-je en bredouillant sans m'en rendre compte avant de reprendre un peu confus de réaliser ce que je viens de dire Enfin... apprendre à te connaître... apprendre à... à... je hausse les épaules, cherchant désespérément la fin de ma phrase jusqu'à ce que je croise tes yeux, ce lagon bleu qui me fixe intensément. Je... J'ai passé un bon été.... essentiellement grâce à toi... et tes messages... Je lui confesse, en baissant les yeux, pour regarder la surface imparfaite de la table à mon tour. Je ne suis pas marginal volontairement, tu sais ? C'est... c'est compliqué.

Je n'ai pas vraiment envie d'aborder ce sujet un peu sensible de ma vie, mais je hausse un peu les épaules en confessant de nouveau :

— Je voudrais... passer du temps avec toi.

@Lilly P. Henstridge

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MessageRe: Mon rêve familier - Doyle & Lilly écrit Mer 23 Mar - 16:41
Mon rêve familier
Doyle & Lilly
«Au premier battement de ses paupières, je l'ai connu. C'était lui l'inattendu et l'attendu.»
Je ne comprends pas. Je réfléchis trop, surtout lorsqu’il s’agit de toi. Tu suscites beaucoup d’intérêt chez moi. Trop même. Regarde, j’en perds mes moyens. Et maintenant, voilà que ce sont mes pensées qui s’échappent de ma tête comme la mousse d’une canette de coca amochée ! Il n’y a qu’à moi que ça arrive ! ma question est sans doute trop directe pour toi, réservé comme tu es. Rassure-toi, ma propre question m’aurait fait déguerpir dans un trou de souris. Alors, si tu prends la poudre d’escampette parce que je te parais semblable à une folle sortie tout droit de l’asile psychiatrique, je ne t’en voudrais pas.

Reste calme Lilly. Respire. Tout va bien. Oui ! Tout va merveilleusement bien ! (silence intérieur). Pff. Tu parles ! je suis tellement mal à l’aise. J’ai affreusement chaud, j’ai les mains moites, je suis aussi rouge qu’un coquelicot. En d’autres termes : je suis au bord de la crise cardiaque. D’extérieur, je dois te paraître d’un calme olympien mais je peux t’assurer qu’à l’intérieur, on n’est pas loin d’Hiroshima 2.0. Tandis que je me flagelle intérieurement pour ma maladresse, toi tu bredouilles dans la précipitation : T-toi...

Moi ? comment ça moi ? qu’est-ce que tu veux dire ? Et puis, comme un éclair fulgurant qui me transperce, je réalise que tu viens simplement de répondre à ma question. Mon regard quitte la surface céramique de la table pour retrouver tes jolis iris ambrés terriblement confus. Je te dévisage stupéfaite, les yeux ronds, que je cligne à plusieurs reprises comme pour m’assurer que je ne suis pas en train de rêver. Les secondes s’égrènent tandis que l’un comme l’autre, réalisons les mots qui viennent de franchir tes lèvres. Toi, tu sembles très indisposé par cette situation. Quant à moi, une étrange sensation me parcoure. Je ne saurais comment la décrire : comme une joie inexpliquée ponctuée à une sorte d’angoisse bienfaitrice. Oui c’est ça. Je n’en comprends pas moi-même le sens. D’ordinaire, quand un homme me veut et me le fait comprendre, je suis flattée et je me lance à l’aventure, sachant qu’il n’y aura jamais de lendemain. Mais avec toi c’est…différent. Je ne sais pas trop comment prendre ta réponse. Est-ce un cafouillage de tes pensées ou une vérité maladroite ? Quoique ce soit, je n’en reste pas de marbre. Je n’y arrive pas. Mon corps tout entier réagit de manière incontrôlée et ça me terrifie, car jamais personne n’a eu cet effet sur moi : chaque battement de mon cœur est puissant, assénant ma cage thoracique avec violence. Des fourmillements foisonnent juste dans ma tête et le bout de mes doigts. Mon regard bifurque sur tes lèvres que je me surprends à désirer et en imaginer la saveur, comme ce matin-là, à l'hôpital, lovée au creux de tes bras. Un frisson me parcourt tandis je mords ma lèvre inférieure quand brusquement tu te reprends :Enfin... apprendre à te connaître... apprendre à... à... oh…d’accord. Tu hausses les épaules sans jamais finir ta phrase tandis que mon cœur, en haleine, rend son dernier souffle. Apprendre à ? Je... J'ai passé un bon été.... essentiellement grâce à toi... et tes messages... Un doux sourire incontrôlé étire la commissure de mes lèvres. Oui. Moi aussi Doyle. Ton regard fuit le mien et se réfugie honteusement sur la tableJe ne suis pas marginal volontairement, tu sais ? C'est... c'est compliqué. Je me pince les lèvres. tu sais, si tout était simple, ça se saurait. Je voudrais... passer du temps avec toi. Tu voudrais…avec moi ?

Je ne te quitte guère du regard, comme plongée dans une sorte de transe intemporelle et te dévisage dans le plus agréable des silences. Mes yeux alors te chérissent avec tendresse, la même qui étire le creux de mes lèvres pour t’offrir la douceur d’un sourire chaleureux. Malheureusement, les bruits parasites des alentours, me ramènent à la réalité. Je romps notre contact visuel pour jeter quelques œillades aux alentours. Ça fourmille d’étudiants et éveille de nouveau ce sentiment d’oppression et de malaise de ce matin. J’humecte mes lèvres, puis hésite, le cœur battant la chamade. Et finalement, dans un élan de courage, je trouve la force de me lever, rassemble mes affaires pour les plonger dans mon sac que j’accroche à mon épaule. Je te regarde à nouveau et sans jamais quitter tes prunelles, ma main vient glisser dans la sienne et mes doigts entrelacent les tiens pour ne faire qu’un : Viens avec moi.

Puisque tu ne résistes pas, je t’entraîne avec moi en dehors du bâtiment pour rejoindre la rive du lac voisin en empruntant quelques petits sentiers. C’est le lieu le plus isolé du campus, mais aussi mon préféré. Dans cet havre de paix, ne règnent que silence, calme et tranquillité. Seul le chant des oiseaux ondoie joliment dans une accalmie presque utopique. Nous voilà égarés dans ce petit bout d’Eden, face à ces somptueux arbres verdoyants à l’horizon, dont le reflet pigmente la surface transparente de cette vaste étendue d’eau. La lumière du soleil s’infiltre entre les feuilles des hauts arbres, qui s’effleurent et se caressent sous la brise : c’est ici que je viens pour échapper à la réalité. Mon regard faiblit sur le sol et reprend son envol en direction de tes prunelles, depuis l’incident au centre commercial, je ne me sens pas très à l’aise quand il y a beaucoup de monde. Alors, comme tu peux le voir…je fuis. J’observe à nouveau l’horizon sauvage quand un doux sourire s’esquisse sur mon visage apaisé, n’est-ce pas magnifique ?


J’avance doucement en direction de la berge, ma main quittant à contre-cœur la chaleur de tes doigts. Mes paupières un instant se closent. J’en inspire agréablement l’air pur de ce paradis quand tout à coup, tes mots me reviennent en mémoire. Je me retourne. Tu es là. Un heureux sourire étire les traits de mon visage : toi aussi tu sais. Tu as embelli mon été…comme une oasis en plein désert. Silence. Grâce à toi je… mon regard vient se refugier sur de petites fleurs jaunes qui poussent sur le sol verdoyant de la rive, je me suis sentie un peu moins seule… je déglutis, rougissant probablement sous la vérité qui vient de franchir mes lèvres.

Je prends une longue inspiration avant le lâcher un profond soupire nasal. Prenant de nouveau mon courage à deux mains, ne sachant pas d’ailleurs, pourquoi il me faut rassembler autant de forces pour te parler, mais je me rapproche à quelques pas de toi et te fixe droit dans les yeux: Ne t’excuse pas d’être ce que tu es, je hausse les épaules, je t’aime bien moi, je te souris de plus bel, tel que tu es, à ces mots, je mords inconsciemment ma lèvre inférieure sans me douter une seule seconde des signaux qu’ils pourraient t’envoyer. Tu vois, c’est ça le problème. Quand tu es là, je n’ai plus aucun contrôle sur moi :

J’ai tant de choses à te dire
Que je n’aurai jamais fini
De te parler, de te sourire
Pour essayer d’être compris.


Mais elles s’embuent de mystère
Comme ta voix et ton sourire
Comme tes mains dans la lumière
Les choses que je veux te dire.



(c) princessecapricieuse
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