We are family

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Raphael était encore en plein dans les cartons même si cela faisait déjà plusieurs semaines qu’il était revenu de Londres. Entre l’enterrement et sa reprise de travail, il n’avait pas vraiment eu le temps de déballer beaucoup de choses dans son nouvel appartement. Uniquement l’essentiel, histoire de pouvoir vivre un minimum sans envahir sa mère dès qu’il avait besoin de quelque chose qu’il n’arrivait pas à trouver chez lui. Autant dire qu’il comptait clairement profiter de son jour de repos pour vider ses cartons, et qu’il s’y était même déjà mit. Même s’il avait l’impression qu’il n’arriverait jamais au bout. A quel moment il avait commencé à entasser tant de choses, au juste ? Il n’en savait rien, mais très clairement, il aurait peut-être dû penser à faire du tri. Ce qui était un peu trop tard maintenant.

Il était dans son salon, en train de déballer ses cartons de livres pour les mettre dans sa bibliothèque, quand quelqu’un toqua à la porte. Bizarre, étant donné qu’il n’attendait personne. Mais c’était peut-être sa mère qui passait lui rapporter quelque chose, ou qui avait juste envie de le voir. Il s’était donc levé, se dirigeant vers la porte pour l’ouvrir, et finalement découvrir sa cousine, Evie. Une tornade blonde, qui n’avait pas tardé à le prendre dans ses bras, et dont il lui rendit l’étreinte.

« Evie ! Toi aussi, tu m’as manqué. »

Ils n’avaient malheureusement pas encore eu l’occasion de se revoir, depuis son retour. Evie avait un emploi du temps très chargé, et même lui de son côté s’était un peu retrouvé submergé. Même s’il espérait que ça se calmerait au fil des semaines, mais c’était quand même loin d’être évident. Surtout quand, comme lui, on revenait vivre à Los Angeles après des années passées à Londres.

« T’as bien fait. Je suis en plein dans les cartons, j’avais même pas vu qu’il était l’heure de manger. »

Il referma la porte derrière elle, et l’invita à le suivre dans la cuisine, qui était bien l’endroit de l’appartement le plus ranger, pour l’instant.

« Ça va. Mieux en tout cas. Et toi, la star de cinéma ? »

Son sourire montrait bien qu’il la taquinait. En réalité, Raph était plutôt fier d’Evie qui restait accrochée à ses rêves, et qui faisait bien de le faire. Elle avait du talent, depuis toute petite, et il ne doutait pas un seul instant qu’elle aurait droit à la carrière dont elle rêvait. Elle s’en donnait les moyens, en tout cas.

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Raph était déjà rentré depuis plusieurs semaines, et pourtant, il avait encore l’impression de se trouver dans l’effusion du décalage horaire. Entre l’enterrement, son déménagement et ses aller-retours chez sa mère, le blond ne savait souvent pas quelle heure il était, et parfois même, il en oubliait le jour. Ce qui allait sans doute finir par se calmer au fil du temps mais, pour l’instant, ça n’était pas encore le cas. Cette période était loin d’être facile à gérer, encore plus quand il se retrouvait seul. En réalité, la visite de sa cousine était l’une des rares choses qui lui permettaient de se changer un peu les idées et de penser à autre chose. Elle savait, bien sûr, pour son père, mais elle ignorait tellement d’autres choses que ces sujets ne risquaient pas de surgir dans la conversation. Et ça avait quelque chose de rassurant, d’une certaine manière.

« C’est vrai. A se demander où tu fourres tout ce que t’avales ! »

Evie était un véritable estomac sur pattes. Et c’était bien pour des personnes comme lui qui en oubliaient de manger parfois. Surtout en ce moment. Autant il vérifiait que sa mère avale quelque chose dans la journée qu’il ne faisait pas forcément attention à sa propre santé. Le problème étant que Raph partait du principe que sa mère en avait sans doute plus besoin que lui. Il s’était donné, avec sa sœur, cette responsabilité de veiller sur elle. Il le fallait. Leur mère était sans doute la personne la plus affectée par la mort de leur père, après tout.

« J’en sais rien… Je sais même pas si j’ai assez de meubles pour tout ranger, je suis en pleine improvisation. »

Il n’y avait qu’à voir le bordel dans le salon pour le constater, de toute façon. Au moins la cuisine était présentable, et il avait des assiettes à sortir du placard. Ce qu’il était d’ailleurs en train de faire, tout en prenant des nouvelles de la jolie blonde.

« Ne fais pas ta modeste, tu sais autant que moi que tu déchires tout. »

Même si elle n’en était pour l’instant qu’au début de sa carrière, mais il fallait laisser le temps faire, aussi. Lui-même n’avait pas toujours été le meilleur professeur d’histoire, mais il s’améliorait au fil des années. Et ses élèves l’appréciaient plutôt bien en général, c’était bien qu’il ne s’y prenait pas trop mal.

« J’ai vu Teddie, oui, mais pas les autres encore. »

En même temps, ce n’était pas forcément simple de coordonner les emplois du temps de tout le monde. Surtout qu’il débarquait d’Angleterre, et que les filles avaient déjà leurs vies bien remplies ici. Il était comme un cheveu rajouté sur la soupe, d’une certaine manière.

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