Une nouvelle garde commençait aujourd’hui pour Moïra. Vingt-quatre heures à passer à la caserne avec ses collègues qui étaient devenus une seconde famille pour elle. C’était difficile de ne pas tisser des liens particuliers avec des personnes avec qui ont passé plus de temps qu’avec sa propre famille. La demoiselle O’Hara n’avait pas beaucoup d’amis, pas de petit-ami, le seul membre de sa famille qu’elle tentait de voir régulièrement, c’était Gabrielle. Moïra avait déjà perdu tellement de temps passé avec sa fille, du temps qu’elle ne pourrait jamais rattraper. Donc maintenant elle voulait en profiter au maximum du temps qu’elle lui accordait. La vie sociale de la jeune blonde se résumait donc assez facilement à la caserne et pour le moment, ça lui convenait.

Moïra venait de rentrer d’une intervention. Une jeune femme avait fait un malaise. La jeune ambulancière et sa collègue avaient été appelées pour l’emmener à l’hôpital. C’était encore une fois, une jeune femme qui faisait un régime stupide en s’affament pour ressembler aux mannequins retouchés par des logiciels des magazines de mode. Ce genre d’intervention arrivait plus souvent qu’on pouvait le penser surtout dans une ville comme Los Angeles où Hollywood est omniprésent.

En garant l’ambulance dans la caserne, Moïra avait remarqué que Dimitri était seul à l’extérieur de la caserne. Il avait surement besoin de prendre l’air ou de calme parfois s’était épuisant de rester avec tous les collègues. Pendant que sa collègue complétait le stock de l’ambulance, elles n’avaient pas besoin d’être deux, Moïra allait rejoindre Dimitri à l’extérieur. « Salut, ça va bien et toi ? Non, je viens tout juste de rentrer d’intervention. Encore une ado qui est tombée dans les pommes. » La jeune femme désignait la place à côté de son ami. « Je peux me joindre à toi ? »

À peine rentrée d’intervention, Moïra allait rejoindre Dimitri qui était seul à l’extérieur de la caserne. Elle répondait à ses questions avant de lui demander si elle pouvait se joindre à lui. La demoiselle O’Hara voulait savoir comme son ami se portait. Sans grande surprise, Dimitri était toujours hanté par la visite de ce fameux détective privé. C’est vrai que ça pouvait être assez perturbant d’apprendre que son père voulait le rencontrer après trente-cinq ans. « C’est l’été les filles veulent avoir un corps de rêve. » Dit Moïra à propos de la remarque de Dimitri avant qu’il continue d’expliquer ses préoccupations. La demoiselle O’Hara ne pouvait pas être très objective dans cette histoire. Elle aussi y a trois ans était à la place de ce parent qui voulait renouer avec son enfant. À la différence du père de Dimitri, Moïra n’avait pas pris trente-cinq ans pour réagir, mais tout de même, sept ans. Après peut-être que comme la jeune blonde, le père de son ami avait également de bonnes raisons pour ne pas faire partie de la vie de son fils plus tôt. Moïra ne savait rien de lui et d’ailleurs, Dimitri non plus. « Peut-être que tu devrais accepter de le voir une fois. Tu vois ce qu’il a à te dire et après tu prendras la décision de le connaitre ou non. Cette histoire est assez importante pour qu’elle te touche suffisamment. » Depuis cette fameuse visite, Dimitri pensait uniquement à cela. Moïra voyait bien que cette histoire le perturbait, il n’était pas comme d’habitude. S’il ne faisait rien, la demoiselle O’Hara craignait que son ami vive avec des regrets.

Moïra aimerait aider son ami, Dimitri. En tant qu’enfant adoptée, la jeune femme n’avait jamais cherché à connaitre ses parents biologiques. Pour elle, ses vrais parents étaient les O’Hara, l’homme et la femme qui l’avaient élevé, qui l’avaient aidé à grandir, qui avaient veillé sur elle toutes ses années, qui l’avaient toujours soutenu, qui lui avaient apporté l’amour dont elle avait besoin. Moïra pouvait donc imaginer se retrouver dans la situation de Dimitri. Si un jour un détective privé lui disait que son père ou sa mère souhaitait la connaitre quelle serait la réponse qu’elle leur offrir ? Tout comme Dimitri, la demoiselle O’Hara aurait probablement de nombreuses questions à poser. Moïra avait donc les deux points de vue celui du parent et celui de l’enfant abandonné. La jeune blonde était assise près de son ami. « Crois-moi, je te comprends. Je te l’ai jamais dit, mais j’ai été adopté à l’âge de deux ans. J’aurais également de tas de questions pour mes parents biologiques, mais je t’avoue que les réponses pourraient me faire peur. Ces dernières, trente-cinq dernières années, tu n’as pas eu besoin d’avoir les réponses à tes questions. Mais tu n’avais pas non plus l’occasion de les poser… » Un petit moment de silence s’installait, Moïra attachait ses cheveux en une queue de cheval avec un élastique avant de proposer une idée qu’elle venait d’avoir. « Peut-être que tu n’es pas obligé de le voir. Tu pourrais peut-être lui écrire une lettre avec une ou deux questions que tu te poses. Si ses réponses te conviennent peut-être aller plus loin. Ou sinon, tu peux toujours décider de ne pas le rencontrer et ignorer son existence comme il l’a fait avec toi pendant toutes ses années. Mais assures toi que tu n’auras aucun regret par la suite. » Moïra ignorait si ses mots aidaient son ami ou si c’était tout le contraire.

Moïra a été abandonné par ses parents. Deux ans plus tard, elle avait eu la chance d’être accueillie dans un couple génial. Un enfant ne pouvait pas rêver meilleure famille que celle des O'Hara. La jeune blonde avait reçu vraiment tout ce dont elle avait besoin, elle n’a jamais manqué de rien. Moïra n’avait pas honte d’avoir été adopté, mais elle ne parlait pas souvent de son passé. Après tout, ça ne la regardait qu’elle. Mais la demoiselle O'Hara avait confié cet épisode de sa vie à Dimitri pour lui prouvait qu’elle le comprenait. Que ce n’était pas qu’une phrase dite comme cela pour le rassurer. « Honnêtement, je n’ai jamais imaginé me retrouver dans cette situation. Je pense d’ailleurs que je ne m’y retrouverais jamais. Mes parents biologiques doivent me penser morte. » En effet, Moïra avait été abandonné sur le perron enneigé de l’orphelinat où elle a passé ses deux premières années de sa vie. C’est un miracle qu’elle n’est pas succombé à cause d’une hypothermie.

La demoiselle O'Hara partageait une idée avec Dimitri. Une solution qui pourrait peut-être régler son dilemme. Avec une lettre, il pouvait parler à son père sans avoir besoin de le rencontrer. Le détective privé jouerait les intermédiaires entre Dimitri et son père biologique. « Je t’en prie, si ça peut d’aider. » Dit-elle avec le sourire, heureuse d’avoir pu apporter son aide à son ami.

Être recueilli par les O’Hara était la meilleure chose qui était arrivé dans la vie de Moïra. C’est à partir de ce moment que la vie de la petite fille qu’elle était, avait réellement commencer. C’est dès ce jour où elle a commencé à vraiment s’épanouir et à grandir jusqu’à devenir la femme qu’elle est aujourd’hui. Dans cette famille, elle avait même gagné un grand frère dont elle était très proche. Il a toujours été son modèle et son héros. C’était d’autant plus vrai depuis qu’il l’avait libéré de l’emprise de son ex petit ami violent. « Surement, j’ai des parents merveilleux. Même encore aujourd’hui, ils sont géniaux. Mon métier d’ambulancière me convient parfaitement. » Psy n’a jamais été un métier qui intéressée Moïra. Si elle était bonne dans le domaine, c’est peut-être parce qu’elle avait beaucoup côtoyé des psychologues et psychiatres. Dans les centres pendant sa dépression, c’étaient tous les jours. Depuis trois ans, Moïra avait quelques séances par mois. C’était pour s’assurer que tout allait bien et qu’elle ne fasse pas de rechute. Maintenant que la demoiselle O’Hara avait retrouvait sa fille, elle ne voulait pas sombrer à nouveau dans une dépression nerveuse. La jeune blonde était déterminée à tout faire pour rester en excellente santé, aussi bien psychologique, que physique, pour Gabrielle, sa magnifique princesse. « Je suis heureuse alors de t’avoir apporté mon aide. Je suis disponible quand tu veux si tu veux parler. » Ça n’avait été difficile pour Moïra, elle s’était simplement mise à la place de son ami. Ayant un passé avec des similitudes, ce n’était pas compliqué. « Mise à part cette histoire, comment tu vas ? »