Si jamais, le jeune homme avait besoin d'un garage pour sa voiture, Ruby lui proposait d'aller au Garage Riderson. Il serait certain, que les mécaniciens feraient du bon travail. Surtout, s'il disait, qu'il venait de la part de la jeune femme. « Je t'en prie... Je viens de te dire mon prénom et je me rends compte, que je ne connais pas le tien. » Ce serait bien d'en connaître quand même un minimum le concernant avant de continuer plus loin la conversation.

Le métro était à l'approche, dans quelques secondes, il serait face à eux. Rubuen proposait donc à Ruby d'avancer déjà. Il lui confiait que les gens ne le trouvaient pas très fréquentable, qu'on le fuyait pour être plus exacte. Exactement, le type d'hommes qui plaisait à la demoiselle Turner. Évidemment, il ne l’intéressait pas, la brunette était très bien et heureuse avec Matthew. Mais ça aurait pu. Ruby avouait qu'elle ne le trouvait pas méchant, même en apparence. « Pourquoi tu as été gentil avec moi ? Je t'ai fait pitié avec mes béquilles ? » La demoiselle Turner détestait susciter de la pitié chez les gens. Mais depuis son accident, avec son fauteuil roulant ou ses béquilles, la brunette s'était habituée au regard de pitié que lui lançait les autres. Que ce soit aussi bien des inconnus que des proches qui la connaissait depuis plus ou moins longtemps. Elle n'aimait pas cela, mais elle avait appris à l'accepter. Peut-être que si les rôles étaient inversés, elle ressentirait de la pitié pour une personne dans sa condition actuelle. Ruby essayait de relativiser en se remémorant qu'elle était une survivante. Elle aurait très bien pu ne pas s'en sortir de toute cette histoire. C'était du passé maintenant, du moins elle le pensait.

Les portes du métro s'ouvraient et les bousculades commençaient. Les gens se précipitaient pour rentrer sans attendre que les passagers déjà à l’intérieur descendent. C'était hallucinant le manque de savoir vivre auquel on assistait. Ruby avait vraiment hâte de rejoindre sa voiture. Ruby était surprise d'entendre Rubuen criait pour que les gens facilités d’accès du métro à la jeune femme. Les regards s'étaient tournés vers eux avant qu'on laisse de la place pour la brunette. « Merci. Mais ce n'était pas nécessaire. J'aurais pu me débrouiller. » La demoiselle Turner devait tout de même avouer que c'était gentil de sa part d'avoir agi de cette manière.

Au cours de la discussion, Ruby avait informé naturellement son prénom à son interlocuteur. Ça s'était produit lorsqu'elle lui avait proposé de dire qu'il venait de sa part, si jamais il se rendait dans le garage Riderson. Il savait une chose sur elle, alors que la demoiselle Turner ne connaissait toujours pas son prénom alors que la conversation avançait. Elle ne se gênait d'ailleurs pas pour lui en faire la remarque. Ruby serrait la main que Rubuen lui tentait en souriant. « Je suis également enchanté. »

En avançant sur le quai, une fois que l'arrivée imminente du métro était annoncée, Ruby découvrait par les dires de Rubuen qu'il n'était pas quelqu'un qui était naturellement gentil. La jeune femme lui conclu rapidement que sa mésaventure avec ses béquilles avait dû susciter de la pitié chez le jeune homme. L'ancienne Ruby l'aurait sûrement mal pris, elle serait peut-être énervée et envoyer Rubuen. Mais la demoiselle Turner porteuse d'un handicap était une femme plus posée. Elle acceptait ses faiblesses et comprenait le regard des autres. « Froide ? Ah bon ? Je crois bien que tu es la première personne à me dire ça. » Ruby était une femme qui avait toujours le sourire, qui allait plutôt facilement vers les autres. Mais la brunette que Rubuen avait d'abord vue le mauvais côté de la jeune femme avant de voir le bon. Quand il était venu à sa rencontre, elle était énervée et elle jurait contre l'homme qui l'avait bousculer. Ce n'était pas la meilleure première impression qu'elle faisait.

Le métro venait d'arriver et les bousculades recommençaient. C'était dingue comment les gens étaient pressés et impolis dans ses moments-là. Rubuen surprenait Ruby quand il s'imposait en parlant fort, en criant presque pour qu'on facilite l'accès à la jeune femme. La demoiselle Turner le remerciait même si elle lui précisait qu'elle aurait pu se débrouillait. Le jeune homme lui proposait simplement de profiter. « C'est gentil de ta part. » Pendant le trajet, la brunette avait pu bénéficié d'une place assise. Ils étaient rapidement arrivés à destination. Venice Beach. Rubuen et Ruby descendaient ensemble. Ils se trouvaient sur le quai. « Je vais vers un bar pour récupérer ma voiture. Je peux t'offrir un verre pour te remercier ? »

C’était bien la première fois qu’une personne qualifiait Ruby comme étant une femme froide. La brunette pouvait l’être, mais c’était généralement lorsqu’elle ne portait pas une personne dans son cœur, mais habituellement jamais à la première impression. Mais il faut reconnaître que Rubuen avait remarqué la demoiselle Turner lorsqu’elle était en train de s’en prendre verbalement à l’homme qui l’avait bousculé. Ce qui expliquait le premier ressenti du jeune homme. « D’un côté, les premiers mots que tu m’as entendu prononcer étaient sûrement des insultes. Je devais également avoir les sourcils bien froncés à cause de l’agacement. Les conditions étaient réunies pour paraître pour une femme froide, c’est compréhensible. Mais je ne pense pas l’être sauf avec les personnes que je n’apprécie pas. » En général, quand Ruby n’aimait pas quelqu’un, cette personne s’en rendait assez rapidement compte. La brunette préférait ne pas jouer les hypocrites, mais parfois, on n’avait pas le choix dans le monde dans lequel nous vivons.

Le trajet jusqu’à Venice Beach avait été assez silencieux entre Rubuen et Ruby. Le jeune homme n’était pas quelqu’un de trop bavard. Il devait peut-être trouver que la brunette parlait un peu trop. Il faut dire que la demoiselle Turner n’aimait pas trop les moments de silence et de blanc. Ça la rendait plutôt mal à l’aise comme situation. La rencontre entre Rubuen et Ruby auraient pu s’achever là, mais non. La jeune femme avait proposé à son sauveur du jour un verre en signe de remerciement. Il avait accepté ce qui ravis, la brunette. « Génial, le bar n’est pas très loin. »

Ils leur avaient fallu maximum trois, quatre minutes pour arriver sur le parking du bar. Ruby pouvait constater d’un coup d’œil que sa voiture était toujours là et qu’elle n’avait subi aucun dommage. Jamais Matthew ne laissait son véhicule, c’était toujours celui de Ruby qui rester jusqu’au lendemain quand elle n’était pas en état de conduire. Mister Rider avait trop peur qu’il arrive quoi que ce soit à sa précieuse voiture, la moindre égratignure ou rayures pouvait facilement le rendre dingue. Arrivée au bar, la jeune femme s’installait au comptoir en demandant à Rubuen tout simplement. « Alors qu’est-ce que je peux t’offrir ? »