J’étais presque surexcitée, aujourd’hui je donnais un cours de pâtisserie, j’avoue ne pas en avoir donné depuis bien longtemps, enfin, je me souviens de la première fois où ma mère m’a appris à faire un gâteau j’étais tellement heureuse de pouvoir faire quelque chose avec ma mère, et surtout quelque chose d’amusant. Cela faisait quelques temps, à ce moment-là, que mon père était parti définitivement dans cet endroit qu’on appelle le « Paradis », du moins je l’imagine. Nous avions tous besoin de retrouver le sourire et ma mère avait trouvé une activité plutôt agréable et surtout très bonne, j’avais encore le goût de cette tarte au citron meringuée au bout de ma langue. Qu’est-ce que c’était bon ! Je voulais vraiment faire un métier en rapport avec ça, un métier où on pouvait faire plaisir aux autres, c’était tout ce que je recherchais. Je fis tout pour atteindre mon rêve, je travaillais dure pour que de là-haut mon père soit fier de moi en me moquant bien de ces quelques personnes qui pourraient dire que je n’étais pas assez douée, et que je n’avais pas la force de caractère nécessaire pour affronter les critiques. Cependant même si c’était difficile, je gardais la force d’attraper mes rêves, de les arracher. Lorsque je pus obtenir mon diplôme, j’étais tellement heureuse et lorsque ma mère me parla d’un local en vente à Los Angeles, je ne savais pas trop quoi faire, d’un sens j’étais surexcitée d’ouvrir ma propre boutique et d’un autre, j’étais terrifiée, c’était un gros projet et je ne savais pas vraiment si j’en étais capable. Pourtant ma mère m’y a poussé et je me suis faite à l’idée. Voilà comment deux semaines plus tard, je me rendais à Los Angeles munie d’une grosse valise de vêtements et de l’autre, tout ce qui me servirait pour confectionner de bonnes tartes, préparer quelques viennoiseries. Voilà pourquoi j’avais appelé cet endroit « Mille et une gourmandises », et j’espérais que ce nom n’avait rien de trop « pompeux », je voulais que cela soit simple et que les gens s’en rappellent.

Bref à force de faire quelques livraisons çà et là, ma boutique commençait à se faire connaître et c’est grâce à la radio locale principalement. J’amenais souvent des viennoiseries pour eux le matin, comme ils se levaient tôt comme moi pour aller travailler je leur apportais un peu de réconfort avec mes gâteaux et autres petites gourmandises. C’est comme cela que j’avais fait la connaissance de Kristian et de Lux, et aujourd’hui donc c’était à la jolie animatrice que j’avais proposé un cours de pâtisserie, elle avait l’air d’adorer ce que je préparais et je devais lui montrer les recettes fars qui plaisaient à tout le monde. Je préparais donc tout ce qu’il fallait en attendant son arrivée.

J’étais toute contente de devoir préparer tous les ingrédients qui serviraient à préparer le gâteau d’aujourd’hui. Je gardais toujours mes recettes de côté au cas où je ne m’en souviendrais pas, même si c’était plutôt rare, on ne savait jamais. Nous allions donc préparer une tarte aux citrons meringuée. J’avais choisi cette recette parce que c’était une des plus simples, après celle du gâteau au yaourt. Je voulais corser un peu l’exercice pour ne pas qu’elle ne s’ennuie, mais il ne fallait pas que cela soit trop compliqué non plus, il fallait y aller progressivement. Je nous avais sorti tous les ingrédients nécessaires et les avais posés sur les deux tables installées pour le cours improvisé. Je ne savais pas ce qu’il se passait dans la tête de la joli brune que j’avais l’habitude de voir souvent, nous n’étions pas assez proches pour cela, cependant, j’appréciais le fait de lui inculquer un peu de ma passion et j’espérais que cela lui donne envie de recommencer chez elle. J’avoue que la pâtisserie me permettait de m’évader, du moins c’est ce que j’avais remarqué plus jeune.

Tout était prêt à présent, il ne manquait plus que Lux pour que le fameux cours ne débute, j’avoue que j’étais assez impatiente de commencer même si cela faisait longtemps que je n’avais pas enseigné quelque chose à quelqu’un, enfin, je ne suis pas sûre que cela soit déjà arrivé… Peut-être à Lara une fois. En y repensant, je devins nostalgique. Ces moments passés avec elle et Adam me manquaient et je dois dire que je n’avais plus eu de nouvelles depuis quelques années. Je les avais cherchés sur Facebook pour finalement abandonner. Enfin, j’avais retrouvé Adam dessus, mais ce que j’y avais trouvé me rendait presque jalouse. Pourtant il n’y avait jamais rien eu entre nous, lorsque nous avions commencé quelque chose pour tout stopper à cause de mon frère. Je me perdais dans mes pensées, songeant à ce passé que j’avais mis de côté, mais je trouvais que cela ressemblait plutôt à des histoires inachevées et je me persuadais d’arranger cela. Mais comment ? Je n’eus pas le temps de me poser plus de questions que quelqu’un entra dans la boutique, faisant retentir la petite sonnette. Je secouais la tête pour me concentrer sur cette personne et je réalisais qu’il s’agissait de Lux. Je lui adressais donc un grand sourire avant de la saluer à mon tour.
Salut Lux ! Comment vas-tu ? Alors prête pour un petit cours ?, demandais-je donc avec un petit sourire qui se voulait malicieux.