Moïra se rendait compte que Théodore était un homme assez humble. Malgré les compliments de la jeune blonde et sa carrière il ne prenait pas la grosse tête. Il disait même que jouer avec l’orchestre embellissait sa musique, la demoiselle O’Hara n’en doutait pas. Mais ça ne retirait pas le fait qu’il avait un talent assez exceptionnel tout de même. « Je viendrais surement un jour écouter l’orchestre. Il faut seulement que je trouve le temps. » Le métier de Moïra était assez prenant et la jeune femme essayait de passer son temps libre avec ses proches. Un jour elle tenterait de prendre un peu de temps pour elle. À ce moment-là peut-être qu’elle s’offrirait un petit concert. Elle pourrait même y aller avec Gabrielle, elle pouvait apprécier ce moment également. Ce serait une sortie différente pour une fois, une chose qu’elle ne faisait pas avec son père. Moïra voyait mal Logan assister à ce genre de soirée avec ses quatre enfants dont deux qui n’ont que quelques mois.

Jouer dans la rue sans la moindre pression avait eu un effet déstressant sur Théodore. « Vous stressez beaucoup avant de monter sur scène ? » Moïra savait que certaine personne avait du mal à gérer le stress. D'autres étaient stressés, mais avaient leur rituel qui leur permettait de se sentir mieux et de faire abstraction du trac.

C’était au tour de Moïra de parler de son métier alors qu’ils buvaient chacun leur café latté sur le toit. D’ailleurs la vue était vraiment magnifique. La demoiselle O’Hara regrettait presque de n’avoir pas connu ce lieu plus tôt. Jamais, elle n’aurait soupçonné qu’il y avait une telle vue du haut de ce café. Encore une fois, ça prouvait qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Elles sont souvent trompeuses. Théodore s’excusait de retenir la jeune femme quand elle lui confiait qu’elle venait tout juste de sortir d’une garde. « Pourquoi vous vous excusez ? Vous ne me retenez vraiment pas. Si j’étais vraiment fatiguée, j’aurais décliné votre invitation et je serais rentré chez moi pour me reposer. » Pour une fois, la garde n’avait pas été épuisante ce n’était pas le cas toutes les nuits malheureusement. Parfois, Moïra n’avait même pas la force de rentrer chez elle et elle dormait à la caserne. Mais ce matin, la demoiselle O'hara était en forme. Il faut dire aussi qu’elle avait consommé pas mal de caféine ces dernières heures. « La vue est vraiment géniale ici. » Commentait la jeune blonde. « Je comprends pourquoi vous prenez votre café ici. »

Ces derniers temps, Gabrielle était devenus assez distante avec Moïra. La raison échappait à la jeune blonde. Elle ne comprenait pas pourquoi sa fille refusée de passer plus de temps avec sa mère. Surtout pourquoi elle ne demandait plus à la voir ou à passer une nuit chez elle. La demoiselle O’Hara commençait à croire, qu’elle avait fait quelques choses de mal. Mais elle avait beau retourné dans sa tête, les derniers jours, qu’elle avait passé avec la jeune Dawson, Moïra ne savait pas, ce qu’elle avait bien pu faire de travers ou de contrariant. Si ça continuait, la jeune femme allait devoir poser directement la question à Gabrielle pour avoir une réponse. Elle espérait que ce serait une réponse claire et précise. Une chose à laquelle elle pouvait remédier. Ou peut-être que tout simplement la fillette s’ennuyait, quand elle était chez sa mère. C’était donc peut-être l’occasion de faire autre chose comme aller à un concert. Il fallait que Moïra lui propose la prochaine fois, qu’elle verrait sa fille. « Si je viens ça sera probablement avec ma fille de dix ans. Enfin si ça l’intéresse. C’est vraiment gentil de votre part. Comment je peux vous joindre ? » Si Théodore pouvait lui trouver de bonnes places pourquoi s’en priver.

La demoiselle O’Hara demandait à Théodore comment il parvenait à contrôler son stress avant un concert. Apparemment, le jeune homme ressentait le stress seulement lors de la première. C’était assez impression. Il devait avoir une grande confiance en lui pourtant ça ne se voyait pas au premier abord. « Ils ont le droit de tout changer à la dernière minute ? Vous arrivez à être prêt avec de nouvelles partitions moins travaillées que les précédentes ? Ils n’ont pas peur que le concert soit moins réussi ? » Moïra n’apprécierait pas qu’on lui fasse un coup pareil. Ça la ferait même totalement paniquer. C’est comme lorsqu’on changeait les équipements de place dans l’ambulance sans l’informé ça la rendait totalement dingue.

La vue était vraiment magnifique. Venice était splendide de cette terrasse. Moïra trouvait qu’elle était chanceuse de vivre dans un aussi beau quartier. Comment elle avait voulu un jour quitter cette ville ? Une erreur qu’elle avait réalisée lorsqu’il était trop tard. Mais il était certain qu’elle ne la referait pas une fois. « Vous avez raison, c’est rafraîchissant. Moi aussi, je n’ai pas eu l’occasion de faire de nouvelles rencontres ses derniers temps. Je suis contente d’être tombé sur vous, même si vous m’avez semblé étrange au départ. Mais c’était une mauvaise impression, je vous rassure.»

Théodore avait eu la gentillesse de lui proposer des places pour son concert. C’est avec plaisir que Moïra acceptait et elle voulait en faire profiter sa fille. Peut-être qu’une activité différente avec sa mère plairait à Gabrielle. Ça valait toujours le coup d’essayer, sur ce coup-là, la demoiselle O’Hara n’avait rien à perdre. Le seul risque, c’était que la fillette n’apprécie pas le spectacle. C’était donc un risque que la jeune blonde était prête à prendre. Elle demandait donc à Théodore comment elle pourrait le joindre pour avoir ces fameuses places. Le jeune homme lui donnait donc son Instagram n’osant pas lui donner son numéro de téléphone. « Merci je vous rajoute immédiatement. » Moïra sortait son téléphone et elle rajoutait Théodore dans ses abonnements Instagram. « Voilà, c’est fait. Je vous contacterais rapidement, quand j’en aurais parlé avec la fille. » La jeune femme irait probablement seulement si ça intéressait, Gabrielle. Son temps libre tournait essentiellement autour le jeune Dawson. Après tout, si Moïra était de retour à Los Angeles, c’était principalement pour elle.

Théodore et Moïra parlaient plus en détail du quotidien professionnel du jeune violoniste. On ne dirait pas comme ça, mais apparemment être musicienne n’était pas si simple, surtout avec un metteur en scène capricieux. Travailler d’arrache-pied sur une partition pour qu’à la dernière seconde celle-ci soit modifié, c’était vraiment n’importe quoi. Il fallait également faire preuve de patience. « Vous suscitez encore plus mon admiration pour le coup. Je vous souhaite en tout cas bon courage avec ce changement. » Moïra espérait sincèrement que les changements ne perturberaient pas Théodore et qu’il joue toujours aussi bien malgré cet imprévu.

Moïra aimait vraiment l’endroit que Théodore venait de lui faire découvrir. Elle lui avouait d’ailleurs la première opinion qu’elle avait à son sujet. Elle lui confiait également qu’elle avait été fausse. Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. « Vous n’avez pas à me remercier. C’est vous qui êtes comme vous êtes. Vous n’avez rien d’étrange, je vous ai jugé hâtivement. Je m’en excuse même. »