Soutenir et aider.

« Être un bon parent, je pense que c’est offrir ce qu’on a de meilleurs. Beaucoup d’amour, de soutien, une bonne éducation, de l’attention, tout ce qu’il peut avoir besoin… Non, on n’a pas pensé à l’avortement ou à l’adoption, bien que j’aie moi-même été adoptée. On a pris à deux, la décision de garder le bébé et de l’élever ensemble, même si on a fini par se séparer. »

Son stylo prenait quelques notes, alors que cette définition bien idéaliste la chiffonnait un peu. Peut-être parce qu'elle se demandait si un jour elle serait capable de tant d'effort. Être parent lui semblait totalement hors de sa portée, comment s'occuper d'un petit être en ayant autant d'influence sur lui, alors qu'on ne parvient même pas à gérer sa propre vie? Aussi cette façon de voir la parentalité était assez éloignée de celle de ses propres géniteurs, auquel elle n'avait pas spécialement envie de penser. Si Elana était venue ici, c'était bien pour ça. Alors pourquoi, pourquoi est ce que cette réponse lui faisait se poser davantage de questions, mais des questions bien trop personnelles? Non, la jeune femme ne devait pas perdre le fil. Se concentrer. Ecouter. Sourire. Noter.

« Non, je n’ai pas de regret particulier. Si elles ne veulent pas être dans la même impasse. Je pense simplement qu’il faut simplement être prudente et ne pas tomber enceinte tant qu’on n’est pas prête et qu’on ne l’a pas décidé. »

" Bien entendu. Comment d'après vous peut-on être certain d'être prêts? De plus, souvent les jeunes filles sont inquiètes quant à l'instinct maternel, craignant de ne pas l'avoir avant la naissance de l'enfant. Voyez vous ça comme quelque chose d’inné? Qui se travaille? "



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Moïra essayait d’être la plus précise possible dans ses réponses. Elle tentait d’être la plus complète et de cette façon, elle limitait également les questions de la jeune journaliste. La demoiselle O’Hara ne souhaitait pas particulièrement que celle-ci creuse dans sa vie. La jeune ambulancière écoutait attentivement les mots d’Elana. C’était une bonne question qu’elle posait là. « C’est une bonne question… Je ne sais pas quand on se sent prête à être mère. Il faudrait poser la question à une personne, qui a eu un enfant au moment, où elle l’a choisi. Je n’ai pas la réponse à cette question, malheureusement… » En effet, Moïra a eu sa fille alors qu’elle très jeune donc forcément, elle n’était pas prête. Elle-même était encore une enfant. Depuis, la demoiselle O’Hara n’a jamais eu le désir de devenir mère à nouveau. Elle ne connaissait pas la raison. Peut-être un enfant lui suffisait, peut-être qu’elle avait peur de reproduire les mêmes erreurs qu’elle avait fait avec Gabrielle ou peut-être que tout simplement, elle n’avait pas encore rencontré l’homme avec qui elle aurait envie de fonder une famille. « Pour moi, l’instinct maternel n’est pas inné. Du moins pour moi, je crois que ce n’est pas inné. Ça s’apprend, se travaille et j’en apprend encore tous les jours. Tout comme le fait d’être parent, on apprend sur les tas… Je pense que les enfants nous enseignent beaucoup sans en avoir conscience. » Plus Moïra passait du temps avec Gabrielle, plus elle se sentait plus en confiance dans son rôle de mère. Bien, qu’elle ne passait pas suffisamment de temps avec elle, pour se comportait réellement comme une véritable mère.