Inside hurricane

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Inside hurricane

Only me can hear them ...

Le vent souffle doucement. L'une des rares fois où j'ose sortir pendant le jour. Même si je préfère clairement la noirceur, il faut que je prenne quelques vitamines données par la grande étoile qui nous réchauffe jour après jour. Une main fourrée dans ma poche, l'autre est occupée à tenir une clope entre mes doigts. Je la ramène quelques fois vers mes lèvres afin de tirer un à deux coups. J'observe les êtres humains marcher. Automatisme déplorable. Robots de la société. Ils sont pressés de retrouver quelqu'un ou quelque chose. En retard pour le travail ou une entrevue. Toutes les raisons justifiables pour sentir qu'on nous pousse dans le dos pour avancer plus vite. Je soupire. Lorsque ma cigarette est terminée, je la jette un peu plus loin. Les deux mains dans les poches de ma veste, capuchon sur la tête, je m'éclipse de mon emplacement actuel. Personne ne me remarque vraiment. Je ne suis qu'un fantôme qui passe et disparaît de votre existence. On ne fait pas attention à un pauvre mec comme moi de toute façon. Je m'arrête dans un petit café du coin. Je commande un café complètement noir sans sucre ni même de lait. Lorsque j'ai en main le gobelet, je quitte et je prends le métro plus loin. Mes yeux se perdent dans le vide complet. Mes pensées s'agitent et je ferme les paupières. Des tas d'images surgissent les unes après les autres dans ma tête. Je soupire et ce n'est qu'en entendant la cloche du métro que mes paupières s'ouvrent. Voilà ma destination. Vous vous demandez où je vais comme ça, n'est-ce pas? L'endroit où le plus grand des silences règne. Glauque. Perdu. Synonyme de mort. Vous n'avez toujours pas deviné? Il s'agit de l'endroit où on enterre les morts lorsqu'il y a quelque chose à enterrer.

Je franchis la barrière et je m'avance sur le pavé de pierres. Pas à pas, je sais où je m'en vais. Café à la main, je marche un bon cinq minutes avant de tomber devant une tombe. L'écriture reconnaissable. Le nom s'affiche et mon coeur se serre. Je me penche doucement afin de poser un genou au sol. Elle ne reviendra pas, alors arrête de pleurnicher ! s'exclama l'une de mes voix. Passe à autre chose ! dit une autre. Je secoue la tête, visiblement énervé que celles-ci apparaissent dans un moment comme celui-ci. Elle n'était pas fait pour toi. Elle t'a enfoncé plus qu'elle ne t'a aidée. Taisez-vous, taisez-vous. Je dépose mon café au sol et je sors mon paquet de clopes pour en tirer une. Je l'allume et je m'empresse d'en prendre une grande bouffée. Mes mains tremblent. L'anxiété monte. Je secoue la tête en essayant de penser à autre chose, mais c'est là. C'est puissant. T'as déjà imaginé comment son corps a été mutilé lorsqu'ils l'ont retrouvée, n'est-ce pas? Pas ça. Les visions d'horreur qui viennent m'assiéger. Cette voix qui me murmure des atrocités ne fait qu'empirer mon cas. Je n'ai pas pris l'un de mes médicaments avant de sortir de chez moi et c'est sûrement là que j'en paye le prix. Tu devrais te retrouver à la même place qu'elle, poursuivit la voix. La cigarette s'échappe de mes doigts, tombant silencieusement sur le parterre du cimetière. Mes mains se posent sur ma tête et cette fois, je tombe les deux genoux au sol et je pousse un véritable hurlement à en faire chasser les habitants des arbres. Je hurle. Je criais à cette voix que personne d'autre n'entendait d'arrêter. Je veux qu'elles cessent. Je ne veux plus l'entendre. La seule chose que j'étais venu faire ici, c'était de visiter la tombe de quelqu'un qui a beaucoup compté pour moi et ça se transforme en véritable cauchemar.

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Isaiah Styne & Moïra O'Hara

"..."

La nuit précédente avant vraiment été horrible pour la caserne de pompiers de Venice. La soirée et la nuit avaient été assez éprouvantes. Un immense incendie s’était déclaré dans un immeuble. Le feu a été plus que compliquée à maîtriser et Moïra avait cesser de compter le nombre de blesser et de victimes. Elle avait même dû venir en aider à ses collègues qui pour certains avaient été pris au piège par les flammes. En tant qu’ambulancière, Moira ne mettait pas les pieds dans les immeubles en feu, mais l’attente était peut-être bien pire. Chaque membre de l’équipe était un ami pour Moïra. Ils faisaient en quelques sortes tous partie de la même famille, celle de la caserne. Puis dans cette équipe faisait partie une personne plus importante que les autres dans le cœur de la jeune femme, le père de sa fille, Logan. Moïra et Logan n’étaient plus aussi proche qu’auparavant. Aujourd’hui, ils étaient courtois pour le bien de leur fille Gabrielle. Mais malgré tout cela, de la rancœur que Logan nourrissait envers elle, il comptait énormément pour la jeune blonde. Donc, à chaque fois qu’il rentrait dans un immeuble en feu, elle était inquiète pour lui. Elle pensait également à sa grande famille, ses parents, ses sœurs, sa femme et ses quatre ans dont Gabrielle. Une famille dont elle ne faisait plus partie, mais à qui elle tenait vis-à-vis du passé et de sa fille.

Tous ses collègues étaient ressorties sains et sauvent, mais ce n’était pas le cas de tous les résidents de cet immeuble. Cette garde avait réellement été un vrai enfer pour la demoiselle O’Hara. D’autant plus qu’elle avait perdu plusieurs patients cette nuit. Malgré tous ses efforts, elle n’avait pas su les maintenir en vie jusqu’à l’hôpital. Aujourd’hui, Moïra n’avait pas tenu le coup et elle avait craqué. Elle avait littéralement éclaté en sanglots à la fin de la garde, quand la pression était retombée. Parfois, la jeune blonde se demandait pourquoi elle avait eu envie de faire ce métier ? Comment elle pouvait supporter ses pertes et continuer à vivre malgré ça ? Elle savait qu’elle devait aussi penser aux patients qu’elle avait réussi sauver. Elle était fière de cela, mais malheureusement ça ne ramènerait pas ceux perdus. Elle avait de la peine pour leur famille même si Moïra ne les connaissait pas.

La demoiselle O’Hara n’avait qu’une hâte rentrée chez elle. Dormir et tenter d’oublier cette nuit vraiment affreuse. Mais malheureusement, sa voiture était en panne et au garage, c’est donc à pied qu’elle devait entrer chez elle. La jeune femme décidait de couper par le cimetière, comme si elle n’avait pas vu assez de morts ces dernières heures. Mais c’était un raccourci, qui lui faisait gagner un temps considérable. Moïra était passée chez le fleuriste juste avant pour acheter quelques roses, les fleurs préféraient de la défunte à qui elle allait rendre visite. Elle profiterait de son passage dans ce lieu pour fleurir la tombe de sa tante. Ça ferait sûrement plaisir à son cousin Jake de voir que de nouvelles fleurs avaient été déposé sur la tombe de sa mère. Il saurait de cette manière que malgré les années, elle n’était pas oubliée. Elle aussi n’avait pas été sauvée par l’ambulance qui s’était chargée d’elle après son accident de voiture.

Moïra venait de déposer les fleurs sur la tombe de sa tante, quand un cri venait briser le silence du lieu. Curieuse, la jeune blonde cherchait l’origine de ce hurlement. Peut-être qu’elle pourrait apporter son aide à cette personne. Les cris ne s’arrêtaient pas, en suivant le son, la jeune femme repérait un jeune homme au sol. Ils avaient les mains sur la tête en criant des choses que la demoiselle O’Hara avait de difficulté à comprendre. Moïra avançait prudemment du jeune homme, qu’elle venait de reconnaître. Il s’agissait d’Isaiah. La jeune blonde l’avait rencontré dans la salle d’attente du psychiatre, qu’il voyait tous les deux. Pendant l’attente de leur passage, ils en avaient profité pour discuter. C’était même arrivé à plusieurs reprises. Elle ne savait pas vraiment comment agir. Moïra se mettait à genoux fasse à lui et prenait la parole un peu hésitante. « Isaiah ! Isaiah ! » Elle tentait de le ramener à la réalité. Elle déposait une main sur son épaule en étant consciente qu’elle pouvait empirer la situation avec ce geste… Ou pas avec un peu de chance. En tant qu’ambulancière, Moïra avait déjà vu une seule fois un cas comme celui-là. Mais personne ne s’était embêté, son collègue avait injecté au patient quelques choses pour le calmer et l’endormir le temps de l’emmener à l’hôpital. Là, Moïra n’avait que ses gestes et ses mots pour tenter de ramener le jeune homme à la réalité et le calmer. « Regarde-moi ! C’est moi, Moïra. » La demoiselle O’Hara employait un ton sûr d’elle, mais en même temps doux.

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Only me can hear them ...

Le coeur battant rapidement dans ma poitrine, les mains sur la tête, le temps semble être relatif. Je ne remarque pas les secondes passées et encore moins les minutes. J'ignore si quelqu'un m'a entendu. Tout ce que je veux, c'est la paix. Je ne veux plus voir Willa dans mon scillage. Je ne voulais plus penser à elle ! Elle me parle. Elle murmure des choses que je ne comprends pas. Elle le fait en toute connaissance de cause, comme si elle voulait que je me brise même si je ne comprends pas pourquoi. J'ai aimé et adoré cette femme dans ma vie. Je ne comprends pas pourquoi elle désire me détruire ici et maintenant. Avais-je été négligeant sur quelque chose? Je serre des dents alors que je pousse un nouveau hurlement à en faire fuir les corbeaux logés dans les arbres.

Une voix féminine retentit. Je pense que c'est encore Willa qui me joue un de ces mauvais tours. Parfois, la jeune femme éveille de beaux souvenirs, parfois ce n'est que pour m'enfermer davantage dans mes problèmes et dans ma folie. De nouveau, mon prénom est prononcé. Ce n'est pas la voix de la Willa que j'ai connu. Je connais cette fois, n'est-ce pas? Pourquoi me semble-t-elle si familière? Je lève brusquement la tête pour voir une jeune femme blonde près de moi. Son prénom ne me revient pas tout de suite à cause de mon état. Grâce à ses mots, je reconnais celle qui me fait face. Moïra. La blonde que j'ai souvent croisé en sortant du bureau du psychologue. Nous avons pu échanger quelques fois ensemble, sans que ce ne soit trop, trop personnel, mais un minimum pour savoir que nous avions tous les deux très besoin de nous retrouver dans le bureau du spécialiste.

Je la sens près de moi. Pourquoi est-elle si proche? Est-ce qu'elle sait seulement ce qu'elle fait? Je n'ai jamais fait de mal à personne dans mes crises, mais je ne voudrais pas que ça commence... et surtout pas avec une gentille personne comme elle. Je passe de nombreuses fois mes mains dans mon visage en soupirant, puis dans mes cheveux. Mes yeux paniqués, les pupilles plus rondes qu'elles ne le devraient. "- Moïra... que fais-tu par ici...?" Ma voix est presque fauve puisque la panique m'a gagnée. La crise ne s'est guère éfritée et je risque peut-être d'exploser d'un moment à un autre.

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Inside hurricane - Pv Moïra