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 Bad, bad evening - Pv Théodore  

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MessageBad, bad evening - Pv Théodore écrit Ven 16 Mar - 2:05

Bad, bad evening
When everything starts to go wrong, the rest follows.

J'étais autant énervée que dégoûtée. Ce soir, mes parents ont ouverts leurs portes à d'autres grandes familles. C'est surtout un gala chic où il y aura une guerre des enchères avec des morceaux d'antiquités valant des millions et des millions. Les femmes allaient se battre jusqu'au bout des ongles sur certains articles et pour mes parents, cela n'est qu'un spectacle si divertissant à leurs yeux. Mes doigts glissent lentement dans ma longue chevelure d'un roux éclatant. D'une main habile, je les redresse afin de les attacher et d'ensuite laisser tomber la "poney tail" qui me va jusqu'au milieu du dos. Comme toujours, mes yeux sont maquillés d'un mascara qui définit mes longs cils et un rouge à lèvres de la même couleur que le sang frais. Je termine de me préparer en enfilant une robe longue d'un rouge écarlate qui s'ouvre d'un côté jusqu'à la mi-cuisse, avec de magnifiques talons hauts aussi rouges pour accompagner le tout. Lorsque j'avais dit que le rouge était ma couleur préférée, ce n'était pas du tout un mensonge. Les gens ont commencés déjà à arriver. Tous les enfants Fairchild, sauf moi, étaient prêts et se tenaient aux côtés des propriétaires de cette immense demeure. La musique avait déjà commencé à jouer. Moi, j'attends patiemment mon copain pour pouvoir descendre avec lui auprès des invités. Mon cellulaire juste à côté de moi, j'attends. Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, je m'impatiente et le prends afin de l'appeler. Lorsqu'il décroche, il me dit qu'il est occupé, qu'il ne peut pas venir pour le moment. Seulement, je ne suis pas idiote de ne pas avoir entendu la musique au travers du téléphone. Il était déjà dans le manoir.

Immédiatement, je me suis levée et je suis sortie en trombe dans le couloir principal. Une après l'autre, les portes s'ouvrirent. Je regardais dans chacun d'entre elle, jusqu'à arriver à l'une des nombreuses portes. Il semble y avoir de l'activité derrière si je me fis à ce que j'entends. J'ouvre la porte dans un fracas et deux silhouettes se redressèrent en sursautant. Une voix masculine, pris d'une certaine frayeur, s'exclama: "- Jezabel, ce n'est..." Je lève une main vers lui en le regardant avec mépris "- Pas de ta faute?" complétais-je à sa place. La colère boue en moi. Si je n'étais pas assez en rouge, le teint de ma peau allait ajouter le tour parfait ! "- Non, mais tu me prends vraiment pour une sale idiote? T'es déjà à poil avec une fille que je ne connais même pas et tu OSES le faire dans l'un des lits du manoir!?" La seule chose que j'ai trouvé à ma portée est un vase. Je l'ai lancé pour les atteindre. Le vase se cassa contre eux et des jurons éclatèrent comme des feux d'artifices. "- Maintenant, tu te rhabilles et tu fous le camp de chez moi. Le gardien sera avisé." Sans attendre plus longtemps, je suis descendue le plus vite possible vers le rez-de-chaussée. Fichues chaussures hautes !

Alors que je venais de tourner le coin des escaliers pour me diriger vers l'extérieur, une main s'accroche à mon avant-bras, me forçant à pivoter sur moi-même. Je fis face à l'homme qui avait osé me trahir. Immédiatement, mon réflexe fut spontanné et une magnifique gifle claqua contre sa joue, lui laissant même des marques de "griffes" sur la peau puisque mes faux ongles sont tout de même longs et légèrement pointus. "- Tu poses encore une seule main sur moi et je te jure que ta vie sera un enfer" sifflais-je en le regardant dans les yeux alors que des larmes coulent silencieux sur mes joues. Je fais volte-face afin de courir à travers le couloir pour gagner les grandes portes extérieurs. Le couloir dans lequel je me suis ainsi enfuie ne se relie pas à la pièce principale où tout le monde s'est réunit. J'ouvre les grandes portes et je descends rapidement les quelques marches en marbre afin de courir encore jusqu'à arriver à la grande fontaine où je me laisse choir assise sur la bordure. La seule chose que je n'avais pas vu après toute cette scène de ménage, c'est un jeune homme qui a été témoin de toute cette scène en question...
  

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MessageRe: Bad, bad evening - Pv Théodore écrit Sam 17 Mar - 19:36
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    La notoriété de Théodore ne cessait de se répendre. S'il avait déjà été relativement célèbre quand il était encore en Corée, maintenant il était connu à l'international, et pour aucune autre raison que son talent. Sa renommée, malgré son humilité et manque de reconnaissance en ses propres capacités, commençait à être réellement prisée d'intérêt pour plusieurs personnes. Théodore était, sans s'en rendre compte, en train de devenir une vraie icône de la musique classique. Et évidemment, la famille Fairchild ne pouvait se passer d'utiliser ce talent, pendant qu'il était encore atteignable et exploitable. Une simple invitation dans sa boîte aux lettre, et Teddy était invité à se produire en solo lors d'une fête qu'ils organisaient. Le brun n'était pas réellement intéressé par l'argent ou la célébrité -du moins plus maintenant-, mais il devait admettre que voir le total de la somme proposée l'avait empêché d'hésiter à refuser. C'était une belle somme, et il savait qu'elle irait directement pour ses parents. En tant que seul fils de la famille, il se devait de travailler dur pour donner de l'argent à ses parents et à ses soeurs, c'était la tradition. Et puis, même lui connaissait le nom des Fairchild. Ils n'étaient pas rien, et il était obligé d'accepter. Ses parents seraient tellement fiers. Mais ils seraient surtout satisfaits. C'était ce que le musicien voulait. En déménageant dans ce pays, il avait cherché à se libérer de leur influence, et il savait que le plus connu et aimé il serait, le plus ses parents le laisseraient effectivement tranquille. Alors il avait accepté, et il était là, dans un des salons de leur immense manoir.
    Lui qui ne portait habituellement que du noir, il avait fait un effort. Il ne voulait pas paraître pour le marginal qu'on pensait souvent de lui, au milieu de ce public huppé. Il avait revêtu un de ses costumes trois-pièces à carreaux. Son pantalon à pince, sa veste et donc son gilet étaient noirs à carreaux légèrement grisés, et sa chemise en dessous était de couleur bordeau, se mariant parfaitement avec l'acajou de son violon. Il se tenait au milieu de la pièce bizarrement statique, comme si le temps s'y était arrêtée, et il jouait quelques compositions. Se tenir dans une pièce à nombre d'invité intime était presque plus impressionnant que de se tenir devant la scène de son habituelle salle de spectacle où des centaines de personnes avaient les yeux rivés sur lui. Non, là il pouvait sentir leur présence proche, écouter leurs commentaires, et ressentir leur réponse. Fort heureusement, les invités semblaient apprécier les mélodies, et au bout de vingt minutes, il était assez à l'aise pour jouer les yeux ouvert, et avec une présence déterminée qui se traduisait dans ses sons. Il avait toujours plus de facilités à s'exprimer en musique plutôt qu'en personne.
    Cela faisait maintenant une demie-heure que le petit concerto de Teddy avait commencé. Il n'était pas prévu pour toute la soirée. Il était censé jouer en guise d'accueil, puis avait le droit à une pause pendant la vente aux enchères, et devait ensuite jouer de nouveau pour accompagner la fin du banquet. Madame Fairchild le remercia pour ce début de performance, apparemment satisfaite de ses talents, constatant qu'il était à la hauteur de sa réputation. Parfait, tout ce que le coréen voulait, c'était de ne pas décevoir. Il se retira donc en dehors de la fameuse salle, ne prenant pas part aux festivités suivantes. On lui avait indiqué une salle où il pouvait se reposer s'il le voulait, mais il s'était perdu dans les couloirs de l'immense demeure. Aucune des portes qu'il avait ouverte ne donnait sur une chambre aux rideaux verts, comme on lui avait prévu. Totalement désorienté, le violon toujours à la main, Théodore finit par se retrouver dans un couloir où il fut sans le vouloir témoin d'une scène plutôt houleuse.
    Un bras qui rattrapait une silhouette féminine, une gifle, des traces de griffe, une menace, des larmes, et la même silhouette qui s'enfuyait à toute vitesse, sa robe rouge derrière elle donnant l'impression qu'elle flottait. "..." Perplexe, Théodore resta figé en regardant le jeune homme qui semblait regretter la situation. Du sang perlait sur sa joue à cinq endroits différents. "Excusez-..." Teddy commenca, voulant aider la personne, même s'il ne connaissait rien de cette maison, mais en le voyant, le garçon avait fui au détour d'une porte. Avec un soupir, le musicien tourna sa tête de l'autre côté. Il ne voulait pas laisser la demoiselle toute seule, il voulait vérifier qu'elle allait bien, qu'elle n'avait besoin de rien. Il aurait voulu qu'on fasse la même chose pour une de ses soeurs. Alors il se mit à suivre le chemin qu'elle avait emprunté. En quelques grandes enjambées, le grand asiatique se retrouva dehors où il faisait frisquet. Il vit au loin du rouge assis sur le rebord d'une fontaine massive et magnifique. C'était elle. Elle était sortie sans veste. En silence, faisant attention à ajouter de la douceur dans ses pas, Teddy se rapprocha. Comme un idiot, il avait son violon à la main. Sans rien dire une fois qu'il avait atteint la fontaine, il se permit de déposer son instrument à côté de la jeune femme, sur le rebord. "Je... J'ai malencontreusement été témoin de la scène." Il commença, déjà pas réellement à l'aise dans ce manoir et cette ambiance, et encore moins à l'aise de devoir parler. "Puis-je vous proposer ma veste? Je ne voudrais pas que vous attrapiez froid." Il finit par demander, de son accent léger, qu'il détestait en retirant la veste de ses épaules.
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MessageRe: Bad, bad evening - Pv Théodore écrit Lun 19 Mar - 2:01

Bad, bad evening
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S'il y avait bien quelque chose que les Fairchild arrivaient à faire avec perfection, c'étaient les soirées d'enchères et d'amusement. Lors de ces soirées arrosées, les maîtres des lieux ne semblent plus ce qu'ils sont réellement : tyranniques, froids, mélancoliques, égoïstes, hypocrites et encore, il y a de nombreux défauts qui pourrait parfaitement faire à leur teint. Ni l'un n'était meilleur que l'autre. Les deux étaient de véritables monstres lorsqu'on venait à les connaître en profondeur. Ils ne faisaient que tirer avantage de toutes les positions avantageuses pour eux, rien de plus.

Dans tout le domaine de la grande famille Fairchild, il avait fallu se retrouver sur le même couloir. Un inconnu avait tout vu la scène qui venait de se passer. Une gifle retentissante, des griffures laissant perler un peu de sang tellement, le coup avait été porté avec violence. Un sentiment de trahison et de haine qui vient gruger les entrailles. Ne pas vouloir perdre la face non plus. Dès que le coup fut porté, j'avais tourné le coin afin de partir à courir. Mes talons frappent sur le parquet alors que je prends la porte sur ma gauche lorsque j'arrive au bout pour ensuite venir ouvrir les grandes portes menant à l'extérieur du manoir. Je me fichais bien de la température qu'il faisait. Chaud, froid, glacial... Cela n'avait aucun impact pour le moment, mais certainement un peu plus tard.

Je me suis immédiatement arrêtée vers l'immense fontaine du domaine et je me suis laissé choir sur les dalles de pierres qui sont la fondation même de ce magnifique petit coin. Les haies autour étaient si grandes et nombreuses que cela faisait une sorte de petit labyrinthe naturel. Je passe les mains sur mon visage en soupirant, éteignant le plus possible les larmes qui osaient couler sur mes joues si pâles. Je n'ai pas entendu des pas s'approcher de moi. Ce n'est que lorsqu'un violon apparaît dans mon champ de vision que je me rends compte que je ne suis plus seule. Immédiatement, je lève la tête en direction de l'inconnu. Je crois son regard, mais je dois dire que je suis un peu surprise de le voir ici.

Témoin de... Non. Ce n'est tout de même pas vrai? Mon visage se ferme et je détourne le regard de l'inconnu. Comment se faisait-il qu'il eût été témoin de cette scène humiliante? Ma mâchoire se retrouve serrée. Je me retiens pour ne pas le renvoyer immédiatement, mais dès que je me suis rappelée de son violon, je savais qu'il était ici pour jouer. Cela devait être lui que j'avais entendu jouer de cet instrument un peu plus tôt. Proposer sa veste? Je me relève calmement pour lui faire face. Malgré qu'il soit grand, je ne suis pas si petite comme femme grâce à de longues et fines jambes. "- Si j'acceptais votre veste, vous n'auriez rien pour vous réchauffer. Pourquoi échanger les rôles, si ce n'est qu'au final que l'autre ait également froid?" À moins qu'il ne vient à me dire qu'il a un très bon système et qu'il n'a pas si froid facilement, cela pourrait peut-être me donner le goût à accepter sa proposition.

Je tourne un peu les yeux vers les deux grandes portes extérieures qui ont été refermées, sûrement pas un simple passant qui ne voulait pas que l'air froid pénètre dans la maison. Ce n'est pas si grave puisqu'elles ne sont pas verrouillées pour la soirée. Il y avait des fumeurs, donc ils pouvaient aisément sortir par ici. Je concentre à nouveau mon regard vers l'inconnu. "- Je vous demanderai seulement de garder ce que vous avez vu pour vous. Je n'ai pas très envie de les potins sur ce qui s'est passé sortent... Vous comprenrez?" S'il ignorait qui j'étais, il allait de toute façon le savoir et il comprendrait pourquoi je lui demandais une telle chose. J'essaie de juger un peu l'homme en face de moi, à jauger qui il est et dans quelle catégorie d'être humain, il fait parti.
  

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MessageRe: Bad, bad evening - Pv Théodore écrit Lun 19 Mar - 22:43
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    Le manoir des Fairchild était une demeure bien spacieuse et incroyablement classe. Même si de ces jours, Teddy vivait plutôt la vie du côté aisé, il n'était pas habitué à autant de richesses exposées de cette façon. On aurait dit que chaque pièce du lieu de vie comportait son propre univers. Des moulures, des boiseries, des meubles faits sur mesure et d'innombrables pièces d'art. Théodore n'avait jamais cotoyé ce monde là. Sa famille n'était pas pauvre, mais n'avait jamais eu les moyens de se pavaner. Peut être que c'était pour ça que ses parents avaient tant insisté pour que leur fils gagne bien sa vie et leur en face profiter? Grâce à lui, et surtout à l'argent qu'il gagnait depuis son installation dans ce pays, il avait pu leur payer un nouvel appartement, et leur permettre de vivre plus confortablement. Il avait aussi payé pour le mariage de sa grande soeur, et le voyage de sa petite soeur. Il n'avait rien d'autre de mieux à faire avec son argent de toutes façons. Il gagnait largement assez pour vivre, et n'avait même pas de loyer à payer, car celui-ci était pris en charge par ses employeurs. Les seules folies qu'il se permettait c'était d'acheter des vêtements de qualité -tous de couleur noire étrangement-. Il avait l'impression de ne pas être à sa place dans cet univers, même si il l'avait tout à fait.
     Après tout, Théodore était une figure montante de la musique classique, influent sans vraiment le savoir, dans le milieu. Et puis il était encore jeune, grand, au physique particulier, athlétique. Il était riche, et talentueux. C'était bien pour ça qu'il avait été invité ici. Il avait tout à fait sa place. Mais comme toujours, il ne s'en rendait pas compte. Il ne percevait pas dans le regard de la maîtresse de maison, l'intérêt qu'il pouvait représenter pour elle. Il pensait simplement qu'elle était fan de sa musique et qu'elle était prête à mettre n'importe quel moyen pour pouvoir l'entendre jouer pour elle et ses invités. Etait-il trop naïf, ou simplement pas assez conscient? Là n'était pas la question.
    Ce qu'il fallait se demander, c'était pourquoi il avait été placé au milieu d'une telle situation? Au détour d'un couloir où il n'aurait probablement jamais dû être, il avait été témoin d'une scène presque effrayante. Jamais encore il n'avait vu quelqu'un se faire gifler à sang. Pourtant le coréen était quasiment certain d'avoir vu cinq gouttes de sang perler sur la joue du jeune homme. Homme qui était parti avant que Teddy puisse lui demander s'il avait besoin d'aide. Et il ne fallait pas compter sur lui pour essayer de le suivre. Il s'était déjà perdu dans les couloirs une fois, il n'allait pas se risquer à s'y perdre encore plus, et peut être surprendre une scène encore plus dérangeante. Non, il avait décidé de suivre la jeune femme, s'assurer qu'elle au moins allait bien, et peut être lui demander son chemin pour ne plus avoir à se perdre avant de devoir jouer pour la deuxième fois de la journée.
    Mais cette jeune femme avait une drôle d'aura autour d'elle, comme si la sensibilité et le préjudice se mélangaient habilement. C'était bizarrement envoûtant, et Teddy s'approcha en douceur, posant premièrement son violon, puis retirant sa veste. "Je n'ai pas froid." Il émit en guise de réponse. C'est vrai qu'il avait encore un gilet, certes sans manches, mais c'était quand même une couche supplémentaire de laine au dessus de sa chemise. "De là où je viens, les hivers sont beaucoup plus rudes." Il ajouta en haussant les épaules. Il était vrai que les températures coréennes atteignaient facilement les moins quinze, ce qui n'avait complètement rien à voir avec les températures toujours au dessus du zéro en Californie du sud. Mais même s'il n'avait pas froid, il voyait la rousse en face de lui en simple robe, elle aurait froid si elle restait à se rafraîchir en même temps que les températures chuteraient.
    La veste toujours dans ses mains, Teddy esquissa un léger mouvement vers l'avant afin d'insister pour que la rousse la prenne. Elle semblait avoir besoin de réconfort, et de la chaleur ne lui ferait pas de mal. Il y avait encore beaucoup de tristesse dans ses yeux. "Des potins?" Teddy répéta soudainement. "Je pense que cela ne risque pas, je ne suis pas quelqu'un qui parle beaucoup." Il répondit avec nonchalance, d'un haussement d'épaules. Il ne connaissait pas la jeune femme en face de lui, alors il n'avait aucune information à diffuser, et puis il n'était pas du genre à faire cela. Comme il venait de le dire, il n'était même pas du genre à parler. "Est ce que ça va aller?" Il demanda quand même, objectif principal de sa venue jusqu'à la fontaine, pour savoir si la rousse n'avait besoin de rien.
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MessageRe: Bad, bad evening - Pv Théodore écrit Sam 24 Mar - 22:12

Bad, bad evening
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De si belles apparences avant de découvrir la laideur en dessous, la souffrance même, les jeux... Les Fairchild sont tels. Ils sont des êtres humains ayant construits pendant des années différents masques et une carapace si épaisse qu'il est maintenant difficile de les briser en public. Ils peuvent, une fois enfermés quelque part où personne ne les verra, pleurer ou déverser leur colère ainsi que leur rage. Ils sont fiers, orgueilleux et surtout, ils n'acceptent jamais que quelqu'un leur dise quoi que ce soit de négatif sous leur propre toi. Quiconque fera une telle bêtise se verra expulsé à vie de ce manoir.

La scène s'étant déroulée quelques minutes plus tôt ne devaient être vue que par les deux concernés de sexe opposé et pas d'une tierce personne qu'ils ne connaissaient pas, tapis dans l'ombre. Ce n'était peut-être pas intentionnel, mais peut-être bien que si. C'est le pourquoi je reste méfiante envers le jeune homme qui s'est installé près de moi, déposant son violon de l'autre. J'ai tout de suite deviné que c'est le joueur de violon que j'avais entendu un peu plus tôt dans la soirée. Je ne suis pas porteuse à écouter, sauf si c'est un concert privé où je peux vraiment me concentrer. Les bruits environnants m'empêchent d'apprécier la véritable et belle musique d'un artiste. Sa réponse me déroute légèrement. Il n'a pas froid? Peut-être avait-il ce genre de système immunitaire où le froid l'affectait moins? Un nouveau mouvement vers l'avant me fait lever les yeux vers le jeune homme. Je ne saurais dire exactement d'où il provient, mais je ne pourrais dire qu'Oriental... Bien bravo Sherlock ! Je ne suis pas douée avec les origines de base et pour moi, ceux ayant les yeux brisés se ressemblent beaucoup les uns les autres... Mais je sais qu'ils peuvent totalement venir d'un pays différent.

Je lève la main afin de cueillir la veste du jeune homme, même si j'étais encore réticente à l'idée d'accepter. Le voir, lui aussi, à manches découvertes ne me réconfortait pas. Toutefois, entre le penser et le laisser transparaître, c'étaient deux choses distinctes l'une de l'autre. Je viens à enfiler le veston. Aucune chambre que je le déchire puisque ma masse corporelle est bien inférieure à la sienne. Je glisse donc facilement à l'intérieur. On pourrait me traiter d'anorexique alors que je ne me prive pas pour manger. Boulimique non plus, puisque je ne vomis pas ce que je mange. Néanmoins, il est vrai que je n'ai qu'un piètre appétit et que cela n'aide en rien.

Il me répond concernant les potins. Je ne le connais pas et qui sont ses contacts... C'est encore la même histoire. Je ne peux pas lui faire confiance puisqu'il est un inconnu. Toutefois, je lui laisse le bénéfice du doute. Je fronce les sourcils lorsqu'il me demande si je vais bien. Je me lève légèrement en faisant quelques pas, faisant un peu bouger les voiles rouges de ma robe. Je croise les bras, relevant un peu la tête vers le ciel. "- Est-ce que vous seriez bien, dites-moi, si vous surpreniez la personne que vous aimez dans les bras de quelqu'un d'autre, et ce, dans votre propre maison ?" Parfois, mettre son interlocuteur en situation de cause pouvait aider, surtout pour que celui-ci puisse réfléchir sur ses prochaines questions. Je ne suis pas vraiment le genre à parler de mes problèmes et encore moins aux étrangers, mais lui... Il m'avait vu réagir. Il avait vu la scène, donc on peut oublier les formalités habituelles puisqu'elles avaient explosé. Ce n'est plus une question de secret. Il savait. Maintenant, c'est à savoir ce qu'il désire vraiment faire ici, maintenant, dans l'immense cours extérieure du manoir. "- Vous êtes ici depuis longtemps?" demandais-je, autant par curiosité que pour faire la conversation. Lorsque je pose cette question, c'est par rapport à l'Amérique et non pas de son temps passé dans le manoir.
  

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MessageRe: Bad, bad evening - Pv Théodore écrit Dim 25 Mar - 0:18
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     Si vraiment Teddy avait eu l'intention de se servir de ce qu'il venait de voir contre la rousse qui avait fait partie de l'action, il ne l'aurait pas suivie jusqu'au jardin. Il aurait plutôt filé rapidement afin d'intreviewer le jeune homme ou alors de répendre tout de suite l'information avant que le jeune homme ne puisse en profiter. Mais non, il avait plutôt décidé de suivre la jeune fille jusqu'à cette magnifique fontaine, trônant à la lisière d'un jardin aussi énorme qu'il était d'une beauté rare dans une ville comme Los Angeles. Il ne lui aurait pas non plus proposé sa veste. Mais pourtant il était là, à lui tendre l'article de tissu valant quelques centaines de dollars. Il n'avait vraiment pas froid, du moins pour le moment. Dans son pays, les températures hivernales étaient beaucoup plus éprouvantes que celles d'une Californie du Sud en pleine sécheresse. Sa chemise et son gilet lui suffiraient très bien. Il ne prévoyait pas de rester dehors des heures de toutes façons.
    Avec soulagement, il vit enfin la rousse devant lui enfiler sa veste, et Teddy se satisfait au moins de cela. La femme venait peut être de vivre quelque chose de compliqué, mais au moins elle aurait ce petit confort pour ne pas empirer les choses. Et puis il devait admettre que cela lui allait bien. Une veste de grande taille sur une robe de cocktail faisait toujours son effet, du moins pour Teddy. Sans que le musicien ne s'y attende, elle se leva et croisa les bras devant lui, parlant avec un ton dédaigneux, comme si elle le prenait pour un idiot incapable de compatir avec les sentiments profonds de trahison. Le musicien était peut être un idiot, à venir jusque ici pour suivre une inconnue dans une maison qui lui était aussi inconnue pour prendre soin d'elle, mais il n'était pas un idiot au point où elle pouvait le sous-entendre. Comme s'il se mettait sur la défensive, donc, Teddy s'assit sur le muret de la fontaine, exactement là où la blonde était quelques secondes auparavant, et croisa lui aussi les bras contre lui. "J'ai demandé si ça allait aller, pas si vous étiez bien. Je ne suis pas insensible." Il clarifia tout de suite. "La nuance existe bien en anglais, n'est ce pas?" Il s'apaisa un peu, réalisant que c'était peut être cet anglais qu'il ne maîtrisait toujours pas qui avait peut être joué. Dans tous les cas, cela ne changeait rien. Il se doutait très visiblement de ce que pouvait ressentir son interlocutrice. Teddy vivait la même chose. Depuis des mois il s'était rendu compte qu'il était amoureux de sa meilleure amie. Mais celle-ci avait déjà un petit-ami, et elle les invitait souvent tous les deux aux mêmes soirées. Cette douleur là, de voir la personne qu'on aime être avec une autre personne, il la vivait tous les jours. La seule différence était qu'il n'avait jamais accepté ce petit ami dans son appartement. Tilt. 'votre propre maison'. Alors la rousse devant lui était une Fairchild? Cela expliquait ce besoin d'être sûr qu'aucune information ne sortirait de ces murs. Peut être que Théodore était bien un idiot, au final. Il aurait pu le comprendre avant. Mais la réalisation faite l'apaisa un peu. Il ne voulait pas de mal à l'héritière Fairchild, et pour le prouver, il décida de s'ouvrir un tout petit peu. "Et pour répondre à votre question, non, je ne serais pas bien. J'entrerais probablement dans la déprime." Il avait répondu à la question avec un air de nonchalance, même s'il faisait raisonner sa propre peine. Son visage, lui, était aussi froid que d'habitude; fermé à toute émotion, comme il avait dû apprendre. Peut être que son honnêteté pourrait confirmer à la demoiselle qu'il ne lui voulait aucun mal.
    Le changement de sujet se fut bref, et la question prit un peu Teddy au dépourvu. Ne venait-il pas de lui dire qu'il n'était pas du genre à parler beaucoup? Alors pourquoi tenait-elle à entretenir la conversation? Ils pouvaient très bien passer quelques secondes dans le silence et ensuite repartir de leurs côtés. Mais bon, elle faisait partie de ses employeurs de la soirée, et puis il voulait être sûr qu'elle n'irait pas trop mal. Théodore pouvait donc bien lui accorder encore quelques minutes. "Dans ce manoir? Seulement depuis une heure et demi. Dans ce pays, presque trois ans. Et vous, avez-vous toujours vécu ici? Cela vaut aussi pour le manoir et le pays." Il répondit et rétorqua, avec un léger amusement, adaptant évidemment la question. Aucun sourire amusé ne pouvait se voir sur sa tête cependant.
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MessageRe: Bad, bad evening - Pv Théodore écrit Jeu 5 Avr - 1:42

Bad, bad evening
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Oh, en voilà un autre qui n'a que ce masque de fierté et de froideur sur le visage. Mes yeux humides fixent les siens, comme si je guettais le moindre signe de faiblesse de sa part, une cicatrice quelconque. Je n'aimais pas me sentir en proie facile alors que l'autre possède tous ses moyens. J'avais envie de grogner. J'avais envie de frapper quelqu'un, mais ce ne sera certainement pas l'inconnu. J'avais bien envie que ce soit l'un de mes stupides frères.

La voix de l'inconnu raisonne dans mes oreilles et je lève mon regard vers lui. Vraiment? Je hausse délicatement les épaules comme j'avais tant appris à le faire. Même si la nuance existait, il n'y avait qu'une mince ligne entre les deux n'est-ce pas? Tels le noir et le blanc se rencontrant pour créer le gris, cette nuance. Marcher sur cette ligne peut s'avérer dangereux, alors il valait sûrement mieux pour lui de ne pas aller trop loin, puisque cette famille de cinglés - oui, je me considère bien comme tel également - est prête à faire beaucoup plus que l'on pense pour se venger de quelqu'un les ayant blessés ou piégé.

La déprime... Voilà la différence entre cet homme et moi. Personnellement, je serais plus du genre à venir dans la nuit pour essayer de mettre feu à sa résidence pour me venger. Personne ne laisse la rouquine que je suis dans l'embarras ou lui faire du mal sans en payer le prix fort. Cela faisait un petit moment que mes doigts n'avaient pas touché à quelque chose se reliant au feu, de voir les magnifiques flammes s'élever, et même de sentir la douce odeur du bois brûlé. Hmm... Si longtemps. Je commençais à divaguer toute seule lorsque mon regard revient sur mon interlocuteur.

"- Ce n'est tout de même pas très long, 3 ans. Si vous ne connaissiez pas du tout l'anglais avant d'arriver, je vous félicite tout de même." Je n'avais aucune idée de son éducation avant qu'il ne vienne ici et puis... Dans un sens, cela ne m'intéresse pas tant, mais c'est plus par politesse. Si mes parents savent que j'ai fait fuir leur violoniste, je crois que je suis bonne pour me retrouver au fond d'un puits. Le ton que prit l'Asiatique vibra une corde une seule seconde. Eh bien, voilà un nouveau personnage à la hauteur de la froideur habituelle des Fairchild. La veste sur mes épaules que je resserre, je me retourne vers lui, le visage fermé, le regard froid telle la glace, mais une larme coulant toujours et seule sur ma joue d'un blanc quasi comme neige. "- On peut dire que je suis ici depuis ma naissance.." Dis-je comme si ce n'était qu'une fabulation. Le mystère des Fairchild est entier. "- Nous venons d'ici et d'ailleurs, mais nos racines remontent surtout en Écosse" argumentais-je en passant une main dans ma longue chevelure de feu. Ce détail n'était pas secret, on pouvait aisément le retrouver sur internet. "- Vous savez, vous n'avez pas besoin de faire les manières avec moi. Je ne vous emprisonne guère ici. Vous êtes libre de vous en allez, si c'est ce que vous désirez." Après tout, pour certain, l'impression de devoir rester étant trop grand, j'ai préféré éclaircir ce point immédiatement. Nous ne nous connaissons pas vraiment. Les circonstances actuelles peuvent-elles réellement changer?
  

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MessageRe: Bad, bad evening - Pv Théodore écrit Ven 13 Avr - 23:10
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    La peine. Chaque individu sur la planète Terre vivait avec une certaine sorte de peine. Et Teddy les trouvait fascinantes. C'était peut être malsain, mais lui avait vécu avec tellement de souffrance, qu'il était toujours subjugué par celles des autres. Ou du moins interessé. Ce n'était pas les sourires qui l'attiraient, mais plutôt la profondeur des sentiments que le musicien pouvait lire dans les yeux des autres. Et il fallait admettre que les yeux de la rousse devant lui, transmettaient beaucoup de sentiments à cet instant. C'était peut être pour cette cause qu'il avait pris la poursuite de la demoiselle. Théodore avait un caractère qui épongeait la souffrance des autres, se les appropriant. Peut être pour aider à les apaiser, ou simplement pour se prouver à lui même qu'il n'était pas seul à souffrir. Mais il avait toujours ce besoin d'être aux côtés de ses connaissances quand elles étaient tristes. Ces moments là semblaient les plus important. Ceux où il se sentait le plus humain. C'était un de ses traits artistiques également; déterminé à vouloir faire ressortir une certaine beauté émotive émanante du malheur qu'on pouvait ressentir. Ou alors c'était simplement son côté protecteur, seul fils dans une famille de trois enfants, loyal à souhait. La facette de lui qui faisait tout pour que ses soeurs soient heureuses, et qui se reflétait, maintenant qu'il était loin d'elles, en présence d'inconnues comme la jeune héritière Fairchild. Peu importait les raisons, il était là, avec elle, déterminé à apaiser le mauvais moment qu'elle venait de passer.
    "Oh j'avais quelques bases." Théodore répondit immédiatement, se re-concentrant sur le sujet qui avait été initié. Ce n'était pas réellement pour parler de lui, mais plutôt pour être sûr de ne pas se faire complimenter. Il détestait cela. "Rien de très tangible, évidemment, mais je ne partais pas de zéro." Peut être que son anglais était bon, mais il le trouvait toujours plutôt passable, et puis il ne voulait pas en parler. Se souvenir des cours qu'il avait pris en arrivant ici, remontrait à sa rencontre avec sa meilleure amie, et donc les sentiments qu'il avait pour elle, et la douleur qui en suivait. Ce n'était pas ce dont il avait besoin à cet instant, surtout pas ce qu'il fallait pour aider la Fairchild. Mais avec grande chance, elle ne s'étendit pas sur cela non plus, et répondit à sa question.
    Leurs deux caractères étaient similaires. L'héritière Fairchild et Théodore semblaient peu enclins au dialogue, faisant tout pour être impassibles -même si c'était dur pour la rousse-, et tous deux faisaient comprendre à l'autre que parler d'eux-même n'était pas sujet facile à aborder. Teddy aurait pu enchaîner sur l'Ecosse, et le fait qu'il n'était jamais allé en Europe, mais tous deux savaient que cela aurait été un sujet de plus pour essayer de briser la gêne ambiante. "J'étais libre de vous laisser quitter votre manoir toute seule, aussi. Mais je suis là. Je sais bien que j'ai la liberté de partir. Mais je souhaite rester m'assurer que vous irez bien." Teddy se reprit vite, il voulait faire comprendre à son interlocutrice qu'ils n'avaient pas à parler. Le silence n'était pas si dérangeant. Il tendit son bras vers l'avant, atteignant la joue de la demoiselle, et lui effaça sa dernière larme. Il n'aimait pas trop le contact physique, alors il rangea immédiatement sa main une fois la goutte disparue. "Je ne serais pas capable de trouver la salle qui m'a été assigné pour prendre ma pause de toutes façons. Alors pourquoi ne pas rester ici? C'est un endroit d'une beauté envoûtante." Il continua, essayant de rassurer la demoiselle avec des paroles étrangères afin qu'elle ne s'attarde pas sur le geste qu'il venait de faire, et dont il avait un peu honte.
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