The first kiss- Chris

Au fil du temps passé à travailler mes jambes avec Chris, j'avais pus voir pendant de bref instants un Chris sans sarcasme, un homme différent. Cependant ses moment avaient été brefs, me donnant chaque fois envie d'en découvrir davantage. J'aimais le voir sourire, le voir autrement que comme cet homme qui par des sarcasmes bien placé m'avait poussé à continuer. Je savais cependant que je ne devais pas me laisser aller à ressentir quelque chose pour lui, ce n'était pas professionnel et cela ne serait certainement pas réciproque. Cependant il y a des choses que l'on ne contrôle pas, comme l'envie de le voir plus près, de sentir ses mains sur moi autrement que pour vérifier l'état de mes jambes ou les faire travailler...

L'étape des barres étaient enfin arrivé et malgré ma peur de tomber ou plutôt de l'entendre faire un commentaire suite à une chute, je voulais tenter le coup. Je fini donc par me lever avec son aide, pour ensuite au bout d'un moment commencer à bouger une jambe pour faire un minuscule pas. C'était tout ce que je demandais, un pas, un seul qui prouverais que ses mois à travailler ensemble n'avaient pas été inutile. À peine mon pied déposé au sol que mes force m’abandonnèrent et que je me retrouvai dans ses bras. S'accroupissant, en me gardant contre lui, Chris vint chasser quelque mèches de mon visage, tendis que mon sourire fier ne quittait pas mes lèvres. Croisant son regard, je compris immédiatement que pour une fois, je n'aurais pas droit à son sarcasme et que lui aussi était fier, ce qui me fit sourire un peu plus. Sa main qui chassait les mèches folles de mon visage vint alors caresser ma joue avant que finalement il ne vienne poser ses lèvres sur les miennes.

Murmurant une première phrase, ce qu'il dit ensuite me fit froncer les sourcils légèrement. Il était désolé pourquoi? Pour ce qu'il avait dit ou pour m'avoir embrasser? Je le regardai un moment me perdant dans son regard, m'y noyant serait le termine plus approprié.

- Tu... Tu n'as pas à être désolé, peut importe pourquoi tu l'es...

Je lui fis un petit sourire avant de retourner à ses lèvres, lui rendant son baiser, voulant ainsi lui montrer que je le voulais autant que lui.

J'avais peine à croire que j'avais embrassé Wendy. Par parce que je n'en avais pas envie - loin de là, même - mais parce que je savais que je n'en avais pas le droit, parce que je m'étais toujours efforcé de garder une limite entre le travail et la vie privée.

Et Wendy m'avait fait franchir cette limite, je l'avais embrassée, je lui avais dit ce que je pensais, que tout mon sarcasme était loin d'être dans le but de la voir abandonner. Et soudainement, j'eus peur qu'elle ne porte plainte à mes patrons pour comportement inapproprié. Pourtant, j'avais encore ma main sur sa joue, tout juste avant de m'excuser de mon attitude déplacée.

Pourtant, la jeune femme que j'avais dans les bras me surpris, en me disant que je n'avais pas à être désolé. Et encore là, je fus encore plus étonné de la voir s'emparer de mes lèvres de la même façon que j'avais pris les siennes.

Mes yeux se refermèrent d'eux-même et je posai ma main sur la hanche de cette femme. L'autre main, celle qui retenait encore Wendy, l'empêchant de tomber, parcourait lentement son dos, le caressant du bout des doigts. J'osai même lui caresser la langue à l'aide de la mienne.

Je ne voulais même pas arrêter, je n'avais que le désir de continuer, mais après quelques minutes passées ainsi, je me résignai à arrêter.

« On doit quand-même continuer la séance, ma belle. Si tu veux continuer, après, on a qu'à sortir quelque part, à moins que tu préfères venir chez moi ou aller chez toi ? »

Et, à vrai dire, j'avais également quelque chose à dire à Wendy, avant d'aller plus loin.

Un petit pas et me voilà qui lui tombe dans les bras. Ce qui me surpris le plus ne fut pas de tomber, n'y même qu'il me rattrape, non ce qui me surpris fut ce que je vis alors dans ses yeux alors que sa main caressait ma joue juste avant qu'il ne vienne capturer mes lèvres. Surprise? oui. Embarrasser, mal à l'aise ou insulté? Pas le moins du monde, bien au contraire, je voulais au contraire retourner à ses lèvres, poursuivre ce qui venait de s’enclencher. Je le regardai cependant un peu incertaine en l'entendant dire qu'il était désolé. Pourquoi l'était-il la était la question? Cependant peut importe pourquoi, il n'avait pas à l'être, aussi je lui dis tout bonnement le fond de ma pensé avant de tout bonnement lui rendre son baiser, mes mains dans son cou ce détendant maintenant que la chute et la surprise était passé. Sa main parcourant mon dos me fit légèrement frissoner. Depuis combien de temps déjà ont ne m'avait pas touché ainsi? Trop longtemps peut être... De loongues minutes, qui me parurent trop courtes, nos langues valsèrent doucement ensemble, avant que ce baiser ne prenne fin. Un petit sourire aux lèvres, je le regardai un moment avant de hocher la tête.

- Tu as raison. Je ne veux pas que tu es des problèmes...

Je me mordis la lèvres une seconde, je ne lui avais toujours rien dit pour Timéo et je devais le faire avant que tout cela ne nous mène plus loin.

- Ont pourrait aller chez toi, ce serait plus tranquille?

Pour le moment cependant, nous devions terminer cette séance. Terminer cette séance pour ensuite enfin partir pour être libre de faire ce que nous voulions. Enfin ça c'était selon sa réaction face au fait que j'avais un fils, donc que je ne pouvais pas faire n'importe quoi n'importe quand.

- Et maintenant que ce magnifique pas à été fait, il reste quoi à faire?

Je lui fis un petit sourire en coin. Je voulais terminer cette séance le plus rapidement possible afin de sortir de là et... Discuter et peut être retourner à ses lèvres s'il prenait bien les choses...

Il fallait poursuivre la séance, je savais que je n'avais pas le droit d'agir comme je venais de le faire, alors mieux valait en laisser le moins de preuves. Heureusement que je savais que la salle n'avait aucune caméra. Heureusement que Wendy était d'accord avec moi, il fallait mettre fin au contact si plaisant de nos lèvres.

« Il n'y a pas que les problème que j'aimerais éviter. Comment le dire convenablement ? Je suis payé pour faire ta rééducation, pas pour t'embrasser; même si je ne suis pas contre les pourboires. »

Je n'avais pas manqué le fait qu'elle s'était mordu la lèvre inférieure, hésitant sur un point - je me demandais lequel - selon moi. Vint qu'elle proposa même d'aller chez moi. Je lui répondis la première connerie qui me vint en tête.

« C'est une belle façon de dire que c'est le bordel, chez toi. »

Je voulais juste rire, pas la pique dans son orgueil, comme j'avais eu tendance à faire jusqu'à là. Au moins, je regardais Wendy avec un regard rieur. Mais j'étais prêt à l'accueillir chez moi, malgré tout.

Mais avant de partir, il fallait bien finir cette séance de kiné... J'aidai Wendy à se relever, j'avais peut-être réduit l'écart entre son corps et le mien, comparativement à toutes les autres fois. Pour tout avouer, je ne pensais pas qu'elle m'en voudrait après ce qui venait de se passer. Dire que je l'avais soulevée sans avoir répondu à sa question, d'abord.

« Normalement, après une premier pas, on en fait un second, sinon on ne se rend pas loin; pas même au frigo pour prendre une bière. N'abandonne pas, le meilleur reste à venir. »

Je ne désespérais pas de la voir réussir ce que plusieurs médecins croyaient difficilement réalisable, pour quelqu'un dans sa situation. En plus, elle m'avait à ses côtés pour l'épauler, la soutenir dans son cheminement, et - qui sait ? - dans sa vie quotidienne, si elle voulait bien de moi.

Le reste de l'heure me sembla si long. J'avais simplement hâte que ce soit fini. Même si je doutais qu'elle soit prête à accepter la situation, après tout, j'avais connu d'autres jeunes femmes qui ne voulaient pas avoir une « fille » dans leur vie, d'autres voulaient un « vrai homme, » comme s'il n'y avait que les organes d'une personne à sa naissance qui définissaient son genre.

Une fois fini, j'aidai - encore - Wendy, ce fois-ci, pour s'asseoir sur son fauteuil. Nous sortîmes à l'extérieur, je réalisai que la pluie avait cessé, ce qui était rare à Londres.

« Je n'habite pas loin; normalement, je fais le chemin à pied. Tu veux que je te pousse ou ? »

Je ne voulais pas que ce baiser prenne fin, mais il avait raison, nous devions poursuivre la séance. De plus, je ne voulais surtout pas qu’il est des problèmes. Je rigolai doucement en entendant sa réponse.

- Nous ne sommes pas sensé donner les pourboires à la fin de la séance?

Me mordillant la lèvre un moment je fini par lui proposer d’aller chez lui après. Je ne lui avais pas parlé de Timéo et je ne voulais pas qu’il l’apprenne en arrivant chez moi et en voyant les choses de mon fils ou en tombant nez à nez avec lui. Je n’avais pas non plus envie de me retrouver entouré de plein de gens alors que l’on avait des choses à discuter. Sa réponse et son regard rieur m’arracha un petit sourire en coin.

- Il doit certainement y régner un petit bordel oui…

Maman n’étant pas à la maison, fiston devait s’en être donné à cœur joie et la gardienne n’était pas de celle qui rangeait le plus…

Avant de pouvoir fuir ensemble cependant, nous devions terminer cette séance, aussi je le questionnai à savoir ce que l’on allait faire maintenant que j’avais fait un pas. Il n’y répondit pas tout de suite m’aidant plutôt à me relever, restant cependant plus près de moi qu’habituellement, ce qui n’était pas pour me déplaire. Un petit sourire rieur apparut sur mes lèvres en l’entendant me dire la suite du programme.

- Ça ses sans compté le bordel qui va me faire obstacle jusqu’au frigo… Je te fais confiance, le meilleur reste à venir.

Les minutes terminant cette heure s’égrainèrent avec une lenteur hors du commun et lorsque enfin ont pus partir, je sortais de là à bout de force, complètement vidé d’énergie comme jamais je ne l’avais été depuis le début des séances. Cependant j’étais heureuse. Heureuse, mais aussi nerveuse. J’avais hâte que tout soit dit et de savoir ce qui arriverait ensuite. Une fois que j’eux repris place dans mon fauteuil avec l’aide de Chris, ont pus enfin sortir de là. Je soupirai de bonheur en voyant qu’enfin il avait cessé de pleuvoir. Habituellement je détestais que l’on pousse mon fauteuil, j’avais toujours l’impression que l’on me prenait en pitié. Cependant de la part de Chris je savais que ce n’était pas ça, qu’il ne me voyait pas comme la plupart des gens me voyaient. La pauvre fille en fauteuil roulant…

- Si tu veux je ne dirais pas non, j’ai les bras en purée.

Je lui fis un petit sourire, curieuse de voir la suite des événements. Nous habitions donc tout près l’un de l’autre puisque moi aussi je venais ici en fauteuil. J’allais aussi devoir aviser la gardienne que je rentrerais plus tard, mais ça pouvait attendre encore un moment…

La fin de la séance avait été l'une des plus longues que j'avais connues. Au moins, il y avait matière à rire. Cétait agréable de rire avec Wendy et de voir son visage s'illuminer. J'ignorais si c'était moi qui lui causait cet effet, mais j'espérais que j'avais ma part à jouer dans ce charmant sourire.

Une des choses qui m'avait fait le plus rire : elle semblait ignorer si c'était le bordel chez elle. Deux solutions possibles : la coloc avait fait la fête durant la soirée; ou un animal pouvait foutre la pagaille dans l'appartement.

Une fois sortis de là, j'eus la grande joie de constater la fin de la pluie. Depuis le temps que je vivais au Royaume-Uni, je n'avais pas trop de problèmes avec la pluie, mais il était toujours agréable de voir le soleil... ou la lune.

Rapidement, je demandai à Wendy si elle souhaitais que je la pousse. Normalement, je ne l'aurais pas fais, mais pour Wendy, il fallait croire qu'elle avait quelque chose de spéciale. Sans le vouloir, ni le savoir, elle me faisait sortir de mes habitudes.

« C'est un peu pour ça que je demande. »

Content qu'elle ne refuse pas un peu d'aide, je poussai son fauteuil jusqu'à chez moi. Heureusement qu'il y avait un ascenseur dans l'édifice, j'aurais eu de la difficulté à porte quelqu'un dans mes bras, dans l'escalier.

Arrivé devant la porte, je lui ouvris. La porte d'entrée donnait sur le salon, qui n'avait qu'un canapé deux places, la télé et une petite table. Un peu plus loin, on pouvait voir la salle à manger et l'angle nous empêchait de voir la cuisine. Le tout devait manquer un peu de décoration et ce n'était pas par le manque d'efforts de ma mère.

« Donc, voilà, c'est chez moi. Tu veux quelque chose à boire ? J'ai du thé, du café, coca, de l'eau, du jus de pomme. Installe-toi, j'arrive. »

J'allais chercher les breuvages et même quelques biscuits, pour accompagner. Et je revins vers Wendy, m'installant près d'elle, mais avec une certaine distance emmenant à une conversation. Et franchement, je ne savais pas trop par où commencer.

« Avant d'aller plus loin, j'aurais quelque chose à te dire. Et peu importe ce qui se passera, après ce soir, je... je ne veux pas que qui que ce soit le sache au travail, ça ne les concerne pas. Il en va de soi que, ce qui est arrivé et tout le reste de la soirée doit rester entre nous, tu es d'accord ? »

J'attendis à peine qu'elle eut fini de me répondre et je poursuivis :

« Je... je dois être franc, avec toi, avant même d'espérer aller plus loin que le petit échange de baisers qu'on a eu... À... À l'âge de seize ans, j'ai... commencé des démarches, incluant les opérations et tout, pour une... affirmation de genre. Je... je suis trans... »

Mon cœur battait la chamade, j'avais peur de la réaction de Wendy. Même que j'avais l'impression que mes vêtements s'imprégnaient de ma transpiration. Et je n'arrivais pas à déceler ce qui se passait dans sa tête. Terrorisé par ce qu'elle pouvait me répondre, je baissai alors les yeux sur mon thé, attendant sa réponse avec incertitude. Puis, je fis un effort pour relever la tête et regarder cette femme directement dans les yeux. Je ne savais pas quoi ajouter de plus pour détendre l'atmosphère ou atténuer cette douche froide que je lui avais faite.

Voir que la pluie avait enfin cessé me faisait vraiment plairi. Moi qui était habitué au soleil et à sa chaleur, j'étais venue m'installé dans la ville ou la pluie régnait... Une petite joie dans cette soirée sortant de l'ordinaire. Il était rare que je laissais quelqu'un pousser mon fauteuil, peut être était ce de l'orgueuil, mais je ne voulais pas voir la pitié dans le regard des autres. Je détestais cela en fait. Cependant venant de Chris je savais que ce n'était pas cela, qu'il ne me voyait pas comme les autres me voyait, aussi je fini par accepter qu'il me pousse jusque chez lui.

Une fois chez lui, je fis un rapide tour du regard avant de lui faire un petit sourire avant de mfaire rouler mon fauteuil pour avancer dans le salon.

- Un café sera parfait.

Je le laissai aller chercher tout ça, me demandant un peu comment apporter le sujet de mon fils dans la conversation. Je ne voulais pas aller plus loin sans lui parler de Timéo. Revenant avec nos breuvage et quelques biscuits, il s'assis près de moi tout en gardant tout de même une certaine distance apportant à la discussion. Bon, je ne semblait pas la seule à avoir quelque chose à dire. Je fronçai légèrement les sourcils, me demandant ce qu'il pouvait bien avoir à me dire avant de hocher tout de même la tête. J'étais consciente des problèmes qu'il pouvait avoir si ce qui c'était passé et allait peut être ce poursuivre ce savait.

Je ne m'attendais cependant pas à la suite et l'information sembla prendre quelque secondes à ce faire un chemin dans mon cerveau. Figée, je le regardais, mon cerveau filant à toute vitesse pour traiter l'information, mais ne sachant pas vraiment quoi en faire. Plusieurs questions me passèrent par la tête, mais je ne bronchai pas, le regardant sans vraiment le voir, baisser les yeux dans son thé un moment avant de le remonter dans le mien. Je fini par me secouer, revenant de la surprise et pris lentement ma tasse de café et pris une gorgée de café, histoire de me laisser le temps de trouver comment formuler ma pensée.

- Je...Tu as eux toutes les opérations? Je veux dire, ta transformation est maintenant complète?

J'appréciais le fait qu'il me le dise tout de suite, qu'il soit franc et ne me réserve pas de surprise pour plus tard. Je voulais cependant savoir à quoi m'attendre, savoir exactement ce qui en était. Je n'avais jamais été attiré par les femmes et je ne voulais pas m'attendre à quelque chose et avoir de surprise suite à un mal entendue. Qu'il est déjà été une femme était quelque chose, qu'il en soit encore une à certains endroient en était une autre. Étrangement le fait qu'il soit trans ne me dérengeait pas trop si ses opérations étaient toutes fait... Il restait celui que j'avais connue non? Il restait le gars sarcastique au point de me pousser au dela de mes limites, au point que grace à lui aujourd'hui j'avais fait mon premier pas. Il restait aussi ce gars que j'avais eux hate de voir à chaque rencontre, ce gars que je voulais voir sourire...

- Est ce que je dois m'attendre à quelque chose de... Différent? Est ce que cela change quelque chose finalement?

J'avais laissé Wendy s'installer au salon, pendant que je me préparais un thé et que je lui faisais son café. Évidemment, j'avais pris le temps de demander :

« Qu'est-ce que tu mets, dans ton café ? »

Je préparais les breuvages et les biscuits, en partie pour être un bon hôte; je souhaitais aussi prendre un peu de temps, histoire de mettre mes idées en ordre. Je ne savais pas trop comment avouer mes secrets à Wendy, mais je devais le faire, avant même de suggérer aller plus loin.

Je retournai dans la pièce où j'étais attendu, nerveux par ce que j'avais à dire à Wendy. Je n'aurais même pas étonné de la voir prendre la porte.Et malgré cette peur de la voir agir ainsi, j'avais dévoilé ce que j'avais à dire à cette femme hors du commun. Mon regard, au départ fuyant, se posa sur ses yeux. Elle se décida à bouger, mais ce fut simplement pour avaler un peu du contenu de sa tasse. La pauvre devait se demander se qui se passait

J'allais lui dire que ce n'était pas le genre d'informations qu'on s'attendait à avoir, mais elle parla avant même qu'un son ne sorte de ma bouche. Les questions n'étaient pas étonnantes, pour moi, j'y étais habitué, c'étaient souvent les mêmes, en plus. Je commençai par répondre :

« C'est la poitrine ou le vagin qui te fait peur ? »

Je ris un peu, avant de poursuivre :

« Je n'ai rien de tout ça; j'ai subi, dans l'ordre, la mastectomie, la phaloplastie et l'hystérectomie. Je ne peux même pas porter d'enfant et je ne regrette pas, je n'aurais jamais été capable de faire ça. »

Au fond de moi, je souhaitais que ça ne changeait pas la perception que Wendy avait de moi. Évidemment, pour moi, ce n'était qu'un détail, elle aurait pu me dire qu'elle était trans aussi que ça n'aurait rien changé à mes yeux. Mais son expression facial, face à mon annonce, m'avait laissé savoir que Wendy était bien cisgenre. Même qu'elle semblait hésiter, dans sa façon de me parler ou de me demander les choses. C'était compréhensible d'avoir des interrogation sur le sujet, les changements que ça impliquait et tout.

« Pour moi, non. Je suis ce que je suis. C'est sûr que je n'aurai jamais une érection causée par l'excitation sexuelle, mais je peux très bien me servir de ce que j'ai de la même façon que les autres. La seule chose que j'ai à te demander : est-ce que ça change quelque chose pour toi ? Serais-tu capable de vivre avec ça ou tu préfères qu'on arrête où on en est ? »

Me laissant dans le salon, Chris alla chercher nos breuvages après que je lui ai demandé un café lui précisant que je prenais un sucre et un peu de lait. Je pris ce temps pour réfléchir à comment lui dire mon mon fils, trouver comment aborder le sujet. Je ne savais pas ou toute cette histoire allait nous mener, mais je ne voulais rien commencer réellement sans qu'il ne soit conscient que j'avais déjà un jeune homme qui partageait ma vie. Je n'eux cependant pas le temps d'aborder le sujet que déjà il ce jetait à l'eau pour me parler de ce que je devais savoir sur lui.

Je ne m'étais jamais réellement posé de questions sur mon orientation sexuelle. J'avais toujours été attiré par des hommes et je ne m'étais jamais posé plus de questions, quoi que je n'étais pas du genre à me poser milles et une questions non plus. J'aurais été attiré par une femme que cela aurait été la même chose. Je me serait lancé et c'est tout. Donc bien sur je fus surprise et mille et une choses dû me passer par la tête, mais n'en reste pas moins que j'avais été attiré par lui tel que je l'avais connu, alors je voulais surtout savoir à quoi m'attendre. Sa question en réponse à la mienne me fit ouvrir la bouche pour finalement la refermer avant de rire nerveusement.

- Les deux je crois...

J'écoutai sa réponse et fut soulagée de ne pas avoir à me demander si je serais capable d'aller plus loin. J'écoutai la suite, l'observant un petit moment après qu'il eut terminé de parler pour finalement faire un petit sourire.

- Je ne crois pas que ça change grand chose au final... Tu restes celui que j'ai connue. Seulement tu as un passé très différent de tout ce que j'aurais pus m'attendre. Donc oui je serais capable de vivre avec ça.

Je bue une nouvelle gorgée de café avant de me mordre la lèvre un moment.

- Moi aussi j'ai quelque chose à te dire avant de même songer à aller plus loin. Je... J'ai un fils. Il vit uniquement avec moi, le père n'étant pas présent dans sa vie. Il à sept ans et est un petit garçon merveilleux...

Je plongeai le regard dans ma tasse avant de relever le regard dans le sien, le coeur battant.

- Donc pour reprendre ta question, serais-tu capable de vivre avec ça ou tu préfères qu'on arrête où on en est?

Je ne faisais rien d'autre qu'attendre les réponses de Wendy. Il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre dans un moment aussi stressant que ça. C'était là que je pouvais savoir si j'avais une chance de vivre quelque chose avec elle ou non.

Je ris un peu, quand elle mentionna avoir peur de voir que j'avais un vagin ou une poitrine. Heureusement pour elle, j'avais déjà eu les opérations nécessaire pour ne plus avoir ces deux choses. Même que je n'avais plus d'utérus. Ce fut un homme heureux qu'elle fit en mentionnant ne pas avoir de problème avec ma transition, même si elle ne s'était pas imaginée se genre de passé, pour moi.

La suite m'étonna, j'avais crû être le seul de nous deux à devoir vider un sac. En entendant l'information, au sujet de son fils, je me mis à la regarder de la tête au pieds. J'avais peine à croire que j'avais eu son corps si près du mien sans m'être rendu compte qu'elle avait porté un gamin. Alors qu'elle reprenait mon geste de regarder sa tasse, je vidai la mienne, cul sec, et la posai sur la table. Heureusement que ce n'était pas de l'alcool, mon thé avait à peine été entamé, avant que je ne la porte à ma bouche. Nos regards se croisèrent avant que je n'entende la question que je lui avait demandée m'être retournée.

Un peu perdu dans mes pensées, je ne savais pas trop quoi répondre. Sans même un mouvement, j'observais ma tasse vide et m'entendis dire :

« Tu... tu devrais finir ton café et rentrer chez prendre soin de lui... »

En un sens, j'ignorais ce qui l'avait poussée à venir chez moi plutôt que de rentrer s'occuper de son gamin, mais j'avais conscience que j'aurais été un peu plus sous le choc d'apprendre qu'elle avait ce petit garçon dans sa vie.

Après une trentaine de secondes, je réalisai que ce que je venais de lui dire pouvait être mal interprété. Je posai ma main sur la sienne avant qu'elle ne commence à se rendre à la porte et m'oublier ici.

« Je peux t'accompagner et t'aider, si tu veux, ça me ferait vraiment plaisir de le rencontrer. »

Je ne savais pas si elle allait accepter ou refuser, mais je ne voulais pas la laisser partir sur un malentendu. Hésitant un peu, au début, je me fis une contenance avant de m'approcher de cette femme et de poser mon autre main sur sa joue.

« Wendy, je... c'est... c'est avec toi que j'ai envie d'être, ce n'est pas parce que tu as un enfant que je vais perdre mon intérêt pour toi. Alors, je préférerais pouvoir te sortir de ce fauteuil et te serrer contre moi, mais je crois qu'un gamin, dans cette ville, a envie de voir sa mère. Donc, je crois que tu devrais vraiment finir ce café et qu'on termine la soirée chez toi. »