I can’t resist anymore

"This love is a strange love, a faded kind of mellow”

J’ai menti. Je n’ai pas de coup de fil à passer. J’ai juste besoin de m’isoler un peu. L’atmosphère est trop étouffante là-bas !  Entre James qui m’insupporte à draguer ouvertement Barbara et Sam qui me fait constamment du rentre dedans, j’ai besoin d’air. Tout au fond de moi, j’espère que Barbara a compris. Je plaque mon front contre le carrelage mural, les pensées divaguant vers de récents souvenirs qui me hantent depuis des semaines. Je souffle et renifle pour respirer. Je reste patient. S’il te plait…

D’un coup, j’entends le bruit léger de petits pas se rapprochant de ma position. Je ferme les yeux et souris, heureux. Je perçois un doux murmure qui sonne comme une douce mélodie à mes oreilles.
Je suis mauvaise à cache-cache. Elle est tout près. Je me mordille la lèvre inférieure. J’ouvre la porte de la salle de bain, elle se tient là juste devant moi. Je glisse ma main dans la sienne avec douceur. Surprise, elle se laisse faire. Nos doigts délicatement s’entrelacent. Elle se retourne et me fixe charmée. Je la tire doucement vers moi, la faisant entrer dans la salle de bain, puis referme la porte à clef derrière moi. Je me retourne et fonce sur elle comme un assoiffé, la plaque contre le mur et l’embrasse avec une telle fougue. Elle se laisse faire. Nos lèvres se cherchent, se frôlent, se caressent et s’abreuvent de leur exquise saveur. Nos souffles haletants, s’entremêlent passionnément au rythme de notre respiration. Je laisse échapper un gémissement sincère, celui qui ne trompe pas. Si tu savais comme j’en mourrais d’envie soupirai-je entre deux baisers.

Je fais doucement glisser ma main sur sa nuque, repousse son visage et dévisage cet être si magnifique. Je la regarde droit dans les yeux, haletant. Tu me rends dingue, soufflait-je avant de plonger ma tête au creux de son cou que j’embrasse amoureusement. Je ralentis mes baisers, et continue de l’embrasser très lentement et avec une extrême tendresse. Elle pousse un gémissement qui me met tout en émoi et me donne affreusement envie d’elle. Je ne veux pas m’arrêter, j’en suis physiquement incapable. Mon corps tout entier la désire plus que tout. Je suis complètement drogué, accro, épris, dépendant. Je gémis de plus bel.
Qu’est-ce que tu fais de moi…dis-je tout essoufflé. Cette femme fait de moi un autre homme, un homme que je ne connaissais pas. Je ne me savais pas si passionné, si…dépendant. Elle me transforme.

Tout va bien là-dedans ? On toque à la porte. Nous nous stoppons net, je jette un regard inquiet derrière moi. Merde ! Je les avais oublié ce deux là. Je me retourne vers Barbara, tout essoufflé.
Oui... oui oui, pourquoi ? répondis-je sans quitter Barbara du regard.

Règlement de compte

"This love is a strange love, a faded kind of mellow”

Pars Sam, s’il te plait !  Laisse-moi goûter à ce petit bout de bonheur éphémère. Elle semble visiblement inquiète. J’essaye de la rassurer pour qu’elle s’en aille mais j’éprouve quelques difficultés à aligner deux mots. Barbara, qui ne semble pas découragée par sa présence, me déstabilise complètement. Elle commence à m’embrasser délicatement le coin de la bouche, puis s’aventure sur le reste de mon visage, prenant un virage vers mon cou et finit par emprisonner mes lèvres avec tendresse. Je ferme les yeux et soupire en gémissant : Si tu savais…, je soupire à nouveau, tout ce que j’aimerais te faire en ce moment même…, chuchotai-je. Je me laisse faire puis réponds à ses baisers.

On ne trouve pas Barbara, elle était sensée aller aux toilettes mais personne ne l’a vue ? Putain, c’est si compliqué de rester un peu seul ! Nous nous arrêtons mutuellement. Fais chier… murmurai-je agacé. J’observe Barbara me souriant, amusée qui hausse les épaules. Non, je ne l’ai pas vue. Pourquoi tu veux qu’elle soit avec moi ?Je la fixe droit dans les yeux. Demande ça plutôt à James.
Elle a dû se perdre, elle n’a pas dû comprendre, c’est grand ici. La jolie blonde lève les yeux au ciel et je ne peux m’empêcher de rire discrètement.
Abuse pas, elle est blonde mais loin d’être stupide., je lui souris tendrement, rapproche mon visage pour lui déposer un baiser et mordille délicatement sa lèvre inférieure. Oui, tu as probablement raison…Son regard vient se fondre dans le mien. Sans un mot, elle pose sa main sur ma joue. Je ferme les yeux profitant de merveilleux geste de tendresse. Mon cœur bat si fort...Je colle mon front contre le sien, nos nez s’effleurent, se caressent. Barbara…je…

Dimitri ? Je soupire, exaspéré. Oui Sam ?
Il faut que je te dise quelque chose…J’ouvre les yeux puis recule mon visage de celui de Barbara et jette un coup d’œil à la porte close. Je t’écoute.
Voilà, je…je ne sais pas trop comment te le dire. Alors, je ne vais pas y aller par quatre chemins, elle marque une pause, Tu me plais.
Je ferme les yeux. Merde, Je regarde Barbara. Je suis désolé, je vais devoir lui parler.

La jeune femme fronce les sourcils et souffle d’exaspération. J’emprisonne son visage entre mes mains. T’en fais pas. Je lui souris, puis l’embrasse avec tendresse. A contre, cœur, je romps notre étreinte et me tourne vers la porte.
Sam…,mais elle me coupe la parole : James m’a dit que tu ne te mettais jamais en couple. Mais, les choses peuvent changer. Il suffit de rencontrer la bonne personne qui saura te redonner confiance…Où veut-elle en venir ?
Je suis au courant pour Alyson, l’enfoiré ! Sache que toutes les femmes ne sont pas ainsi, je ne pourrais jamais te faire ça. Laisse-moi être l’exception. Je saurai te rendre heureux. Je passe mes mains dans mes cheveux. Je vais le tuer ! Je n’aime pas parler de mon passé, et lui que fait-il ? Il le déballe à la première fille qui veut se caser avec moi. Maintenant Barbara va sans aucun doute me poser des questions. Je souffle.
Sam, laisse-moi finir mon coup de fil, et j’arrive. Je te rejoins dehors okay ? Elle acquiesce. Elle s’éloigne enfin.

Je me retourne et observe Barbara. Ne me pose pas de questions, s’il te plait… Je m’avance tout près d’elle et l’embrasse une dernière fois. Sors d’ici cinq minutes. Elle n’a pas le temps de me répondre que je choppe mon débardeur, l’enfile aussitôt et sors de la salle de bain. Avant de rejoindre Sam dehors, je dois trouver cet enfoiré ! Je commence à chercher mon pote, examinant pièce par pièce. Enfin, je parviens à le trouver. Monsieur est dans le salon. Lorsqu’il me voit, il m’esquisse un grand sourire. Ah t’es là. Mon sang ne fait qu’un tour, je fonce sur lui et le plaque violemment contre le mur, enfonçant mon avant bras sur sa gorge. Il essaye de se débattre mais je presse davantage mon bras pour l'en empêcher, quitte à l'étrangler un peu. Il ne peut désormais plus bouger. Je le toise, furieux.
Qu’est-ce qui te prends ?
Qui t’a permis de parler d’Alyson à Sam !! Il essaye de répliquer mais je l’enchaîne. Si t’as envie de colporter des ragots, à ta guise. Mais à l'avenir, choisis quelqu'un d'autre pour jouer la langue de pute !
Il me dévisage choqué. Excuse-moi mec, je pensais bien faire. C'est que tu plais beaucoup à Sam et…
Je m’en tape ! Je hausse le ton.
Ah oui, autre chose ! Je t’interdis de t’approcher de Barbara ! Il fronce les sourcils.
Ce n'est pas une fille pour toi. Je te connais James ! T’as jamais su être réglo avec les nanas !
L’hôpital qui se fou de la charité ! T’es qui pour me dire ça, son grand frère ?
Non, mais c’est la sœur de mon meilleur ami, c’est comme si elle faisait parti de ma famille. Donc, je te conseille vivement de t’éloigner d’elle parce que si tu la touches, si tu lui fais du mal ou si tu la fait pleurer ne serait-ce qu’une seule fois, je te casse ta putain de gueule ! T’as compris ?! Il me regarde avec dédain, silencieux, sans un mot. Il se débat et je finis par le lâcher.

Tu sais quoi ! Si tu n’étais pas mon pote, je croirais que tu es amoureux d’elle. Je l’observe, exacerbé. Je ne préfère même pas relever. Il sors de la pièce. J'aurais dû lui foutre mon poing dans sa gueule ! Non mais moi amoureux ? N’importe quoi ! Je ne sais pas ce qu’est l’amour, je ne suis jamais tombé amoureux, c’est d’ailleurs l’une des nombreuses raisons pour lesquelles je ne me mets jamais en couple. Tôt ou tard, la fille finit toujours par être amoureuse de moi. Et, je ne peux lui offrir ce qu’elle souhaite, ni être la personne qu’elle aimerait que je sois. C’est valable pour tout le monde, y compris Barbara. Enfin…je crois.

Pff, quel gros con ! La rage qui bouillonne en moi n'a pas le temps de redescendre car Sam se tient là, juste devant moi. Vu sa tête, elle a probablement assisté à la scène. Et merde ! Elle semble triste, choquée, déçue. Sam, mais elle m’empêche de continuer. Non! réplique-t-elle en levant la main, comme pour me dire «Tais-toi», et je m’exécute.
ça va ! j’ai compris. Elle tourne les talons et s’en va, probablement rejoindre James je ne sais où. Je me mords la langue puis pousse un profond soupire nasal. Tu as compris quoi au juste, hein Sam !

Je rebrousse chemin puis sors dans le jardin. Barbara était revenue dans le jacuzzi. Elle est de dos, son cocktail à la main. Je l’observe sans un mot. Nos étreintes charnelles de la salle de bain refont surface. Je cligne des yeux, secoue légèrement la tête pour chasser ces pensées. Je la rejoins et m’assois près d’elle. Nous sommes seuls. Je lui souris et elle aussi. Je passe doucement mon bras autour d’elle. ça va? Sa présence à mes côtés m’apaise d'emblée. Elle me plait certes, et je l'apprécie beaucoup c'est vrai, mais de la à dire que je suis amoureux d'elle. Pff, parfois James a vraiment des idées improbables. Et puis d'ailleurs, c’est quoi l’amour ?

I'm so sorry

"This love is a strange love, a faded kind of mellow”

Malheureusement, nous ne sommes pas restés seuls très longtemps. Sam revient en compagnie de James. Ce dernier me jette un regard noir, probablement parce que mon bras est enroulé autour de la jolie blonde. Sam s’adresse à elle avec une extrême froideur pour savoir où elle était depuis tout ce temps. Oh, simplement avec moi, à échanger bien plus que des mots, choses que je ne ferai jamais avec toi ! Barbara se justifie avec un mensonge qui me parait convenable.

Tu n’as pas entendu les garçons. Dimitri empêche James de t’approcher, un comble non ! La garce ! Elle a osé. Barbara se tourne vers moi. Tu as dit ça toi ? Tu te la joues Kristian. Touché ! Pris au dépourvu, aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche, excepté un Heu…Mais fort heureusement, je n’ai pas le temps de chercher une quelconque réponse car la vipère se déchaîne sur Barbara, lui crachant tout son venin.
ça n’a pas l’air de te gêner, je serai toi je prendrais mes distances avec lui, je parle de Dimitri. C’est une blague ou quoi ?

Le comble du comble ! C’était plus fort que moi, elle se permet de me critiquer pour mon comportement vis-à-vis de James et finalement elle fait pareil. Barbara a raison, ma réaction était stupide, j’ai ni plus ni moins agit comme Kristian. Que va-t-elle penser de moi…
Agacé par ces mots, la situation et les tensions palpables, Barbara se lève et décide de partir en remettant Sam à sa place. Elle me dépose un baiser sur la joue, se lève et s’apprête à partir quand l’autre rouquin l’intercepte. Elle lui fait gentiment comprendre qu’elle préfère rentrer seule. Déçu, il se résigne et acquiesce. Bien fait pour sa gueule ! La jeune femme pénètre dans le salon et s’isole pour se changer. Pas question qu’elle s’en aille ! Et que je reste ne compagnie de ces deux là. Tous deux me toisent. J’me tire ! lançai-je en me levant, attrape mon débardeur et m’engouffre dans la maison.

Dimitri, attends ! Elle se tourne vers James : T’attends quoi pour la rattraper ? Il hausse les épaules. A quoi bon, elle m’a envoyé bouler.
Et tu vas la laisser rentrer avec lui ?Il fronce les sourcils.
Elle ne va certainement pas faire ça.
T’as l’air si sûr de toi, répliqua-t-elle en croisant les bras. Je suis sûre qu’il se trame un truc entre ces deux là. Il l’observe inquiet. Quoi ?Qu’est-ce que tu racontes ? Elle lève les yeux au ciel.
Pourquoi tu crois qu’ils ont disparu pratiquement en même temps. Dimitri était enfermé à double tour dans la salle de bain.
Tu crois qu’elle était avec lui ?
C’est sûr même.
Non, Dimitri m’en aurait parlé.Elle rit sur un ton ironique.
T’es vraiment naïf toi. Non mais t’as pas vu comment il la regarde ? Déjà quand je suis arrivée au Délice, c’était super tendu ! Au début je n’ai pas saisi. Mais vu les remarques qu’il s’est permis de te faire, dans le jacuzzi et dans le salon. Il n’y a pas de doute ! Il la dévisage l'air très sérieux.
Ne me dis pas que tu n’as rien remarqué, ça voit comme le nez au milieu de la figure. Il est amoureux d’elle. James écarquille les yeux. ça ne t’as jamais effleuré l’esprit ?
Maintenant que tu le dis, c’est vrai qu’il est bizarre. Mais de là à dire qu’il est amoureux non ! Jle connais mieux que quiconque. Il est incapable d’aimer ! Sous ses airs de grand séducteur, il ne sait même pas ce que c'est l’amour ! Elle relève un sourcil.
En quoi t’es différent ? Ta réputation te précède jte signale. Il la regarde, restant silencieux. Vous êtes pareils tous les deux. Vous crevez de jalousie quand vous la voyez l’un avec l’autre. Et tous les deux, vous êtes amoureux d’elle. La seule différence, et je suis désolée de te dire ça mais, elle semble bien plus réceptive à son charme plutôt qu’au tien ! Il baisse le regard, visiblement blessé. Elle se rapproche de lui, le prend dans ses bras. Il enfouit sa tête sur ses épaules.
Ne t’inquiète pas, je n’ai pas dit mon dernier mot. Je vais tout faire pour qu’elle sorte avec toi. Comme ça, je l’aurai lui rien que pour moi.

Pendant ce temps…

Je me grouille de récupérer mon sac qui était sur le canapé, me sèche très vite puis enfile mes vêtements. Je me hâte ensuite vers la salle de bain et je toque à la porte.C’est moi…confessai-je le cœur battant la chamade. J’ai peur qu’elle m’envoie sur les roses…Elle m’ouvre puis finit de ranger ses affaires. Silencieux, je m’avance doucement. Barbara… ? Elle me tourne toujours le dos... Je me pince les lèvres, hésitant puis me lance. Je lui saisis doucement le bras, elle s’arrête et me regarde.
Je suis désolé…je me rapproche plus près puis la prends doucement dans mes bras et l’enlace tendrement. Enivré par son parfum qu’elle porte si bien, je la serre tout contre moi. Je ne compte pas rester non plus, rentre avec moi…murmurai-je au creux de son oreille.

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ça dépend de ce que tu as dans ton frigo. Sa réponse me comble de joie. Je vais enfin pourvoir passer un peu de temps seul avec elle, et cette fois-ci j’éteins mon téléphone. Pas question de se laisser parasiter une fois de plus. Elle se recule pour récupérer son sac posté sur l’évier et nous sortons tout deux de la salle de bain. A peine sortis, nous nous faisons alpaguer par Sam qui nous attendait, agacée, les bras croisés.
Je n’aime pas beaucoup le ton qu’elle prend pour s’adresser à Barbara. Cette dernière l’envoie gentiment bouler. Après tout, elle a raison, nous faisons ce que bon nous semble. Mais Sam revient à la charge encore plus virulente. Faites ce que vous voulez mais ne nous prenez pas pour des idiots, on voit bien votre petit jeu ! Je hausse les sourcils, surpris par une telle réaction de sa part. C’est que j’adore jouer ! lança la jolie blonde, ce qui me fit doucement sourire. Elle a de la réparti, j’adore ! Mais, notre amie devient carrément odieuse, au point de faire sortir Barbara de ses gonds, et qui finit par s’énerver. Quelque peu gêné d’être le principal sujet de discorde entre les deux femmes, je tente d’intervenir mais en vain. C’est comme si j’étais invisible. Euh les filles, je suis encore là…


Malgré tout, Sam nous fait clairement comprendre que quoiqu’il puisse se passer entre Barbara et moi, elle ne lâchera pas l’affaire, Consterné par une telle attitude, je pense qu’il vaut mieux partir et vite avant que ça dégénère. Qu’est-ce que j’ai bien pu lui faire pour la mettre dans un état pareil ? Il ne s’est pourtant rien passé de concret entre nous. On dirait que je l’obsède, c’est…un peu flippant.
Sam, tu vas trop loin là. Il fallait que j’intervienne.
Elle me toise de la tête au pied comme un morceau de viande prêt à être dégusté.
Oh ? Parce qu’étrangler son meilleur ami ce n’est pas aller trop loin selon toi ? me balance-t-elle en référence à mon précédent comportement envers James. Sérieusement ? Je sens la colère me gagner peu à peu.
Mon meilleur ami il s’appelle Kristian. Elle relève un sourcil.
Tiens donc ! Et selon toi que dirait Kristian s’il avait savait que tu fricotes avec sa petite sœur ? Mon cœur, ma gorge et mon estomac se nouent. Elle marque un point. Je ne réponds pas.
Avant de donner des conseils aux autres Dimitri, mets les d’abord en pratique !
Je la méprise tellement en ce moment. Je l’observe avec dédain et mépris. Je ne peux me permettre de répliquer, ça me fait mal de l’admettre mais elle a raison. Viens, Barbara, on s’en va. Sans attendre plus longtemps, nous rassemblons nos affaires et nous partons.

Sur la route, je suis hanté par la véracité des propos de Sam. Qui suis-je pour interdire à James de fréquenter Barbara alors que je ne suis même pas capable de respecter ma promesse envers Kristian. Je ne vaux pas plus cher que tous les autres hommes. Je ne cesse de lui rabâcher que nous devons être amis et ensuite je me jette à son cou comme un assoiffé. Et le pire, c’est qu’elle en souffre. Je ne suis qu’un égoïste. Je n’ai pas le droit d’agir ainsi, pas avec elle. Je tiens bien trop à elle. Mon cancer ne me permet pas d’assumer une relation de couple. Je dois sans cesse mentir à mon entourage. Je ne peux pas lui infliger ça, elle qui est si parfaite, si pure, si…si innocente. Elle mérite d’être heureuse, d’avoir quelqu’un qui saura lui offrir ce que je ne pourrais jamais lui apporter. Elle n’a pas besoin d’un pauvre type instable et malade à ses côtés. Elle a besoin de quelqu’un qui saura prendre soin d’elle, qui saura la faire rire, sourire et non pleurer comme j’ai pu faire. Je vais devoir la laisser partir, la laisser faire sa vie avec une personne qui la mérite, même si cette personne ce n’est pas moi. Si pour cela elle doit être avec quelqu’un comme James, alors soit, je l’accepterai sans broncher. Je veux qu’elle soit heureuse, même si c’est sans moi. Je veillerai toujours sur elle…

Je prends l’initiative de m’arrêter au café délice. Je voulais un endroit tranquille pour lui annoncer la décision que j’ai prise.
Je suis terrifié à l’idée de la faire souffrir. Je tremble, mon cœur trésaille, mon estomac me tiraille, j’ai la nausée. Je serre les poings pour dissimuler mes doigts tout tremblants. Je lui tiens la porte et nous entrons. Nous prenons place sur une banquette. Elle ne se doute pas une seule minute de la raison pour laquelle je l’ai emmenée ici… ça me crève le cœur de devoir faire ça. Elle me demande ce que je veux boire. Je reste un instant silencieux, le visage grave.
Barbara…je ne t’ai pas fait venir ici pour prendre un verre…. Je baisse tête essayant de cacher toute la peine qui m’anime. Je soupire désespérément.
J’ai beaucoup réfléchi.Je prends sa main et l’embrasse avec tendresse. Merde…c’est plus difficile que je le pensais. Mes yeux me brûlent, je suis à deux doigts de chialer comme un gosse. La voix tremblante je tente de lui expliquer ce qui me pousse à prendre cette horrible décision.

Sam a raison. Je me suis comporté comme un connard avec James. Je n’ai pas le droit d’exiger de lui des choses que je ne suis même pas capable de faire moi-même. Barbara, tu me plais énormément, et je tiens beaucoup à toi. Mais, je ne peux pas continue comme ça, il faut qu’on arrête, ça te fait souffrir ainsi que nos amis. J’ai fait une promesse à Kristian…Il a été très clair la première fois qu’il m’a parlé de toi…Je ne peux pas perdre mon meilleur ami. Je te demande pardon…j’ai été un sale égoïste. Je n’avais pas le droit de t’embrasser et de te repousser comme je l’ai fait. Parce que tu en as souffert et ça..ça me tue. Ma vie est très compliquée, il y a des choses que je ne contrôle pas. Je suis tellement instable Barbara…Je m’arrête un instant.

C’est pour ça qu’à partir d’aujourd’hui, je te fais la promesse de ne plus dépasser la « friendzone », je saurai me tenir et garder mes distances. Je te promets de ne plus réagir comme un connard si tu décides de fréquenter quelqu’un. Tu mérites d’être heureuse. Et si pour ça, tu dois sortir avec quelqu’un comme James, alors je l’accepterai. Sache aussi que je ne t’ignorerai pas. Tu comptes beaucoup pour moi et que je serai toujours là pour toi quoiqu’il arrive. Je saurai être un ami fidèle. Le silence est extrêmement pesant. J’ai mal, mal à en crever. Mon cœur saigne. Mon corps tremble. Mes yeux me piquent, s’humidifient mais je les retiens, ces larmes qui ne demandent qu’à sortir. Ce sentiment me consume, me transcende, me ronge, me tue à petit feu.
Elle me dévisage avec une telle tristesse… Putain…non…pas ça…une larme doucement ruissellement lentement sur sa petite joue et se meurt au creux et ses lèvres. Je la chasse avec mon pouce et caresse doucement son visage. Je ne supporte pas de la voir dans cet état, surtout si c’est à cause de moi. Je suis vraiment néfaste pour elle…
Je te demande pardon…confessai-je la voix tremblante, me retenant de pleurer. Je me pince les lèvres, puis ferme les yeux. Je m’avance et lui dépose un baiser sincère sur le front. Je renifle.

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Je me suis accroché à un rêve tout bonnement impossible. Je ne peux expliquer ce qui s’est passé en moi, mais désormais, je dois supporter cette douleur sans pouvoir la faire disparaître.
Je lui ai menti c’est vrai, et je ne peux pas gommer tout le mal que je lui ai fait. Je n’ai nulle part où aller, si ce n’est mon triste et piètre appartement hanté par des souvenirs utopiques. Je voudrais juste crier sans jamais m’arrêter, jusqu’à mon dernier souffle, et la faire sortir, toute cette souffrance. Pourquoi a-t-il fallu que ça m’arrive…la vie ne m’a jamais fait de cadeau, hormis cette saloperie de maladie qui me ronge chaque jour davantage. Barbara, un vent de fraicheur dans ce désert aride, un rayon de soleil qui illumina ma route macabre. On était si bien, c’était si simple, loin du temps, loin des gens, de cette réalité que je cherche à fuir à tout prix…A croire que c’est inné chez moi, cet effroyable pouvoir de constamment détruire tout ce que je touche. Et maintenant, c’est elle que j’ai brisé. Jamais je ne me le pardonnerai…
Je…je ne sais pas quoi te dire…sauf que c’est constamment la même chose avec toi. Je ne sais plus quoi penser,un abominable silence règne entre nous. Que dire de plus…c’est bien trop dur de la voir ainsi. Ramène moi chez moi,  j’ai besoin d’être seule,dit-elle en se levant aussitôt et en  s’empressant de sortir. J’observe tristement le siège vide et froid devant moi, où la jeune femme était assise quelques minutes plus tôt. Je ferme les yeux un court instant. Dites-moi que je suis en plein cauchemar et que je vais bientôt me réveiller. Je vais craquer….. Je plisse très fort les yeux, et laisse échapper une larme que je chasse au plus vite en frottant mon visage. Je renifle légèrement, prends une profonde inspiration. Je me lève et sors du Délice. Elle m’attend…Je m’approche et lui tends mon casque. Sans un regard, sans un mot, elle s’en saisit, l’attache et grimpe sur ma moto. Nous prenons la route.

Arrivée en bas de chez elle, elle ôte très vite son casque ainsi que son foulard et les dépose sur le siège conducteur. Elle fait aussitôt volte face et se hâte vers le bâtiment qui fait face. Je la regarde partir, j’ai mal dans la poitrine. Brusquement, elle s’arrête à l’entrée et rebrousse chemin, accoure à moi puis m’enlace, comme si c’était la dernière fois qu’on se voyait. Je lui rends son étreinte et la sers tout contre moi. Mon corps tremble et mon cœur est au bord de l’implosion.
Je suis désolée qu’on en soit arrivé là…C’est de ma faute…dit-elle d’une voix tremblante.
Non, tu n’y es pour rien, j’ai ma part de responsabilité…mais avant que j’ajoute quoique ce soit, elle me repousse et s’engouffre très vite dans le hall de l’immeuble. Elle veut être avec moi…pourquoi j’aime cette idée ? ça me…réjouit. Pourtant, c’est contraire à tout ce que j’ai toujours été, un éternel célibataire qui se complaît dans cette vie. Pourquoi est-ce que ça me fait tant plaisir de savoir que cette femme veut être avec moi ? Peu importe…je l’ai repoussée, même si ce n’est pas ce que je veux. Maintenant, à cause de moi, elle verse des larmes. A cause de moi, elle souffre. J’ai brisé son cœur.

Je m’assois sur le siège de ma moto et réalise qu’elle a oublié son foulard. Dois-je monter pour lui rendre ? J’imagine qu’elle n’a plus envie de revoir ma tête avant un bon moment. Merde…qu’est-ce que je suis sensé faire ?  Je prends une grande inspiration puis décide de monter pour lui rendre…J’arrive devant son appartement. J’hésite. J’observe le bout de tissu que je tiens entre mes mains, le porte à mon visage et y enfouis ma tête. C’est si doux, et…imprégné de son odeur qui me bouleverse. Je la respire comme pour la graver en moi, ne jamais l’oublier. Et puis, je sonne. Sans grande surprise, c’est un homme qui me répond, probablement un ami à elle venu pour la reconforter.
Heu…bonjour…je…, je n’ai pas le temps de finir ma phrase que le jeune homme m’enchaîne royalement. Comment lui en vouloir, je ne suis qu’un connard. Je l’écoute, encaisse et acquiesce. Ai-je d’autre choix ? Je suis coupable, je l’ai brisé, je mérite bien pire !
…arrête de jouer avec son petit cœur… Tu nous la détruis constamment. Elle est raide dingue de toi et toi. Chacun de ses mots est un poignard qui remue éternellement le couteau dans la plaie. Je suis néfaste pour elle…dingue de moi ? Comment peut-elle après tout ça ? Je ne suis qu’un..un…un minable.
Je tiens à te dire que si Kristian serait le quart de ce qu'elle a vécu avec toi et ce que tu lui fais subir, tu sais très bien comment ça finirait et n'imagine même pas son père, il débarquerait dans la minute qui suit même s'il est à des kilomètres de là.
Comme il raison…
J'aurais voulu te rencontrer dans d'autre circonstance, car d'après les paroles de Barbie, tu es exceptionnelle.Moi ? Exceptionnellement con oui....Mais sache que si la prochaine fois, elle revient dans cet état par ta faute.. J'irais voir Kristian. Je n'ai pas envie d'en arriver là, donc rester.. Ami. Ou alors si vous êtes plus, il faut assumer jusqu'au bout. Mais sache que je ne supporterais plus de la voir souffrir. . Assumer ? J’en suis incapable. Fuir a toujours été ma solution de sortie. Je suis un lâche, je sais…Ses paroles sont claires, si je commets le moindre faux pas, je risque de perdre bien plus…j’ai fais des promesses, je vais les tenir. J’attends qu’il termine. J’avale difficilement ma salive.
Tu as raison…Merci de ton honnêteté…c’est amplement mérité. T’en fais pas, j’ai bien reçu le message. Je me tiendrai à carreau, je te le promets. Qu’ajouter de plus ? Mon procès est terminé, je suis coupable. Il me prend le foulard des mains. Je l’observe et lui fais un très léger sourire.
Elle a de la chance d’avoir des amis comme toi. Prenez bien soin d’elle, essayez de réparer mes conneries…Je baisse les yeux. Il me claque la porte au nez. Je pose ma tête contre la porte et ferme les yeux, traversé par une fulgurante douleur dans la poitrine. J’ai si mal que je ne parviens pas à contenir mes larmes.  Je me laisse alors aller, la respiration tremblante. Au bout de quelques minutes, je me redresse, puis fais volte face et me passe les mains dans les cheveux, qui tombaient sur mon visage, inspirant un bon coup. Je souffle laissant ainsi sortir toute cette peine qui brûlait en moi. Je regarde une dernière fois, la porte fermée de son appartement, puis m’en vais.