Heureusement pour elle, Poppy n’était pas l’une des meilleures de l’équipe, alors les autres n’attendaient pas grand-chose d’elle. Elle se donnait pourtant à fond quand elle était sur le terrain et à l’entraînement, mais ce n’était juste pas sa préoccupation première. Elle avait intégré le club de volley car c’était le club qui semblait le moins contraignant avec ses horaires et avec la quantité de travail qu’elle avait déjà à faire et elle ne l’avait jamais caché. Elle ne leur en voudrait pas si un jour ses coéquipières décidaient de la virer de l’équipe parce qu’elle ne s’impliquait pas assez mais pour l’instant elles semblaient tout de même satisfaites de ce qu’elle leur donnait. « Je vois, eh bien… Tu devrais penser à demander de l’aide. Il y a sans doute tout un tas de personne qui serait prêt à t’aider dans ton cursus. » Elle haussa les épaules. Oui, la fac ce n’était pas facile, mais elle ne le connaissait pas assez pour le plaindre. « Apparemment, y a pas de mal de trucs qui peuvent être mis en place pour vous aider avec les cours. »

Elle l’écouta alors préciser qu’il avait clairement dit à cette jeune fille qu’il ne voulait pas d’elle. Si tel était le cas, elle ne comprenait définitivement pas pourquoi elle tenait à s’accrocher, elle allait se faire du mal plus qu’autre chose. Néanmoins, ce n’était pas son problème, elle était grande. Il termina alors en soulignant qu’il avait quelqu’un en tête et cette remarque amena Poppy à arquer un sourcil. « Dis-moi que nous sommes dans un film et que tu es amoureux d’une pompom girl ? » Mine de rien, qu’il lui réponde oui, la ferait sourire. Poppy n’avait ni une bonne image des footeux, mais elle avait une aussi terne image des pompoms girl. Elle retrouvait en ces filles, les caractéristiques de deux qui se moquaient d’elle à l’époque alors, c’était comme ça qu’elle les voyait : comme des crétins.

( Pando )

Est-ce que les membres de l’équipe de foot travaillaient tous en dehors de la fac ? Il lui sembla que ça ne fut pas le cas, mais si Gregory travaillait aussi les week-ends, Poppy pouvait bien comprendre qu’il avait du mal à organiser son emploi du temps. Il lui avait fallu un petit temps d’adaptation et pas mal de nuit courtes, avant de réussir à trouver un équilibre qui lui permettrait de s’en sortir sans être cernée. Et pour y parvenir, l’étudiante avait quant à elle décider de "sacrifier" sa vie sociale. Elle décida de ne pas lui demander où il travaillait supposant que comme pas mal d’étudiant, il devait bosser dans un fast-food, mais elle ignorait qu’elle n’était pas du tout sur la bonne voie.

Finalement, il sembla à la jeune femme que sa séance à la bibliothèque ne serait pas aussi fructueuse qu’elle l’aurait espéré. Mais même si elle se méfiait de son interlocuteur, il s’était pas si désagréable. Il lui fallait juste se méfier de celui qu’il était vraiment. au début, Noah non plus n’était pas désagréable, se rappela-t-elle.
Quand Gregory commença à lui dépeindre le tableau de la fille qui lui plaisait, elle se sent un peu gênée. Elle ne savait comment interpréter ce regard insistant qu’il posait sur elle et elle ne voulait pas y comprendre qu’il parlait peut-être d’elle. Elle se pinça les lèvres et attrapa son lobe d’oreille en réfléchissant. « Si elle te plaît à ce point, tu as déjà tenté ta chance . » Demanda-t-elle en espérant d’un côté qu’il ne parlait pas d’elle. Elle ne voulait pas revivre ce qu’elle avait déjà vécu. « Si je peux te donner un conseil, les gens ne sont pas toujours ce qu’ils laissent paraître. » Cette phrase était autant adressée à Gregory, qu’à elle-même. D’un côté, c’était vrai, il fallait toujours faire attention à qui les gens étaient réellement, mais c’était aussi un message pour lui faire comprendre que Poppy n’était pas naïve, qu’elle n’accordait pas sa confiance à n’importe qui est surtout que maintenant, elle ne se laissait pas avoir par les rôles de séducteur.

( Pando )

Poppy n’était pas véritablement étonnée. Le style footballeur, ce n’était pas forcément son style. Aucun garçon n’était réellement son style, du moins mentalement. Sinon il fallait avouer que Gregory était vraiment mignon comme garçon. Mais elle était curieuse de connaître l’identité de celle qui avait un peu de jugeote comme elle. « Il faut croire que finalement, le style footballeur ne serait pas au goût de tout le monde. » Elle haussa les épaules tout en affichant une moue réfléchie. « Peut-être que c’est tout ce que tout le monde dit sur vous. » Elle appuya sur le "vous" de manière à lui faire comprendre qu’elle parlait des rumeurs qui tournaient dans les couloirs.

« Ce n’est pas en invitant d’autres filles à sortir que tu risques de réussir à attirer l’attention de la fille qui te plaît, tu sais. » Elle passa une main dans ses cheveux courts et l’observa quelques secondes. D’un côté, l’idée de lui servir d’attrape-gonzesse ne lui plaisait pas du tout. D'un, elle ne le connaissait pas assez pour vouloir lui rendre service et des deux, elle n’avait pas vraiment le temps de sortir juste pour ça.

( Pando )

Elle qui pensait que toutes ces histoires de popularité auraient cessé lors de son entrée à la faculté, elle était parfois encore surprise de voir à quel point elle c’était trompé. Bien qu’il y ait beaucoup moins de questions de harcèlement, les gens continuaient d’être obnubilé par le fait de faire partie des plus populaires. « Ce n’est pas contre moi, mais il me semble que tous les footballeurs, disent exactement comme toi, non ? » Il lui sembla qu’aucun d’entre eux n’aurait ouvertement avoué n’être à la recherche que de coup d’un soir et qu’ils aimaient également manipuler les filles qui leur tourner autour pour qu’elle fasse tout ce qu’ils voulaient.
D’une manière distraite, elle caressa la couverture du livre qu’elle avait sous la main pensive. Lorsqu’il lui répondit qu’il avait déjà attiré son attention puisqu’il était en train de lui parler, elle l’observa curieusement. Elle ? Puis, il lui demanda si elle acceptait de sortir avec lui. Étrangement, d’habitude, elle aurait dit non du tac au tac, mais là sa réponse semblait tarder tandis qu’elle l’observait curieusement. D’un côté il réveillait sa curiosité, mais elle ne se voyait pas accepter. « Si c’est vraiment ce que tu veux, donnes moi trois bonnes raisons d’accepter. » Elle s’adossa contre sa chaise, croisant les bras contre sa poitrine, tout en continuant de le fixer en analysant ses réactions. Elle n’était pas vraiment prête à accepter, mais s'il voulait se jouer d’elle, elle comptait bien lui montrer qu’il vaudrait bien abandonner maintenant, qu’elle n’était pas manipulable comme toutes les petites gonzesses qui leur tournaient autour. Elle n'était pas un défis.

( Pando )

Poppy ne parvint pas à s’empêcher de se dire que ce que venait de lui dire Gregory était sans doute semblable à ce que disait tous ces garçons de l’équipe de foot lorsqu’ils se retrouvaient face à une fille un peu récalcitrante. Ils avaient cette image de beaux parleurs, de dragueurs invétérés et elle avait tout de même du mal à ignorer ça. Elle ne répondit cependant pas à cette partie de la conversation se contenant de hocher la tête. Cela pouvait très bien être également une stratégie, il descendait le comportement des autres seulement pour faire croire qu’il était différent alors qu’au final, il ne l’était peut-être pas vraiment.

Par la suite, lorsqu’il lui donna ses trois bonnes raisons, Poppy ne put que s’apercevoir qu’il avait particulièrement bien confiance en eux. Elle l’observa curieusement encore pendant un moment en se demandant ce qu’elle pouvait bien répondre. Une partie d’elle avait envie de dire oui, de manière curieuse pour voir ce que cela donnerait, mais une autre partie continuait de lui dire de se méfier. Les autres lui auraient sans doute dit de foncer, qu’elle n’avait rien à perdre, mais elle était toujours hésitante. « Eh bien… » Elle le fit mariner encore quelques secondes. « Je te laisse le bénéfice du doute. » Elle s’étonnait elle-même d’accepter. Mais elle était bien déterminée à rester sur ses gardes et à se méfier. S'il mentait sur ses réelles intentions elle était curieuse de voir jusqu’où il était prêt à aller puisqu’une chose était sur elle ne se laisserait pas duper. « J’accepte de sortir avec toi. » Finit-elle par admettre. Elle passa une main dans ses cheveux et après avoir dit ça, comme elle ne sut vraiment comment réagir, elle baissa les yeux sur son livre comme pour continuer sa lecture. Elle se sentait tout de même étrange d’avoir accepté. Cependant, une partie d’elle en était tout de même ravie, voilà quand un même bon moment qu’elle n’était pas sortie.

( Pando )