Elle me remercie tout banalement. A croire que ça ne lui fait pas tant plaisir que je lui dise que j'allais faire en sorte que les prochaines victimes n'aient pas à brailler leur vie dans une salle d'attente de police. Faut croire qu'elle n'est pas très reconnaissante. En même temps, pourquoi je m'attends à recevoir plus? Bah... parce que je suis Eliott Hunter! Je mérite toujours plus. Bon, mon égo est souvent demesuré et ça fait bien rire les gens parce que malgré tout, je ne me prends pas au sérieux.

C'est alors que la gamine me parle de son frère pratiquement comme s'il était un monstre? Attendez je pense que j'en ai perdu un bon bout de cette histoire. Je lui met les points sur les i et les barres sur les t sans pour autant être méchant ou désagréable. Simplement, je pense qu'elle devrait être beaucoup plus sympathique a l'égard de son aîné tout simplement parce qu'il a vécu l'enfer. Bon, vous me direz qu'elle aussi. Oui, je suis d'accord, mais chacun gère les choses à sa manière et Devon préférait le faire seul plutôt que d'aller en parler à quelqu'un. Pouvait-on lui en vouloir? Non. Ça c'est clair.

"Ça c'est la meilleure! Je ne connais pas Jones? Attends un peu... Ça été mon stagiaire, bien avant qu'il ne rencontre Lexi. J'étais là a leur mariage, j'ai été là lors de l'accident. C'est moi qui l'ai sortie du véhicule alors on repassera pour les reproches..."

dis-je sur un ton froid. Décidément, elle voulait jouer à ça? Elle ne savait pas a qui elle avait a faire. J'étais toujours celui qui obtenait le dernier mot et elle le verrias bien rapidement. On ne s'attaque pas à mon poulain. Surtout pas sur ce genre de discours là. Elle m'observe et finalement on revient au sujet initial, c'est à dire sa plainte.

"Bon... déjà on a un nom, tu es certaine que tu ne connais pas son adresse? Y'a pas un bottin ou tu pourrais demander a une amie qu'elle te dise exactement l'adresse? Ça nous aiderait beaucoup pour la suite."

dis-je, en redevenant calme et empathique. J'étais capable de faire la différence entre ma frustration de me faire repprocher des trucs qui n'avait pas lieux d'être et le fait que cette fille c'était fait agressé par un connard. Elle commence son récit mais s'interrompt au milieu. Je prends en note les informations qu'elle me dit et dépose mon carnet sur le bureau en face de moi et lui tend la boite du mouchoir.

"C'est pas un moment facile, relaté les faits qui se sont produits j'en conçois mais si on veut que tout soit exact dans ta déposition il va falloir que tu me dises tout dans les moindres détails. Les vêtements que tu portais, les gestes qu'il a posé... ça se pourrait même que les agents qui s'occupe des cas comme le tiens te demande de répété ta déposition plusieurs fois. C'est comme ça, la procédure pour s'assurer que la personne ne ment pas."

dis-je, sincèrement désolé pour elle. Je dépose une main paternaliste sur son épaule. Bien sûr, sans arrière pensée. J'avais un peu pitié d'elle, il faut l'avouer mais elle avait décidé de venir ici, il fallait faire preuve de résilience dans ces cas là. Je me racle la gorge.

"Veux-tu un verre d'eau?"

dis-je doucement pour calmer la tempête qui s'évissait sur son visage. La pauvre, elle avait le visage rougie, les yeux remplis de larmes et ne parlons même pas de la morve qui coulait de son nez. Décidément, elle n'est clairement pas le genre de fille avec qui j'aurais une liaison. bon, vous me direz c'est tordu comme réflexion. Oui, j'en conçois... mais je suis un mec et oarfois il ne faut pas se poser de question sur ce a quoi mon cerveau pense lorsqu'il est saturé.

Cette gamine effrontée commençait réellement a me purger profondément. Elle pensait tout savoir sur tout du haut de ces quoi? 22 ans?Je dois avouer que ma patience commence a faire défaut particulièrement lorsqu'elle m'accuse a tort de ne pas connaître son frère. J'eus un méga fou rire. Je ne peux m'empêcher de passer mes mains sur mon visage. Décidément, elle ne savait trop pas de quoi elle parlait. Je cogne sur la table en guise d'énervement. Fallait que je reste professionnel, mais malheureusement tout ça commençait a réellement me faire chier. Si c'était me trouver qu'elle voulait, elle savait s'y prendre.

"Non, t'as raison... je le connais beaucoup mieux que toi. Ça fait dix ans que je travaille avec lui. Cinq jours sur sept. Je le vois douze heures par jour et ça, c'est quand on passe pas nos soirées ensemble alors t'es petites remontrances de qui connait mieux, on repassera, ok?"

Mon ton était sec, mais pas brutal. Je n'allais quand même bien pas me faire dire que j'étais un triple idiot et un menteur par une gamine qui sortait de nulle part pour se faire plaindre par son frère qui se tapait une dépression quelques mois plus tôt si ça n'avait pas été de moi. Oui, elle vivait quelque chose d'horrible, ça y a pas de doute, mais se mettre à la place des autres, c'était clairement pas son fort et elle ne voyait que ses problèmes à elle. Lorsqu'elle me dit qu'elle ne se souvenait pas m'avoir vu je cogne mes jointures deux fois sur le coin du bureau et pointe mon index sur elle, tel un paternel:


"Je suis pas du genre à trainer avec les gamines donc non, on a pas du se croiser!"

Et vlan! Elle venait de me trouver sur son chemin et il faut dire qu'elle aurait bien de la difficulté à avoir le dernier mot avec moi. Personne ne l'avait jamais et ne l,aurait probablement jamais. On était retourné à nos moutons a propos de son agression et je dois avouer qu'elle me fait pitié. c'est pas mon genre d,avoir pitié des gens, mais là ça dépasse ma capacité. J'attends bien sagement qu'elle réponde et prend en note les informations du dit homme.

"Oui, les codes postaux on est capable de les retracés avec les adresses civiques. Je transmettrai ça a ma collègue qu'elle puisse préparé la mise en demeure."

Je lui demande de me faire le récit de son agression. Malheureusement pour toutes les victimes, nous n'avons pas le choix de leur demander de détailler le plus possible afin de contre vérifié quelques temps plus tard, pour ne pas qu'elles se parjurent.C'était une technique que je n'appréciais pas vraiment, mais en même temps ça nous permettait d'économiser du temps lorsqu'elles mentaient. On s'en rendait compte très rapidement. Je note les informations sur le calpin que je remettrai a ma collègue plus tard. Je n'ajoute rien pour le moment, de toute façon a quoi bon.

"Autre chose dont tu te souviennes à propos de lui? Son attitude a changé après? Est-ce que tu lui a laissé présagé que tu pourrais être intéressé par lui? Je ne dis pas que c'est une bonne raison d'agresser, j'espère que tu comprends ça. On a toujours le droit de retirer son consentement après l'avoir donner...."

Elle accepte le verre d'eau. Bon enfin, je quitte quelques instants le petit bureau ou j'étais assis quelques minutes auparavant. Évidemment... j'ai besoin de souffler. Je demande si quelqu'un d'autres peut prendre la releve. Pas question de continuer sur cette voie là. J'en avais assez entendu pour aujourd'hui.

Un froid s'abat sur la pièce. Je n'allais pas me laisser dicter ma conduite par une petite effrontée qui pensait avoir vu mer et monde. Ça c'était clair. Je finirais bien par lui remettre la monnaie de sa pièce, mais pour le moment je devais m'abstenir d'être bête. J'avais un job à faire et c'était de prendre en note sa déposition pour une plainte d'agression sexuelle. Bien que ce ne soit pas mon département, on m'avait attitré ici et avoir su, j'aurais refusé. Tout ça me mettait dans une fâcheuse situation. Il faudrait que j'en parle à mon pote, mais dans quel circonstance. Aurait-il préféré que je l'appel pour qu'il assiste à cette dite déposition. Je sais qu'il avait beaucoup tenue à sa famille à un époque mais sa famille l'avait laissé tomber dans l'un des moments les plus durs d'une existence et je m'étais approprié le rôle de sauveur, ce qui m'allait bien puisque j'avais réussit à faire ce que les autres n'auraient jamais pu faire : Le sortir de son trou infernal. Je l'avais aidé à se battre. À survivre. Oh, bien sûr il y avait des moments difficiles et sombres qui n'étaient pas gaies. Mais que voulez-vous. Ça faisait parti du deal.

La gamine me réponds et j'ignore son commentaire. Je n'allais pas en rajouter et pour tout avouer, je commençais a m'emmerder royalement. Elle était là, voulait avoir toute mon attention et malheureusement... je détestais ce genre de personne. Je comprenais pourquoi mon pote c'était sauvé d'elle. Lorsqu'elle grandirait un peu et verrais que son malheur n'était pas le seul sur la terre, peut-être l’appréciais-je. Vieux? Je ne peux pas m'empêcher de rire.

"Un vieux? Je vois pas de vieux ici. Mais je vois que ça t'insulte de te faire dire tes quatre vérités. Belle preuve d'immaturités ici. Au lieu de vouloir attaquée, apprends à assumer tes torts."

dis-je en haussant les épaules et en lui faisant un clin d'oeil. Peut-être est-ce que ce commentaire l'amenerait plus loin dans sa réflexion. Je l'espérais d'une certaine manière. Elle n'avait pas l'air méchante. Non, loin de là. Simplement immature et arrogante. Pouvait-on lui en vouloir? Sans doute, mais j'étais bien mal placé car j'avais été moi même effronté dans mon jeune temps.

Très vite on revient à nos moutons: sa plainte. Je me devais de lui poser des questions pas très évidentes et qui l'a ramenerait sans doute dans l'horreur et l'enfer qu'elle avait vécue. C'était pas une partie de plaisir, pour aucun de nous deux et je savais à quoi elle devait s'attendre si jamais cette plainte était fondée et qu'elle se rendait devant le tribunal. Je me devais de la préparer à cela. Surtout lorsque Devon saurait toute l'histoire. Je tapote le bureau du bout des doigts, le stylo entre les dents et les sourcils froncés. Décidément, certains types sont complètement barjots.

"Donc, d'habitude il était indifférent à toi ou bien tu n'avais tout simplement pas remarquer qu'il agissait ainsi? Il t'a dit de quoi il voulait te parler?"

Je l'écoute et essaye de prendre en notes chacun des détails dont elle se souvenait.

"Typique des agresseurs. Écoute, si je te pose toutes ses questions c'est vraiment pour être sur que tu n'oublies rien. Ce genre de plaintes peut mettre des mois à être traité et ils n'hésiteront pas à te replonger dans tous ces mauvais souvenirs. Va falloir que tu sois forte, ok? Parce que ses avocats seront voraces et voudront tout faire en leur possible pour te faire passé pour une petite menteuse. Je connais ce genre de procès bien que ce soit pas mon département."

dis-je tout simplement d'une voix rassurante.

Je ne me gêne pas pour lui faire la morale et la remettre bien à sa place. Après tout, c'Est elle qui a commencé. Vous me direz que ça fait enfantin, et bien non. C'est réellement elle qui s'en ait pris à mon pote pour aucune raison. Bon, okay, il n'avait pas donné signe de vie et ça l'avait rendue barjot, mais un moment donner il allait falloir qu'elle commence a voler de ses propres ailes et si elle ne comprenait pas maintenant... elle ne comprendrait probablement jamais. Valait mieux que je lui serve une leçon de vie, du grand Hunter. Ça faisait souvent mal de se faire dire ce a quoi on ne s'attend pas d'un étranger : la vérité. Bien sûr, elle esquive mes commentaires et continue de se flatter le ventre. On ne voit même pas que cet être pousse dans son ventre. Veut-elle attiré ma sympathie? Et bien malheureusement pour elle... je n'en ai aucune pour ce genre de situation. Pas même provenant d'un viol. Je n'ai pas d'enfant, ce n'est pas pour rien. Je ne me voyais pas père. Jamais. J'aimais le mien, j'aimais mes neveux et nièces, mais c'est tout. J'ai pas de problème de psychologie relié à tout ça. Simplement, j'aime être libre de mes actions et de mes besoins. Avoir un enfant, c'est s'enchaîner à quelque chose de dépendant, toujours avoir peur pour quelqu'un d'autres et essayer de guérir ses blessures par quelqu'un qui n'a même pas conscience que vous êtes blessé.

La discussion revient bien concentré sur le viol de mademoiselle. J'essaye de lui expliquer qu'il faudra qu'elle fasse bien attention à se souvenir de tous les détails, car certain policiers et certain avocats de la défense sont parfois voraces et ne se gêne pas pour faire passé les victimes pour des petites écervelées qui ne cherchait que de l'attention. La pauvre, j'ai peur qu'elle tombe dans cette catégorie bien malgré elle.

"Okay, et il te proposait souvent de te raccompagner chez toi? Il n'y avait personne dans le gymnase ou dans le vestiaire? Tu n'aurais pas pu crier lorsqu'il t'a plaqué?"

Mes questions était légitimes. N'importe quel agent en aurait posé des plus pointues, mais j'évitais de me faire trop intrusif, il fallait y aller en douceur dans ce genre de situation, surtout que je l'avais bien remise à sa place tout à l'heure alors si je voulais qu'elle continue, je devais peser chacun de mes mots.

"J'espère, il le faudra parce qu'ils vont tout faire pour gagner leur cause et te faire passé pour celle qui joue un rôle. Oh, ça c'est si tu es chanceuse, ça peut prendre des années même. Ils ne sont pas pressé pour ce genre de procès. Ils aiment prendre leur temps, analyser chacune des preuves pour mieux les détruire."

dis-je simplement en haussant les épaules. Ces dossiers pouvaient prendre plusieurs années a régler. Ils n'aimaient pas annoncé publiquement qu'un homme avait agressé une femme et pourtant... Et c'est là qu'elle me demande d'être la au procès. J'avoue que je suis un peu surpris vu comment j'étais sec envers elle. Je dépose mon crayon et me racle la gorge.

"Je peux pas répondre pour Devon, ce sera à lui de voir quand tu lui auras raconter ton histoire. Pour ma part euh... ben si ça peut te faire plaisir, je n'y vois pas d’inconvénient, mais il se peut que je sois appeler à témoigner puisque c'est moi qui ait reçue ta plainte."

On continue de parler de son agression. Je commence a avoir beaucoup de détails, probablement tous les détails, de cette dite agression et je dois avouer que le nombre de clients versus touà l'heure semble avoir grandement diminuer. Sans doute que des agents pourront reprendre bientôt ce dossier et je vais pouvoir me défiler et retourner dans mon bureau, à mes propres problèmes. Disons que mes dossiers n'avançaient pas aussi vite que je voudrais et c'était en partie a cause de cette avant midi. J'acquiese de la tête ce qu'elle me dit et note encore les détails sur le calepin.

"D'accord! Je crois que ce sera ce qui va clore le dossier pour le moment, je n'ai pas d'autres questions. J'ai pris en notes les détails que tu m'as fournis. Il se peut qu'un agent-enquêteur te rencontre pour te requestionner et te fasse revalider tes dires afin de s'assurer que tu ne te parjure pas. C'est important de répété les mêmes choses. Il se peut également que cet agent te pose d'autres questions. Comme ce n'est pas tant mon domaine, il se peut que j'ai oublié certaines choses..."

Je lui explique que lorsqu'on décide de dénoncer, il se peut parfois que les procédures traine en longueur et souvent, qu'on se retrouve avec un procès des mois, voir des années plus tard pour la simple et bonne raison que les avocats des gens accusés s'en serve pour disculpé leur clients par manque de preuves ou autres. C'était bien important qu'elle comprenne qu'on ne pouvait pas être certain du nombres de temps ou d'heures ou elle devrait répété son histoire. Au moins, elle semblait bien comprendre l'ampleur des choses, même si elle semblait être déçue.

"Je comprends, vivre ce drame jour après jour avec toutes les conséquences que ça entraine n'est pas évident. C'est certain, il faudra te faire suivre peut-être par un psychologue. Peut-être que ça t'aidera..."

dis-je, compréhensif. A mes yeux, demander de l'aide n'était pas une forme de faiblesse, bien au contraire. Je saluais d'ailleurs ceux qui le faisait sans honte, sans se demander si les autres les jugerais. Ils avaient mon plus grand respect. Dans un geste de gentillesse totale, bien que je lui ai brassé la cage pendant longtemps tantôt, je dépose ma main sur la sienne et la sert un peu.

" Je vais faire mon possible, mais je ne peux rien te promettre, d'accord?"

Je souris doucement en penchant la tête pour voir son visage rougie par les crises de larmes de tantôt et continue de serrer doucement sa main.

"Je vais devoir y aller, mais promet moi une chose. Que tu iras parler à Devon, ok? Il a beaucoup a gérer, mais je pense que ça vous ferait du bien de vous parlez, de vous expliquer et de remettre le compteur à zéro."

Je me lève soudainement de ma chaise et va vers ma collègue qui tantôt était fort occupée et lui demande si elle peut prendre la relève. Chose qu'elle accepte. Elle se dirige avec moi vers Evelyne et je lui présente de la main.

"Evelyne, voici Jenna. Elle prendra la relève de ton dossier maintenant. C'est la meilleure que je connaisse. Je dois me sauver, j'ai beaucoup à faire... mais rappelle toi notre petite discussion..."

Je lui fais un clin D'oeil et m'éclipse.