Satine & Eliott

Jamais. Au grand jamais, Satine n'aurait pu oublier que l'emploi d'Eliott avait été la cause principale de leur rupture. Lorsqu'ils avaient emménagés ensemble, tous les deux, la blonde s'était imaginé qu'ils se verraient le soir et les jours de repos, elle n'avait pas appréhendé que le monde de l'officier aurait tourné autour de son job. Bien sûre, elle était fière de lui, de ses accomplissements, mais elle l'aimait et, forcément, lorsque l'on aime quelqu'un, on souhaite très fort passer beaucoup de temps en sa compagnie. Les premiers mois, Satine s'était dit que ça finirait par passé. Qu'Eliott ne serait plus le dernier médaillon de la chaîne. Il y aurait de nouvelles recrues et son homme pourrait enfin passé plus de temps avec elle. Peut-être avait-elle été égoiste, au fond. À 22 ans, elle n'imaginait pas passé sa vie en passant si peu de temps avec son copain. Et pourtant, elle était convaincue qu'Eliott était l'homme de sa vie. Même si jamais ils ne se retrouvaient. Il aura été celui qui a fait chaviré son coeur, pour le meilleur et pour le pire. C'était ironique, mais c'était ainsi.

Protéger et servir. Combien de fois elle avait pu l'entendre cette phrase? Chaque fois qu'elle tentait de mettre sur le tapis à quel point il était si peu présent. Peu de temps avant leur séparation, Satine se rappelait lui avoir dit clairement qu'elle voulait que ça change. Elle voulait un conjoint présent, fondé une famille -elle n'avait jamais imaginé tomber enceinte dans les semaines qui suivirent- c'était fondatmental pour elle. Elle avait l'exemple de ses parents qui s'aimaient si forts, qui étaient unis contre le monde entier. C'était ce qu'elle désirait vivre avec Eliott. À partir de cet instant, il fut absent encore plus souvent, partant très tot le matin avant même que sa douce ne se réveille et arrivant très tard le soir, alors qu'elle dormait déjà paisiblement. Au bout d'un moment, la jeune femme avait fini par prendre ses distances. Elle avait plié bagage, retournant vivre chez ses parents. Inconsciemment, son geste avait été pur manipulation. En son for intérieur, elle avait surement imaginé qu'Eliott reviendrait vers elle, lui clamant son amour. Que la peur de la perdre définitivement le ferait réagir. Elle pensait si bien le connaitre, mais elle avait frappé un mur, c'était le moins que l'on puisse dire.

C'était décidé, la première tournée était pour lui, au grand désarroi de la blonde. Eliott, toujours là à avoir le dernier mot. Si à cet instant précis, cela l'agaçait particulièrement, à l'époque c'était une chose qui lui avait plu. Satine roula des yeux subtilement quand il parla de son entêtement comme d'une habitude. Rien ni personne ne pouvait controler la vie d'Eliott Hunter, elle l'avait bien compris. Pourtant, Satine n'avait jamais eu l'impression de vouloir le contrôler. Elle avait seulement espérer avoir une vie de couple stable, ce qu'elle avait trouvé auprès de Jacob. Il était loin d'être parfait, comme tout le monde il avait ses petits -et plus gros- défauts. Sauf que lui, il avait été présent au moment où elle en avait eu le plus de besoin. Sa peine d'amour avait été grande à l'époque. C'était ridicule, puisque c'était elle qui était partie, mais son coeur s'était brisé en mille morceaux et Jake l'avait aidé à les recollés ensemble.

Si le temps le permet... dans le langage d'Eliott, cétait comme de dire que ça n'arriverait pas. Pour une raisons ou l'autre, mais Satine n'avait plus envie de s'obstiner. Elle s'était avouée vaincue, plus tôt, alors qu'elle et Grace avaient toutes les deux voulu laissé le lit de la chambre d'Hotel à l'autre. C'était donc le moment opportun de changer de sujet, de le remercier, ce qu'elle n'avait pas encore fait. “Pourquoi tu ne peux simplement pas accepté que je te remercie sans en ajouter une couche? C'est tout toi.” Elle soupira en roulant des yeux. Non ce n'était pas rien. Bien sur, lui il avait l'habitude de jouer au sauveur, mais aurait-ce été trop de juste, pour une fois, le prendre. “Ta parole? Et tu étais ou ces dix dernières années?” Ce n'était pas parce qu'elle n'avait pas besoin de lui qu'elle ne l'avait pas appelé. C'était la crainte de le revoir trop tôt et de craquer. De lui dire qu'elle avait porté son fils. De lui dire qu'elle l'aimait toujours. Elle aurait presque pu le supplier d'intervenir, de ne pas la laisser épouser Jacob. Comme on le voit dans les films, sauf que c'était la réalité. Il n'avait d'ailleurs pas été invité au mariage. “C'est toi qui a quitté Austin, pas moi.” C'était peut-être les deux verres de vin consommés à l'Hotel, mélanger avec le Bloody cesar qu'elle avait prit à son arrivée et les quelques gorgée de son cocktail sucré, mais Satine était prise de bouffée de chaleurs soudainement. Elle se leva du tabouret et s'éloigna d'Eliott. Après quelques pas, elle tourna les talons, peinée, fâchée, mêlée. “Tu n'étais même pas là alors que nous étions ensemble, alors pourquoi le serais-tu maintenant? Puis merde, je n'ai pas besoin de toi.” Bien sur qu'elle avait besoin de lui, et le revoir ne faisait que lui confirmé, mais elle n'allait l'admettre en aucun cas.

Satine & Eliott

Les années de buveries étaient loin derrière Satine, quoi qu'elle ne fut jamais réellement une très grande fêtarde. Une verre de vin par ci, par là, pendant un diner avec des amis ou lors d'un bon repas en amoureux. Bref, elle n'avait pas l'habitude de boire et même si ce qu'elle avait consommé était peu, c'était suffisant pour lui donner de bonne bouffées de chaleur et pour trouver le courage d'affronter Eliott. Pour une femme qui n'avait pas envie de se prendre la tête deux minutes plus tôt, elle avait vite fait de changer son fusil d'épaule. "Une formule gagnante, mon cul ouais" pensa la jolie blonde. Il n'y avait rien de gagnant là dedans, puisqu'au fond, ils souffraient tous les deux de leur séparation. Sauf que tous les deux étaient bien trop orgeuilleux pour l'admettre.

Là où il devait être, c'était à Austin, ensemble. Évidemment que cette réplique creva le coeur de l'enseignante. Elle n'avait jamais souhaité que tout cela arrive. Elle n'avait pas voulu qu'il quitte leur petite ville. Oui, c'était vrai, elle était partie. Elle avait quitté le logement où ils vivaient à deux. C'était logique, puisqu'à la base, c'était l'appartement que le policier avait louer, mais elle n'aurait jamais pensé que cela signifiait tiré un trait définitif sur leur relation, sur leur avenir ensemble. Satine aurait voulu hurler sa peine, sa douleur. Lui dire qu'elle aurait voulu qu'il la retienne, qu'il lui dise l'aimer elle plus que son boulot. Qu'il lui promette que ce n'était qu'un dur moment à passer et que, bientôt, ils seraient ensemble plus souvent. Qu'elle devait faire preuve de patience mais que jamais, son job n'aurait le dessus sur leur relation. C'était ce que Satine aurait souhaiter lui répliquer, mais son coeur n'était toujours pas guérit de leur séparation et c'était quelque chose qui la rongeait intérieurement. Du coup, plutôt que de se calmer, les paroles d'Eliott l'avait énervée d'avantages. C'était bien le bon moment pour lui remettre à la gueule ses nombreuses absences du passé. Satine était une grande fille, elle pouvait bien se débrouiller sans le flic, même si - avouons-le - il lui avait bien sauver la mise cette fois, avec le grand colosse.

Quand Eliott se leva pour la rejoindre, la blondinette figea sur place. Elle connaissait bien l'Officier et elle s'attendait à ce qu'il fasse preuve d'arrogance, comme il savait si bien le faire. Étonnamment, ce ne fut pas le cas. Elle le vit se rapprocher lentement, c'était comme si le temps s'était figé autour des anciens amoureux. Elle vivait la scène au ralentit, les lèvres d'Eliott qui se posèrent contre sa joue, ce qui lui déclencha un choc électrique dans tout le corps. Elle avait fermé les yeux durant quelques secondes, sans le réaliser. La jeune femme avait détourné la tête au moment où le policier reprennait la parole. Il savait si bien lire en elle, qu'elle ne pouvait se permettre de l'affronter. Elle savait que si son regard croisait le sien à nouveau, elle pourrait faire une énorme bêtise. "Si seulement tu savais..." ces paroles résonnait dans la tête de Satine, mais pas un mots ne sortit de sa bouche. Jacob n'était pas parfait, bien sûr, il lui avait apporté la stabilité qu'elle n'avait pas avec Eliott, mais il ne lui arrivait pas à la cheville. Jacob était son premier amour, certes, mais pas l'homme de sa vie.

Les doigts du beau blond saisirent le menton de Satine, la forçant avec douceur à tourner la tête dans sa direction. L'enseignante déglutit quand son regard plongea dans celui du bel homme. Son coeur palpita de nouveau, si fort, qu'elle aurait presque cru qu'il cherchait à se déloger de sa poitrine. Pourquoi la connaissait-il si bien? Il savait percé chacune de ses pensées. C'était bien plus facile de s'en prendre à lui devant un public, que d'avouer qu'elle n'avait jamais fait une croix sur eux. Malgré tout, elle continuerait de nier. Elle allait même prendre la parole... Satine lui aurait dit qu'il se faisait des idées, qu'elle était passé à autre chose rapidement, la preuve étant qu'elle avait finit par épouser Jake. Mais Eliott repris son monologue sans lui laisser le temps de dire un mot.

Satine n'arrivait pas à en croire ses oreilles. Ce qu'il lui disait, elle en avait tellement rêver. Pourtant, au lieu de ressentir une joie immense, elle sentit son coeur fendre en mille morceaux. Il n'avait pas le droit... Eliott ne pouvait pas lui balancer ça à la figure maintenant. Pas après toutes ces années d'absences. C'était il y a dix ans qu'il aurait du le faire. Elle ne voulait pas de lui comme ange gardien. Ce qu'elle avait tant désiré, c'était une vie à deux, avec lui. Avec leur fils.  Eliott avait glissé sa main sur la joue de la blonde, elle l'avait suivit du regard, appréhendant son prochain geste, tandis qu'il lui replaça une mèche de cheveux. Satine posa sa main sur celle du beau policier. Pendant un instant, elle songea que c'était peut-être le moment de lui dire la vérité. Certes, Jacob lui en voudrait d'avoir rompu sa promesse, mais Satine ne pouvait pas mentir plus longtemps. "Eliott, il faut qu..." Pas le temps de terminer sa phrase que le grand blond se reculait. Satine porta sa main à sa bouche. Encore une fois, le boulot qui se mettait à travers leur chemin. Elle s'était contenter d'un simple signe de tête. Quand Eliott se faufila parmi la foule monstre, Satine ne le quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus le voir. "Fais chier!" grogna-t-elle dans un soupir. Puis que le policier avait déjà payer la note, il ne restait plus qu'à rentrer à l'Hotel. Satine ne savait pas encore si elle parlerait à Grace de sa rencontre. De toute facon, elle dormirait surement quand l'enseignante regagnerait la chambre. Pour une femme qui n'avait pas voulu quitter l'Hotel ce soir, on pouvait dire que c'était toute une aventure qu'elle venait de vivre.