Un verre après le boulot - Devon & Wyatt

Un verre après le boulot

Devon Whitmore & Wyatt Henstridge

C’est vrai que mes problèmes étaient assez minimes en comparaison à d’autres. Comme disait Devon, c’est vrai qu’il n’était pas compliqué de me battre. Je devais être pathétique à me plaindre d’une relation chaotique avec mes sœurs et nostalgique d’une vie que j’avais laissé derrière moi, le regret et la culpabilité de mes mauvais choix. Devon était beaucoup plus légitime que moi de boire. J’étais vraiment pitoyable. Je lui disais que j’étais désolé pour lui, pour sa perte. Qu’est-ce que je pourrais bien dire de plus ? Aucun mot ne ferait vraiment l’affaire après tout. Dans aucun cas, ça ramènerait sa famille.

La conversation se tournait sur Rayden et la fois où elle avait bien failli m’étrangler. Un souvenir que je n’oublierais probablement jamais de ma vie. Ce n’était pas tous les jours qu’on tentait de tirer une personne d’un cauchemar et que cette personne vous remercie en tentant de presque vous tuer. Si Devon connaissait mes antécédents, il n’aurait probablement pas dit ces mots. « C’est justement ça le problème, si je lui fais mal même simplement pour me défendre, ce n’est pas elle qu’on blâmera, mais moi. Je pourrais même avoir de gros problèmes. » De plus, je venais de sortir de prison, ce n’était pas le moment pour moi de faire des vagues. Du coup, je préférais rester loin de Rayden que je considérais maintenant comme une femme à problème. Mais je connaissais tout de même qu’elle était un bon médecin. On ne pouvait pas lui enlever cela.

Nous avions décidé de nous rendre dans un fast-food pour compenser un peu tout ce que nous avons bu. Sur le chemin, Devon me questionnait sur ma vie amoureuse. Il était bien curieux. « Non, je n’ai personne qui m’attend. Les relations sérieuses ne sont pas pour moi. Puis je ne crois pas au happy ending. » J’avais tout foutu en l’air avec Moïra pourtant, nous avions été ensemble pendant quatre longues années. Elles avaient sûrement paru beaucoup plus longues pour elle que pour moi. Je devais aussi reconnaître que je pensais toujours assez souvent à elle.

by tris

Un verre après le boulot« C’est justement ça le problème, si je lui fais mal même simplement pour me défendre, ce n’est pas elle qu’on blâmera, mais moi. Je pourrais même avoir de gros problèmes. » Je te dévisage, d’abord perplexe, mais la fatigue que me cause l’alcool me fait très vite changer d’expression. A cette heure et dans cet état, je ne suis plus capable de réfléchir lucidement. Alors quant à entrer dans un débat concernant ma sœur, encore moins. Je hausse les épaules. Bah ! Rayden est assez grande pour gérer un gaillard comme toi. C’est vrai qu’elle peut être impressionnante surtout si elle a joué les Chackie Chan avec toi. Après, je comprends pourquoi tu as préféré d’abstenir de répliquer. On ne sait jamais :Ouai t’as pas tort. Puis après c’est à moi que t’aurais eu affaire, plaisantai-je en te donnant un petit coup de poing amical sur l’épaule.

Une fois dehors, on opte pour aller se péter le bide histoire de compenser tout ce qu’on a picolé. Perso, j’en ai marre de mes chiottes. Alors, si je pouvais encore éviter de les refaire, ça serait bien. Quoiqu’on est loin de la baraque. Mais même ! j’voudrais quand même éviter de baptiser un autre buisson. Celui de chez moi sans souvient encore. Sur la route, je te fais un peu la conversation, en tout bien toute innocence. Sans grande surprise, personne ne t’attend chez toi. Tiens, la manière dont tu évoques le Happy Ending me laisse présager que tu ne gardes pas un bon souvenir de ton ancienne relation. Sinon, comment se convaincre de tes propos sans en avoir toi-même expérimenté le goût. Je penche la tête sur le côté tout en marchant tranquille à tes côtés : T’as le discours du mec qui a essuyé une déception. Je ne chercherait à creuser sous la surface. Ça serait trop intrusif, mais, tu peux m’en parler si tu veux.

On arrive rapidement au fast-food puis je commande à la borne avant de te laisser la place pour choisir ton menu : Vas-y mec, c’est pour moi. J’te laisse faire tes choix puis paie avec ma carte. Ensuite, on s'assoit à un table. Je me frotte les yeux avec la paume de ma main puis me cale contre la table en y croisant les bras. Je jette quelques œillades aux alentours. Il n’y a pratiquement personne, si ce n’est peut-être un gringalet sur son ordinateur. J’ne l’ai pas fait de bonté de cœur. Picoler. J’étais tellement…J’sais même pas comment expliquer. Au fond du gouffre comme on dit. Ma famille me prenait le chou et me foutait une pression énorme sur les épaules. Alors…comme personne n’est infaillible, j’ai…sombré. Et j’continue encore, sans vraiment savoir où ça finir… soupire. On nous amène notre bouffe et je m’empresse de lâcher un croc dans mon Big Tasty. Un sourire étire le creux de mes lèvres, en tout cas, j’sais ou celui-là va terminer, dis-je en parlant de mon sandwich.

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