We own the night. | Jakub & Lou écrit Mar 3 Nov - 18:35
we own the night; the night belong to us.
Life may not be the party we hoped for... but while we're here we may as well dance.
J’étais rentré chez moi ce soir-là après avoir terminé quelques rencontres avec des étudiants particulièrement motivés. J’étais peut-être très exigeant, mais les étudiants qui s’appliquent dans mes classes et donnent tout ce qu’ils ont, auront aussi droit à ce que je leur donne tout ce que j’ai à offrir pour qu’ils aient du succès. Que ce soit simplement pour collecteur leurs crédits ou parce qu’ils souhaitent réellement faire carrière dans le milieu du théâtre ou du cinéma. J’étais tout particulièrement généreux également parce que je n’avais justement pas eu envie de retourner à ce qui devrait être ma maison. Parce que ce ne l’est plus depuis ce qui me paraît être une éternité maintenant. Ma fille n’y est plus. Ma femme n’est plus qu’une garde de la prison dans laquelle elle me garde. Et je ne suis le bienvenue pour dormir que sur le canapé et ça ne me faisait pas envie. Lorsque je suis passé sous le seuil de la porte, je savais déjà que je ne resterais pas coincé entre ses quatre murs bien longtemps. Ce serait une de ses soirées, une de ses nuits, où je ne pouvais pas supporter d’être ici. Je savais que ma fille ne serait pas disponible, vous connaissez les jeunes adultes si vous voulez le moindre espoir de les voir comme parent il faut booker deux semaines à l’avance et elle m’avait parlé d’une fête. La plupart de mes amis étaient des gens tous aussi occupés que moi, mais j’avais quand même tenté ma chance sans succès. Normalement ce soir, j’étais supposé de m’installer devant mon ordinateur et lire le scénario d’un ami. Il voulait que je le passe en revue et lui envoie mes notes, mes pensées, des correctifs, mon avis quoi. Mais je ne serais pas capable de le faire. Je n’étais pas dans l’état d’esprit. Alors je lui envoyais un message pour lui dire que je prendrais un peu de retard. De toute façon, ça ne pressait pas et je n’allais pas faire tout ça en une soirée. Je décidais plutôt que je sortirais ce soir et comme je n’avais personne pour m’accompagner je me disais que Ange ferait l’affaire. Cela faisait quelques temps que je n’avais pas requis ses services. Je n’étais pas un client très régulier, j’étais inconfortable à l’idée de ce genre d’arrangements habituellement, mais parfois j’en avais besoin. Et mon expérience avec Ange avait jusque-là été pas mal. Je l’avais vu à quelques occasions. J'avais laissé un message pour lui au bar à partir duquel il opérait de me rejoindre au Pacific Park et que je le paierais pour toute la soirée et la nuit. Même si je ne savais pas que j’aurais besoin de lui tout ce temps nécessairement, je me disais que je pouvais bien le rénumérer pour tout ce temps.
Pourquoi le Pacific Park? J’avais envie de m’amuser, j’avais envie d’être tranquille et j’aimais la vue du haut de leur grande roue sur l’océan pacifique. Mais, la nuit c’est fermé vous me direz. Et vous auriez raison, sauf que je ne suis pas n’importe qui. Je connais les bonnes personnes pour faire de mon envie une réalité. Je serais le bienvenue au parc jusqu’à 4h du matin, c’est ce que mon contact là-bas m’avait dit et il était le responsable du volet de sécurité du parc. Ils m’ouvriraient les portes et son équipe était au courant que j’étais la bienvenue et qu’ils devaient me laisser tranquille avec mon invité.
J’avais dit à Ange de me rejoindre à l’entrée principale pour 23h. Je ne lui avais pas fait part de mes plans, peut-être s’en doutait-il. Peut-être se disait-il que je quittais justement le parc à cette heure et qu’on irait autre part. Les fois précédentes, c’était dans des lieux beaucoup moins publics qu’on s’était rencontrés comme un motel ou un bar. Mais cette fois j’avais envie de faire quelque chose de différent. J’attendais donc tranquillement que le silence de la nuit cesse avec l’arrivée d'Ange et que le plaisir commence. Il commençait à faire frais à cette heure alors je portais une chemise de flanelle, un t-shirt et des jeans. Rien d’extravagant, ce qui faisait différent de ce que mon voyait habituellement porté. Je n’étais pas là pour attirer les regards cette fois. J’entendais quelqu’un s’approché derrière moi, un gardien de sécurité, il me demandait si j’étais prêt à entrer. « Pas encore. » Répondais-je simplement sans daigner me retourner.
Pando
Invité
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Mer 4 Nov - 17:29
We own the night
- Hey, Ange? La prochaine fois, dis à tes clients de pas laisser de message, j'suis pas secrétaire et ça fait mauvais genre! Déjà que je vous laisse trainer devant mon commerce...
Je jette la cigarette pour m'approcher du tenancier, attrapant le bout de papier chiffonné. Et merde, c'est écrit des trucs. Je soupire avant de retourner auprès des filles qui font le trottoir. D'ailleurs, je donne le papelard à une des prostituées pour qu'elle me le lise. J'ai un client qui me demande au Pacific Park. Fait chier, c'est loin! Et ça veut dire qu'il faut que je parte maintenant, que je ne peux pas attendre un premier client. En plus, c'est dans pas longtemps, vu qu'elle m'indique également l'heure qu'il est en cet instant. Faut que je parte maintenant et que je chope le bus qui va vers le bord de mer. J'ai un changement, faut pas que je le rate, sinon je vais avoir de la trotte à pied et je serais en retard. Heureusement que je connais les lieux.
En tout cas, le client en question me prend pour la nuit. Tant mieux, ça me payera le bus. Oui, je n'ai ni les moyens d'avoir une voiture, ni pour prendre un taxi. Ca sera le bus. Les filles qui ont une voiture, elles bossent, donc c'est même pas la peine de demander. Je me grouille d'aller choper le premier bus, d'ailleurs. En chemin, je me demande bien qui est ce client. C'est assez rare ceux qui me laisse un message, ça doit être un habitué, un de mes réguliers. Et en plus, il n'a pas laissé son nom. Question de discrétion. C'est souvent comme ça. Les clients, autant que les réguliers sont toujours honteux quand ils ont recours à la prostitution. Moi, ça me fait sourire. Je n'ai jamais eu honte de mon boulot. Je ne le crie pas sur tous les toits parce que je ne veux pas me faire prendre par la police, mais je n'ai pas honte.
Bref, pendant le trajet en bus, je me demande bien qui est ce client... Au changement, j'ai juste le temps de m'allumer une clope. Faut dire que ça réchauffe suffisamment. Ce n'est pas qu'il fait froid, mais on a pris l'habitude, avec l'été, les nuits sont belles et bonnes dans ce coin du monde il parait. Maintenant que l'hiver arrive à grand pas, les nuits raffraichissent et malgré un pull, je frissonne tout de même. Je porte un jean, des baskets du genre converses, rien de grande marque, bien entendu, j'ai pas les moyens. Mais tout dans le pratique, pour que je puisse me désaper rapidement. Dans mon boulot, on apprend à s'habiller et se déshabiller à la vitesse de la lumière. Tout comme on apprend à défringuer son client. On gagne un temps fou et on peut changer de clients tout aussi rapidement.
Bref, j'arrive à destination et à peine le pied dehors que je plante entre mes lèvres un nouveau baton de mort. Il fait bien nuit, il n'y a plus personne dans les rues et d'ordinaire, on entend les bruits du parc d'ici. A croire qu'il n'y a pas un son. C'est fermé? Bah, peut-être que le client m'a donné rendez-vous après avoir passé la soirée ici. J'en sais rien et c'est pas mes oignons, alors prestement, le pas léger, je marche jusqu'au point de rendez-vous. C'est là que je te vois et te reconnais. Ca fait longtemps! Un large sourire se pose sur mon visage. Je m'approche encore, pour ne m'arrêter qu'à un mètre de toi. J'en profite pour bazarder le mégot au loin. Je me demande bien ce que tu comptes faire. Est-ce que tu veux un hôtel? Dans une voiture? J'en sais rien. Mais je sais rester encore discret, donc je ne me colle pas à toi.
- Ca fait longtemps, dis-moi... Règlons les questions pratiques dès maintenant. Selon ce que tu veux, je deviendrais qui tu voudras. Si j'ai bien compris ton message, tu veux toute la nuit, non? Alors si c'est le cas, tu connais le tarif. Je ne vais pas le crier sur tous les toits, bien entendu, mais tu sais parfaitement que je ne bougerais pas d'ici, sans avoir les billets en poche. Et c'est donc, toujours avec ce sourire tentateur pendu à mes lèvres que je te fixe. Tu nous as concocté quel programme?
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Mar 10 Nov - 0:49
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Life may not be the party we hoped for... but while we're here we may as well dance.
Je commençais à m’impatienter, mais en même temps, il n’était toujours pas trop en retard et je n’avais pas de moyen de le contacter directement alors peut-être que je devais me montrer un peu plus réaliste dans mes attentes. Ce n’était pas non plus le lieu le plus accessible s’il n’avait pas son propre moyen de transport. Je penserai peut-être à lui demander pour la prochaine fois. S’il y a une prochaine fois. Je ne peux pas vraiment prédire quand est-ce que je vais ou non vouloir de ses services ou même si ça arrivera. Je suppose que ça dépendra de comment se passe la soirée… pour vu qu’il se pointe. Peut-être que j’aurais dû râler dans mon fort intérieur plus tôt puisqu’Ange apparut dans mon champ de vision à ce moment-là. Il sourit alors qu’il se rapproche de moi et nos regards se croisent. On ne se parle pas immédiatement, je le vois se débarrasser de ce qui reste de sa cigarette. Il brise finalement le silence, pas seulement entre nous, mais partout. Cet endroit était complètement silencieux et isolé de la folie du reste de Los Angeles. Il me demande quelques précisions, je le laisse finir de formuler ses pensées. Il a un sourire qui en dit long sur ses intentions, et même s’il ne le dit pas ouvertement, je lis bien le message entre les lignes, et ça m’amuse un peu de le voir douter de mes moyens de payer. Bon, peut-être ne pas douter, mais insister pour que je le fasse ici et même temps sans dire un mot. Comme si je serais porté à le voler. Je ne lui en veux pas, même si son visage ne porte aucune marque ce soir, je suppose qu’on doit essayer de l’escroquer ou de le voler et qu’il y a des risques de violence. Mais je préfère ne pas m’attarder sur ses pensées plus sombres. Je suis là ce soir pour me changer les idées après toi et toi tu es là pour m’aider. « C’est vrai, je suis un brin plus imprévisible que ta clientèle habituel, à certains égards, mais à d’autres non. » Je lui file une liasse de billets, amplement plus que ce qu’il m’aurait probablement chargé. Mais je le laisse me corriger si je me trompe. Je vous avoue que je n’y ai pas réfléchis. « Je te réserve pour toute la nuit, mais ça reste encore à voir si j’aurai besoin de toi tout ce temps. Si tu as de la chance, tu pourras retourner chez toi ou dans les rues plus tôt. » Je le fixe toujours, droit dans les yeux et je me tourne à mi-chemin entre lui et le parc. « Mon programme? Je me fous complètement d’avoir un programme, j’ai juste envie de profiter de la vie et je me suis dit que le parc serait un endroit sympas pour faire changement de nos arrangements habituels. » Je sors mon téléphone et j’appelle mon ami à la sécurité pour lui dire de nous ouvrir et de mettre un peu de vie dans le parc. Quelqu’un se pointait rapidement pour vous ouvrir.
« Le parc est fermé pour le reste des citoyens de la ville des anges, mais pas pour nous. J’espère que tu n’as pas horreur de ce genre d’endroit parce que moi j’adore. Ça me rappelle des temps plus simples, plus heureux. Enfin, en quelque sorte. Pas vraiment en réalité. » Je pensais à mon mariage et à ma carrière où c’était présentement assez compliqué, mais je m’étais tout de suite raviser en pensant à ma fille et en me disant que je remettrais ma carrière sur les rails bien assez tôt. Il y avait de la lumière au bout du tunnel, juste pas pour ma femme et moi et c’était difficile à accepter encore. « Allez vient, j’ai envie de barbe à papa et de toute façon je te paie bien tu peux bien faire semblant d’aimer ça pour une soirée. » À ses mots je voyais que le courant avait été remis et que certains manèges se mettaient en marche. Le parc s'illuminait de nouveau et n'était plus du tout d'un calme troublant mais très bruyant.
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Mer 11 Nov - 11:12
We own the night
Ouai, je suis content, parce que c'est toi. Cela fait quelques fois qu'on passe la nuit ensemble, pas toujours pour finir au lit. Ca, je ne comprendrais jamais les clients qui veulent juste parler. Après tout, ils paient quand même la nuit. Ils pourraient parler sans payer avec des... amis, je suppose. Si je vous racontais tous les secrets que j'ai entendu, je serais millionnaire. Mais toi, mis à part ton prénom que tu m'as dis lors de notre première... rencontre, je ne sais pas grand chose, ou alors, j'ai pas vraiment écouté. J'avoue ne pas faire d'effort pour me souvenir non plus, mais peut-être qu'en y réfléchissant bien... Bah, c'est pas important. Je ne regarde ni la télé, ni ne vais au cinéma, si ce n'est pour finir dans la salle de projection à faire une passe rapide.
Bref, je me demande encore qu'est-ce que je fais là. Pourquoi ici, sur cette grande place devant la fête foraine, enfin le parc, fermée. Tu t'affirmes imprévisible et je souris, j'aime la routine, c'est vrai, mais quand on peut mettre un peu de piment dans ses nuits, il ne faut pas hésiter, alors j'aime ton côté imprévisible, en plus, tu paies toujours bien. D'ailleurs, en parlant d'argent, voilà que tu fourres au creux de ma main une liasse. Si je n'étais pas honnête, je garderais le tout, mais manque de pot, je suis honnête et je te rends le surplus. J'aime pas voler mes clients, pas ceux gentils comme toi. Et puis, si je te volais, peut-être que tu irais voir quelqu'un d'autre, donc non, je n'ai pas envie de perdre mes réguliers.
Tu ajoutes qu'avec un peu de chance, en plus d'avoir la nuit avec toi, je pourrais rentrer plus tot. Ca, ça pourrait me faire plaisir, c'est certain, mais j'ai une bonne heure de bus, donc que ça soit plus tôt ou demain matin, au final... j'm'en fiche un peu. Néanmoins, j'empoche les billets que je place dans la poche zippée du blouson sur mes épaules. Voilà, maintenant, on peut faire ce que tu veux, on peut aller où tu veux, je te suis. D'ailleurs, ton programme s'annonce rapidement. Y'en a pas. Tu veux juste passer du bon temps et changer un peu du traintrain quotidien. C'est là que tu appelles quelqu'un et bientôt, les lumières du parc reviennent, comme par enchantement. C'est une myriade d'étoiles qui s'illumine dans mon regard.
L'explication ne tarde pas. Toi, tu n'es pas un citoyen ordinaire. Visiblement, tu as assez de pouvoir d'achat ou de popularité pour qu'on te laisse faire ce qu'on veut, quand tu veux. Même si le parc est fermé, il reste ouvert pour toi. Le sourire qui est né sur mes lèvres ne s'éteint pas, bien au contraire, il grandit à son paroxysme. Je suis vraiment heureux, je retrouve mon âme de gamin, rien qu'à l'idée de pouvoir faire des tours de manège ou de... Ah oui, une barbe-à-papa! Je trépigne presque en tapant dans mes mains. Tu n'as pas besoin de me le redire deux fois que déjà je t'emboite le pas. Je vais jusqu'à mordre ma lèvre inférieure, j'en ai mal aux joues tellement je souris. Et puis, je nie du chef pour répondre à tes paroles.
- A partir du moment où on me paie, je peux être n'importe qui et aimer n'importe quoi... Mais je peux t'assurer que c'était un rêve de pouvoir retourner dans ce parc d'attraction. Merci.
Et puis, on a un parc rien qu'à nous! J'accroche brusquement ton bras. Si on est tout seul, je peux démontrer une proximité caline, non? Après tout, je suis là pour ça aussi, non? On passe bientôt les portes. C'est un peu bizarre ce... silence. D'ordinaire, il y a des enfants qui rient, des parents qui crient, le bruit des machines, la vie, tout simplement qui se fait entendre. Là c'est plutot, le silence vrombissant de la nuit. C'est totalement irréel. Les lumières chaudes et dorées des stands, des manèges sont des milliers d'étoiles et ça en réchauffe le coeur. Je vais même encore plus loin que ce bras autour du tien, si tu me l'as laissé, je me dresse sur mes pieds pour t'embrasser la joue, tellement heureux.
- Encore une fois, merci. Je n'oublie pourtant pas que je suis là pour te changer les idées non plus. Alors sautillant en te faisant face, je continue sur ma lancée. On fait quel manège d'abord?
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Sam 21 Nov - 15:18
we own the night; the night belong to us.
Life may not be the party we hoped for... but while we're here we may as well dance.
L’argent n’avait jamais été une priorité absolue pour moi, ni même dans le top 10 de mes priorités, si j’étais riche c’était parce que ma carrière me le permettait et non pas parce que je courrais après l’argent. Bien au contraire, j’avais refusé des rôles qui m’auraient rapporté beaucoup plus d’argent que la majorité de ceux que je me suis retrouvé à accepter. Je préfère priorisé mon art et mes envies. Je suis très dépensier, mais pas de façon égoïste. Je suis même très généreux. J’étais surpris de voir Lou me rendre une bonne partie de la paie que je lui avais offerte. Visiblement, l’argent n’était peut-être pas si important pour lui non plus ou bien peut-être pensait-il simplement que j’avais fait une erreur après avoir compté et remarqué le surplus. Moi ça me laissait indifférent dans un cas comme dans l’autre, je n’étais pas pour l’obligé à accepter plus d’argent. Je ne m’en souciais pas à ce point. Je ne savais même pas vraiment combien j’étais supposé le payer, seulement que c’était moins que ce que j’avais donné. Et puis pour moi, la partie transactionnelle n’était pas intéressante. Je me passerais bien de ça, mais c’était nécessaire, tout travail mérite salaire. Et même si je pense que je ne demande pas beaucoup d’attention, ça restait un travail pour lui d’être ici avec moi. S’il n’était pas ici, il serait ailleurs à se faire payer par une autre personne. Je mettais toutes ces pensées de côté, elles n’étaient guère importantes.
La transaction derrière nous, et à sa demande, je lui faisais le topo de ce que j’avais prévu pour nous. C’est-à-dire, rien de particulier, la seule chose que j’avais de planifier c’était le lieu. On passerait la soirée et une partie de la nuit au parc d’attraction. J’imagine que le plan serait d’avoir du plaisir tout ça, mais je n’avais aucune idée précise de comment la soirée se déroulerait mais j’imagine qu’on irait dans des manèges. D’ailleurs, je n’avais pas envie de perdre trop de temps à discuter de mon programme inexistant, alors je signifiais mon envie de barbe à papa et je l’invitais à s’aventurer dans le parc. Je ne savais pas si c’était le genre d’activité qu’il aimait, mais il pouvait bien prétendre que oui pour quelques heures. Mais je dois dire que son expression me donnait l’impression que je lui proposais un plan très attrayant à ses yeux. Ses mots confirmaient alors ma suspicion, apparemment c’était un rêve de revenir ici. Je suppose que ce l’était pour moi aussi, ce parc avait fait partie de mon enfance à Los Angeles. « Tant mieux si ça te plais alors, c’est rien j’ai seulement eu à réclamer une faveur. » C’est vrai que ce n’était peut-être pas quelque chose de simple à organiser pour la plupart du monde, mais pour moi ça avait été facile à arranger, même à la dernière minute. Je connaissais les bonnes personnes tout simplement. Il m’embrassait sur la joue avant de me remercier à nouveau, chose qui me rendait presque mal à l’aise. Je ne répondis pas, mais ensuite il me demandait par où commencé et je faisais mine de réfléchir pour quelques secondes en scrutant l’horizon et tous ces manèges. « Je veux bien faire un arrêt au stand de barbe à papa et ensuite… ce manège me fait envie. Et toi? » Lâchais-je en pointant au loin une montagne russe inversée. Ce manège n’existait pas dans la vieille époque, j’avais envie de nouveauté avant de retourner aux vieux classiques de mon enfance. Je prenais sa main avant de même à marcher en vitesse vers le stand de barbe à papa qui se tenait entre nous et le manège qui m’intéressait. Je me servais, et je lui proposais une barbe à papa à lui aussi si ça l’intéressait avant de lui poser une question par curiosité. « C’est quand la dernière fois que tu es venu ici? Tu parlais de revenir ici comme d’un rêve donc tu dois déjà être venu. » Je prenais une bouchée de barbe à papa avant de rajouter. « Ça me rappelle biens de vieux souvenirs à moi aussi. Je l’avoue. »
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Jeu 26 Nov - 8:43
We own the night
- Avec seulement une faveur, tu peux avoir le parc pour toi tout seul?
Je te regarde avec des grands yeux étoilés, comme un gamin devant un tas de cadeaux de Noël. Tu dois être quelqu'un de connu en ville, quelqu'un d'important. Plus que je ne l'imaginais en tout cas. Et plus que tu ne l'avais montré dans les quelques nuits passées ensemble. Oh non, je n'en profiterais pas, tout comme l'argent que je t'ai rendu, je suis honnête, c'est ce qui me perdra, je sais, mais je suis subjugué par ta... célébrité. Rien qu'une faveur et on t'ouvre le parc. C'est juste... incroyable. Oh que oui, je ressemble au gamin à qui on promet la Lune. Allez, vite! Je veux entrer! Je veux tout faire! Tout! Donc on commence par quoi? La fameuse barbe à papa que tu me parles depuis tout à l'heure? Ca marche, c'est parti! Je hoche vivement du chef avant de te répondre.
- Je te suis!
Après tout, tu as payé, c'est toi qui mène la danse. Je ne connais pas ce manège prochain, ça fait une éternité que je ne suis pas venu ici, beaucoup trop cher pour moi. Nos mains s'emprisonnent alors que tu te diriges vers le stand et je resserre mes doigts contre les tiens. Tu ne cours pas pour avoir une barbe à papa, mais presque et c'est amusé par l'image qui me vient en tête, par l'endroit, par l'atmosphère totalement féerique que je me cale sur tes pas, ne trainant pas. J'ai le droit à une confiserie de la taille d'une énorme ruche rose. La barbe à papa est gigantesque et je me demande comment je vais manger tout ça. Ok, c'est que de l'air, mais quand même, c'était aussi que du sucre! Je déchire un bout pour le laisser fondre contre ma langue. Hmm... Fraise.
- Euuuh... Laisse-moi réfléchir... La dernière fois, c'était... c'était avant... avant tout ça... La dernière fois, j'avais... 14 ou 15 ans, peut-être? J'vais pas t'embêter avec tout ça, et de toutes manières, j'ai aucune envie de me souvenir de mon passé. Même si je le traine comme un boulet, je fais tout ce que je peux pour ne pas en parler. C'était avant mes 15 ans, c'est certain. J'avais surement volé de l'argent pour emmener ma petite soeur ici. Je rougis violemment. C'est sorti tout seul. Je... Je ne voulais pas. Non, non, non, je ne veux rien dire, il faut... changer la conversation. Alors j'attrape ta main prestement, et je t'entraine vers le fameux manège. Allez, viens, passons aux sensations fortes!
Je refuse d'ouvrir la bouche à nouveau, comme pour essayer de chasser mes dernières paroles sur ma vie privée. C'est trop... privé pour en parler. Une fois à la guitoune où normalement on achète le tour, on dépose simplement les barbe à papa (après avoir arraché un autre morceau cotonneux pour le fourrer dans nos bouches), on grimpe directement dans le manège. J'avoue que j'ai... un peu peur, c'est pas du tout ce que je fais normalement, et je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Sans me rendre compte, mes doigts se cramponnent aux tiens et je fais moins le malin, cela va sans dire. Un préposé nous arnache comme il se doit. Là, je commence à flipper sévère, mais j'arrive à garder un masque amusé sur le visage. Je ne sais pas à quelle sauce je vais être mangé dans ce manège.
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Lun 30 Nov - 0:54
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- Avec seulement une faveur, tu peux avoir le parc pour toi tout seul?
Le jeune prostitué te regardait avec des yeux qui en disaient long. Il était habitué d’être au bas de l’échelle, traité comme une merde probablement par les policiers, même ses clients et des passants dans la rue. Ce n’était qu’une supposition, mais ça ne me surprendrais pas. Personne n’aime les prostitués, ou du moins l’image qu’ils en ont. Les policiers écoutent les ordres de personnes plus préoccupés à préserver l’image de la ville et du maire que le bienêtre des citoyens dont les prostitués font partie. Les clients s’imaginent que tout leur est dû et qu’ils vous possèdent littéralement. Alors que les citoyens ordinaires vous juge pour vos choix. L’idée que quelqu’un puisse commander respect, révérence même être adulé pouvait naturellement le surprendre. Je connaissais les bonnes personnes, ça aurait pu arriver à d’autres. Mais je me laissais flatter malgré tout.
« Une faveur c’est bien ça. Le parc est à nous jusqu’à 4 heures du matin. Après, ils préparent leur parc pour la réouverture et nous sommes mis à la rue… sauf s’ils ne nous trouvent pas évidemment. » C’est vrai, je doutais qu’on nous pourchasse si jamais on ne se pointait pas à la porte de sortie. À moins vraiment qu’on soit en train de foutre le bordel. S’ils nous voyaient ils nous demanderaient de sortir.
Je prenais l’initiative de prendre sa main et l’amener avec moi au stand de barbe à papa après lui avoir expliqué le début de notre itinéraire. Je lui demandais tout de même son avis, techniquement j’étais le boss, mais je n’aimais pas voir les choses de cette façon. Je voulais qu’il me dise ses réelles envies. Pour que je m’amuse vraiment j’avais besoin de ressentir que lui aussi s’amusait et pas seulement qu’il faisait semblant. Il était peut-être habitué de prétendre pour ses clients, mais moi j’étais acteur alors c’était facile pour moi de voir au-delà de ses prétentions s’il ne s’amusait pas vraiment. Heureusement, pour le moment, il semblait réellement passé un bon moment. Il avait pris la barbe à papa à la fraise et toi à la framboise bleue. Je lui posais une question, peut-être la trouverais-t-elle indiscrète puisqu’il me semblait apprécié son anonymat et garder sa vie privée mais peut-être y répondrait-il. J’étais vraiment curieux de connaître la réponse. Ange semblait hésité, mais ça s’arrêtait finalement entre l’âge de 14 et 15 ans pour ta réponse. Aussi bien dire que ça remontait à une ancienne vie pour lui, une vie qui devais lui semblé étrangère aujourd’hui j’imagine. Il développait d’avantage sa réponse, parlant d’un vol d’argent pour emmener sa sœur au parc. Ça avait pour effet de me rappeler mes propres expériences, avec mes parents, mais surtout avec ma fille. Ma dernière expérience était beaucoup plus récente que lui. J’invitais encore régulièrement ma fille à venir ici avec moi, même adulte, mais plus souvent qu’autrement je la regardais faire et elle venait avec ses amis. Ça me convenait très bien, j’étais seulement heureux de la voir heureuse. Tout comme j’étais heureux de voir Ange heureux jusqu’ici ce soir. Même si c’était différent et d’une toute autre intensité qu’envers ma fille. Je n’avais pas le temps de former mes pensées sur ta réponse ou te questionner d’avantage. Tu semblais d’un coup gêner et posséder par le diable. Tu m’attrapais brusquement la main pour m’emporter jusqu’au manège. Les sensations fortes hein, ou simplement pensais-tu avoir trop dit sur toi? Je n’osais pas immédiatement t’en reparler, je ne pensais pas non plus que ce serait une bonne idée mais tu allais si vite je peinais à avoir le temps de réfléchir. On était déjà dans le manège alors que je me faisais mes idées. Je le sens tendu, même angoissé, ses doigts se resserre, et tu lâches un commentaire qui en dit long sur ton appréhension. « Ferme les yeux. » C’était moins un ordre qu’une proposition. « Tout se passera bien. Je suis juste à côté de toi. Ce sera terminé dans une minute. » C’était plus une supposition qu’une certitude, tu n’avais jamais monté dans ce manège. Je sortais ma main de l’emprise de la sienne, non pas par méchanceté, mais parce qu’il le fallait bien. Mesure de sécurité. Je fermais moi-même mes yeux, peut-être pour l’encourage, alors que le manège se mis en marche.
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Mer 30 Déc - 11:31
We own the night
Sauf s'ils ne nous trouvent pas? Intéressant... Je ne sais pas si c'est une perche que tu me tends, mais en tout cas, je le prends comme ça. J'ai hate d'être à 4 heures du matin et de nous planquer quelque part, parce que je t'aurais kidnappé dans un coin sombre à faire des choses franchement pas catholiques. Après tout, c'est ce pourquoi je suis là, non? Oui, alors je vais définitivement faire ça. Je ne comprends pas ou plutôt, je ne pense même pas que tu puisses vouloir autre chose de moi. Mon boulot, c'est de vendre mon corps, tu as acheté mon corps pour la nuit, donc logiquement, tu vas jouer avec, c'est quelque chose de normal, de logique, d'évident, du moins pour moi. Bref, tu m'entraines déjà vers le stand de barbe à papa et comme le grand gamin que je suis et qui n'a jamais véritablement grandi, je trépigne en sautillant, voulant un truc à la fraise. Le nuage sucré est tendu vers moi et je m'en saisi, mordant ma lèvre inférieur, parfaite image de l'enfant oublié en mon fort intérieur.
Et puis, on parle, un peu. Vraiment pas beaucoup, mais soudainement, c'est trop. Je... J'ai dit que j'avais une soeur. Oh, ça m'étonnerait que tu te mettes à enquêter sur elle, à la rechercher ou je ne sais quoi, mais sur le moment, c'est un truc de trop que j'ai dit. J'ai ouvert la boite de Pandore et ai laissé filé un souvenir. Ma petite soeur. Je soupire. Et je cherche un truc à faire ou oublier, pour t'éviter d'enchainer sur le sujet, pour qu'on en reparle pas, et donc cette fois, c'est moi qui enserre tes doigts et file vers le manège que tu voulais prendre. Je ne l'ai jamais pris celui-là et je ne connais pas les sensations, mais si tu dis qu'il est bien, et même tout simplement, si tu as dit que tu voulais le faire, alors je dois me plier à ta volonté, c'est toi qui a payé dans toujours dans ma logique, c'est toi qui décide. Bref, on grimpe à l'intérieur, ayant laissé les friandises à la guitoune d'entrée et brusquement, j'émets un doute, j'avoue que j'ai peur.
« Ferme les yeux. Tout se passera bien. Je suis juste à côté de toi. Ce sera terminé dans une minute. »
Je tourne brusquement le regard vers toi, malgré l'arnachement. Un voile obscur passe sur mon visage et j'ai froid, j'ai sauvagement froid. C'est terrible, sans le vouloir, tu viens de me remettre en mémoire quelque chose que j'aurai préféré oublier, à tout jamais. Sans mot dire, alors que la scène défile devant mes yeux grands ouverts, je pivote du chef, pour fixer un point invisible devant moi. Je ne veux pas associer ton visage à ce souvenir douloureux. « Lou, ferme les yeux. Tout se passera bien. Tout sera terminé dans une minute. » La voix était narquoise, mais à cette époque, j'étais trop naïf pour le comprendre, pour l'entendre. Je déglutis difficilement. J'avais fermé les yeux, compté les secondes, mais en aucun cas ça n'avait duré qu'une minute. Loin de là. J'avais largement dépassé les 60 secondes, j'avais compté jusqu'à 350 si mes souvenirs étaient bons. Je me mords violemment la lèvre inférieure pour éviter de hurler à la douleur du souvenir. Alors à regret, je ferme les yeux, essayant de respirer calmement.
Et comme un lance-pierre, la machine nous propulse sur les rails à la vitesse d'un boulet de canon. Je ne compte pas les secondes, je sais, j'en ai l'intime conviction que ça va durer plus d'une minute, malgré la tentative de réconfort que tu as faite avant le départ. Je garde les yeux fermés, serrés de toutes mes forces. Aucune douleur, aucun mal ne m'est fait et quand les wagons ralentissent, préparant la fin du circuit, je respire un peu mieux, comme si j'avais été en apnée. Rien à voir avec les souvenirs qui m'ont sauté à la figure juste avant. Je souris même, rassuré. Une fois le arnachement retiré, j'essuie tout de même une larme qui avait perlé au coin de mes yeux. Est-ce que c'était dû au souvenir, ou bien à la vitesse de l'engin? Surement un peu des deux. Je redeviens le grand enfant alors qu'on descend du manège. Toutefois, je regarde derrière moi, subitement, comme si j'avais vu un fantôme du passé. Mais non, il n'y a rien. On récupère nos barbes à papa et j'indique un autre manège, comme si de rien était.
- Celui-là, celui-là, celui-là!
C'est un labyrinthe de vitres et de mirroirs. J'ai dû en faire des similaires un million de fois avec ma petite soeur (enfin, un million, c'est un peu exagéré, mais quand on avait réussi à entrer ici, on l'avait recommencé encore et encore, jusqu'à ce qu'on ai mal aux pieds) et c'est ce genre de souvenirs dont je veux me rappeler, pas l'autre. Même si toi, tu n'en as aucune idée, même si tu n'en as pas fait exprès, je veux chasser les images de mon crane. A nouveau je sautille comme un gamin pressé de jouer.
- J'te parie que j'arrive à sortir du labyrinte avant toi!
Re: We own the night. | Jakub & Lou écrit Dim 28 Fév - 3:56
we own the night; the night belong to us.
Life may not be the party we hoped for... but while we're here we may as well dance.
Même si ton comportement et ta façon d’être avait changé brusquement après la mention de ta sœur, que je suppose tu regrettais, j’essayais de ne pas me laisser guider par ma curiosité. Si tu avais immédiatement cherché à délaisser ce sujet pour m’amener ailleurs, je ne pensais pas que c’était le moment de te pousser à expliquer tes agissements. Ce qui te troublait à la mention de ta sœur. Non, je voulais que tu profites de cette soirée autant que moi, alors je me taisais et te suivais jusqu’au manège dont on avait discuté plutôt. Ou, plus particulièrement, que j’avais envie de faire. Je ne suis pas certain que tu étais aussi excité que moi à l’idée, je pense que tu cherchais simplement à me dire ce que tu pensais que je voulais entendre. Mais je m’étais satisfait de cette réponse. Je te sens tendu une fois dans le manège, ce n’était pas non plus comme si j’étais super malin et lisait dans tes pensées… tes doigts s’étaient cramponnés aux miens. Tu es plus silencieux. Puis, lorsque tu ouvres finalement la bouche c’est pour faire un commentaire qui en dit long sur tes pensées sur le manège. Alors je fais de mon mieux, je fais ce que je peux. J’essaie de te rassurer, et te suggère de fermer les yeux. J’espérais que ça t’aiderais. Malheureusement, pour qu’on puisse aller de l’avant avec le manège, je devais relâcher ta main. Protocole de sécurité l’oblige. Je ferme les yeux avec toi pour t’encourager et le manège prend marche. Et moi, je m’amuse beaucoup, la sensation de vitesse m’emballe et j’ouvre les yeux. C’est difficile de profiter pleinement du manège sans utiliser tous mes sens. L’adrénaline monte. On est peut-être à un peu plus de la mi-chemin lorsque je repose mon regard sur toi Ange, et j’ai l’impression que tu ne vas vraiment pas bien. Mais j’ai aussi l’impression que tu es autre part. Que tu ne portes même pas vraiment attention au manège. Mais je ne peux rien faire, alors je profite du reste du tour de manège et me tourne vers toi à la fin. Je te vois essuyé une larme et te pose une simple question. « Est-ce que ça va? » On récupère nos barbes à papa et sans pouvoir te parler plus, me renseigner sur toi, tu proposes un autre manège avec enthousiasme. Je ne savais pas si tu étais vraiment enthousiasme, si tu voulais juste m’empêcher d’aborder un sujet indésirable, m’empêcher de te questionner ou si c’était un peu de tout ça. Mais je te suivais sans me faire prier. Je ne connaissais pas ce manège mais en me rapprochant je voyais qu’il s’agissait d’une sorte de labyrinthe avec des miroirs. Un peu comme on en voit dans les films je suppose. Mais je n’avais jamais été dans un tel film. Ou fait une de ses attractions.
Je te vois sautiller comme un enfant tout excité, j’ai envie de croire que c’est ton toi authentique. Que ta baisse de morale et ton comportement étrange étaient derrière nous alors je me contente de sourire lorsque tu me proposes un pari. Ou peut-être plutôt un défis. Tu pensais pouvoir sortir du labyrinthe avant moi. Honnêtement, je n’en doutais pas. Je n’avais jamais même mis les pieds dans un labyrinthe, que ce soit un labyrinthe de vitre et de miroir ou un labyrinthe plus traditionnel. Ce n’est pas que je n’aimais pas ça ni rien. L’opportunité ne s’était jamais présentée ou je n’y pensais tout simplement pas. « Attention à te lancer dans un pari.. j’ai peut-être plus ingénieux que tu le crois. » Je riais un peu. « Bon, je tente ma chance. Même si je n’ai jamais fait ce genre de choses. Ça ne peut pas être si compliqué, si? » Sur ces mots, je lui fais un signe de la main. Un adieu. Temporaire on l’espère bien. Puis, je pénètre dans le labyrinthe. C’est d’un pas prudent et incertain que je m’enfonçais plus profondément dans ce dernier. Je cherchais à trouver mes repères. Ou une stratégie. Quelque chose pour m’éviter de me prendre des murs une fois sur deux. Mais rien ne me viens spontanément. Pas le choix, j’avance par essaie et erreur. « Ange, t’es là, tu t’en sors? » Je ne savais pas s’il s’était aventuré ici encore, ou même s’il serait en mesure de m’entendre. Je commençais à être nerveux, j’avais l’impression de tourner en rond. Et je n’avais aucune idée de ce que je faisais. Je fixe ma réflexion dans un miroir. « Toi tu me soûles. Arrête de me fixer comme ça. » Je me lance dans une dispute avec mon reflet qui lui reste muet, même si ses lèvres bougent. Il se moque de moi. L’idée m’amuse, mais ne m’avance pas plus. Je déteste me sentir impuissant, ne pas avoir le contrôle, alors je commence à être frustrer.