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MessageProtection. écrit Jeu 21 Oct - 23:36


La clef pénètre la serrure et je me souviens de toutes ces fois où je suis entré ici sans craindre d'être surpris. J'ai le souffle court. J'ai les mains moites. J'ai les lèvres sèches. Premiers pas dans l'entrée, l'obscurité pour seule compagne mais étant donné l'heure tardive, je me déplace aussi doucement que possible pour ne pas... un vase explose au sol, mes bras remuant dans tous les sens n'ayant pas aidé pour ralentir sa chute. Hé merde ! Comme pris en pleine faute, je lève les yeux vers l'escalier qui mène à l'étage avec l'angoisse de voir Devon surgir pour me cueillir, comme si j'étais un vulgaire cambrioleur. Quelques secondes se passent, dangereusement longues mais le silence décide de me mettre un uppercut et je déglutis péniblement. Face à l'absence du grand frère, je prends un peu plus d'assurance et décide de bouger les morceaux du vase du bout du pied...
▬ Tu pensais me faire peur, ptit con ? lui dis-je comme gonflé de cette énergie nouvelle. J'esquisse même un sourire, à voir les morceaux ainsi étalés sur le sol du salon, victorieux de ce combat sans gloire. Je m'appuie quelques secondes contre le canapé, glisse un regard vers la télévision pour essayer de vérifier si Devon a toujours ses consoles ou s'il les a dégagées. Non ! Non, je dois me concentrer, je suis venu chercher une seule chose, et je sais où elle se trouve. Un profond soupir termine de vider mes poumons et je pose le pied sur la première marche.

Je me souviens de toutes ces fois où je suis entré ici sans craindre d'être surpris. J'ai le souffle court. J'ai les mains moites. J'ai la sensation de commettre la trahison de trop et la lucidité dont je fais preuve à ce moment-là s'écharpe avec le sentiment d'insécurité qui me fait me réveiller au milieu de la nuit. Je passe la main contre mon visage et lève le nez pour contempler la série de marches qui ne semble plus en finir. Près de l'escalier, la photo d'Andy qui vient du cadre que j'ai déjà cassée dans un précédent accès de colère. Désolé Andy. Je décroche la photographe et essaie d'ouvrir le cadre par l'arrière mais mes doigts tremblent, mes doigts sont froids. Je les plie et déplie plusieurs fois, frictionne mes mains l'une contre l'autre en comptant jusqu'à dix avant de reprendre mon ouvrage. Le cadre vide tombe sur la première marche et je reste avec la photo entre les mains, à regarder ce petit bonhomme souriant. Il était tellement souriant. Mon poignet vient frotter mon nez alors que je renifle trop fort, trop longtemps. Mes cloisons nasales sont douloureuses. Quand je suis malade, me moucher est devenu un calvaire. Trop de petites choses simples sont devenues bien trop compliquées, mais c'est le prix pour que les choses compliquées deviennent simples, j'imagine...

Je me laisse glisser sur la seconde marche, la photo entre les mains. Tout est allé trop vite. Je n'ai pas réussi à garder la main sur les événements, pourtant j'avais la sensation que j'y arrivais à Seattle, au début. J'écoutais les plaintes de nos parents qui, je sais pas s'ils le réalisaient, devenaient de plus en plus nombreuses, les profs de Doyle m'appelaient moi quand ils ne parvenaient pas à joindre nos parents, je devais convaincre papa de pas s'énerver des conneries de Riley... Je frotte mon front. À un moment donné, je ne sais vraiment ni pourquoi, ni comment, ça a dérapé. Ce sont les doses qui ne sont pas bonnes. J'ai réussi à retrouver mon boulot, je vais retrouver un appartement... je ne suis pas comme ces gens qui agressent des passants dans la rue, ça, ce n'est pas moi. Dernière marche, ça m'a paru interminable. Je frotte mon nez contre mon avant-bras pour ne pas lâcher la photo et commence par la chambre de Devon, en essayant de pas trop déranger. Je m'attarde pas sur la décoration, pas sur les détails... et je ne trouve rien. Bureau de Devon, premier tiroir. Putain, Dev.

▬ Pffff, quel gros con, dis-je en caressant un morceau de crosse du regard. Quelle idée, de garder ça à la portée de... n'importe qui. Mais surtout, si Devon n'est pas au boulot, où est-il parti traîner en pleine journée ? Je passe la langue contre ma lèvre inférieure et me mets à la mordre nerveusement. C'est quand même chaud si je la prends, mais j'en ai besoin, pour me défendre... Longue inspiration et mes yeux fermés laissent le contrôle à mes doigts incertains qui viennent empoigner l'arme. Elle est lourde, plus que je ne l'aurais pensé. Je la prends à deux mains et la lève vers la porte en tendant les bras. Mes mains sont moites, encore. Finalement, je la baisse. Je ne la mets pas dans mon froc d'abord parce que je ne suis pas dans un film de gangster, et aussi parce que je ne veux pas me faire sauter une couille. Alors je prends la photo dans ma poche et l'arme en main. J'ouvre deux autres tiroirs pour faire genre, puis regarde quand même s'il n'y a pas d'argent qui traîne. L'heure tourne, je sors de la maison après avoir pris soin de refermer la porte derrière moi. Je me mords l'intérieur de la joue puis prends un peu d'élan, mets un coup de pied dans la porte, non-loin de la poignée, dans l'espoir de faire exploser le bois. Une fois. Deux fois. Putain de porte de merde ! Trois fois ! Bon, je rouvre avec la clef, on croira qu'elle a été ouverte de force, vu la gueule qu'elle a. Je rentre, je suis crevé. Crevé.
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MessageRe: Protection. écrit Lun 1 Nov - 14:00
Trahison
Raven & Devon
«Ton prénom rime avec trahison.»

Je choppe la paperasse qu’elle me tend, la mine du stylo frotte vivement le papier. Signature apposée. Décharge signée. Un dernier sourire à la demoiselle avant de tailler ma route vers la sortie. Au bout du couloir, sac sur l’épaule, je passe la porte tournante de l’hôpital, le sourire jusqu’aux oreilles. Fini la bouffe infame ! D’ailleurs, il me tarde de m’envoyer un bon gros Cheeseburger. Je descends le petit escalier à la hâte, mais je ralentis aussitôt en voyant Elliot adossé contre la portière d’une voiture, sur le trottoir d’en face. Qu’est-ce qu’il fait là ? Mon sourire s’efface lentement lorsque mon regard croise le sien. Je me stoppe même sur place quelques secondes. Merde…je connais ce regard. J’n’aime pas ça. Je traverse sans plus attendre pour le rejoindre : Salut ! Qu’est-ce tu fout là ? demandai-je d’un bref sourire. Silence. Bon là, clairement ça pue. Je fronce les sourcils, soupçonneux, qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je inquiet. Il soupire avant de prendre la parole. Monte, me répond-t-il d’un signe de la tête m’invitant à entrer dans le véhicule banalisé, je t’expliquerai… j’acquiesce puis m’assois sur le siège passager. Il démarre le moteur et prend la route tout en prônant la loi du silence. Putain ! il sait que je déteste attendre !

Bon t’accouche ou quoi ! lançai-je agacé et impatient, qu’est-ce qui se passe ? Sans jamais quitter la route, il commence alors son récit : une de tes voisines à appelé pour signaler que la porte de chez toi était ouverte. Elle a dit être allée voir si tout allait bien et c’est là qu’elle a vu que l’intérieur a été saccagé. Je fronce les sourcils, Quoi ? fis-je outré, des traces d’effraction ? Non aucune. La personne qui est entrée devait savoir où tu planque ta clef de secours ou alors avoir un double. Dans tous les cas. Aucune trace d’effraction. Putain ! C’est bien ma veine ! manquait plus que ça ! On m’a pris quelque chose ? enquillai-je aussitôt. Pourvu que la chambre n'ait rien eu. Le silence qui brusquement, suit ma question ne me dit rien qui vaille. Eliott, qui semble aussi dépité que moi, prend une longue inspiration et m’annonce : Une photo… Silence, Et ton arme de service…

Put-----tain ! Mes yeux exorbités s’écarquillent comme de gros calots et mes pupilles se dilatent. Mon visage s’écrase doucement entre mes mains tandis mon front vient se lover contre mes paumes, comme pour se soulager du poids de cette merde. Soupire intérieur. Putain…. murmurai-je dépité.

Je serre les dents. Connard ! bâtard ! j’vais me faire cet enculé ! FAIS CHIER ! braillai-je furieux en martelant le tableau de bord passager. Je mords ma lèvre inférieure avec violence comme si la puissance gommerait cette mauvaise nouvelle. Mon souffle d’abord s’accélère, puis ma respiration s’intensifie. Mon regard enragé en cet instant, se noircit et mes narines se meuvent sous l’effet de l’air qui entre et sort d’une extrême rapidité. Je plonge dans un silence macabre, songeant à ce qui va bientôt me tomber dessus. Conscient de ma frénésie, Eliott brise l’accalmie : Rassure-toi. Qui que ce soit, il n’a pas été très malin. Il a laissé des empruntes partout. On les a envoyées au labo, on ne devrait pas tarder à savoir de qui il s’agit. Je tourne instinctivement la tête vers mon collègue, puis acquiesce d’un signe de tête.

Une heure plus tard, chez moi…

Mains apposées sur les hanches, mes yeux parcourent le bordel qu’est devenu le salon. Le téléphone d’Eliott sonne. Il échange quelques mots avant de raccrocher. Son regard se décompose brusquement. Il semble très embarrassé : Dev. Silence. Le suspect a été identifié. Nouveau silence. Pesant. Très pensant. Je me tourne instinctivement. Les sourcils froncés, le front plissé, la mine renfrognée, je le dévisage avec une extrême appréhension. Je n’aime pas ce regard. C’est… Oui ? ton frère. hein ? Raven. Silence. Le temps que mon cerveau imprime. Qu…Que…quoi ? Encore TOI ! Eliott soupire, ennuyé. Je suis désolé…

D’apparence, je reste immobile, stoïque, sans l’ombre d’une réaction. Mais je vous garantis qu’à l’intérieur, c’est un bordel sans nom. Des flashs, des images, puis des souvenirs merdiques de toi défilent les uns derrières les autres, se bousculent en s’embrouillent. Tes mots. Tes gestes. Tes geignements. Tes hurlements. Tes insultes. C’est comme si ces deux dernières années explosaient toutes en même temps dans ma tête. C’est à me rendre fou. Ta voix. Ta putain de voix de geignard, de camé, d’enfoiré résonne dans ma tête. STOP ! ça suffit. J’ai besoin d’un break. Mon cerveau appuie sur la touche pause, deux minutes et s’enferme dans une bulle. Je dois faire le point. Oui. C’est ça. Je dois me recentrer sur les faits. Je dois avaler la pilule, car elle me reste brusquement coincée dans la gorge : tu…tu t’es permis d’entrer chez moi, de fouiller dans mon bureau pour me piquer mon flingue ? Et une photo de famille par la même occasion ? c’est bien ça ?

Je cligne des yeux, secouant brièvement ma tête pour reprendre mes esprits. Je déglutis avec difficulté, puis mon regard se durcit, s’assombrit, avant de basculer dans le côté obscur. Nous ne sommes pas dans Star Wars, mais je suis exactement dans l’état d’esprit d’Anakin Skywalker quand il devient officiellement un Seigneur Sith, et tue, tous les jedis, sans aucune exception, enfants y-compris, sans aucun remord, sans aucun regret. Il souffre certes, mais l’important, c’est qu’il fait souffrir. Tu vas souffrir Raven.

Je sens la rage s’immiscer en moi comme un fantôme qui vient résoudre son œuvre inachevée. Un fracas. Une cassure. Une déchirure. Voilà ce qui se passe à l’intérieur quand je pense à toi. Ton prénom ne rime plus qu’avec trahison. Depuis des mois, tu pars complètement en couilles, tu ne cesses de me décevoir à mesure que les jours s’égrènent, tu s’assumes rien et tu te poses en victime. Tu accumules les mauvaises décisions, tu n’écoutes rien, tu fais que de la merde. Tu es incontrôlable ! Tu es inconscient ! tu es cinglé ! Tu es malade ! Tu es un danger pour toi-même et pour nous tous. Quand je saurais qui putain t’as fait sortir du centre, il ou elle passera un sale quart d’heure ! Tu es misérable ! tu es pitoyable. Regarde-toi, tu es devenu un déchet ! Tu es toxique ! Tu m’insultes, tu me frappes, tu m’empêches d’avancer, tu me rends la vie impossible. Et maintenant tu me voles ? Tu mets en péril ma carrière et mon intégrité en tant que policier. Tu as dépassé les bornes, cette limite que tu 'aurais jamais dû transgresser. C'est la goutte de trop qui faut déborder le vase. Je pince les lèvres. Si tu savais, en ce moment même, comme je te déteste Raven. Tu m’entends. Oui ! je te HAIS à un point, tu n’imagines même pas ! tu vas me le payer très cher. Je le jure devant Dieu, tu ne paies rien pour attendre ! Je te félicite, tu as réussi à tuer le peu d’amour et d’estime qu’il me restait à ton égard. Désormais. Il n’y a plus de frère, plus de famille, plus de pitié. Tu vas me rendre ce qui m’appartient sinon je vais te faire mettre au trou et tu y croupiras pendant les cinq prochaines années !


Dev, d’ici une dizaine de minutes, le capitaine…

Je sais… mes yeux amers mais déterminés vont affronter son regard, je vais régler ça.  Eliott se mord la lèvre inférieure et soupire. Dev, écoute. Je sais que c’est ton frère, mais tu ne peux pas éternellement le laisser bousiller…

J’t’ai dit que j’allais régler ça. Je me rapproche de lui, puis pose une main décidée sur son épaule. Mon regard lui dit exactement quoi faire. Je n’ai pas besoin de parler. Toi et Finn. Attendez juste mon signal. Silence. Il acquiesce avant de devoir répondre à un appel du capitaine. Comme on s’en doutait, je suis convoqué au poste à quinze heures. Silence. Ça me laisse assez de temps pour me retirer cette épine du pied.

Dix minutes plus tard, Eliott s’en va me laissant seul. Je frotte ma bouche avec la paume de ma main tout en prenant une longue inspiration. Ensuite, ma quintuplé glisse dans la poche de mon jeans pour sortir mon téléphone. Je commence à rédiger un message : T’es dispo ? j’viens de rentrer de l’hosto et il m’est arrivé une tuile. Tu peux passer ?

Envoyé…….reçu.
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Dernière édition par Devon Whitmore le Lun 15 Nov - 22:40, édité 1 fois
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MessageRe: Protection. écrit Mar 2 Nov - 0:04


Mon téléphone vibre sur le tableau de bord. Je suis allongé sur la banquette arrière, deux épaisses couvertures qui me couvrent intégralement. Fait chier... Je me racle la gorge, j'ai la bouche sèche et j'ai mal partout. Du sang sec contre ma bouche et mon menton m'indique que la soirée s'est mal terminée hier, je passe la main sans parvenir à l'effacer alors je passe la langue contre mes lèvres pour en venir à bout. Quelle heure peut-il être ? Je soupire longuement puis consens à extraire ma tête d'un bout de couette, laissant la lumière du matin bien entamé m'aveugler quelques secondes. Je me redresse avec un grognement, tends le bras vers le rétroviseur et observe vite fait la tronche que je me paie. Ah ça va, finalement. Je prends cinq minutes le temps de décoincer mes muscles, d'émerger un peu puis retrouve quand même mon téléphone, on sait jamais ce qui peut arriver...

« T’es dispo ? j’viens de rentrer de l’hosto et il m’est arrivé une tuile. Tu peux passer ? »

La première question que je me pose est : Devon était à l'hosto ? Je regarde le message à nouveau, essaie de lire entre les lignes mais il n'y a rien de plus à comprendre. Quelle tuile peut-il bien lui arriver ? Je hausse des épaules et réponds d'abord pour savoir de quoi il parle. J'envoie. J'ouvre la portière, laisse le bruit lointain des vagues me saluer – au fond de mon crâne – en vrai c'est la chanson du métro qui voyage qui me rappelle à la réalité. Je passe la main contre mon visage. Je dois venir où d'ailleurs ? Je cherche sur le sol, près de mes pédales, une bouteille d'eau et il y en a une qui se balade normalement... ah ici ! Je la prends et bois une longue rasade, je ne pense pas bouffer avant de m'y rendre. Il est 11h27, son premier message date de 11h. Je lui renvoie un message pour savoir où il veut que je vienne au juste, et quand ? Si c'est pour le chercher à l'hosto, hors de question. Déjà que y ramener mon cul pour quand Doyle sortira me file envie de vomir... J'envoie un message à Devon pour le prévenir que je serai là dans vingt minutes. Bon dieu, jsuis pas lavé, pas rasé... Je me coiffe rapidement, change de t-shirt avant d'essayer de mettre un peu d'ordre dans ma caisse. J'ai encore la tête dans le brouillard, je m'allume une cigarette, reste assis sur le bord de mon siège, portière ouverte, le temps de rassembler mes esprits. Je pars, même pas en retard, vers la maison de Devon. Je connais le chemin. Je roule doucement, me gare à une rue à peine de la maison. Peut-être qu'il veut me donner des nouvelles de Doyle, il sait que je n'y suis pas allé... Je peux pas, je prends des nouvelles comme je peux. C'est que je peux pas...

« ouai...s'il te plait. »

Descendant de voiture, je me fais juste la remarque que Devon m'a dit « s'il te plaît ». Il doit pu être fâché, pourquoi il serait fâché après tout ? Je m'arrête pour récupérer ma cigarette au-dessus de mon oreille, tâche mes poches mais j'ai les mains moites. Je les secoue dans le vide, comme pour chasser cette impression désagréable, ces fourmis qui rampent jusqu'au bout de mes doigts. Finalement, je prends mon briquet au fond de ma poche, tassé avec mon portefeuille et mon téléphone. J'allume la cigarette du bonheur et tire une looongue fois dessus, laissant s'échapper la fumée au-dessus de ma tête. Devon voudra peut-être pas que je fume à l'intérieur. C'est quand la dernière fois que je suis rentré ? Je me frotte le front, il faisait noir. Je fais les quelques dizaines de mètres qui me séparent de la maison et regarde la porte. Mais oui, la porte. Dans mon souvenir, je l'avais complètement défoncée avant de partir mais il n'y paraît rien. Je me pince l'arête du nez puis m'en approche, je lance une oeillade autour de moi sans voir quoi que ce soit de louche... Je frappe de deux petits coups et pousse la porte ouverte. Je fais à peine un pas avant de m'appuyer sur l'embrasure de la porte. J'attends un peu, mon regard se perd vers l'escalier sans chercher à savoir où se trouve Devon. Je réalise que je ne porte qu'un t-shirt et croise les bras malgré tout après avoir calé ma cigarette entre mes lèvres. Je suis épuisé, mes paupières à demi-ouvertes, ou à demi-fermés, au choix. Je flotte quelques instants avant de me rappeler à la réalité. Au moins s'il lui vient l'idée de me fixer comme un dictateur à la recherche du traitre dans son armée de bons petits soldats, il pourra pas me jeter la pierre. Mais il m'a appelé. Pourquoi il m'a appelé, moi ? D'une voix mal assurée, je l'appelle quand même sans trop oser entrer :
▬ Devon... Devon, t'es là ?
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MessageRe: Protection. écrit Mar 2 Nov - 0:50
Trahison
Raven & Devon
«Ton prénom rime avec trahison.»

Une pièce de théâtre. Ni plus. Ni moins. Contenance. Assurance. Apparence. Subtilité. Finesse. Artifices. Vice. Stratégie. Les ingrédients clefs. Tu ne devrais plus tarder. Le regard fixé sur les bouts de verre jonchant sur le sol près des cadavres boisés des cadres, je songe à ton arrivée qui se veut imminente. Les mains posées sur ma taille, je réfléchis, tandis que le toc toc d’une main peu assurée retentit sur la bois vernis de la porte d’entrée. Je me fige. Mes yeux se redressent et fixent droit devant un point invisible. Mes lèvres demeurent stoïques.

Devon... Devon, t'es là ? sans quitter des yeux ce point invisible, un tout petit sourire en coin étire la commissure de mes lèvres. Ouai.

Mon visage change d’expression, puis prend une allure plus sympathique, plus chaleureuse, plus accueillante, plus fraternelle. Je fais doucement volte-face pour me diriger vers de la porte d’entrée. Te voilà enfin, p’tit enfoiré. A en juger par ta gueule, je dirais que ça ne s’arrange pas pour toi. Je te dévisage quelques secondes avec cordialité, puis arque un sourcil : Dure nuit ? fis-je taquin. Silence. Je fourre mes mains dans les poches puis esquisse un sourire espiègle: t’as vraiment une sale gueule. Nouveau silence. Mon sourire s’efface et laisse place à la reconnaissance : Je te remercie d’être passé.

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Dernière édition par Devon Whitmore le Lun 15 Nov - 22:40, édité 1 fois
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MessageRe: Protection. écrit Mar 2 Nov - 1:08


Je lui fais un signe de tête alors qu'il me signifie être là. Je tire une nouvelle fois sur ma cigarette et la récupère entre mes doigts avant d'entrer et de constater les dégâts, à demi-surpris seulement. Je sais que je suis venu ici, en fait. Je sais bien ce que j'ai fait, et je sais aussi ce que j'ai pris mais on est en pleine journée, et ça va. Je hausse des épaules et gratifie mon frère d'un aîné d'un signe de tête en guise de vrai salut, on ne sait plus aller plus loin en ce moment... j'évite des bouts de verre par terre, marchant avec une grande délicatesse pour ne pas me casser la gueule.

Je hausse des épaules à la question de Devon, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Je pense que d'ici une heure ou deux, j'aurai meilleure mine. Simplement que là, je suis encore enfumé. Mes muscles sont tendus, mon dos raide et mon esprit encore sous les deux couvertures. Finalement non, j'ai plutôt bien dormi. Je passe la main contre mon visage nettoyé des preuves de la veille puis le suis du regard quand il me parle de ma tronche. Il a l'air... plus détendu qu'à nos dernières rencontres alors que bon... sa maison...

Je progresse dans sa direction puis baisse le visage, un peu penaud. Je tire une nouvelle fois sur ma cigarette, envoie la fumée dans la direction opposée puis me demande ce que je dois répondre à ça, est-ce que je dois le lancer sur l'état de sa barraque ? Il a peut-être encore rien remarqué, finalement...
▬ Toi ça va, commente-je avec une maladresse évidente. Et c'est vrai, mais à notre dernière rencontre, le centre commercial était en train de se casser la gueule. Ça puait tellement que ça filait la gerbe, les gens avaient l'air tous sonnés dans leur coin, c'était très étrange. Je ramène la cigarette à ma bouche, comme une bonne planque puis me dirige lentement vers son salon pour m'asseoir sur le bras de l'un des fauteuils, souhaitant m'économiser pour la journée qui s'annonce. Je... je sais pas ce que je peux faire pour... t'aider... T'aider à quoi, surtout ? Steu, s'il te plaît Devon, tu peux me faire un café ?
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MessageRe: Protection. écrit Jeu 4 Nov - 23:02
Trahison
Raven & Devon
«Ton prénom rime avec trahison.»

J’te fais poliment la conversation, histoire de te détendre un peu du cul. D’un côté, ça ne m’étonne pas, nos interactions tournent toujours au vinaigre. Je dois te sembler tel un doux petit agneau. Pourtant, ici c’est toi l’agnelet et moi le loup qui va très prochainement te faire ta fête, ou alors le berger, histoire de te dresser pour t’apprendre les bonnes manières. Tu hausses ridiculement les épaules, comme à ton habitude quand les mots te font défauts.

Tu baisses finalement ta garde en faisant quelques pas vers moi, toutefois, je peux sentir ta réticence lorsque tu baisses les yeux comme le sale traitre que tu es. Tu te grilles une clope pour éviter mon regard : Toi ça va, Tu me sidères ! Comment tu peux daigner ramener ton cul ici après ce que t’as fait ? Soit t’es complètement con, soit…non en fait, tu es juste très con. Pas très malin de voler son propre frère, et encore moins quand celui-ci est un poulet. J’arque un sourcil sans me départir de mon sourire : Et bien, comme quelqu’un qui vient de se faire cambrioler. Je suis à peine sorti de l’hosto que je retrouve ma baraque dans cet état, expliquai-je en écartant les bras.

Tu pars poser ton cul sur le bras du canapé : Je... je sais pas ce que je peux faire pour... t'aider.... Arrête ton char et rends moi mon flingue pour commencer. T’as vu tout ce bordel ? tu me rendrais une fière chandelle si on s’y met à deux . Je ramène le balai et commence à rassembler les éclats de verre de mes cadres photos, qui résonnent en s’entrechoquant.

Steu, s'il te plaît Devon, tu peux me faire un café ? Hum…ma main droite me démange, mais ce n’est certainement pas pour me pignoler, mais pour te casser la gueule. Je vais tellement te cogner que tu en perdras toutes tes dents ! Je te réponds d’un sourire tout en ajoutant : Bien sur. Attends. je pose le manche à balaie que je rêve de te balancer à la gueule , contre le mur pour aller te faire ton putain de café. Je reviens deux minutes plus tard pour te le remettre en main propre : Tiens. Savoure le bien, ça sera peut-être le dernier.

Je retourne à mon balai que je serre très fort entre mes mains et continue de balayer les débris sur le sol.
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Dernière édition par Devon Whitmore le Lun 15 Nov - 22:41, édité 1 fois
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MessageRe: Protection. écrit Dim 7 Nov - 1:38


▬ Et bien, comme quelqu’un qui vient de se faire cambrioler. Je suis à peine sorti de l’hosto que je retrouve ma baraque dans cet état.
▬ Ah, oui... dis-je en baladant doucement mon regard autour de nous. À vrai dire, je n'avais pas pensé à ce que pourrait penser Devon à son retour. Ce qu'il pourrait penser de sa maison, ni ce qu'il pourrait ressentir. Je croise les bras sur mon estomac, me courbant sensiblement vers l'avant. Est-ce que c'est si grave, ce ne sont que des bouts de verre ? Mais je ne peux pas lui dire ça, il ne comprendrait pas que c'est juste matériel, ce ne sont que des objets... J'ai besoin de m'asseoir trois secondes. Si j'avais su que Devon m’appellerait, j'aurais jeté des briques dans ses fenêtres le premier soir...

▬ T’as vu tout ce bordel ? tu me rendrais une fière chandelle si on s’y met à deux, que tu me dis et je souffle par le nez en voyant les éclats de verre, m'étant pas spécialement rendu compte que j'avais mis le bordel comme ça. Peut-être quand je suis passé, peut-être quand j'ai touché, peut-être que j'ai fait tomber les choses... Je passe la main contre mon visage et me redresse, veillant à ne toujours pas croiser ton regard. J'attends que la situation s'enkilose et s'éternise, parce qu'elle me rend terriblement mal à l'aise, y'a quelque chose qui me tord un peu le ventre. Je prends malgré tout le balai que tu me tends, sans commencer à balayer en fait... Je te regarde faire, ramasser les bouts de verre en prenant soin de pas te couper. J'abandonne tout pour récupérer le café que tu me tiens et retrouve ma place sur le bras du canapé. Je me sens fatigué, et mal, ici, comme ça...

▬ T'es allé à l'hosto ? lance-je soudain, venant de réaliser ce qu'il avait dit juste avant. Mais ça veut dire qu'il n'est sorti que maintenant alors ? Autant je savais pour Doyle, mais pourquoi je ne savais pas pour Devon ? Je tiens la tasse entre mes mains un peu tremblantes et profite finalement de ma posture assise pour le poser contre mes cuisses, pour essayer de pas en renverser. Je fais pour porter la tasse à mes lèvres et la rabaisse finalement. Pourquoi tu appelles pas Rayden, ou Riley ? Je pensais que tu voulais pu voir ma gueule ?

Je lève les yeux vers Devon, mon regard s'attendant à croiser le sien malgré tout. Mais je me sens trop naze pour une confrontation physique avec lui de toutes façons. J'amène le café à mes lèvres, et le bois presque d'une traite, voudrais réclamer sa petite sœur mais on va sûrement éviter d'abuser. Je pose maladroitement la tasse sur le bord du canapé après m'être levé. Je passe près de Devon et vais directement à la balayette et le ramasse-poussières. Je pose un genou par terre et tiens le ramasse-poussière pour que Devon pousse ses bouts de verre dedans.
▬ Je reste pas longtemps, Dev... tu sais... Savoir quoi ? Moi-même j'en sais rien.
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MessageRe: Protection. écrit Ven 12 Nov - 0:30
Trahison
Raven & Devon
«Ton prénom rime avec trahison.»

Ah, oui... Sérieusement ? c’est ça ta réaction ? ça ne t’étonnes même pas. Tu balaies brièvement le salon du regard avant de croiser les bras en position de défense. Tu te penches en avant comme ces cinglés de l’asyle psychiatrique qui, en pleine crise de parano, se basculent d’avant en arrière. Regarde-toi Raven, tu pues la culpabilité à plein nez ! Tu vas continuer de nier pendant longtemps ? Parce que moi je peux jouer la comédie aussi longtemps qu’il le faudra.

Tu ne sais pas comment m’aider ? Espèce de mytho ! Puisque t’insistes, je ne me gêne pas pour en rajouter une couche et t’invite solennellement à ramasser le merdier que TU as foutu chez moi. Obligé de te demander de ramasser me rend malade. Je ne devrais pas le faire. D’ailleurs, il va falloir que je change les serrures. Je ne te laisserais plus jamais l’occasion d’abuser de moi. D’ailleurs, si tu ne te décides pas très vite à me rendre mon flingue, ça ne risque pas de s’arranger pour toi, et ne compte pas sur moi pour te sortir de là. Tiens tiens ! tu te lèves, passe la main sur ton visage sans daigner me regarder. Espèce de lâche ! Tu viens toutefois récupérer le balai en prenant bien soin d’éviter mon regard. Finalement, comme si ça ne te suffisait de me mentir ouvertement, tu oses me réclamer un café. Je serre les dents, le cul et les poings, prends sur moi et va te faire ton putain de café que je t’amène rapidement. Tu lâches aussitôt le balai pour te jeter dessus comme la pauvreté sur le monde. Bois. Savoure le bien.

T'es allé à l'hosto ? quoi ? tu réagis que maintenant ? comme si ça t’intéressait vraiment ! ça me brûle les lèvres, mais je n’en dis rien. Je prends sur moi. Ouai. J’ai morflé moi aussi… répondis-je en haussant les sourcils sans pour autant me départir de mon sourire faussement amical. Tu te rassois un instant, les mains quelques peu tremblantes. Ah ? ça y est ? On chie dans son froc ? Et puis voilà une question à laquelle je m’attendais: Pourquoi tu appelles pas Rayden, ou Riley ? Je pensais que tu voulais pu voir ma gueule ? Je balaie toujours, puis relève la tête pour croiser de nouveau ton regard coupable interrogateur. J’arque un sourcil, puis hausse les épaules : Rayden bosse, Riley est je ne sais où et Doyle est à l’hosto. Alors…il ne reste que toi. Et puis franchement, je ne suis pas d’humeur à me prendre la tête. J’ai des problèmes plus graves à régler. Tu daignes enfin croiser mon regard. T’as vraiment une sale gueule. Tu engloutis ton café, puis dépose la tasse sur le bras du canapé avant d’y lever ton cul. Tu continues à m’aider à ramasser le merdier en te chargeant de la balayette. Tu n’as pas l’air décidé à rendre les armes. En l’occurrence ici, une seule m’intéresse.

Je reste pas longtemps, Dev... tu sais... Je m’arrête aussitôt de balayer, le cœur subitement endolori par le poids de la trahison. Moi qui pensais que tu ne pouvais pas faire pire…J’humecte mes lèvres observant le vide devant moi puis fais volte-face pour te regarder dépité : J’t’en prie Rav… Silence. Je déglutis péniblement, ne me fais pas ça…

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Dernière édition par Devon Whitmore le Lun 15 Nov - 22:42, édité 1 fois
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MessageRe: Protection. écrit Ven 12 Nov - 9:18


▬ Pourquoi tu appelles pas Rayden, ou Riley ? Je pensais que tu voulais pu voir ma gueule ?
▬ Rayden bosse, Riley est je ne sais où et Doyle est à l’hosto. Alors…il ne reste que toi. Et puis franchement, je ne suis pas d’humeur à me prendre la tête. J’ai des problèmes plus graves à régler.
▬ Ouais, il restait que moi, jcomprends mieux... dis-je en mangeant la fin de mes mots, préférant ne pas répondre tout de suite sur les choses graves qu'il a à régler. Quelles choses graves a-t-il vraiment à régler ? Je manquerais même de lui dire « encore ton DiMorales ? » avec un sourire, mais c'est un vestige de ces moments où il se confiait à moi, ces moments où il avait confiance. Je sens un goût amer au fond de ma bouche, et je ne pense pas que ce soit le café sans sucre qu'il m'a servi. La vérité c'est qu'avec Doyle en face de moi, tout est toujours trop fort, comme le café. Je l'aime trop, et c'est pour ça que je suis trop en colère contre lui, qu'il ne comprenne pas ce que je veux lui dire, qu'il ne me croit pas quand je lui dis que ça va, et qu'il me regarde aussi tomber en morceau. Ça ne va pas, je crois que rien ne va dans ma vie, et je ne veux pas être responsable. Ce n'est pas ma faute, alors qui ? Je soupire lourdement et répète à demi-mots, comme pour essayer de trouver le sens caché au feeling : des problèmes plus graves à régler...

On sait de toutes façons que je ne vais pas rester, on ne va pas joyeusement se mettre à table, toi et moi. Moi aussi, j'en ai, des choses à régler. J'essaie, j'essaie vraiment de les régler mais comment puis-je quand vous me mettez continuellement des bâtons dans les roues ? Comment puis-je arranger les choses quand vous vous focalisez sur des détails ? Vous ne pensez qu'à une chose, vous regardez tous à travers un trou de souris, vous dites « drogue, drogue » bêtement sans voir tout ce qu'il peut y avoir autour. Ils font partie de... l'effort. Quand tout ira mieux, j'arrêterai. Quand j'aurai les épaules pour tout faire tenir debout, j'arrêterai. Soupir de soulagement, à cette belle chanson.

Il cesse de balayer, et je reste comme un con avec mon ramasse-poussière contre le sol, attendant un peu avant de lever timidement les yeux vers Devon. C'est marrant, tu me sembles à nouveau grand. Devon. Je te vois, en proie à une sorte de... je ne sais pas, je me mords la lèvre à voir ta tête déconfite et j'ouvre des yeux ronds à tes mots. Je comprends pas, ce que tu attends de moi. Enfin si... peut-être que je sais ce que t'attends, mais pas de moi. Je passe la main dans ma nuque après avoir abandonné le ramasse-poussière sur le sol, encore accroupi au sol. Mob regard fouille le parquet sans trop savoir ce qu'il y cherche. Ses mots me mettent mal à l'aise, son changement de ton me tord l'estomac, je sais que je dois y aller, maintenant. Mais il ne crie même pas, là. Est-ce que c'est pas l'occasion de récupérer un peu de ce qu'on a perdu ? Je cligne plusieurs fois des paupières puis me redresse pour finalement lui faire face, au moins quelques secondes. Je me tourne sensiblement de côté, en direction de la porte d'ailleurs, puis me mets à fixer cette dernière. Ma main caresse la manche de mon maillot et je bouge la tête pour faire craquer mon cou.
▬ C'est que... du bois et quelques éclats de verre, Dev. Je ravale ma salive puis reprends contenance : J'ai pas dit que je pars maintenant, juste... j'ai aussi des... truc, tu vois ? Je me remets accroupi et pose le ramasse-poussière avant de prendre des petits bouts de verre du bout des doigts pour les mettre dedans. Sans le regarder, je souris et essaie de dire avec plus de légèreté : C'est vrai que t'aimes bien quand c'est rangé, pas vrai ? Quand on habitait chez les parents, ta chambre était impeccable. Pas autant que la mienne mais... on aurait pu bouffer par terre. Je ricane. Pas un putain de trombone qui aurait traîné par terre.

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MessageRe: Protection. écrit Sam 27 Nov - 0:30
Trahison
Raven & Devon
«Ton prénom rime avec trahison.»

Ouais, il restait que moi, jcomprends mieux... Non je ne crois pas ! tu es bien loin d’imaginer la raison pour laquelle je t’ai appelé. J’aurais mille fois préféré Rayden ou Doyle. Ils sont bien loin d’atteindre ton niveau de connerie, bien loin de perdre mon respect et bien loin de perdre mon amour. On dit qu’entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un petit pas. Aujourd’hui, je comprends pourquoi ! je t’aime autant que je te déteste. Je te déteste parce que je suis en colère. Je suis en colère parce que tu m’as blessé. Tu m’as blessé parce que tu es stupide. Tu es stupide parce que tu es un lâche. Tu es un lâche parce que tu es un camé. Tu es un camé, parce que je n’ai pas été le frère qu’il fallait.

Soit, tu es complètement débile, soit…non, en fait, t’es une grosse tâche ! Amener ton gros boule ici, après ce que tu as fait ! Entrer par effraction chez moi sans effacer la moindre trace de ton passage. Tss…la coke t’a vraiment cramé des neurones ! malgré tout, je te lance de petites perches subtiles, dans l’espoir d’une réaction mais en vain. Les minutes s’égrènent et je commence à perdre patience. Je tente le tout pour le tout. Je n’ai plus rien à perdre :  J’t’en prie Rav…  ne me fais pas ça…

Dis-moi…dis-moi que tu comprends. Ne fais pas l’autruche. Je vois bien que tu commences à cogiter, que ta culpabilité te ronge l’esprit: tes yeux s’écarquillent, tu lâches la pelle et sa balayette pour te frotter nerveusement la nuque, tu te mords la lèvre et puis tu restes accroupi au sol comme un demeuré à caresser mon pauvre parquet. Tu finis par te redresser, guettant tout à coup la porte d’entrée. N’y pense même pas ! Eliott et Finn sont juste derrière prêts à te cueillir. frais comme un gardon ! Tu es fait comme un rat ! sauf si tu abdiques, mais quelque chose me dit que notre relation va prendre un virage aujourd’hui et n’y survivra pas. Tu fais craquer ton cou. Tu sais que je déteste ça ! ça me donne juste envie de te foutre une gros trempe !

C'est que... du bois et quelques éclats de verre, Dev. J'ai pas dit que je pars maintenant, juste... j'ai aussi des... truc, tu vois ? je ferme désespérément les yeux puis lâche un profond soupire de dépit. Ça se brise un peu plus dans ma cage thoracique. Ça tambourine. Je serre les dents, le cul et tout ce qui peut se serrer pour contenir cette rage qui commence doucement à m’enivrer. C'est vrai que t'aimes bien quand c'est rangé, pas vrai ? Quand on habitait chez les parents, ta chambre était impeccable. Je plonge mon visage dans la paume de mes mains, les fait ensuite naviguer plus haut où mes doigts resserrent leur étreinte autour de mes cheveux. Ça s’acharne dans ma poitrine, ça fait mal. Le parfum de la trahison. Pas autant que la mienne mais... on aurait pu bouffer par terre. Tu rigoles comme un gros crétin. Ça me martèle encore plus fort. Ça fait mal un mal de chien ! Mon estomac se tort. Cette boule au fond de ma gorge. Pas un putain de trombone qui aurait traîné par terre… Ma respiration s’intensifie. Si pénible elle devient. Si tremblante elle survient. Mes sinus semblent tout à coup si lourds. Mes yeux me piquent. Non non non !

C’en est trop. Je déteste tourner autour du pot. T’as eu ta chance. Puisque t’es trop con pour saisir la subtilité. Je vais être direct. C’est ta dernière chance de ne pas tout foutre en l’air. Et, telle la lave qui surgit d’un volcan explosif, j’attaque : Tu sais très bien où je veux en venir. Ne fais pas l’innocent. Ne fais pas celui qui ignore de quoi je parle. Ma gorge, mon estomac et mon palpitant se serrent d’avantage. Un rictus incontrôlé étire la commissure de mes lèvres avant de très vite mourir dans le dépit. Mes yeux me piquent de plus en plus. Comment tu peux me faire ça ? Silence. Je penche la tête sur le côté, te dévisageant avec une profonde tristesse. Je vais être suspendu et mis à pied, lançai-je sur un ton désespéré, amer et morose, sans te quitter des yeux une seule seconde. Silence. Je vais passer devant la commission où ils statueront sur mon sort. Mes lèvres se closent, je mords ma langue avec violence pour m’empêcher de craquer. Mes yeux me brûlent désormais et se noient rapidement de cette solution saline, que les femmes n’ont aucun mal à déverser. Pour moi, c’est la goutte de trop...

T’es en train de foutre en l’air ma carrière et mon intégrité…. Je passe mes deux mains dans mes cheveux pour me donner la force de tenir cette conversation jusqu’au bout sans m’effondrer comme le World Trade Center, sans sombrer comme le Titanic. T’es en colère. Tu m’en veux. Tu me détestes sûrement. Mais s’il te plait. S’il te reste encore, ne serait-ce qu’une once d’amour à mon égard, malgré tout ce qui s’est passé, rends-moi ce putain de flingue, dis-je enfin la voix tremblante, tout en serrant les dents pour contenir le liquide lacrymal qui embue mes yeux. Je sais que c’est toi. Ne le nie pas. Tes empruntes sont partout, avouai-je amer. Je hausse les épaules, désabusé, puis écarte les bras, affichant un sourire tristement ironique. Je me résigne. Je baisse les armes. Je me rends. T’as gagné. Ma voix monotone s’enroue légèrement sur la fin, trahissant la détresse que tu suscites chez moi, le tort que tu me causes, le mal que tu me fais, la torture que tu m'infliges. On t’as foutu en désintoxe, je suis le grand méchant loup et t’as voulu me le faire payer. J'ai compris. J’écarte à nouveau les bras, courbant l’échine, t’as gagné. T’es en train de foutre en l’air ma carrière, mon intégrité et ma vie. Silence. Félicitations...

Et puis, les voilà...ces putains de larmes que je réfrénais depuis tout à l’heure. Des larmes de colère. Des larmes de chagrin. Des larmes de haine. Ta trahison s’ancre à jamais dans mon cœur, et je fais le serment solennel de ne jamais te pardonner. Trahi. Par ma chair. Mon propre sang, celui qui jadis était mon frère…Je ne peux plus te regarder. Je détourne les yeux en reniflant un peu. J’en ai marre. Je suis fatigué. Je suis épuisé. Je suis exténué. Je suis las. Tu me fatigues. Tu m’épuises. Tu m’exténues. Tu me lasses. Je n’ai plus la force, ni l’envie de discuter ou me battre avec toi. Je veux juste…la paix…que tu me laisses une bonne fois pour toute tranquille. Rends-moi ce putain de flingue et dégage. Pars. Retourne au Mexique. Va où tu veux, j’m’en fous, mais sors de ma vie.

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