we see it again so quickly

Art & Charlie

Certaines aventures vous mènent vers d’autres horizons.

Je venais à peine de me faire percer le nombril au la’s ink & piercing à Abbott Kinney Boulevard il y a déjà quelques minutes de cela, je venais à peine de quitter le salon et de prendre un bus en direction de chez moi, je regarde sans cesse mon nombril et également le portable sur lequel j’ai une photo du tatouage de mon frère jumeau Hyun.

Une fois arrivé chez moi, je me dirige en direction de ma douche, j’enlève mes vêtements un à un laissant d’abord apparaître mon torse imberbe face au miroir ainsi que mon nouveau piercing, puis je retire ensuite le pantalon, suivi du boxer. Me voilà nu comme un verre dans ma salle de bain. J’allume l’eau chaude et un peu l’eau froide de ma douche avant de me plonger dessous comme un animal aquatique aimant cette douceur couler sur mon corps.

Smooth like butter, like a criminal undercover
Gon' pop like trouble breaking into your heart like that (ooh)
Cool shade, stunner, yeah, I owe it all to my mother
Hot like summer, yeah, I'm making you sweat like that (break it down)
Ooh, when I look in the mirror
I'll melt your heart into two
I got that superstar glow, so
Ooh (do the boogie, like)

Chantant sous la douche les paroles d’une musique coréenne, je savonne soigneusement l’intégralité de mon corps en faisant bien attention à mon nouveau piercing. Je ne pense à rien, même pas à l’état de mon frère jumeau, je ne pense uniquement à l’eau qui coule sur moi même faisant disparaître toute la mousse que j’avais sur moi.

Alors que jubile de cette douche bien chaude j’entends mon téléphone sonner, oh, un sms, qui cela peu bien être ? Todd ? Lilly ? Je ne vois pas qui d’autre cela peut être, je regarde alors ce dernier après avoir fermer l’eau de ma douche, serviette autour de la taille, je regarde mon téléphone, numéro que je ne connais pas. 213-509-6995, qui cela peu bien être, j’allume mon téléphone et regarde les messages reçu.


Il s’agit là de là de la pierceuse qui venais de me faire le piercing au nombril, ce fut rapide comme retrouvaille je ne m’attendais pas à ce recevoir de ces nouvelles si rapidement. Eh merde ! J’ai oublié mon portefeuille, heureusement que je n’en ai pas besoin au Café délice et qu’il me connaissent depuis le temps. Je tappote sur mon téléphone afin de lui répondre

Je lui demande de me déposer le portefeuille au café délice ce soir, vu que je suis entrain de m’habiller pour y aller d’ici peu avant l’ouverture de ma prestation afin de boire un verre tranquille, j’ai besoin d’un bon café pour commencer la soirée. Je le bois assez régulièrement avec la gérante du café délice. Plutôt sympathique d’ailleurs cette gérante, avec son accent français. Mon téléphone sonne de nouveau, réponse rapide apparement.


Je ris aux éclats pour sa petite blague concernant le généreux don. Quelle audace quand même, mais ce fut drôle, on ne va pas se mentir. Je lui réponds aussitôt.

C’est vêtu d’un chemise blanche à manche longue et d’un pantalon skinny noir que je termine de me préparer me dirigeant quelques minutes plus tard en direction de mon lieu de travail. Arriver sur le lieu dit je salue la gérante qui bosse seule pour le moment, commandant mon café, que je m'apprête à boire avec elle. Une fois le café engloutis je discute avec la gérante pour la playlist du soir, ce soir c’est soirée pop américaine, des reprise de chanteur et chanteuse connu tel que Doja Cat, Katy Perry, Ed sheeran et toute cette clique de chanteur fortement connu dans ce pays.

19h30
Je prends une profonde inspiration, plantée devant la porte du fameux Café Délice où je dois retrouver le propriétaire du portefeuille oublié plus tôt, sur le comptoir d'entrée du salon de tatouage. Emmitouflée dans mon hoodie noir trop large d'où mes doigts s'échappent tout juste de mes manches, j'observe un instant le reflet que me renvoie la porte vitrée de l'établissement. Il fait nuit tôt, encore, même si le printemps ne tarde pas à se rapprocher. Ma silhouette est subtilement cachée sous des vêtements trop larges, mes cheveux émeraudes dépassent tout juste du bonnet de Shane. Une habitude que j'ai prise, en sortant tard du travail : je sais qu'il ne supporte pas qu'on touche à son précieux bonnet, mais qu'il tolère que je lui emprunte. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ce simple bonnet me rassure. Comme si le porter était un moyen d'être sous la protection de Shane.

Je n'ai pas besoin de ça pourtant. Il est là, quelque part, jamais très loin quand mes angoisses ressurgissent. Toujours près à intervenir en cas de problème. Ce bonnet, c'est un peu comme si je profitais de son aura. Comme si je cherchais à lui emprunter un peu de sa force et de son assurance...

Tu rentres.
Tu le trouves.
Tu lui rends son portefeuille.
Tu retournes chez toi.
Et tu pourras retrouver la sérénité de ton bureau, Charlie.

Je ne sais pas si ce sont mes propres encouragements ou ceux d'Elijah, toujours en co-conscience avec moi. Elijah ne cherche jamais à interférer dans ce que je fais : éventuellement, en alter protecteur, il peut s'avérer être un bon soutien, qui m'encourage -comme il le fait actuellement- pour atténuer mes angoisses. Il est en veille permanente, plus vigilant que je ne le suis ce qui fait qu'il est probablement le seul à connaître à peu près tous nos agissements.

J'expire lentement pour garder le contrôle et me défaire de ce stress qui commençait à me ronger alors que je n'ai même pas encore passé la porte du café. Café qui, à cette heure semble servir autre chose que du café. L'ambiance cosy que je lui connais semble un peu différente de nuit. Un peu plus peuplé, un peu plus remuant et surtout un peu plus bruyant, le café n'en semble pas moins accueillant.
Mais ce n'est pas pour moi.
Peut-être que Love apprécierait.
Sans doute, même.
Mais moi, ce que j'aime, c'est cette bulle dans laquelle je peux m'enfermer. De la musique, mon appartement, aucune notion du temps. Simplement ma tablette graphique entre les mains... Ou à défaut, mon carnet de croquis que j'emmène partout avec moi.

Je me décide à pousser la porte, laissant une petite clochette tinter timidement sur mon passage. Un bruit qui passe inaperçu je crois, entre les discussions inintelligibles et la musique de fond.
J'ai le sentiment d'une convergence de regards sur moi -qui n'est pourtant pas la réalité, mais cette désagréable sensation se répand jusqu'à mon épiderme- et mes yeux cherchent immédiatement mes pieds, le temps de me faire oublier.

Tu le trouves.
Tu lui rends son portefeuille.
Et tu rentres.

Le bonnet toujours enfoncé sur la tête, j'évolue à pas feutrés, comme si ma simple présence  était un bug dans la matrice... Mon regard ose enfin quitter mes bottines pour chercher celui que je suis venue trouver. Au comptoir, la gérante me demande, de son léger accent français, ce qu'il me faudrait.

— Excusez-moi, je cherche Art-Ji ? je grimace légèrement, incertaine de ma prononciation. Je suis venue lui apporter...

Je n'ai pas besoin d'en dire plus qu'elle m'indique gentiment qu'il se trouve derrière moi, et effectivement, quand je me retrouve, je le vois un peu plus loin. Je crois qu'il me remarque, puisqu'il me fait un petit signe. Je remercie la gérante et m'approche avec un peu plus de détermination vers mon client pour lui rendre son portefeuille, la main déjà plongée dans ma poche pour l'en sortir et lui tendre.

— Tenez, je n'ai pas touché à l'argent, c'est promis... Vous pouvez vérifier... dis-je en esquissant un sourire timide. Je ne peux pas m'empêcher de remarquer qu'il porte un pantalon très proche de la peau et mon professionnalisme me fait froncer légèrement les sourcils sur son abdomen. Je pointe un index sur son ventre : —...Evitez les pantalons taille haute de ce genre, vous risqueriez de prolonger le temps de cicatrisation... Je me pince les lèvres : laisse-le tranquille, tu n'es pas sa mère, Charlie. Une fois sortis du salon, les gens font ce qu'ils veulent avec leurs piercings, ça ne te regarde pas... J'esquisse un léger sourire gêné et reprends : Toujours pas de douleur ?

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Art & Charlie

Certaines aventures vous mènent vers d’autres horizons.

JJe me rappelle le jour où j’ai rencontré Lilly ici, elle avait fait tomber sa bière au sol et elle avait éclaté en mille morceaux, malheureusement j’avais reçu l’intégralité de cette fameuse bière sur mon pantalon ! J’en étais rempli, le soir même ça puer la bière dans la panière à linge, une horreur à en vomir, je l’aurais maudite ce jour là !!! Mais finalement elle est plutôt cool comme fille, maladroite mais attendrissante et choupinette ! C’était une chouette rencontre, puis pour continuer dans la maladresse, ce fut mon tour, quand je l’ai revu au valentine’s day, lors de la collecte de fond, je l'avais bousculer alors qu’elle était avec un homme, merde comment il s’appelle déjà ? Doyle je crois ? Bref, un mec cool aussi, j’ai cru que j’allais me faire engueuler mais finalement non, tant mieux.

Alors que je me lave tranquille chaque partie et chaque centimètre de mon corps, je reçois un message sur mon téléphone de la pierceuse me disant que j’avais oublié mon portefeuille dans son salon. Eh merde ! Heureusement que je n’en ai pas besoin pour rentrer dans le Café Délice. Je lui avait donc donné rendez-vous au lieu où je travaille afin de me rendre mon portefeuille. Du coup c’est vers dix neuf heures trente que je peux apercevoir Charlie rentrer dans le café un peu perdu à mon goût. Elle se dirige vers la gérante et demande où je me trouve. C’est alors que je peux voir la gérante faire un signe de la main à Charlie m’indiquant que je suis non loin derrière elle, j’avais tout entendu, je n’avais pas encore commencé mes prestations. Tenez, je n'ai pas touché à l'argent, c'est promis... Vous pouvez vérifier... me dit-elle en esquissant un sourire timide. Je lui souris à mon tour répondant à sa remarque.  « Si je vérifie cela voudrait dire que je ne fais pas confiance à une professionnelle. » lançais-je de façon sereine.

Je porte un pantalon plutôt serré, genre skinny noir, bien coller à ma peau, taille haute, accompagné d’une chemise blanche à manche longue. Le pantalon est au niveau du nombril, juste en dessous, si je le remonte légèrement, celui là se mettra sur mon nouveau piercing que je me suis fait il y a quelques heures. Je vois la jeune femme froncé les sourcils au niveau de mon abdomen, je baisse donc les yeux en me demandant si j’ai une tâche, puis je regarde de nouveau Charlie. Evitez les pantalons taille haute de ce genre, vous risqueriez de prolonger le temps de cicatrisation... me dit-elle. Ah oui merde ! C’est vrai que maintenant qu’elle me le dit je me souviens qu’elle m’avait dit cette après midi, d'éviter le port de vêtements trop serrés. J’avais oublié.  « Oops ! C’est vrai que vous me l’avez dit. Il est vrai que j'ai quasiment que ça dans ma garde robe donc bon, faudrait que je me rachète des pantalons, sinon je peux déboutonner le pantalon. » lançais-je en mettant mes mains sur le bouton comme si j’allais l’enlever.  « Je plaisante, pas devant vous quand même. » dis-je en rigolant. Elle esquisse un léger sourire gêné et me demande Toujours pas de douleur ? Hmmm. a vrai dire non pas du tout, aucune, à croire que j’ai de la chance.  « Pas encore. » ajoutais-je sourire aux lèvres.


Soudainement, une envie me vient. Je me dirige en direction de la scène qui se trouve juste derrière moi et attrape le micro pendant que je fais un signe affirmatif de la tête au dj qui a le béguin pour moi. Oui c’est officiel il me l'a dit, mais j’ai décliné sa proposition. Les premières notes d’une musique célèbre de queen retentis dans la salle et le silence commence à se faire respecter. C’est alors que je m’apprête à faire une chanson pour Charlie la pierceuse de cette après midi. Me demander pas pourquoi j’avais envie..

« Mmm num ba de
Dum bum ba be
Doo buh dum ba beh beh »

Je commence à chanter les premières notes de cette célèbre chanson pendant que tous les clients de ce café délice me fixent du regard. J’en avais préalablement parlé à la gérante de ce café qu’une connaissance allez venir me rendre un objet et que je me devais de lui montrer mon métier ayant vu le sien.
« Pressure.. » j’attrape sa main avec la mienne qui est encore libre  « pushing down on me » continuais je de façon enjouée comme pour la mettre dans le feu de l’action.

— Si je vérifie cela voudrait dire que je ne fais pas confiance à une professionnelle. me lance-t-il sereinement, en récupérant son portefeuille d'entre mes doigts à demi réfugiés dans mes manches trop larges. Je réponds par un simple sourire, me faisant tout de même sourdement la réflexion qu'il est bien tombé, pour cette fois... Je ne pense pas que Shane se serait donné cette peine...
Ce n'est pas qu'il est foncièrement malhonnête, simplement... très individualiste... Et très nonchalant.
Et très probablement moins délicat que moi concernant le pierçage...
Enfin, peut-être un peu plus avec la gente féminine...
Je pince les lèvres et chasse de mes pensées le souvenir gênant de trop nombreux sextos qui ne m'étaient pas adressés. On a instauré quelques règles, pour mieux cohabiter, tous les quatre, mais Shane se fait toujours un malin plaisir à y déroger.
Mais bon, à force, on s'y fait.

Je remarque, en reposant mon attention sur le look vestimentaire d'Art-Ji -puisque c'est son nom- que ce dernier porte un pantalon de type skinny, taille haute et ne peut m'empêcher de froncer légèrement les sourcils : n'a-t-il donc pas entendu mes mises en garde, tout à l'heure ? Ou bien peut-être qu'il s'en fiche simplement. C'est plus fort que moi, mon professionnalisme -et probablement mon perfectionnisme- m'oblige à lui en faire la remarque. Mais la remarque passé, je m'intime de ne pas aller plus loin : après tout, maintenant, je ne suis plus responsable de sa cicatrisation, j'ai fait ma part du travail, je l'ai prévenu et lui ai donné la marche à suivre. Après tout, s'il revient au salon avec une surinfection, je pourrai toujours décliner toute responsabilité du salon.
Mais le jeune homme ne me prend pas de haut, au contraire, je crois lire dans les traits de son visage une légère confusion : probablement celle d'avoir mal écouté les consignes...

— Oops ! C’est vrai que vous me l’avez dit. Il est vrai que j'ai quasiment que ça dans ma garde robe donc bon, faudrait que je me rachète des pantalons, sinon je peux déboutonner le pantalon.

Hein ?
J'écarquille les yeux, suivant, incrédule, ses doigts sur le bouton de son pantalon : il fait quoi, là ? Je hoche négativement la tête en cachant presque immédiatement ma vue avec ma main droite, commençant à lui tourner légèrement le dos en bredouillant quelque chose comme :

— N-non, ce n'est pas ce que...

Voilà, ça m'apprendra à faire des remarques. Ce n'était clairement pas ce que je voulais dire concernant ses vêtements.

— Je plaisante, pas devant vous quand même.

Et ça le fait rire... Je lui glisse un regard circonspect et, haussant légèrement les épaules pour récupérer un peu de contenance, je lui demande des nouvelles de son piercing, en esquissant un sourire gêné, mes mains réfugiées dans mes manches. Le sourire également aux lèvres, il m'assure qu'il n'a pas encore de douleur. Tant mieux pour lui, alors.
Voilà.
Voilà, voilà.
Il y a un silence un peu gêné qui s'installe et je commence à ne plus du tout me sentir à ma place. J'allais lui dire qu'il connaissait notre adresse, pour prendre son futur rendez-vous, pour son tatouage mais voilà qu'une lueur malicieuse brille dans son regard quand il m'abandonne pour rejoindre la scène. Le dj et lui semble s'entendre et je reste plantée mal, particulièrement mal à l'ais.
Et puis, une musique bien connue commence à être jouée et toute l'attention se tourne vers Art-Ji.
Il se met à chanter -plutôt bien même, mais en même temps, c'est son travail, non ?- et moi j'ai la soudaine impression d'être prise involontairement dans une flash mob et d'être la seule personne parfaitement désynchronisée.

— Pressure... pushing down on me Il s'approche de moi et j'ai le soudain sentiment d'être un pauvre hérisson tétanisé entre les deux phares d'une voiture, à attendre que l'impact vienne. C'est un peu fort comme image, mais c'est pourtant ce que je ressens, là, maintenant, alors que l'attention ne se tourne plus uniquement sur lui mais sur moi aussi. Ce malaise poisseux semble se répandre dans mon dos. Il attrape l'une de mes mains avec celle qu'il a de libre et le contact est aussi glaçant qu'à chaque fois qu'on cherche à être tactile avec moi sans m'en avertir avant.

C'est trop.
Trop de stress. Trop de tout. Trop pour moi.
Et alors que je récupère vivement ma main comme si la langue d'un feu avait léché ma peau, je sens ma vue se brouiller à mesure que le stress semble m'étouffer.
Je suis là, et nulle part à la fois.
Et je voudrais être nulle part plutôt qu'ici si ça me permet d'échapper à ce sentiment étouffant.


Je dois battre des paupières à plusieurs reprises : la dissociation est un état proche d'un sommeil éveillé, une torpeur dont il est difficile de s'arracher. J'observe, après un léger bâillement que je camoufle derrière ma main, ce qui m'entoure. Un décor qui ne m'est pas vraiment inconnu, en revanche, l'adorable asiatique en face de moi, lui, m'est parfaitement inconnu. Il semble légèrement soucieux, et je constate qu'il a toujours une main tendue vers moi, l'autre tenant un micro qu'il tient près de ses lèvres. Je le rassure d'un sourire et de mon habituel regard de chat qui se donnerait l'air d'une biche.
Je comprends mieux la raison de mon front. Une chance pour le jeune homme que Charlie m'ait laissé sa place plutôt qu'à Shane.

Ma posture n'a rien à voir avec celle de Charlie : je transpire l'assurance, j'assume pleinement mon corps. Aussi, en découvrant son horrible hoodie trop large, je ne peux m'empêcher de lever imperceptiblement les yeux au ciel de consternation. Je défais la fermeture pour le retirer : je préfère encore ce t-shirt cyber punk, qui souligne un peu plus ma silhouette. Je réalise, horrifiée, que je porte le bonnet de Shane sur la tête -quelle horreur, ce truc n'a jamais du voir de la lessive de sa vie !- alors je l'attrape pour le bourrer du bout des doigts dans le sac de Charlie. Berk. Berk berk. Shane et moi, ce n'est pas l'amour fou, loin de là.

Mais, là n'est pas la question.

J'abandonne le hoodie et le sac à une banquette et dans un large sourire, je me joints au jeune homme pour chanter :

— It's the terror of knowing what this world is about
Watching some good friends screaming
"Let me out"
Tomorrow, gets me higher
Pressure on people
People on streets

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Art & Charlie

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Quand je réalise que je vais probablement devoir quitter cet emploi pour rejoindre le gang de Hyun-Ji, cela me déprime un peu chaque jour en y pensant. Je vais devoir habiter chez mon frère jumeau, porter ses vêtements, garder son téléphone au cas où un de ses amis l’appel pour pas leur laisser des soupçons. Cela fait quasiment trois mois que mon frère jumeau est dans le coma et son état ne s'est pas amélioré malheureusement. Je m’inquiète de plus en plus. Alors que j’ai eu un problème hier avec un mec du garage riderson, j’ai décidé de me faire tatouer le même tatouage que porte mon frère jumeau, alors je dois prendre de nouveau rendez-vous au salon la’s ink & piercing pour cela. Cette fois ce ne sera pas Charlie qui s’occupe de moi, mais sa collègue, d’après ce que Charlie m’avait dit. Oui maintenant je peux l’appeler par son prénom et non par “la perceuse” vu qu’elle m’avait envoyé un sms pour me dire que j’avais oublié mon portefeuille dans ce fameux salon où je dois retourner. Du coup, si elle a vu mon portefeuille et l’argent qu’il y a dedans, elle à probablement vu mon prénom au complet, Art-Ji. J’aime pas trop quand les gens m'appellent ainsi, généralement il ne savent pas le prononcer.

Alors que la jeune femme Charlie entre dans le café délice, je la salue de loin en lui faisant un geste de la main et lui sourit. Elle me rend alors mon portefeuille m’indiquant qu’elle n’a pas touché à l’argent qui se trouve à l'intérieur et de vérifier si je le souhaite. C’est alors de façon sereine que je lui fais entièrement confiance en lui précisant que je vérifie que ce serait ne pas faire confiance à une professionnelle. Après que la jeune femme me relook de la tête au pied elle remarque que je porte un pantalon skinny taille haute. Il est vrai qu’elle m’avait indiqué d’éviter les vêtements trop serrés, maintenant qu’elle me le rappelle, je m’en souviens. Je la taquine donc en lui disant que je pourrais très bien déboutonner mon pantalon. Sourire malicieux aux lèvres, je vois que cette situation la met dans l'embarras puisqu’elle se retourne aussitôt la main droite devant ses yeux. Je ris aux éclats et lui explique chaleureusement que je ne ferais pas ça devant elle.

Soudainement, une envie me vient. Je me dirige en direction de la scène qui se trouve juste derrière moi et attrape le micro pendant que je fais un signe affirmatif de la tête au dj qui a le béguin pour moi. Oui c’est officiel il me l'a dit, mais j’ai décliné sa proposition. Les premières notes d’une musique célèbre de queen retentis dans la salle et le silence commence à se faire respecter. C’est alors que je m’apprête à faire une chanson pour Charlie la pierceuse de cette après midi. Me demander pas pourquoi j’avais envie.. Je commence à chanter les premières notes de cette célèbre chanson pendant que tous les clients de ce café délice me fixent du regard. J’en avais préalablement parlé à la gérante de ce café qu’une connaissance allez venir me rendre un objet et que je me devais de lui montrer mon métier ayant vu le sien. Alors que je commence à chanter les premières paroles, j'attrappe la main de Charlie de ma main libre, puis, soudainement, de façon vive elle récupère sa main. Puis elle bat des paupières tel un papillon lors de son envole. Comme si elle se demandait si tout cela est bien réel ou non. Je garde toujours mon rythme et continue à chanter, je ne perds pas espoir, je compte bien terminer la chanson que j’ai commencé.

Elle baille, cachant ceci avec sa main au trois quart caché par sa manche au vu de son hoodie qu’elle porte. Je suis soucieux, je me demande bien ce qui peut lui arriver, et si elle n’aime pas ce que je fais, si elle n’aime pas ma prestation, ma voix, mon travail, mon enthousiasme, ma passion… Et si elle se sent gênée d’être observée par tout ce monde qui nous entoure..  Je garde mon sang froid, la main toujours tendue vers Charlie. Rejoins moi Charlie, chante avec moi, ce n’est rien, ce n'est pas grand chose, c’est juste un moment mémorable qui pourrait te faire sortir de ton ordinaire peut être, sortir de ton cocon de perceuse. Je ne l’a connais pas tant que ça, et pourtant, j’aimerais bien apprendre à la connaître, en faire une amie, comme avec Lilly, cette femme douce et maladroite à la fois. Je la vois sourire, me faire des yeux attendrissant, elle enlève son bonnet, le fourrant au fin fond de son sac à dos, puis retire son hoodie, posant le tout sur une banquette, je lui tend mon micro, espérant qu’elle me rejoigne. C’est dans un large sourire qu’elle m’accompagne.

It's the terror of knowing what this world is about
Watching some good friends screaming
"Let me out"
Tomorrow, gets me higher
Pressure on people
People on streets

Je suis plutôt content de moi et fier d’elle,
elle a réussi à me rejoindre,
aurais-je réussi un exploit auprès de la jeune femme ?
Je ne sais pas,
comme dit,
je ne la connais pas.

Elle et moi enflammons la salle, tout le monde nous regarde à fond dans notre duo de Under Pressure de Queen. J’ai le sourire aux lèvres jusqu’à mes oreilles, je vis un moment magique avec cette jeune femme qui venait de me tatouer il y a quelques heures plus tôt. Je reprends le micro face à moi pour continuer à chanter.

« Chippin' around
Kick my brains around the floor
These are the days it never rains but it pours »

Après plusieurs couplet et refrain, vient le tour de la high note que je réussi à la perfection avant de reprendre à chanter.

« Insanity laughs under pressure we're breaking
Can't we give ourselves one more chance ?
Why can't we give love that one more chance? »

Je colle alors mon front à celui de Charlie afin de finir la musique en duo, ensemble, en même temps. Ce moment fût inoubliable pour moi, c’est mon premier duo depuis que je bosse ici, à ce café délice. Je suis plutôt fier de notre prestation, le public nous applaudit, également fier de nous, des sifflements et des cris de joie se font entendre dans ce café habituellement moins bruyant. Je regarde Charlie et je lui souris.  « C’était magnifique ce duo tu ne trouves pas ? » dis-je sourire aux lèvres, j’en ai les yeux brillant tellement je suis émue, Charlie à elle aussi une belle voix, je ne pensais pas qu’une pierceuse pouvait avoir une voix aussi incroyable. « Merci de m’avoir accompagné et de ne pas m’avoir laissé seul dans mon délire. Voilà mon métier, divertir les gens en chantant des musiques connues. Et chanter avec toi fût mon premier duo depuis que je bosse ici. Merci mille fois » ajoutais-je avant de la serrer dans mes bras. Je vais prendre ma pause maintenant, Charlie est là je ne peux pas la laisser seule comme ça après ce qu’il vient de se passer.