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 Roadtrip à la verticale ▬ Charlie & Shane 

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MessageRoadtrip à la verticale ▬ Charlie & Shane écrit Sam 19 Mar - 0:30


Amis, ne creusez pas vos chères rêveries ;
Ne fouillez pas le sol de vos plaines fleuries ;
Et quand s'offre à vos yeux un océan qui dort,
Nagez à la surface ou jouez sur le bord.

La porte s'entrouvre, je ne parviens pas exactement à distinguer si nous sommes plus près du chien ou du loup. Mes pas sont légers, je peine à toucher le sol, j'ai la sensation d'être dans une sorte de rêve dans lequel je sais voler, avec la conscience que je ne sais pas vraiment voler. Ce n'est pas une sensation désagréable, simplement un peu étrange et j'écarte doucement les bras en avançant, funambule au milieu de la nuit. Des éclats de lumière à travers les rideaux ont finalement fait disparaître les chiens et les loups, le temps s'est distendu entre le rêve et la réalité, ou entre la réalité et le rêve.

Car la pensée est sombre ! Une pente insensible
Va du monde réel à la sphère invisible ;
La spirale est profonde, et quand on y descend,
Sans cesse se prolonge et va s'élargissant,
Et pour avoir touché quelque énigme fatale,
De ce voyage obscur souvent on revient pâle !

Je prends une longue inspiration et penche la tête sur le côté, n'apercevant aucune trace de mon passage par ici. Je me dirige à pas de loups vers le canapé, écartant le paravent d'un geste maladroit du bras, mes doigts qui caressent l'air chaud de l'appartement. Je ne sais pas si Charlie travaille, si Elijah fait son gnagnagna, si Love loves ou si Shane traîne ici ou là, les jours ont quitté le fil du chapelet il y a longtemps et les perles toutes identiques ne sont jamais remises à la bonne place. Chaque jour qu'on ne peut rattraper... c'est vouloir récupérer un verre d'eau qui a été renversé dans l'océan. J'abandonne mon sac au bord du canapé et pousse un profond soupir de soulagement quand je peux m'y laisser tomber. Mes muscles se détendent, mon souffle s'échappe dans un long râle.

L'autre jour, il venait de pleuvoir, car l'été,
Cette année, est de bise et de pluie attristé,
Et le beau mois de mai dont le rayon nous leurre,
Prend le masque d'avril qui sourit et qui pleure.

Le spectacle d'une prison de chair ne fait qu'un acte avant que le rideau ne se baisse. Sont-ce les deux étages qui ont brisé mes dernières forces de ce jour, ou simplement le deuil de ma compagne de voyage mécanique, que j'affectionnais même plus que Juliet. Le cliquetis des clefs dans ma poche n'est plus mais je me suis approché un peu plus du paradis. J'ai aperçu un nuage et j'ai presque pu le toucher du bout du doigt. Je souffle une fois encore, rien ne me fait mal, rien ne me fait peur. Je suis serein, je suis seul dans la perfection d'un instant sans passé, présent ni futur, sans l'appréhension de tout ce qui adviendra, ce qui advient à cet instant ou est advenu par le passé. Le temps se distend une fois encore et les heures s'effondrent dans une clepsydre magnifique. Les grains de sable sont tombés, comme les perles, à l'infini. Je respire encore. Je respire enfin.

J'avais levé le store aux gothiques couleurs.
Je regardais au loin les arbres et les fleurs.
Le soleil se jouait sur la pelouse verte
Dans les gouttes de pluie, et ma fenêtre ouverte
Apportait du jardin à mon esprit heureux
Un bruit d'enfants joueurs et d'oiseaux amoureux.

[La pente de la rêverie - V. Hugo - Partie 1]
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MessageRe: Roadtrip à la verticale ▬ Charlie & Shane écrit Mer 23 Mar - 22:48
Roadtrip à la verticale

Charlie/Shane & Raven
“I was alone again in the unquiet darkness.”



CHARLIE

Un rêve.
Ou plutôt un cauchemar.
Toujours le même. Celui qui me paralyse, qui me laisse croire que je suis éveillée et pourtant toujours prisonnière de mon propre subconscient et de ses noirs secrets. Je suis là, impalpable, invisible, aussi vaporeuse et inconsistante qu'un nuage de fumée et j'assiste, impuissante, au départ de l'assistante sociale. Elle s'en va, et je lui hurle de revenir, de ne pas la laisser, de ne pas me laisser. Mais rien ne sort de ma bouche, comme si ma voix m'avait été enlevée pour être emprisonnée et mise sous clé. Je sens l'angoisse, la panique me gagner, je vois la peur dans le regard de cette petite fille en face de moi. Et puis je réalise qu'elle peut me voir, elle, tout simplement parce qu'elle est moi. Elle se réfugie dans mes jambes, se cachant derrière moi.
BAM.
Il arrive, murmure la petite fille, terrifiée, se cramponnant à mes jambes et bientôt, la même peur vient m'envahir.
BAM.
Un autre coup sur la porte et cette fois-ci, nous murmurons d'une même voix :

— Il... Il arrive...

Je sens mon cœur battre à tout rompre dans ma cage thoracique, je voudrais fuir, me réveiller, mais j'en suis incapable, alors recroquevillée je me répète que la porte doit rester fermée.
Il ne doit pas l'ouvrir.
Je ne veux pas voir ce qu'il y a derrière.
Elle doit rester fermée.
Réveille-toi.
Il ne doit pas ouvrir la porte.
C'est un rêve.
Mais ça semble si réel...
Réveille-toi !!
BAM.

Je m'éveille en sursaut, ouvrant subitement les yeux et me redressant d'un bond comme un mort reviendrait subitement à la vie. Il me faut un moment pour réaliser que je suis dans mon lit, pour reprendre peu à peu conscience de l'espace et du temps. Pour comprendre également que ce que j'entendais dans mon rêve semble en fait provenir de mon appartement. J'entends un déplacement fantomatique dans mon salon et si des sueurs froides suintent encore dans mon dos, je réalise finalement, après un coup d'œil à l'heure, qu'il s'agit probablement de Raven. Je me laisse retomber dans mon lit pour calmer ma respiration. Aujourd'hui, je ne travaille pas, le salon est fermé.
Je fixe un moment le plafond et décide finalement que je n'arriverais pas à retrouver le sommeil. Du moins, pas maintenant, alors que flotte encore dans l'air ce cauchemar et cette angoisse dont j'ai du mal à me défaire. Je soupire et me lève, avançant à pas feutrés jusqu'à la porte qui communique avec le salon, la poussant tout doucement pour découvrir, derrière le paravent, une silhouette allongée dans le canapé.

Je me mords légèrement la lèvre, soupirant, rassurée. Si ça n'avait pas été Raven, j'aurai dû trouver autre chose que ma batte de baseball pour chasser l'intrus puisque je n'arrive pas à remettre la main dessus... J'avance à pas feutrés, tâchant d'être la plus silencieuse possible quand je vais dans le coin cuisine pour me préparer un chocolat chaud, grimaçant à chaque fois qu'un bol tinte trop fort, ou que la Dolce Gusto émet son grincement en laissant couler le contenu de la capsule chocolatée.
Je vais rester là, je ne voudrais pas empêcher Raven de terminer sa nuit qui aura visiblement été bien courte. C'est étrange, quand j'y pense. Je n'ai jamais pensé qu'un jour je pourrais vivre sous le même toit que quelqu'un. Déjà à cause de notre trouble et de nos caractères bien distincts, ensuite parce que la présence d'un homme est encore quelque chose de difficile à gérer pour moi.
Mais je me suis habituée à la présence de Raven. Et assez étonnamment, on a fini par construire un lien que je n'aurais imaginé avant. Les sorties nocturnes et les discussions un peu philosophiques autour d'un tacos au fromage. Ses questions maladroites sur notre TDI, ses farces pour Shane. L'étrange beauté de ce sourire pourtant brisé. Je ne prétend pas bien connaître le genre humain, mais souvent, il y a une catégorie de personnes avec lesquelles je... résonne plus facilement. Et Raven en fait parti.
Et dans un sens, j'ai le sentiment qu'on peut plus facilement se comprendre et s'entendre. Sans jugement. Parce qu'on est cassé, chacun à sa manière, non ?
Les autres, qu'est-ce qu'ils peuvent bien y comprendre, à la quête de la paix ? Ils n'ont rien à fuir, rien à oublier. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien comprendre à la noirceur, quand ce qu'ils connaissent de plus noir c'est un ciel éclairé d'étoiles ?

Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, mon mug à la main, assise en tailleur sur mon tabouret haut, à fixer le néant, perdue dans mes pensées, mais suffisamment pour entendre finalement du mouvement. Est-ce qu'il s'éveille ?
Je saute de mon tabouret et prépare une capsule de café pour préparer un second mug, pour Raven. La machine grince une nouvelle fois et j'apporte la tasse dans le salon, la glissant sur la table derrière le paravent en tâchant de garder le regard détourné, au cas où.
Une habitude que j'ai prise depuis... je plisse les paupières pour chasser le souvenir : bref ! Depuis, j'ai préféré mettre un paravent, pour éviter que ça arrive de nouveau...

— Café ?

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MessageRe: Roadtrip à la verticale ▬ Charlie & Shane écrit Lun 28 Mar - 11:39




La nuit avec la foule, en ce rêve hideux,
Venait, s'épaississant ensemble toutes deux,
Et, dans ces régions que nul regard ne sonde,
Plus l'homme était nombreux, plus l'ombre était profonde.

Un coup me sonne, un coup droit et fort dans ma tempe, qui me fait vaciller quelques instants. Mes jambes s'arquent pour empêcher la chute, j'essaie de garder les yeux ouverts mais les étoiles se mettent à tourner partout autour de moi. L'autre type est en face, en une seconde il me fond dessus, j'ai tout juste le temps de me protéger que les secondes s'allongent. Je serre la protection dans ma bouche, serre les dents en faisant tous mes muscles se raidir. Autour de nous, le mur de silence tombe sous les encouragements et chaque once de force me bloque, protège toutes mes ressources, protège mon visage, protège ma patience. Mes yeux ne savent pas, ne savent plus, je décide de baisser le rideau de mes paupières les quelques secondes qui me séparent de l'arbitre qui s'interpose. Son regard cherche le mien, il demande, insiste avant même d'avoir la réponse : « Çava ? Ça va ? » Je me redresse et secoue la tête pour essayer de retrouver mes esprits. Les mots un peu bouffés par la protection dans ma bouche, je me redresse pour les accompagner :
▬ Je gère, je gère.


* * *


Je ne peux plus bouger, profite de cet état entre le sommeil et l'éveil. Je suis dépourvu de la vie que m'insuffle la Blanche mais jouit une fois encore du calme et du soulagement. C'est tout ce que je cherchais après tout, je ne voulais pas rester au sol et je ne voulais pas me fatiguer dans des combats que je ne pouvais pas gagner. C'est ce que je voulais quand j'ai commencé à prendre le mauvais chemin, c'est ce que je voulais quand tout se barrait en couilles. Je ne voulais pas les abandonner, alors c'est moi-même que j'ai abandonné. Je pensais que tout cela serait temporaire, je pensais que je mettrais le point final quand je le choisirais et que tout serait simple. Moi, reposé et gorgé d'une assurance nouvelle, pourrait faire changer de trajectoire Devon, booster nos parents, écouter Rayden et prendre en charge Doyen et Riley. Je me disais que ce sont ces pauses qui allaient tous nous sauver. Et désormais, il n'y a que moi que cela soulage. Pas d'une souffrance physique qui ne m'accompagne que par intermittences, mais de tout ce que je ne veux pas voir. Je ne peux plus bouger, profite de cet état entre le sommeil et l'éveil. Je baisse le regard sur ma main ouverte dans le vide, sans savoir ce que je dois penser de ma posture. De ma main vide. Vide, profondément vide.

Tout devenait douteux et vague, seulement
Un souffle qui passait de moment en moment,
Comme pour me montrer l'immense fourmilière,
Ouvrait dans l'ombre au loin des vallons de lumière,
Ainsi qu'un coup de vent fait sur les flots troublés
Blanchir l'écume, ou creuse une onde dans les blés.

Je fume beaucoup moins, je fume moins en ce moment. Je ne trouve pas le temps ou l'énergie d'aller me chercher des clopes. Je cours beaucoup moins qu'avant à droite et à gauche. Littéralement, je ne sais plus courir du tout. Mes jambes me portent quand elles le souhaitent et un pouilleux conduit ma caisse à cet instant. Je suis condamné à devenir statique, comme à cet instant. Je suis condamné à me débattre sur place, et soudain, courrt-circuiter et m'effondrer. J'ai accepté, je crois, parfois. Parfois j'accepte que je vais mourir comme ça, m'endormir et ne pas me réveiller, tomber et ne pas me relever. Parfois, ça me terrifie et je voudrais appeler au secours, parfois, cela me semble être la parfaite porte de sortie. Je ne veux pas qu'on m'arrache les instants de paix que je me créé. Je veux qu'on me laisse tranquille. S'ils croient qu'ils peuvent s'assumer seuls, qu'ils peuvent continuer sans moi, grand bien leur fasse ! Ils sont naïfs, aveuglés par une colère égoïste et bidon ! J'inspire doucement, par saccades. Grand bien leur fasse, putain de merde ! S'ils veulent s'abandonner sous le regard de tous ! Ce n'est pas ce que je fais ! Je vais trouver une solution, je vais trouver une vraie porte de sortie ! J'ai juste besoin de me reposer, de me poser et réfléchir... Je voudrais qu'on me laisse le temps de faire ce qu'il faut, mais je n'ai pas le temps. Mon temps est compté. Mon corps a été corrompu, trompé et il croit qu'il n'y arrive pas. Je peux faire ce que je veux. Je suis indestructible !

* * *


Bientôt autour de moi les ténèbres s'accrurent,
L'horizon se perdit, les formes disparurent,
Et l'homme avec la chose et l'être avec l'esprit
Flottèrent à mon souffle, et le frisson me prit.

J'ouvre les yeux sur le champion en face de moi qui m'offre un hochement de la tête, semblant me demander si je suis prêt. Je le suis. Je sais que je suis mal barré et que je vais me faire étaler mais je souris, prêt à lui donner du fil à retordre. Il arrive, mes mouvements sont lents et quand je le sens assez prêt, je saute sur le côté. La force de son coup fait un courant d'air près de ma tête, je manque de perdre l'équilibre. Le coach gueule, je sais pas ce qu'il dit parce que je suis trop concentré sur le gars d'en face pour écouter, mais il gueule. J'écarte les jambes, je retrouve mon équilibre et soudain, j'assène ma meilleure droite tant que j'ai l'ouverture. Il recule, j'avance. Gorgé de mon orgueil, j'avance sur lui et je pare moins. Un uppercut me projette complètement en arrière, je m'étale de tout mon long. Ce ne sont plus trois étoiles mais une pluie d'étoiles filantes qui passe devant mes yeux. Je cligne plusieurs fois de mes paupières lourdes et prends tout de même appui sur mon coude pour me redresser avant que le compte à rebours infernal ne m'avoue vaincu. Je souris, lui aussi, je l'entends même dire que j'ai la tête dure. Souhaitons que oui, me susurre-je en me mettant debout, les poings devant mon visage.

* * *


Mes yeux s'ouvrent, nous arrachent une fois de plus à la nuit sans fin. Je me sens mastiqué et recraché sur le canapé de Charlie... mes zones de brouillard se dispersent et mes sens s'éveillent après une longue sieste. La douleur dans ma cuisse gauche, dans mes poumons, dans mes narines et dans mon crâne. Les odeurs, les sons, le ressors à droite, la couverture presque tombée du canapé. Est-ce que j'ai vraiment dormi ? La main de Charlie, enfin peut-être est-ce Charlie – mais si ça sent le café et pas le jus de papaye ou jsaispasquoi, ce n'est clairement pas Love – passe avec prudence une tasse. Ma main est toujours ouverte dans le vide, et je me redresse mollement finalement, tendant les doigts vers la tasse. Je manque ma cible, tape dans l'objet du délit et vois le café faire une petite vague qui se calme rapidement. Quelques gouttes coulent de la tasse jusqu'à la table. Je regarde mes doigts, les accuse.
▬ Viens... dis-je en reprenant mes esprits. Donne-moi ça, dis-je en désignant la tasse maintenant qu'elle va pouvoir oser passer une tête...
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