Cette année Moïra passerait probablement les fêtes de fin d’années, seule. Elle avait déjà travaillé le soir de Thanksgiving. La jeune blonde se demandait si elle ne ferait pas la même chose au réveillon du Noël et du nouvel an. Ça lui permettrait d’être tout de même entouré et de ne pas déprimer avec sa solitude. Surtout, quand on sait qu’elle était plutôt fragile émotionnellement. Certes ça ne se voyait pas. On ne le devinerait pas si on ignorait son passé et qu’aujourd’hui elle suivait toujours un traitement médicamenteux. Ces collègues étaient tout de même ses amis pour la plus grande majorité. Ils étaient en quelques sortes une grande famille. Donc ce ne serait pas une si mauvaise idée.

Dans un monde idéal, Moïra fêterait Noël avec sa fille Gabrielle, son frère Maddox et ses parents. Mais évidemment, le monde était loin d’être idéal. Comme toujours Maddox avait beaucoup de travail. Les parents O’Hara avaient décidé de passer les fêtes en Norvège. Quant à Gabrielle, Moïra pourrait toujours rêver pour Logan la laisse passé Noël avec sa mère. Dans le cas même où il serait d’accord. Sa fille préférait le passé à coup sûr avec son père, sa sœur, ses deux petits frères et sa nouvelle maman. Pourquoi le passerait-elle seule avec sa mère, si elle avait le choix avec une grande fête familiale où allaient se joindre sûrement les grands-parents.

Nous étions à quelques jours de Noël. Moïra accompagnait de quelques collègues, c’était rendu à Pershing Square. Ils avaient voulu profiter de la patinoire et de l’ambiance féerique de Noël. Le groupe avait commencé à patiner ensemble et au fur et à mesure, ils s’étaient dispersés. La demoiselle O’Hara se débrouillait plutôt bien sur des patins à glace. Ou du moins, c’est ce qu’elle pensait. Elle venait de perdre l’équilibre et par réflexe elle s’était rattrapée à la personne la plus proche d’elle. Malheureusement, cette personne n’avait pas empêché Moïra de tomber. Bien au contraire, la jeune femme l’avait entraîné dans sa chute…

Cela faisait un moment que les fêtes de fin d’année n’étaient plus familiale pour Moïra. Elle s’était faite à l’idée d’elle les passer seule ou au travail. C’était même devenue une habitude pour elle. Cela faisait maintenant presque une dizaine d’années que la demoiselle O’Hara n’avait pas connu, un vrai Thanksgiving, un vrai Noël et un vrai réveillon du nouvel an dans un esprit totalement familial. Tout s’était dégradé au fil des ans. Tout avait commencé l’année de ses dix-huit ans. L’année où elle avait sombré dans la dépression. Depuis ce jour, plus rien n’était comme avant. Cette période est celle qui avait totalement détruit toute la vie de Moïra. Une dépression qui l’avait même conduit à faire de mauvais choix. Des choix qui ont changé la vie et Moïra elle-même pour toujours.

C’est auprès de ses collègues que la demoiselle O’Hara retrouvait l’aspect festive des fêtes. Comme une sortie en famille, ils l’avaient invité à se joindre à eux à la patinoire, même si maintenant, ils étaient tous dispersés chacun de leur côté. La plupart d’entre eux s’amusaient à draguer de jolies filles. Moïra, quant à elle, profitait de la glace en patinant tranquillement. Jusqu’au moment où elle prédit l’équilibre et qu’elle entraînait avec elle un inconnu. Il criait après sa chute, il s’était rapidement relevé et avait aidé la jeune blonde à se remettre sur ses jambes. « Oui, je vais bien. Rien de casser. Et vous vous allez bien. Je suis vraiment désolé de vous avoir entraîner dans ma chute. Je suis horriblement généré. » En prononçant ses mots, Moïra avait regardé son interlocuteur de haut en bas pour vérifier qu’il allait bien. Son regard se portait sur son jean légèrement déchiré et une tache rougeâtre qui se formait. « Je crois que vous saignez. Vous permettez que je jette un œil, je suis ambulancière. » Ça ne semblait pas grave, mais il valait mieux jeter un œil. Puis c’était la moindre des choses de faire quelques choses pour lui après l’avoir fait tomber. La demoiselle O’Hara se dirigeait vers la sortie de la piste de glace. « En fait, je m’appelle Moïra. » C’était la moindre des choses de se présenter.

Ce n’était pas possible d’être aussi maladroit et d’avoir un réflexe aussi stupide. Au lieu de tomber seule, Moira avait entraîné un parfait inconnu dans sa chute. Comme si ce n’était pas suffisant, elle l’avait coupé avec son patin. La demoiselle O’Hara se sentait horriblement gêner. La moindre des choses pour était de s’occuper de sa blessure. Tenter de réparer au mieux son erreur. Par chance, l’inconnu était très charmant et il avait pris cette situation avec beaucoup d’humour. Alors qu’il aurait très bien pu râler après la jeune blonde. En prenant très mal cette chute et cette coupure. Mais c’était tout le contraire et Moïra n’allait tout de même pas se plaindre.

L’inconnu et Moïra se dirigeaient vers l’extérieur de la patinoire pour que la jeune femme puisse examiner tranquillement la blessure qu’elle avait causée. Elle en profitait pour se présenter. « Merci c’est gentil. Enchantée Blake, même si j’aurais préféré vous connaître dans de meilleures circonstances. » La demoiselle O’Hara soulevait doucement le pantalon de Blake pour avoir une meilleure visibilité de la coupure. Elle prenait beaucoup de précautions pour que le tissu ne frotte pas la plaie. Après quelques secondes de silence, le jeune homme demandait le verdict. « Vous allez survivre. Ce n’est que superficiel. Je vais quand même demander du désinfectant et de quoi faire un pansement. Ne bougez pas, je reviens. » Moïra retira rapidement ses patins pour pouvoir marcher jusqu’au comptoir pour demander la trousse à pharmacie. « Voilà, j’ai ce qu’il faut. » La jeune blonde désinfectait la plaie en demandant. « J’espère que vous aimez les oursons. Ils n’ont que ça comme pansement. » Dit-elle avec ironie avant de coller le pansement. « Vous serez bientôt comme neuf, ça devrait vite disparaître. » Blake s’excusait presque d’avoir ajouté du travail à Moïra. « Vous plaisantez j’espère. C’est à moi, de m’excuser. Je vous ai blessé. C’est la moindre des choses. J’espère que vous me pardonnez ma maladresse. » Dit-elle avec un petit sourire timide. « Passer une bonne fin de journée. » Moira s’en alla vers le comptoir pour rendre la trousse de secours. Elle rendait les patins qu’elle avait loués. Elle mettait ses chaussures. Elle avait fait assez de catastrophes pour aujourd’hui. Il était tant pour la jeune femme de rentrer.

Blake que la rencontre entre lui et Moïra faisait une bonne anecdote. C’est possible, on pouvait en rire comme rappeler l’horrible maladresse de la jeune femme. « Probablement. » Se contenta elle de répondre. La coupure de Blake était superficielle, elle ne nécessitait pas de point de suture. La jeune ambulancière allait donc simplement désinfecter cette petite blessure et mettre un pansement. Ce que n’importe qui pouvait faire sans difficulté. « Je vous en prie. Ce n’est rien. » Il n’avait même pas besoin de la remercier, c’était la moindre des choses. S’il n’avait pas rencontré sa route, Blake ne serait probablement jamais tombé et il se serait encore moins coupé. La demoiselle O’Hara avait simplement tenté de réparer une erreur avant de rentrer chez elle. Elle avait fait bien assez de dégâts pour ce soir. Elle avait également obtenu le pardon de Blake donc elle pouvait rentrer sereine.

Mais apparemment, Blake n’était pas du même avis que Moïra. Alors qu’elle remettait ces chaussures, il lui demandait si elle partait déjà. Avant, qu’elle ait le temps de lui donner une réponse, il lui proposait de lui offrir un verre. « Vous êtes sûre de vous ? Je ne vous ai pas encore prouvé que j’étais une catastrophe ambulante ? » La jeune blonde était plutôt douée pour faire fuir les gens. Ce n’était pas étonnant que ça fasse un moment qu’elle ait personne dans sa vie.