"Merci toi aussi, repose toi surtout, demain on a un gros service."Répondis-je alors à une collègue, qui était mon rayon de soleil dans ce restaurant où je prenais mes marques en quittant mon lieu de travail. Et pour cause, deux critiques culinaires, passant pour inconnu mais avec des pseudonymes eux bien connus... Pas très discret. Mais ce serait un service sous tension. Tout devrait être parfait, comme toujours mais encore mieux.

Je passais sur le trottoir d'en face, me dirigeant tout droit vers l'endroit où, depuis une semaine, je me postais pour héler un taxi. Regagner la chambre que le restaurant me louait. Je savais que je devrais bientôt trouver une solution mais pour le moment vu le peu de temps que j'y passais... Prendre ses marques dans une nouvelle ville, un nouveau restaurant.. Une nouvelle langue. Je parlais Anglais, très bien même mais mon accent et mes expressions étaient encore parfois compliqués à traduire ou a comprendre. La vie n'était pas forcément toute rose pour le moment mais avec le temps tout irait de mieux en mieux non?
Je n'avais pas le choix d'y croire. Ce restaurant était un de mes rêves, et vu l'article dans le journal de ma commune.. "Une femme chef parmi les étoiles..." Non, je n'en étais pas une mais ici en Californie si près de Los Angeles, c'était pas étonnant qu'un titre de ce genre sorte. J'avais ris et soulagé mes parents. "Tout va bien. Je vous assure c'est super ici." Mais mon pays me manquait un peu..

Une ombre... Cette silhouette... Non. Ca ne pouvait pas être lui. La fatigue devait être en train de me travailler. Ca devait jouer sur mon inconscient, et me presenter ce mirage. Ce rêve, ce songe, avec lequel j'avais appris à vivre maintenant qu'il avait quitter ma vie depuis tellement d'années... Et pourtant je ne l'avais jamais oublier, jamais je ne pourrais l'oublier... "Tobias.." Mon accent , ce murmure, triste et pourtant si sincère, alors que l'homme sur le trottoir d'en face passait, dans cette nuit silencieuse...

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fruit de mon imagination...

Tobias venait de terminer une journée de travail. Il avait quitté assez tard puisqu’il avait souhaité rester un peu plus longtemps. Il avait discuté un peu avec Ruby et l’avait escortée jusqu’à un taxi, puis des collègues s’étaient dirigés vers lui pour lui proposer de venir manger avec eux au restaurant. Pourquoi refuser ? Il avait faim et sa colocataire travaillait probablement donc autant éviter de manger seul. Il les avait donc accompagnés de bon coeur dans l’un des restaurants de Abbott Kinney Boulevard.

Après manger, ses collègues lui avaient proposé de rentrer avec eux ou qu’on le raccompagne mais le danois avait refusé. Il n’était pas une femme donc aurait peu de problèmes à rentrer à pieds. Et puis, il préférait marcher, prendre l’air. Peu de pensées traversaient l’esprit du danois alors qu’il marchait. Il faisait bon, le temps était agréable et une journée de repos s’annonçait dès le lendemain. Il se demandait encore ce qu’il allait faire, probablement comme les autres jours, ne pas bouger de chez lui et faire le mort histoire de récupérer un peu de sa semaine de travail.

Pourtant, alors qu’il marchait, un peu perdu dans ses pensées mais ses pieds connaissant parfaitement le chemin, le regard du danois se posa sur le trottoir qui se trouvait face au sien et son coeur eut un court moment d’arrêt. Là, face à lui, se trouvait une personne qu’il n’aurait jamais cru revoir un jour. Et certainement pas à Los Angeles. Freyja se trouvait là et le regardait avec la probable même lueur dans le regard, une lueur d’incertitude. Que pouvait-elle bien faire ici ? Que devenait-elle ? Son coeur se serra alors qu’il était partagé entre la sensation de trahison qui revenait en lui après toutes ces années et l’envie d’aller la voir et de lui parler. Ce fut la deuxième solution qui s’imposa dans son esprit et il ne réalisa qu’il s’était arrêté de marcher que lorsque ses jambes se mirent à bouger de nouveau pour se diriger vers la jeune femme.
La distance à parcourir lui semblait atrocement longue pourtant, il se retrouva bien vite devant la jeune femme qu’il n’aurait jamais pensé revoir un jour. Il la regarda de haut en bas avant de se mettre enfin à parler.

_ Freyja ? C’est bien toi ? Je… ne m’attendais pas à te voir un jour à Los Angeles.

Il ne savait pas si elle était là pour sa carrière ou pour une toute autre raison mais quelque chose lui disait qu’il allait bientôt le savoir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je crois que j’aurais sans doute préféré que mon esprit me joue réellement des tours. Devoir voir de nouveau son regard était une douce torture, celle de savoir que plus jamais je ne pourrais être près de lui, que plus jamais il ne dormirait près de moi, mon corps contre son corps. Mais il est là… Son corps c’est arrêter de marcher, mon regard c’est posé dans le sien. Comme si nos âmes, même loin depuis des tas d’années étaient toujours attirés l’une par l’autre, reliées par un fil invisible, et indestructible peu importe les épreuves de la vie. Il se met en marche vers moi. Ce n’est pas un mirage, c’est lui.. Il est là. Tobias… Mon.. Non il ne l’est plus j’ai perdu ce droit de l’avoir à moi.

« Tobias.. » Il est devant moi. Son regard si clair, azur perçant les tréfonds de mon âme, serrant mon coeur, coupant mon souffle… Il est devant moi… Ombre de mon passé, lumière qui réchauffe mon coeur…
J’hoche alors la tête. « Oui c’est bien moi. » Ma voix semble timide, et pourtant ce n’était pas la première fois que je parlais à cet homme, alors pourquoi j’en étais nerveuse, presque tremblante. Peur? Stress? Crainte de le voir de nouveau disparaitre, alors que je ne pensais même pas le revoir?
« Je ne pensais pas te revoir non plus. » Mais dieu que j’en avais envie. Le nombre de fois où j’avais rêver de ce jour était incalculable. Et c’était maintenant.. « Tu.. Comment tu vas ? » Question bateau… Mais si je m’excusais encore … Comme ses dizaines de textos. Il fuirait et je ne voulais pas qu’il parte… Cette chaleur qui grandissait au creux de mes reins, vieille amie qui m’avait tellement manqué, ce petit sourire timide sur mes lèvres,… C’était lui.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fruit de mon imagination...

Freyja lui confirma alors que c’était bien elle, qu’il n’était pas fou. Le jeune homme se sentait légèrement perdu, ne savait pas comment réagir. S’il y avait bien une chose qu’il n’avait pas imaginé, c’était de retrouver un jour Freyja, vu comme ils s’étaient séparés. Il hocha alors lentement la tête et croisa les bras sur son torse.
Il remarquait pourtant l’air intimidé de la jeune femme mais il le comprenait. Lui aussi se sentait un peu mal à l’aise de se retrouver dans cette situation. Elle disait ne pas s’attendre non plus à le revoir et il eut un très léger sourire.

_ Je suis arrivé il y a sept ans. J’ai senti que mon avenir de mannequin n’était plus au Danemark alors je suis arrivé ici.

Elle lui demanda comment il allait et il haussa légèrement les épaules. Il ne prenait pas mal cette question pourtant si banale. Comment agir normalement alors que la dernière fois qu’ils s’étaient vus s’était très mal fini. Il se demandait malgré tout si elle était en couple. Si elle voyait toujours Jakob, ce meilleur ami qui lui avait prit la femme qu’il aimait.

_ Je vais bien. Je vis ma vie et je ne demande rien de plus. J’ai eu une période où je ne pouvais pas travailler parce que ma chance a voulu que je sois dans le Centre Commercial quand il a explosé. Je ne sais pas si tu es au courant de ça. Toujours est-il que je reprends à peine le travail. Et toi ? Comment tu vas ? Et comment va… Jakob ?

Tobias avait tenté de ne pas cracher le nom de son ancien meilleur ami mais il n’avait pas pu s’empêcher d’en parler. Bien sûr, il avait tiré un trait sur cette histoire depuis longtemps mais des millions de questions se bousculaient dans son esprit. Il se demandait s’ils étaient restés ensemble Jakob et elle, il se demandait ce qui s’était passé pour elle après leur séparation et il réalisait qu’une discussion allait être de mise entre eux-deux.

Codage par Libella sur Graphiorum

Il était là… Encore plus beau que dans mes souvenirs, son corps fin sculpté dans le marbre, sa tignasse blonde dans laquelle j’adorais passer mes mains le soir alors que sa tête était posé sur mes genoux. Son regard si intense, encore plus profond. Sans ses étoiles qui nous caractérisaient alors qu’on était ensemble… Plus sombre, plus froid.
Je me sentis d’un coup toute petite face à lui, les remords et la peine refaisant surface. Je savais que j’avais brisé cette chose entre nous. Que j’avais fait du mal à l’homme qui comptait le plus pour moi… Qui compte. Car jamais je ne l’ai oublier.. Et je ne pourrais pas. J’en étais incapable. Hurlant sur Jackob, pleurant encore et encore, Hedda qui était venue m’aider à me relever, à me sortir de là alors qu’il n’était plus qu’un fantôme dans ma vie… Me perdant dans le travail par la suite, j’avais tout fait pour tourner la page, et jamais je n’avais pu. Ce livre était celui de ma vie, et il en était un des protagonistes et il était hors de question que je l’efface de ses lignes.

Il était arrivé après notre rupture. J’hoche la tête encore nerveuse. « Tu.. tu as réussi. »Sourire timide aux lèvres. Pas une question non , car je le savais, j’avais suivi sa montée de loin, et je ne pouvais que sourire en voyant les photos.. Il était parfait.
Comment il allait.. Ce haussement d’épaule, ses muscles qui se tendent, mon regard qui les imagine, qui sait parfaitement de quoi son corps est fait sous ses vêtements , qui rêve de nouveau de passer mes mains sur sa peau… Il va bien. Mais ses mots me touchent, je fronce les sourcils. Jackob je m’en contre fiche. « Quoi? Tu étais.. dans une explosion? » Je n’étais pas encore là visiblement quand c’est arriver. « Tu vas vraiment bien? » Inquiète comme je l’avais toujours été pour lui.. Car je l’aime. Encore…

Baissant les yeux, souvenir de cette affreuse nuit… « Je ne sais pas comment va Jackob. Tu devrais demander à Hedda. » J’avais des nouvelles de la belle rousse, mais pour ce qui était de son frère. « Je … je ne le vois plus. » Je ferme les yeux et prend mon courage, je dois lui parler. Cette discussion que j’ai rêvé , elle doit avoir lieu. « Tobias.. » Mon regard se plonge dans le sien, brillant de peine, de douleurs, avec cette étincelle pour lui qui ne m'avait jamais quitté. « Je suis désolé.. »

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fruit de mon imagination...

Les paroles de la jeune femme n’étaient pas une question mais une affirmation. Oui, il avait réussi. Il avait douté au début, s’était demandé maintes fois si ce travail avait vraiment été pour lui mais désormais, en étant là où il se trouvait, il était sûr au fond de lui que ce travail avait été fait pour lui. Alors il ne répondit pas, se contentant de hocher la tête pour approuver ses dires.
Freyja semblait surprise par l’explosion dont il parlait ce qui montrait qu’elle venait à peine d’arriver à Los Angeles. Il hocha de nouveau la tête.

_ On ne sait pas ce qui s’est passé. Je devais rejoindre une amie là-bas et avant même qu’elle n’arrive le centre avait explosé. J’ai dû rester en fauteuil pendant un temps, j’ai pas été loupé. Mais oui, maintenant je vais vraiment bien.

Tobias n’avait plus l’habitude des inquiétudes de quelqu’un d’autre et surtout pas celles de Freyja. Pendans longtemps il s’était résolu à la rayer de sa vie, résolu à se répéter inlassablement qu’il ne l’aimait plus mais il devait admettre que ce n’était pas le cas. L’avoir devant lui confirmait le fait qu’il n’avait pas tourné la page et que ce chapitre restait douloureux pour lui.
Freyja lui avoua ne plus voir Jakob et qu’il devrait demander à Hedda pour avoir de ses nouvelles. Tobias releva un sourcil.

_ Je les ais tous deux rayés de ma vie, je n’ai pas tellement envie d’avoir de leurs nouvelles et encore moins de Jakob.

S’il en avait voulu à Freyja pour l’avoir trompé, il en voulait encore plus à Jakob qui l’avait tout bonnement trahi en couchant avec la femme qu’il aimait. Et c’était impardonnable aux yeux de Tobias.
Finalement, Freyja s’excusa une nouvelle fois et Tobias ne loupa pas la lueur malheureuse dans le regard de Freyja. Il avait mûri et il ne pouvait pas fuir indéfiniment. Il soupira alors profondément, ferma momentanément les yeux avant de les rouvrir.

_ Je crois qu’il est temps que l’on parle, toi et moi. Viens.

Sans un mot de plus, le danois conduisit son ex petite-amie jusque dans un petit bar et se dirigea vers une table à laquelle il s’installa.

Codage par Libella sur Graphiorum

Il avait réussi, il était ici depuis des années, c’était sa ville… Et moi je débarquais comme une fleur, venant pour conquérir les Etats-Unis, tenter de me faire un nom ici, dans ce restaurant, et sur le plan culinaire, mais même si je le savais parti, jamais je n’aurais penser le croiser là, par hasard, alors que je venais de finir mon service, le corps fatigué d’avoir couru partout, d’avoir la tête dans la perfection de la réalisation d’un dessert, de ce canard, cuit rosé, et pas une minute de plus.. Mais il était là. Son regard dans le mien. Si je n’étais pas la bienvenue… Et si c’était encore pire une fois ce moment fini.  

Il m’expliquait alors pour l’explosion.. Il aurait pu y rester.  « En fauteuil? C’était y a longtemps? » Là pour le coup j’étais vraiment inquiète, je laissais mes yeux balayer son corps, mon regard vérifier que physiquement il allait bien. Qu’il ne se sentait pas mal, jambes qui tremblent ou autres signes de mal être. Mais c’était mon coeur qui battait trop vite, et mes jambes qui tremblaient légèrement, malgré qu’il tente de me rassurer. Il était comme ça Tobias, aimant, enfin … attentionné, et avec un simple mot il tentait de toujours garder le contrôle.
Mais parler ce Jackob, son meilleur ami.. Ex lui aussi. N’était pas simple, remuer le couteau dans cette plaie qui était à vif alors qu’il venait de réapparaitre, de ne plus être un simple rêve, un songe éveillé. « Hedda n’y est pour rien, elle ne … ne savait rien. » Non. Et elle m’en avait longtemps voulu, même si c’était elle qui avait débarqué, à coup de sac poubelle pour ramasser les commandes, les canettes, et les mouchoirs qui trainaient, qui m’avait forcé à ouvrir les volets, à sortir, à courir… A vivre, après cette nuit là..

Mes excuses n’étaient pas à la hauteur de l’acte commis , et je le sais. Jamais elle ne suffirait. Mais mon amour pour lui me pousse à les lui dire, encore et encore s’il le fallait je le ferais. Mais je savais qu’il n’y avait que peu de chance que de nouveau de fasse parti de sa vie, même en tant qu’amie. Mes lèvres se pincent quand je le vois fermer les yeux. Je m’en veux tellement… On doit parler il a raison. " D'accord.." murmurais-je. Je le suis alors dans ce bar. Me coucher tôt, la fatigue, même ce critique culinaire est loin pour le moment.. Installé en face de lui j’ose à peine croiser son regard. Nerveuse, jouant avec mes doigts ,je ne sais pas par où commencer, je ne sais pas quoi lui dire… J’ai trop peur de le perdre encore…

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fruit de mon imagination...

Tobias pouvait percevoir l’inquiétude dans le ton de Freyja tout comme dans son regard. Il pouvait sentir aussi que tout n’était pas terminé pour elle. Mais les sensations pouvaient parfois être trompeuses et il ne savait si c’était la réalité ou non. Elle lui demandait si c’était il y a longtemps et le jeune homme secoua la tête.

_ C’était au printemps, il y a quelques mois. J’ai n’ai pas été gravement touché, quelques cassages par-ci par-là mais je m’en remets toujours très vite.

Freyja tenta de lui faire comprendre qu’Hedda n’était pas au courant de la trahison de son frère et de son amie et Tobias voulait bien la croire. Pour autant, il n’aurait eu aucune raison de rester en contact avec elle. Et puis, ça lui aurait douloureusement rappelé les deux personnes qui lui avaient le plus brisé le coeur. Il baissa le regard quelques secondes avant de le relever.

_ Mais elle était ton amie et je ne voulais rien qui puisse me faire penser à toi.

Ses mots pouvaient paraître durs mais ils étaient vrais. Tobias avait énormément souffert et il avait voulu éviter tout ce qui pouvait lui faire penser à Freyja. Tout ce qui pouvait l’empêcher de le faire souffrir.
Freyja accepta de le suivre pour qu’ils puissent discuter. Il était temps de mettre cartes sur tables pour enfin tourner la page sur une histoire qui l’avait réellement brisé. Il la guida alors dans le pub et s’installa à table avec elle. Il plongea ensuite son regard dans celui de la jeune femme et ne prononça qu’un seul mot.

_ Pourquoi ?

Il ne développa pas plus sa question, ne chercha pas à préciser ce qu’il voulait savoir car il savait que Freyja comprendrait. C’était une question qui avait tourné pendant longtemps dans son esprit. Pourquoi l’avait-elle trahi ? Avait-il été si banal en comparaison de Jakob pour qu’elle finisse par tomber dans ses bras ? Pourquoi ne pas avoir tout simplement rompu si elle n’avait plus été amoureuse de lui. Tobias était resté plein d’incompréhension et il voyait leurs retrouvailles comme un moyen de comprendre enfin les raison qui avaient mené Freyja à le tromper.

Codage par Libella sur Graphiorum

Au printemps, je n’étais pas encore là, je n’étais arrivé qu’il y a trois semaines à peine, et je n’avais pas vraiment eu le temps de faire du shopping, ou d’acheter les journaux, ni d’allumer une télé. J’étais juste là, au restaurant, je courais toujours un peu, et le peu de temps que je passais chez moi, je m’occupais de toujours améliorer mes plats, la carte, et tout le reste. Alors même mes courses étaient livrées, moi qui adorais les faire, en ce moment c’était loupé. « Tu as toujours été un casse cou.. Et tu guéris vite. » Le corps guérit bien plus vite que l’âme ou le coeur, preuve en était encore aujourd’hui alors qu’il était en face de moi et que je me retrouvais à sentir ce poignard tourner au creux de mon coeur..

Qui s’enfonça un peu plus avec les mots qui viennent a sortir d’entre ses lèvres autrefois si douces au contact avec les miennes. Je baisse de nouveau les yeux. Evidemment, il ne voulait pas penser à moi et c’était légitime. Pourquoi penser à la nana qui avait foutu en l’air trois ans de leur vie entre les cuisses d’un autre ? Ca faisait mal de l’entendre mais je comprenais ses mots.

Et ma présence n’était peut être pas la chose la plus facile à vivre pour lui. Avec cette douleur que j’espère il a réussi à faire taire. Mais ce n’est peut être pas le cas, alors qu’il m’entraine vers le bar, je comprend qu’on a des choses à se dire mais je suis perdue, je ne veux pas que ce moment avec lui s’arrête, mon rêve enfin prend vie en face de moi et en même temps, je veux partir loin, très loin..

Son regard se plonge dans le mien, et je ne peux l’éviter alors qu’il prononce un mot.. Un seul. Pourquoi.. Mes iris quittent les siennes. Je réfléchis, je tente de construire mes phrases mais je sais qu’une fois lancé rien ne se déroulera comme prévu. « Tu n’étais jamais là.. Je sais que tout ce que je vais dire n’est pas une excuse Tobias, que j’aurais pas dû… Mais tu étais tout le temps absent, quand tu revenais tu étais fatigué, et… Tu ne me touchais plus, tu ne me regardais plus… » Je soupire un instant. « Ca n’excuse pas mes actes, il a été attentionné, tu me manquais, il le savait que je t’aimais.. C’était qu’une fois, et… tu étais de plus en plus absent, j’avais besoin de ce manque… J’ai pas osé te le dire parce que tu étais heureux, c’était ta carrière et j’étais fière de toi. Tu as réussi… J’aurais tout gâché en te gardant près de moi , ça aurait été égoïste.. » Mais ce que j’avais fais était pire au final.. « Je.. je ne demande pas à ce que tu me comprennes Tobias… Je suis vraiment désolé.. » L’aimer tellement fort que cette sensation de l’emprisonner chez nous n’était pas permis, mais commettre une erreur impardonnable. Voilà, j’étais juste une lâche au final..

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fruit de mon imagination...

Le jeune homme ne pu s’empêcher de laisser un léger sourire prendre possession de ses lèvres lorsqu’elle mentionna le fait qu’il avait toujours été casse-cou. Elle n’avait pas tort et la jolie cicatrice résultant d’une bagarre de bar était là pour le prouver. Il avait pourtant l’impression que la malchance le poursuivait. Quelles étaient les chances pour qu’il se retrouve dans ce fiche centre-commercial au moment où il explose ?

Finalement, assit en face d’elle, il n’était plus vraiment sûr de vouloir entendre ses justifications. C’était une chose qu’il avait toujours attendu mais maintenant, ça l’effrayait. Pourtant il n’avait pas le choix, il devait l’entendre et cela se confirma lorsqu’elle commença à prendre la parole. Et plus elle parlait, plus la lame s’enfonçait dans son coeur. Elle justifiait la chose par son absence, par le fait que Jakob ait été attentionné et il se sentait à la fois blessé et énervé. Il serra les poings qui étaient posés sur la table.

_ Donc c’est de ma faute. Pourquoi ne pas avoir rompu avec moi si tu étais si malheureuse ? Au lieu de me tromper avec mon meilleur ami dans notre appartement ? Tu imagines un peu la douleur que ça m’a fait ? Je t’ai rendue malheureuse en te délaissant et j’en suis désolé mais ça… Qu’est-ce que ça t’aurait fait, à toi, si c’était moi qui t’avais trompé ?

Il laissa passer un léger silence avant de reprendre.

_ Je peux comprendre que notre couple ne marchait plus et que j’en ai été le principal responsable. Mais vous m’avez trahi, tous les deux. Je ne m’en suis jamais remis, Freyja.

Son ton était peu accusateur, il était principalement blessé. Il évacuer ce qu’il avait gardé au fond de lui pendant des années. La revoir était un peu comme une thérapie, il pouvait définitivement extérioriser toute la douleur qu’il gardait en lui.
Le serveur arriva pour prendre leur commande. Tobias demanda un whisky. Il sentait qu’il allait avoir besoin d’alcool pour survivre à cette mise au point. Il attendit que Freyja commande également puis que le serveur parte avant de dire.

_ Je n’ai eu personne après toi. J’étais incapable de faire confiance à une autre femme.

Codage par Libella sur Graphiorum