«Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison.»
Un peu d’humour pour pimenter cette conversation et me faire oublier ma condition physique actuelle l’espace de quelques secondes. Tu es très serviable et peut-être un peu trop gentil. Est-ce que ça cache quelque chose ? Je décide de ne pas y penser pour le moment et me contente d’apprécier ta compagnie et ta considération. Tu reviens comme promis avec mon moyen de locomotion et m’aides à m’y installer. La facilité avec laquelle tu t’y prends me fait agréablement remarquer l’opulence de ta musculature.
Honneur partagé,, répondis-je avec le sourire. Je ne lésine pas sur les remerciements lorsque tu m’offres cette couverture. Je reste tout de même très sceptique quant à ta bonté. Je connais très peu de personnes, telles que toi, complètement désintéressées qui donnent sans rien attendre en retour. Es-tu vraiment réel ? je hausse toutefois les épaules lorsque tu me parles de prendre froid et de séjour supplémentaire dans cet ancre de malheur:
un jour de plus, un jour de moins, au point où j’en suis, ça ne changerait pas grand-chose. Un rhume ne serait qu’une douce caresse comparée à ce fichu traumatisme crânien.Ton expression change radicalement lorsque ton téléphone t’interpelle. Soucieuse, je t’interroge. Mais, tu m’assures qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de ton alarme pour t’informer de ton horaire de service.
Ah d’accord. Ton service ? Je fronce les sourcils, soudainement plongée dans les abysses de mes pensées. Mais…tu ? Oh… oh ! ça y est ! Je me souviens ! Tu es ce pompier que j’ai salement insulté après m’avoir remis mon épaule en place. Mince…on peut dire que je n’ai pas été tendre avec toi…Je me mets brusquement à rougir de honte, puis baisse les yeux.
Heu Maden ? je déglutis péniblement tout en rabattant une mèche de cheveux derrière l’oreille.
J’aimerais…vous présenter mes excuses pour…la manière dont je vous ai parlé au centre commercial… Silence durant lequel je trouve enfin le courage d’affronter ton regard pour assumer mon comportement.
j’avais l’épaule démise, vous l’avez remise et je…je vous ai… je marque une pause pour déglutir péniblement de nouveau,
j’ai été terriblement grossière. Je suis sincèrement désolée…J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur… Et puis, il me vient une idée. Mes yeux s’écarquillent au même moment où cette petite ampoule invisible s’illumine au-dessus de ma tête.
Accepteriez-vous de dîner ou de déjeuner avec moi ? quand je serais sortie d’ici cela va de soi ! c’est moi qui invite. Pour vous remercier de m’avoir…sauvé la vie et surtout de m'excuser de ma grossièreté ?(c) princessecapricieuse