Once more, with feelings ! - Raphaël Ashmore

Je tiquais légèrement à sa question, m'incluait il dans le grand plan ?

- Essaie déjà de partager du temps avec Charlie, et je ferais en sorte de faire le lien le plus possible entre vous. Si on arrive à ça, alors je pense qu'on pourra se dire vainqueurs En quelque sorte.

Mon cardigan glissait de mes épaules, je tirais sur l'étoffe pour le remettre en place, regardant les restanques vertes et la piscine naturelle plus bas. Je ne peux pas savoir de quoi demain sera fait, ni si Charlie va apprécier réellement le fait qu'il a un père, et créer un lien avec lui, à cet âge avancé. Je ne sais pas si je vais apprécier le voir sans cesse, et que Charlie me raconte à quel point, son père est intéressant, génial et autre.

- Il y a des points importants qu'il faut que tu saches, et sur lesquels je ne transigerais pas. J'ai éduqué Charlie, dans la croyance réelle que la bienveillance peut régler tous les problèmes. Jamais il ne se battra, terrorisera, frappera ou autre ses camarades, et il ne devra jamais me mentir, pour n'importe quelle raison. Tu te garderas bien de la phrase "ne dis rien à ta mère", parce que je prône le fait qu'il me dise tout, que je puisse traiter les informations, mêmes les plus insignifiantes. Il n'a pas de droit de sortir sans autorisation, de rentrer seul à la maison il n'a pas l'âge, l'argent de poche est fixé à 5 dollars par mois et pas plus. Un dollar est un dollar et ça se gagne pas si facilement. Pas de chaussure de marque, pas de fringue de riches, pas de tablette, et pas de portable... Il porte tout le temps sa montre, puisqu'elle est connectée à mon portable, pour savoir où il est.

Je l'abreuvais de mise en garde, des règles simples, et j'essayais de lui donner le maximum d'infos.

- Il est allergique aux cacahuètes, et donc traces d'arachides dans n'importe quelle composition c'est non, sinon c'est allergie assurée et grosse frayeur jusqu'aux urgences. Il a dans son sac de classe une trousse avec une piqure d'épinéphrine au cas ou. Si tu respectes tout ça, sans imposer ta loi, je dirais qu'on pourrait réussir à s'en sortir. Je te rappelle juste à titre informatif, que n'ayant pas reconnu Charlie, l'autorité parentale totale me revient.

@Raphael Ashmore

Once more, with feelings

feat. Juliet & Raph

Passer du temps avec son fils, c’était tout ce qui lui importait aujourd’hui. Il n’avait passé que quelques heures avec lui, mais ces quelques heures avaient fait un bien fou à Raph. Lui qui avait eu peur de la réaction de Charlie, en apprenant qu’il était son père, s’était retrouvé face à un petit garçon qui avait essayé de comprendre, sans exprimer aucune rancune. Il lui avait donné une chance que Raphael avait saisi, et pour laquelle il était prêt à faire tous les efforts nécessaires. Même si se trouver en compagnie de son fils, ou même de Juliet, était loin d’être un effort à fournir. Ce petit garçon, il voyait déjà à quel point il était exceptionnel.

« On va faire ça, alors. »

Mais elle n’avait pas fini de lui dire les choses. Il l’écoutait avec attention, son regard posé sur elle alors qu’il enregistrait au fur et à mesure les informations qu’elle lui donnait. Elle avait bien pris soin de leur fils, il n’en doutait pas une seule seconde. Et il n’avait aucunement l’intention d’aller à l’encontre de ce qu’elle lui avait enseignée. Surtout qu’il la rejoignait sur tous ces points. Ce qui n’étaient pas vraiment étonnant en soit, même s’ils n’avaient jamais eu l’occasion de discuter de la manière d’élever un enfant, à l’époque où ils étaient encore ensemble. Ils étaient trop jeunes pour penser à ces choses-là. Et cela, même s’ils s’étaient déjà imaginés leur vie, dans le futur, et qu’ils en avaient discutés pendant des heures à l’époque. Autant dire qu’ils étaient loin de tout ce qu’ils avaient pu imaginer.

« Et si je faisais les démarches pour le reconnaitre ? Pas que je suis pas d’accord avec tout ce que t’as dit, au contraire. Mais si on veut que ça marche, le mieux ce serait qu’on soit sur un pied d’égalité. Qu’on fasse ça ensemble, qu’on prenne les décisions importantes ensemble. »

Peut-être qu’il n’aurait pas dû, mais Raph était venu prendre la main de Juliet dans la sienne. Il l’avait guidé à ses lèvres, y déposant un baiser avant de reprendre.

« Je te demande pas de me dire oui tout de suite. Et peu importe la décision que tu prendras, je la respecterais. Je te demande juste d’y réfléchir, si tu le veux bien. Je veux pas juste être le papa cool qui l’emmène en sortie de temps en temps. Je veux être son père, à 100%. Comme j’aurais dû l’être depuis le début. »

Même s’il savait bien, dans le fond, que ce ne serait pas facile tous les jours. Mais il voulait apporter sa pierre à l’édifice. Aider son fils à se construire, à devenir quelqu’un de bien. Lui apprendre des choses, le voir sourire, qu’il se confie à lui aussi. Être présent quand il aurait besoin de lui comme dans les moments où ce ne sera pas le cas. Il voulait trouver sa place à ses côtés.

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Sur le coup, je fus interdite. Après ma grande tirade, qu'il veuille toujours être là, c''était déjà bien, mais là, sa déclaration me laissa interloquée. Ouvrant la bouche comme une carpe hors de l'eau, j'aurais pu répondre : non ou ce n'est pas le moment, ou autre, mais à bien y réfléchir, Charlie était aussi son fils, génétiquement parlant, et il avait l'air d'être pour le moins motivé par son rôle de père.

- Okay. M'entendis-je répondre simplement.

Sans doute qu'il serait surpris et d'ailleurs oui, il semblait l'être en cet instant. Je serrais sa main pour affirmer mon mot. Mais après un baiser délicat sur ma main, il me dit que je n'avais pas à répondre oui tout de suite, qu'il voulait être autre chose que le papa cool. Et je souris.

- Tu n'es pas cool, tu es professeur d'histoire... sa mère est cool, elle a dansé dans un clip de Twiggy White l'an dernier, et on lui a proposé de faire danse avec les stars... Lui dis-je en rigolant, me foutant de lui quelque peu, pour le taquiner bien sûr. Donc je réitère mon oui, je suis d'accord Raphaël.

Je lâchais sa main, allant m'asseoir sur la balancelle et le laissant s'asseoir à côté de moi, s'il le souhaitait. Le grincement léger de l'assise, intervenant au milieu d'un silence entre nous, me fit rougir légèrement, puis carrément éclater de rire. C'était comme le grincement d'un lit, et nous en avions connu un comme ça de grincement... le lit que j'avais chez mes parents, avait le même genre de grincement, et ça me fit rire. Ne m'arrêtant pas pour autant de nous balancer.

La soirée se termina avec cette légèreté du départ, je déplaçais ma voiture pour qu'il puisse repartir, et je le regardais partir sur le perron de la maison. Nous allions nous revoir, souvent, pour le mieux j'espérais.

@Raphael Ashmore