Would you be on a date with me?

feat. Juliet & Raph

Raphael mentirait s’il disait qu’il n’était pas déçu de passer noël avec son fils. Mais il ne pouvait pas pour autant en vouloir à Juliet. C’était normal qu’elle ait déjà prévu quelque chose et qu’elle ne chamboule pas tous ses plans juste parce qu’il était de retour. Et puis, il y aurait sans doute bien d’autres noëls qu’ils pourraient passer ensemble dans les années à venir. De toute manière, Raph ne s’attendait pas à passer un noël spécialement joyeux cette année. Ça allait être étrange pour tout le monde que son père ne soit pas là.

« Un truc joyeux le 31 ça me va. »

Il lui sourit légèrement. Oui, ça lui allait. Tout comme le dîner avec sa mère d’ailleurs. Cette dernière lui avait proposée noël parce que c’était toujours l’occasion de se retrouver en famille, mais partir sur un dîner plus classique ne lui poserait sans aucun doute pas d’inconvénient. Elle voulait juste rencontrer son petit-fils et revoir Juliet, après tout. Elle en avait surtout besoin pour penser à autre chose, et se centrer sur ce qui était vraiment important. Sa mère avait beau être une force de la nature, perdre son mari était une épreuve qu’elle subissait encore.

« Je l’appelle demain pour lui proposer. »

Le sourire sur ses lèvres s’était fait plus franc alors que Juliet se dépatouillait en lui proposant de rester, s’il en avait envie. La réponse était évidente de son côté. Il ne refuserait jamais de passer un peu plus de temps en compagnie de Juliet. Encore moins en se retrouvant face à elle, son regard plongé dans le sien de cette manière. Sa main était d’ailleurs venue se poser sur sa joue, son pouce effleurant délicatement ses lèvres pincées.

« Ça me fera plaisir de rester… Si toi aussi t’en as envie. »

En tout cas, de son côté, il ne put pas retenir son envie de l’embrasser. Penchant son visage vers le sien, il pressa ses lèvres contre les siennes alors que son bras venait entourer sa taille. La serrant contre lui, son baiser était à nouveau rempli de tout ce désir qu’il pouvait bien ressentir pour elle.

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Je me liquéfie entre ses bras, je deviens eau, il fait fondre en moi, les murs de protection et les miradors. Je réponds à son baiser avec à peu de choses près, le même désir contenu. Je pourrais le dévorer ici et maintenant, et retrouver la chaleur de sa peau, sans que le monde autour, ne puisse me déranger plus que ça. Entre deux baisers fiévreux, tenant fermement les pans de sa chemise de mes main, je repris la parole;

- Viens à la... maison... où... on.. va chez... toi.

Impossible de me séparer de lui, le feu aux joues malgré la température agréable de la nuit, passant une main sur son torse à travers le tissu, et l'autre main autour de sa nuque, pour passer mes doigts dans ses cheveux.

- ... genre... maintenant... Sinon on va... se faire... arrêter... pour ... exhibitionnisme.

Je ris contre sa bouche, lui pris la main et l'entrainait dans mon sillage, pour rejoindre sa voiture. Arrivés chez moi finalement, les vêtements volèrent dans l'espace de ma chambre, Charlie était avec maman chez elle, et nous finimes nus comme des vers l'un contre l'autre, emmailloté dans la couette, essoufflés tous les deux.

Une main sur mon front, le sourire aux lèvres, je secouais la tête.

- On pourrait croire qu'après des années à ne pas se voir, on aurait pas autant d'attirance l'un envers l'autre, et que sexuellement, quelque part, ça fonctionnerait plus... t'es pas d'accord ?

Je me tournais vers lui, pour me rendre compte que rien que sa proximité, ou son odeur, me donnait envie de me perdre dans la plus parfaite des luxure. Terrible.

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Cette attirance qu’il y avait entre eux était indéniable. Raph n’avait pas pu résister plus longtemps avant de venir déposer ses lèvres sur les siennes. Et briser à présent ce contact lui semblait presque impossible. Il le fallait pourtant bien, vu qu’ils se trouvaient sur un lieu public. Et ce n’est que ses paroles qui lui permirent de revenir un peu à la réalité. Ou du moins, à la réalité du monde extérieur, là où ils n’étaient pas seuls. Ils ne s’étaient pas réellement séparés pour autant. Juliet était toujours dans ses bras, il sentait toujours son souffle venir effleurer ses lèvres.

Il hocha la tête pour réponse, la laissant l’entrainer jusqu’à sa voiture avant de prendre le volant. Ils avaient décidé de se rendre chez elle, et ils n’échangèrent pas énormément de mots dans les minutes suivantes. L’euphorie les avait à nouveau saisis, leurs vêtements ne tardant pas à se retrouver au sol alors que leurs corps s’unissaient à nouveau. Le temps s’était comme arrêté durant ces minutes alors qu’ils se laissaient entraînés par ce plaisir mutuel. Raph était à présent appuyé sur son coude, ses doigts glissant sur la peau dénudée de Juliet alors qu’il admirait les traits de son visage.

« Pas tout à fait. Disons que… On se connait déjà. Et même si les années ont passées, j’ai comme l’impression que tu restes toujours sensible aux mêmes choses. »

Il lui jeta un regard complice, souriant avant de se pencher pour déposer un baiser dans le creux de son cou. Non, il ne pensait pas que les années passées exercent une quelconque influence sur leur attirance l’un envers l’autre. Surtout que de son côté, cette attirance ne jouait pas uniquement sur le côté sexuel de la chose. Il n’y avait pas que le corps de Juliet qui l’attirait. C’était toute sa personne, dans son entièreté, qui attisait son désir et son amour pour elle.

« Mais pourquoi tu te poses cette question ? »

Il se faisait peut-être des idées, mais Raph avait l’impression que Juliet ne parlait pas seulement de leurs ébats de ces derniers temps. Ce qui serait d’ailleurs légitime. Lui-même se posait tout un tas de questions sur tout ce qu’il se passait entre eux depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Et sur l’avenir qui allait en découler, surtout. Même si ces instants partagés avec elle faisaient de loin partis des plus précieux qu’il avait en ce moment, il ressentait tout de même toujours cette crainte que tout finisse par s’arrêter. Il n’en avait aucune envie, et il espérait qu’elle non plus.

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J'esquissais un sourire, en secouant la tête.

- ce n'est pas vrai, tu ne peux pas savoir tout... j'ai sans doute un peu changé...j'aime peut être le bondage et les plans à trois. Lui fis-je remarquer, ses mains sur moi, me perdant un peu.

Je roulais sur le côté, pour me mettre en face de lui, il avait vu juste la question n'était pas là seulement pour parler de notre capacité à se reconnecter l'un à l'autre. J'avais beau avoir peur de ce qui pourrait arriver, j'étais aussi consciente que prendre son temps n'était pas dans nos prérogatives de vie.

- Et bien... Je pris une grande inspiration, allant me lancer, me mordillant la lèvre un brin en dodinelant de la tête. On n'est pas doué, pour attendre et arrêter de faire ce qu'on fait... et Charlie... enfin... je me disais que peut être tu voudrais venir t'installer à la maison. Ici avec Charlie et moi, par contre, pas dans la même chambre que moi, pas encore du moins. j'ai une chambre qui sert de bureau actuellement, qu'on pourrait aménager en chambre pour toi, et tenter de voir si la proximité immédiate, d'une vie à trois pourrait marcher ?


Avant même qu'il ne puisse répondre, on sonna à ma porte, et ensuite celle ci s'ouvrit et j'entendis la voix de Dylan m'appeler.

- C'est Dylan... attends, je vais... Je sautais par dessus Raphael, pour enfiler une culotte et une chemise et débrayée, je sortis de la chambre.
- J'étais inquiet, t'étais ou ? Me dit il, en me prenant dans ses bras.
- Désolée... je suis... pas le temps de terminer en toute honnêteté, que le regard de Dylan se posa sur la personne derrière moi.
- Ah merde... tu n'es pas seule... pardon... j'ai cru que tu avais eu une tuile...

Il passa sa main dans ses cheveux en se frottant l'arrière de la tête.

- Salut mate, je suis Dylan... le meilleur ami de Juliet.
- C'est Raphael...
- Le Raphael ? Dit il. Putain je suis tellement désolé... je voulais pas interrompre quoique ce soit.

Il alla lui serrer la main. Avant de prendre congés, et je refermais la porte d'entrée derrière un Dylan gêné, et quelque part un peu contrarié.

- Il a toujours été là, depuis qu'on s'est rencontré à la salle de danse. Il est chouette, tu verras, c'est un mec génial.

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Un rire avait franchi la barrière de ses lèvres à la réponse de Juliet.

« Ah oui ? Toi qui es si peu partageuse, j’en serais étonné. »

Mais Raph sentait qu’il y avait autre chose. C’était d’ailleurs bien pour cette raison qu’il lui avait posé la question. Bon, de manière détournée évidemment. Il ne voulait pas non plus qu’elle se brusque parce qu’il était un peu trop direct avec elle. Peut-être qu’il aurait pu, au final. Autant dire qu’il ne s’attendait pas à ce genre de réponse, ni à la proposition qu’elle était en train de lui faire. Et oui, ça lui faisait quelque chose. Il ne saurait d’ailleurs pas tellement décrire ce qu’il ressentait à cet instant. C’était comme un rêve qui se réalisait, d’une certaine manière. Et il avait besoin de quelques secondes pour remettre ses idées en place.

Sauf qu’au moment où il s’apprêtait à donner une réponse à Juliet, la sonnette de sa porte les interrompis, bientôt suivit par une voix masculine qui se faisait entendre dans la maison. Fronçant les sourcils, Raph lançait un regard interrogateur à Juliet. Avant qu’elle ne lui donne le prénom de la personne qui venait de les interrompre, et de se lever pour aller à sa rencontre. Ce qui ne lui donnait pas énormément d’information sur l’identité de cet homme, évidemment. Il ne tarda pas à se lever à son tour, enfilant son pantalon qui trainait par terre avant de sortir de la chambre.

Oui, il avait besoin d’assouvir sa curiosité d’une certaine manière. Et aussi peut-être de faire comprendre qu’il était là. Il découvrit alors le visage du fameux Dylan, qu’il n’avait encore jamais vu. Et dont il n’avait jamais entendu parler. Par contre, lui avait entendu parler de lui, visiblement. Et il ne semblait pas avoir envie de l’encastrer dans un mur, c’était déjà ça. Et ça le rassurait aussi, d’une certaine manière. Du moins, ça lui donnait envie d’être sympathique en cet instant.

« Bonsoir, ravi de te connaitre, Dylan. »

Raphael lui serra la main, souriant légèrement avant de le regarder partir.

« Et ça lui arrive souvent d’entrer ici comme ça ? »

Bon ok, il y avait quand même son côté jaloux qui s’exprimait malgré tout. Et il regrettait d’ailleurs instantanément ce qu’il venait de dire. Il s’approcha d’ailleurs de Juliet pour venir poser ses mains sur ses joues.

« Je suis désolé, c’est nul ce que je viens de dire. Il a l’air sympa, en tout cas. »

Même s’il venait d’interrompre une discussion plus qu’importante. Bon après, il veillait sur Juliet alors… On pouvait dire qu’il gagnait des points.

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Je regardais Raphael, avec un sourcil arqué, lorsqu'il me fit sa réflexion. Et il s'excusa, juste après, il s'excusa, mais j'étais certaine, qu'il y aurait des remarques and co... parce que Dylan est un très bel homme, qu'on s'est déjà embrassé et que tout le monde pense qu'on est en couple.

- C'est... mon plus proche ami, et un allié de taille, quant on est une mère célibataire... Lui fis-je remarquer.

Ce n'était pas un pic nécessairement, mais finalement il pouvait le prendre pour un pic. Après tout, qu'il soit parti la première année passe encore, mais il aurait pu tenter de revenir aussi pendant les 9 ans, au moins quand j'étais majeure et vaccinée. Donc les remarques... c'était compliqué.

- C'est avec lui qu'on part à Orlando, donc évites les remarques, Charlie l'adore, je l'adore et il nous considère comme sa famille.

Je me dérobais à ses mains, et retournais dans la chambre, pour me glisser dans les draps, visiblement contrariée. Je sais il s'était excusé, mais c'était quand même contrariant qu'il me fasse des remarques, sans comprendre finalement que la remarque tenait d'un brin de jalousie, et pas d'un jugement sur ma vie.

- Je suis fatiguée, tu peux rester si tu veux, ou partir, comme tu le souhaites. Lui dis-je, tournée sur le côté intérieur de mon lit, prompte à fermer les yeux.

Je m'endormis finalement et assez rapidement, trop crevée pour rester éveiller. Et le réveil matin, me vrilla les tympans à 9h. On est samedi, 9h... à peine levée, qu'on frappa à la porte, et que la tête dans le cul j'allais ouvrir. Une énorme boîte de donuts m'accueillit, avec au bout un Dylan qui voulait s'excuser pour hier soir.

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Raphael n’aurait pas pu imaginer que cette soirée pouvait dégénérer de la sorte. Il n’avait pas voulu être vexant, ni même donner l’impression d’émettre le moindre jugement dans sa remarque. C’était sa jalousie qui avait parlé à sa place, et il était loin d’être fier de lui à cet instant. Ce qui ne l’empêcha pas de ne pas très bien prendre ce que Juliet venait de lui dire. Une pique de plus sur ses années d’absence, plus le fait que Dylan allait partir avec eux à Orlando. Non, il ne le prenait pas spécialement bien, et c’était bien pour cette raison qu’il était resté silencieux.

Il l’avait suivi dans la chambre, principalement pour récupérer le reste de ses affaires. Même si elle lui avait proposée de rester, il ne pensait pas que c’était une bonne idée. Du moins pas dans l’instant présent. S’il restait, il ne fermerait pas l’œil de la nuit, et ça n’arrangerait pas son humeur du lendemain.

« Je vais rentrer, mais… Ce serait bien qu’on se voit bientôt pour finir notre discussion. Tu pourras passer chez moi quand tu seras disponible, si tu veux. »

Enfilant ses derniers vêtements, Raph déposa un baiser sur le front de Juliet avant de quitter la maison. Même s’il était encore amer de ce qui venait de se passer, il ne voulait pas non plus forcément le lui faire ressentir. Surtout que cette amertume finirait par s’atténuer, donc il n’était pas nécessaire de la laisser avoir des conséquences qu’il pourrait regretter.

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