Ce matin j’étais arrivée assez tôt aux bureaux. Et pour cause : la soirée de la veille ainsi que la nuit avaient été toutes les deux plus que houleuses. Et pour cause, Julian avait complètement oublié notre diner en tête à tête à cause de son fichu travail. J’avais donc passé du temps en cuisine pour rien du tout. Et le pire c’est qu’il avait réussi à me faire des reproches alors que c’est lui qui m’avait posé un lapin. Même quand je faisais un maximum d’efforts j’avais tout simplement l’impression que cela n’allait pas malgré tout. Et il avait ensuite mis sur le tapis qu’il avait repris contact avec un ancien ami à lui, et qu’il souhaitait le convier prochainement. Bien entendu qui devait s’occuper de tout ? Je vous laisse deviner. Et cela avait continué ainsi une bonne partie de la soirée. Et pour couronner le tout, demain je devais commencer une planque. Pas seule, non. Avec Matteo. C’était le seul point positif en ce moment. Travailler avec lui était très agréable, et il c’était bien intégré à l’unité. Au travail tout allait très bien.

J’avais donc très peu dormis cette nuit et étant réveillée de bonne heure j’avais décidé de venir plus tôt aux bureaux. Quand j’étais arrivée, il n’y avait encore personne, et ce n’était pas surprenant loin de là. J’avais commencé par me servir un café et je m’étais installé à mon bureau afin de terminer quelques rapports d’affaires terminées. Et un moment plus tard, j’entendis quelqu’un arriver, en levant la tête je pus m’apercevoir qu’il s'agissait de Matteo. Je lui adressai un léger sourire « Salut » dis-je pour commencer avant d’ajouter « Tu es prêt ? » je faisais référence au fait qu’on allait devoir tenir une planque pendant une durée indéterminée. D’ailleurs j’avais prévu un petit sac avec quelques affaires, il fallait mieux être prudent au cas où. Nous n’avions aucunes informations concernant la durée de cette affaire.

Matteo pensait arriver dans les premier ce matin et se rendait compte qu'il s'était bien planté, Cassia était déjà là et le salut. "- Salut !" ils avaient une planque de prévue et Matteo avait apporté quelques petites affaires pour pouvoir tenir le temps de cette planque d'ailleurs il ignorait combien de temps cette dernière allait durer. "- Oui, j'ai apporté mon nécessaire de survie." et il lui sourit un peu amusé par ce qu'il venait de dire. Il n'y avait rien de bien spécial, de quoi faire sa toilette, un change et puis quelques trucs en plus juste pour ne pas s'ennuyer pour le cas où.
Apparemment elle aussi avait apporté un sac tout comme Matteo et elle le prit avec elle le déposant ensuite dans la voiture qui allait leur servir à se rendre sur le lieu de la planque. Matteo avait rangé son badge et son arme dans son sac justement pour éviter de se faire repéré à peine sorti de la voiture. Ils se rendirent ensuite sur le lieux de la planque en question et s'installèrent. Ce n'était pas très grand, juste assez pour deux et ne pas se marcher sur les pieds, mais c'était assez vétuste. "- Je sent que ça va être long."

Comme j’étais arrivée en avance, j’en avais profité pour terminer quelques rapports. Au moins j’étais à jour et ce n’était pas plus mal étant donné que je partais pour une planque pour une durée indéterminée. Et en plus de tout cela, je n’aimais pas avoir du travail qui trainait. Ce n’était absolument pas mon genre. Puis Matteo était arrivé, je l’avais donc naturellement salué avant de lui demander s’il était prêt et sa réponse me fit sourire. Les planques c’était assez particulier, surtout quand on ne savait pas combien de temps ça allait durer. Mais au moins pour celle-ci on avait été prévenu un peu en avance. C’était quelque chose d’assez rare. Nous étions donc descendu afin de prendre un véhicule et de se rendre sur les lieux.

Une fois arrivés, on entra dans le petit appartement qui allait nous servir de planque. Et à peine arrivés, Matteo fit un commentaire. Et tout en regardant la pièce principale je répondis « Je le sens aussi… » Surtout dans un lieu comme celui-ci. Je posai alors mon sac, et déballai le matériel de surveillance. Nous étions principalement équipés d’un appareil photo. « Si tu veux je peux commencer la surveillance. A moins que tu ne préfères commencer ? » oui autant se mettre d’accord.

Matteo n'aimait pas trop les planques, rester enfermé sur place pendant des heures c'était un truc à le rendre dingue, surtout si en prime il ne se passait rien. Mais bon ça faisait parti du travail et il acceptait ça, juste qu'il aurait franchement besoin de se dégourdir les jambes à un moment donné.
Il posa donc son sac, observa un instant puis aida Cassia à sortir tout le matériel et l'installer, tout en réfléchissant en même temps. "- Peu importe, à moins qu'on ait quelque chose de précis à faire comme par exemple aller chercher à manger." pour ça Matteo passerait son tour pour la surveillance et irait volontiers chercher de quoi manger. Entre la nourriture et le café il y avait moyen de le faire se bouger et surtout de trouver une excuse pour sortir et se dégourdir les jambes. Sauf que Matt savait aussi qu'il ne pouvait pas obliger la jeune femme à rester enfermé et que forcément il devrait aussi la laisser sortir.

Et puis Matteo en profita pour lui poser une question puisqu'il avait remarqué qu'elle était déjà là et qu'il n'était pas arrivé en retard au travail ce matin. "- Comment ça se fait que tu étais déjà là quand j'suis arrivé tout à l'heure. Le sergent avait dit qu'on pouvait arriver à l'heure normale pour prendre le matériel et le véhicule que c'était largement suffisant ?" oui il était curieux et puis il avait aussi besoin de savoir s'il fallait systématiquement arriver avant l'heure pour avoir les meilleurs affaires ou autre, après tout elle est là depuis plus longtemps que lui et sait comment le service fonctionne.

Avec Matteo nous étions arrivés sur le  lieu où nous allions devoir rester pour cette planque indéterminée. Et à peine arrivée nous commencions à déballer le matériel qui nous serait nécessaire. J’avais commencé à tout déballé et Matteo m’avait rapidement donné un coup de main. J’avais ensuite demandé au jeune homme s’il souhaitait commencer la surveillance ou s’il préférait que je le fasse. Apparemment il n’avait pas de préférence. « Je vais commencer alors » le fait de commencer ne me dérangeais pas du tout. Au contraire ça allait sans doute m’occuper l’esprit et oublier la soirée laborieuse d’hier soir.

Je me mis alors en place, et c’est à ce moment-là que Matteo me demanda pour quelle raison j’étais déjà ce matin quand il était arrivé au bureau. « Oui je sais qu’on pouvait arriver à l’heure habituelle mais je n’ai pas passé une très bonne nuit, j’étais réveillé très tôt alors au lieu de tourner en rond dans mon lit j’ai préféré venir au bureau pour terminer des rapports et me mettre à jour »   je me tournai alors vers lui et ajoutai « Ne t'en fais pas , je ne serais pas parti sans toi » tout en lui faisant un léger clin d'œil. Bien entendu c'était une plaisanterie et je me doutais que Matteo allait comprendre. Simplement une petite taquinerie, ça ne faisait jamais de mal.

La planque allait sans doute être longue, Matteo ignorait pour combien de temps exactement ils étaient là mais si ça durait trop de toute façon il y aurait la relève c'est certain. Sauf qu'en attendant et bien il fallait s'y mettre. Donc autant joindre l'utile à l'agréable et donc tout en sortant et installant le matériel de surveillance il discuta un peu avec Cassia. Il lui demanda d'abord pourquoi elle était déjà là pour savoir s'il y avait un code du style premier arrivé premier servit dans l'unité. Etant là depuis peu il était toujours nouveau et ne connaissait donc pas tous leurs codes, surtout qu'en plus ils ne l'avaient peu être pas prévenu volontairement. Quoi qu'il en soit, d'après ce qu'elle lui répondit cela n'avait rien à voir avec le boulot mais plutôt elle et le fait qu'elle n'arrivait pas à dormir. Chose qu'il pouvait comprendre vu que cette planque était prévu depuis la veille, mais il n'y avait pas de quoi ne pas dormir de la nuit non plus. Matteo ne comprenait pas tout mais ne comptait pas non plus lui demander tout un tas d'explication. "- Tu n'as pas la climatisation chez toi ?" cela pouvait aussi expliquer le fait qu'elle n'ait pas bien dormit, parce que lui de son côté avait dormit comme un bébé climatisation oblige. C'était vraiment agréable, par contre ici il n'y en avait pas et vu l'espace confiné ils allaient rapidement avoir chaud et ouvrir les fenêtre était prendre le risque de se faire repérer. Par le clin d'oeil qu'elle lui fit il compris bien sur qu'elle plaisantait, de toute façon il n'en avait absolument pas douté. "- Tu l'aurais fait tu aurais du te débrouiller toute seule." et il se mit à rire légèrement montrant bien qu'elle n'avait plutôt pas intérêt de l'oublier sinon elle allait se farcir la planque toute seule.

J’avais décidé de commencer la surveillance en première. Avec la soirée et la nui que j’avais passé le veille cela me changerait un peu les idées. Et puis en même temps, Matteo m’avait posé une question. Question à laquelle j’avais répondu. Je n’avais évidemment pas donné tous les détails, j’avais donné des explications mais sans m’étaler non plus. Même si Matteo n’était pas un inconnu je ne me voyais pas lui déballer ma vie privée comme ça, surtout lors d’une planque pour le travail. Le jeune homme me demanda ensuite si je n’avais pas la climatisation chez moi. Sa question me fit sourire. Pour lui c’était sans doute cause de la chaleur que j’avais passé une mauvaise nuit. « Si j’ai la climatisation chez moi. Ici, c’est indispensable » dis-je en lui souriant. Oui même si on était habitué à la chaleur, la climatisation était toujours la bienvenue.

J’avais ensuite lancé une taquinerie, et sa réponse m’amusa. « C’est vrai. Mais qui te dis que je ne me serais pas débrouillé comme une chef toute seule ? J'espère pour toi que tu n'es pas en train d'insinuer que je ne saurais pas me débrouiller seule » dis-je amusée. Bien entendu je n’étais pas du genre à me vanter, loin de là. Ce n’était pas du tout mon genre même. Mais là encore la taquinerie continuait. Et c’était plutôt agréable.

Vu qu'ils s'entendaient bien avant le départ de Matteo, ce dernier espérait donc que rien n'avait changé et il se permettait donc de lui parler, lui poser des questions un peu sur sa vie hors du boulot. Et puis en même temps ça lui permettait d'en savoir un peu plus, il avait raté pas mal de choses ici en étant loin et espérait vraiment que Cassia était resté son amie. Il fit une légère grimace à sa réponse, admettant que oui elle avait raison, ici c'était indispensable. "- Ok. Là où je vis c'est pas très grand mais je n'ai pas à me plaindre de ce côté là, mes voisins sont cool et pas très bruyant donc en général les nuits sont très reposantes." peu être qu'elle n'avait pas cette chance et vivait dans un immeuble un peu plus bruyant ou moins insonorisé et du coup cela se ressentait la nuit quand tous les bruits sont multipliés par dix ou autre.

Enfin bref, Matteo sourit à la taquinerait qu'elle lui fit et bien entendu lui répondit, loin de lui l'idée de ne pas rétorquer. Et ce qu'elle dit le fit sourire, montrant bien qu'il était toujours dans l'esprit taquin. Et bien entendu il répondit aussi. "- Ca y est tout de suite les grands mots. Tu sais très bien que je ne suis pas macho et que je ne demande qu'à voir à quel point tu sais te débrouiller toute seule." et Matteo sourit de plus belle, bien entendu il la taquinait lui aussi. Mais tout en disant cela il cessa de l'aider lui montrant donc par là qu'elle pouvait y aller, il ne voulait surtout pas l'empêcher de se débrouiller comme un chef.

Au fil de la conversation Matteo semblait un peu surpris, et il avait apparemment fait le rapprochement avec le fait que je n’avais pas passé une super nuit avec la possibilité que je n’avais pas de climatisation chez moi. Je lui avais donc répondu que ce n’était pas le cas. Matteo ajouta alors que là où il vivait ce n’était pas très grand mais qu’il n’avait pas à se plaindre, et qu’en plus de cela ses voisins semblaient assez discrets et sympas. « Tu es bien tombé alors, c’est bien » oui ce n’est jamais amusant quand malheureusement on a des voisins qui se fichent un peu de tout et de tout le monde et qui ne respecte pas ou que trop peu la vie dans un immeuble. « Je dois dire que chez moi aussi c’est assez calme, et c’est vraiment un petit bâtiment, il n’y a que six appartements et les voisins sont tous très sympathiques » j’avais eu la chance de bien tomber c’est clair. Malheureusement cela faisait un moment que Julian me poussait à quitter mon appartement pour venir vivre chez lui. Sauf que le quartier où il vivait ne me plaisait pas vraiment, ni son appartement d’ailleurs.

Puis la taquinerie fut de retour. Et ce que répondit Matteo me fit sourire de plus belle. « Oui je le sais » Matteo n’avait jamais été macho et je ne vois pas pourquoi ça aurait changé depuis le temps. « J’ai de la chance d’être tombé sur toi en tant que coéquipier » oui car tous les hommes dans ce milieu ne pense pas pareil que lui.

Matteo avait eu de la chance de trouver un petit appartement assez sympa plus ou moins au dernier moment avant son arrivée. Parce que sinon il aurait du aménager chez ses parents pour quelques temps et ça n'aurait pas été pareil, en puis en plus il avait l'habitude d'avoir son indépendance alors forcément ça ne l'aurait pas aider à se sentir bien et à l'aise malgré tout. Bien sur, sa famille c'est sa famille mais bon quand on est indépendant et qu'on a dépassé la trentaine c'est quand même mieux d'avoir son propre chez soi. Cassia lui parla de son immeuble, visiblement c'était pareil pour elle et tant mieux après tout. "- Toi aussi t'es en appart." elle aurait pu avoir une maison, possible aussi puisqu'elle lui avait dit être avec quelqu'un forcément deux salaire ça aide à payer le loyer d'une maison. De son côté Matteo préférait attendre encore avant de se lancer dans l'achat ou la location d'un véritable chez lui. Pour l'instant son appartement n'était qu'une sorte de palier en attendant mieux.

La discussion tourna ensuite sur le matériel, sur Cassia et ses compétences et le fait que Matteo ne doutait pas une seule seconde qu'elle soit capable de se débrouiller toute seule. "- Et moi pareil. J'aurai pu tomber sur un vieil aigri et chauve, c'est quand même plus agréable d'avoir une collègue féminine et puis toi je te connais alors forcément c'est mieux." s'il avait eu à choisir il aurait forcément choisi Cassia.