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J’avais complétement oublié la présence de mon fils, à la maison. Ce dernier devait passer du temps avec sa petite sœur, et bien que ça me faisait plaisir de les voir ensemble, j’étais surprise de le voir à quelques mètres de moi. J’avais complétement oublié que c’était aujourd’hui, leur journée. « Je peux l’attendre à l’intérieur ? » M’a-t-il demandé. Avant même que je puisse lui répondre, il avait tourné les talons, puis s’était dirigé vers le salon, où il s’était installé sur l’un des fauteuils. Il connaissait visiblement la réponse ou il n’en avait rien à faire de ce que je pensais. De toute façon, je ne comptais pas le faire sortir. Je voulais renouer avec lui, pas m’enfoncer encore plus dans le gouffre, qui nous entourait. Je l’avais suivi pour prendre de ses nouvelles. J’essayais de le faire parler, mais ce n’était pas partie gagnée. « Ca t’intéresse ? » J’ai soupiré, en secouant la tête. « Ezra… » Ma voix était douce et calme. Je n’avais pas envie de me prendre la tête avec lui. « Je vais bien. Arya me manque, je la ramènerai maximum à 18h, comme ça, elle aura le temps de faire ses devoirs avant de manger. » Il avait détourné le regard, avant de me donner sa réponse. Il n’était pas à l’aise, et ça se voyait. Je ne voulais pas forcer les choses, mais en même temps, je n’en pouvais plus d’être en guerre contre lui. Je l’aimais plus que tout, et je regrettais amèrement mon geste envers lui. « Et toi ? Tu as pas l’air en forme. » Sa question m’était dirigé, mais son regard était toujours plaqué contre son téléphone. « Tu lui manques aussi, tu sais! Elle adore passer du temps avec toi. Elle me raconte toujours vos soirées. Tu devrais voir les étoiles qu’elle a dans les yeux… Il n’y a pas de problème, amusez-vous bien, en tous cas… Et ça va, j’ai simplement une migraine depuis ce matin, qui ne lâche pas. » Lui dis-je, avec un petit sourire. J’allais probablement profiter de l’absence d’Arya pour faire une sieste. De toute façon, elle ne serait pas entrée avant 18h00, en espérant que ça passe.

J’avais passé la majorité de la matinée au palais de justice. J’avais quelques clients à raconter, sans oublier ma présence devant le juge, avec l’un de ses derniers. Il devait être tout près de 14h30, lorsque je me suis retrouvée seule dans mon bureau, dans un silence quasi-silence. Un vrai plaisir, quoi? Surtout que ce matin, j’avais eu la chance de me lever avec une énorme migraine. Il aurait été préférable que je reste à la maison, mais il était tout simplement impossible pour moi de déplacer tous mes rendez-vous pour la journée. En plus de tout ça, ma voiture était au garage, pour un entretien, alors j’avais dû prendre un Uber pour faire le trajet entre le garage et le palais de justice, et là, si je voulais rentrer, c’était la même option. Je ne voulais pas déranger Ilkan, ou qui que ce soit. J’ai soufflé un bon coup avant de prendre mon téléphone portable et de réserver un Uber.

Environ cinq minutes plus tard, une notification m’avertissant que mon transport était arrivé et qu’il était devant le bâtiment. J’ai ramassé mon sac, mes clés et je suis partie. C’en était assez pour aujourd’hui. J’ai salué le conducteur du véhicule, et nous sommes partis en direction de chez moi. Au bout d’un moment et de quelques petites discussions, nous étions devant la maison. Je l’ai remercié et je suis sortie. J’étais à la maison, juste à temps pour Arya, qui arrivait vers les 15h00 de l’école.

Dès que j’ai passé le pas de la porte, j’ai déposé mes choses, et j’ai pris la direction de la salle de bain pour prendre deux cachets. La douleur était beaucoup moins présente, mais je ne voulais pas prendre de chance. « Poussin, tu es déjà là ? » Entendis-je la voix d’Ezra. Eh merde! Pensais-je. J’avais complétement oublié que mon fils devait passer chercher Arya pour qu’ils passent du temps ensemble. Je suis sortie de la salle de bain, m’avançant vers l’entrée où se trouvait Ezra. « Maman ? Qu’est-ce que tu fais ici ? » S’est-il empressé de me demander en me voyant à quelques mètres de lui. « Je viens de rentrer… J’ai pu me libérer un peu plus tôt du boulot… Arya n’est pas encore arrivé, mais elle ne devrait pas tarder. » La relation que j’avais avec lui avait énormément changé depuis que j’avais eu le malheur de le jeter à la rue. Rien n’excusait mon geste, mais nous étions, à ce moment, à des endroits plutôt sombres et je n’en pouvais plus. Depuis que j’étais en Californie, j’avais essayé par tous les moyens de me faire pardonner, mais c’était plus difficile qu’autrement. « Tu… hum… Comment vas-tu? » Lui demandais-je, finalement. J’essayais, encore une fois, de rendre l’atmosphère un peu plus agréable, avant qu’Arya arrive.