Reste avec moi

"Could it be worse when, you get all what you want but, never what you need ? "

Eh bien t'avoir vu fourrer ta langue dans la bouche d'une autre m'a donné soif ! Je n’avais pas vraiment relevé car je ne savais pas trop quoi répondre à part foutre un gros blanc entre nous…sa remarque me laisse un peu perplexe. Je l’intimidais tout à l’heure et maintenant ça, ce pourrait-il qu’elle ressente…la même chose ou plus ? Ce n’est pas la première fois que je rencontre une femme qui voudrait bien plus avec moi mais, comme elle me plait beaucoup, je dois avouer que ça me terrifie.

Au moins tu m'auras vu parfaitement imparfaite.
Imparfaite, elle ? J’ignore si c’est une vaine tentative pour m’entendre dire mais, tu es parfaite, comme certaines femmes adorent faire ou si c’est parce qu’elle se sent vraiment comme tel, alors comme tout gentleman je lui réponds : Tu es bien loin de l’être…. Elle me regarde pensive, puis se dirige vers ma chambre.

J’essaye de souffler un peu quand elle s’isole pour s’habiller. Mon corps réagit instinctivement quand elle est dans la même pièce que moi. Il faut que je me contrôle avant qu’elle ne le comprenne, si ce n’est pas déjà fait ! Quand elle revient, elle s’installe à table avec moi pour prendre le petit déjeuner. Tout se passe très bien jusqu’à ce qu’elle me demande si je comptais l’ignorer après cette soirée. Est-ce vraiment ce qu’elle souhaite ?
Non, non, bien sûr que non…. Je ne sais pas à quoi elle pense, mais sa réponse me rassure. Je ne veux plus l’ignorer. A quoi bon, quoique je fasse, elle est toujours là dans mes pensées, alors autant être près d’elle, être son ami même si…je voudrais bien plus. Je propose subtilement le mot «ami ». Elle semble surprise, reste un instant silencieuse, elle réfléchit.

Bon alors, mon cher ami lève ton verre, je tiens à t’informer que j’ai eu la première partie de mon examen, déclara-t-elle en me reversant du jus d’orange. Je lui souris avec tendresse. Je m’en doutais. C’est une femme qui a de l’ambition et qui se donne tous les moyens pour réussir. Je lui tends mon verre puis trinque à sa réussite. Je bois une gorgée et me lève. Je m’avance doucement vers elle, rapproche mon visage et lui dépose un baiser sur sa petite joue toute chaude. Nos yeux se rencontrent.

Félicitations, je n’en attendais pas moins de toi. Il va falloir fêter ça., je marque une pause, et surtout pas d’alcool pour mademoiselle, ajoutai-je en déposant mon index son nez d’un petit geste bref. Je bois une autre gorgée de jus d’orange tout en souriant. Je retourne m’assoir puis l’observe se servir généreusement des mets que j’avais soigneusement préparés. Elle est vraiment…parfaite.
Quoi ? Je prends un pancake à mon tour, le badigeonne de confiture à la fraise puis en mange un morceau.

Rien, j’admirais juste la femme qui se tient en face de moi. Elle rougit. J’aime voir l’effet que mes compliments ont sur elles. On a le droit de complimenter ses amis, non ? Nous finissions tranquillement notre petit déjeuner. Une fois terminé, je débarrasse la table puis lave la vaisselle.

Je me sens brusquement pris par un gros coup de fatigue. Je regarde l’heure, dix heures. Je réalise que je n’ai quasiment pas fermé l’œil de la nuit. J’ignore pourquoi, mais je ne veux pas qu’elle parte. J’aime la savoir à mes côtés. En même temps, je ne peux pas la forcer à rester. ça me fait carrément chier de lui demander mais je n’ai pas le choix.

Dis-moi quand tu veux que je te ramène…. Je marque une pause. Je me demande si…non ! Quoique…temps pis je me lance.
Je suis un peu claqué…J’allais me poser sur le canapé pour regarder un film, si tu veux tu peux rester avec moi. Ok, je suis cinglé de lui proposer une chose pareille. Je sais pertinemment qu’elle m’en veut encore pour hier et je ne lui en voudrais pas si elle m’envoie bouler. Comme on dit « mieux vaut regretter d’avoir fait quelques chose plutôt que d’être resté les bras croisés ». Pourquoi j’ai soudainement peur de sa réponse ?

Reste près de moi

"Could it be worse when, you get all what you want but, never what you need ? "

Si tu choisis bien le film, j’accepte ! me répondit-elle avec son plus beau sourire. Un vent de soulagement apaise mes craintes. Comment une personne peut-elle avoir autant d’effet sur moi. Choisir le film ? Moi qui voulait être galant. Je m’avance vers le canapé.

En revanche, je ne te promets pas de rester éveillée jusqu’au bout, j’ai l’impression de n’avoir pas beaucoup dormi non plus. ajouta-t-elle en s’installant sur le canapé. Je ris amusé. Je saisis la télécommande, posée sur la table et je rejoins Barbara sur le canapé. Nous sommes désormais proches l’un de l’autre. Cette soudaine proximité me rend brusquement nerveux. J’allume la télévision puis commence à zapper les chaînes. Il ne semble rien y avoir d’intéressant.
Il n’y a pas grand-chose, je vais regarder dans mes DVD, je reviens. Je me lève et commence à regarder les films posés sur l’étagère près de ma chambre.

En revanche, pas de film d’horreur… Hormis si tu veux que je m’agrippe à toi ! Je relève un sourcil affichant un air malicieux tout en scrutant les piles de DVD. L’idée de la savoir collée à moi pendant deux heures est vraiment tentante. La question est, serai-je capable de résister à cette délicieuse créature. Hum, mauvaise idée. Je tourne la tête puis l’observe.
ça ne serait pas pour me déplaire, mais pour être franc, je pense aussi m’endormir assez rapidement. Comment ferai-je pour secourir la demoiselle en détresse. Je lui envoie un petit clin d’œil puis me mets à rire. Je retourne à mes DVD puis attrape un grand classique, un film que tout le monde adore, du moins je crois.

La communauté de l’anneau, ça te va ? Bon, okay, Je l’avoue, j’ai fait exprès de choisir un long métrage, ça me laisse une bonne excuse pour rester plus longtemps auprès d’elle. Elle semble satisfaite de mon choix. Parfait ! J’ouvre la boîte puis insère le disque dans le lecteur. Je la rejoins sur le canapé. Je me love sur le côté droit,  m’accoudant sur l’oreiller et posant ma tête sur ma main, lui laissant ainsi tout le côté gauche à sa guise. Le film commence, mais je ne parviens pas à me concentrer sur l’histoire. Toutes mes pensées sont rivées sur celle qui se tient à quelques centimètres de moi. Mon cœur bat fort et ma respiration s’accélère. Je me sens très nerveux. Je n’aime pas cette sensation, on dirait un gosse. Putain Dimi, c’est juste une fille comme les autres, qu’a-t-elle de plus ? Oh bah juste un charme renversant, un corps de rêve, une personnalité fort intéressante et un frère qui n’est autre que ton meilleur ami. J’ai mal à la tête à force de réfléchir ! Tu es bien installée ?

Je sens la fatigue me gagner peu à peu. Petit à petit, Frodon Sacquet devient une silhouette tout juste perceptive. Tout s’obscurcit enfin jusqu’à ce que mon esprit et mon corps se laissent aller.

Deux heures plus tard

Mon esprit apaisé soudain émerge et reprend doucement conscience. Je sens mon corps plus détendu que jamais : un sentiment de plénitude absolu, un parfum inhabituel mais délicieusement enivrant, une douce chaleur lovée tout contre moi. Mes yeux  doucement s’ouvrent. Je suis allongé dans le canapé, mais pas seul. Barbara est paisiblement endormie blottie tout contre moi. Sa tête posée sur mon bras droit, sa main enlacée dans la mienne, mon bras gauche enroulé autour sa taille, mes bras l’étreignent avec tendresse. C’est si…agréable. Je pourrais rester ainsi pendant des heures, non !  Je veux rester ainsi, tout simplement, juste… un instant sans jamais réfléchir, sans jamais se poser de questions, ne plus rien m’interdire, oublier Kristian, oublier toutes ces merdes que sont ma vie et ma maladie, juste…profiter de ce moment comme si c’était le dernier que je vivais, comme si l’espace d’une seconde, cet être que je tiens dans mes bras est ma copine, mon âme sœur. Quelle sérénité ! Je referme doucement les yeux, soupire et la serre tout contre moi. Barbara, reste près moi…

Reste près de moi

"Could it be worse when, you get all what you want but, never what you need ? "

C’est si bon et si sécurisant de la sentir près de moi. Tout un tas d’émotions me transcendent en ce moment même : quiétude, bonheur, sérénité, toutes ces choses qui vous font sentir vivant. Je me demande si elle dort toujours ou si elle est réveillée. Va-t-elle me repousser ou rester à mes côtés ? Je ne veux pas qu’elle parte. Je suis incapable de la laisser partir. Frodon nous a plus regardé que nous l’avons fait, sa petite voix

Elle est réveillée et….ne me repousse pas, au contraire. Elle serre ma main comme pour éviter qu’elle ne s’échappe. Mais elle n’ira nulle part. De mon pouce, je caresse avec douceur le dos de sa main Je souris, paisible et heureux de constater que ce désir d’être enlacé l’un l’autre est partagé. Les battements de mon cœur s’accentuent.
Désolée, je n’ai pas pu m’empêcher de venir contre toi, tu semblais tellement bien que j’en étais jalouse, avoue-t-elle avec sincérité. Les yeux clos, je souris de plus bel.
Dans ce cas, tu devrais être jalouse un peu plus souvent, dis-je d’une toute petite voix émergeant du sommeil.

Elle essaye d’attraper son téléphone sur la table basse puis jette un œil à l’écran. Je vais devoir rentrer…non...je ne veux pas entendre ces quatre mots, car c’est signer un retour dans la triste réalité qu’est ma vie. Je suis si bien ici avec elle, évadé de tous mes problèmes, enfermé dans une bulle où le temps n’existe plus. Pour l’empêcher de partir, je la serre à nouveau tout contre moi, puis enfuis ma tête au creux de son cou.Non…

Mais, je n’ai pas envie. avoue-t-elle. Sa réponse me comble de bonheur.
Reste…s’il te plait, murmurai-je désespérement.

Reste près de moi

"Could it be worse when, you get all what you want but, never what you need ? "

Prisonnière de mon étreinte, elle pourrait très bien me dire qu’elle a des choses plus importantes à faire et m’envoyer balader. Mais non, elle se retourne et me fait face. J’ouvre les yeux. Nos visages si près l’un de l’autre, je m’égare et dérive doucement dans l’océan verdoyant de ses magnifiques yeux émeraudes. Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau. Je suis subjugué. Mon corps tout entier est figé. Je reste immobile, incapable de bouger, seuls mes yeux clignent doucement sous la beauté dévorante de cette femme. Une agréable chaleur s’empare de mon cœur, me transcende et se répand dans mon corps malade. Mon cœur s’affole et ses battements tambourinent jusque dans ma tête. C’est la première fois que j’éprouve un tel sentiment. Je ne sais pas comment l’expliquer, j’essaye d’y mettre des mots mais je crois qu’il n’en existe aucun pour décrire ce que je ressens en ce moment même.

Elle s’avoue vaincue et cède à ma supplication: D’accord, je reste, sans rien ajouter de plus.
Je suis comblé. Je ne me lasserai jamais d’un moment comme celui-ci. J’en ai si peu connu dans ma piètre existence, moi qui ai toujours tout fait pour repousser les autres. Pour une fois, je déroge à tous mes principes, je franchis toutes les limites, j’enfreins toutes les règles, profitant juste de l’instant présent. Je soupire, soulagé, puis ferme les yeux.

En fait, pas besoin de film d’horreur pour je vienne contre toi, dit-elle en passant sa main dans mes cheveux. Je frissonne sous ce geste plein de tendresse. J’esquisse un sourire en coin. Frodon aura suffit…répliquai-je d’une petite voix en ouvrant les yeux. Nos regards à nouveau se rencontrent.



Encore ce sentiment qui prend possession de moi. Impuissant face à moi-même, je ne dis rien, je ne fais rien. Je n’ose pas. J’ai peur… Je refuse de la blesser à nouveau. Ma vie est instable, je suis instable. Alors je reste là, mon visage si proche du sien, à contempler cette femme, refreinant tous mes désirs, comme celui de l’embrasser tendrement, de la caresser avec douceur, de lui faire l’amour…Ma respiration s’intensifie et ne passe pas inaperçue. Je me mordille légèrement la lèvre inférieure.

Reste près de moi

"Could it be worse when, you get all what you want but, never what you need ? "

Le silence qui règne est aussi intense et profond que ce désir qui prend possession de moi. J’ignore combien de temps nous sommes restés ainsi à nous dévisager, visiblement assez longtemps pour qu’elle prenne les devants. Je ne sais pas…si j’ai le droit…mais je m’en fiche, murmure-t-elle en rapprochant son visage encore plus près. Mon dieu…mon cœur, mon corps sont au bord de l’implosion. Que fait-elle de moi ?

Et puis soudain, elles posent délicatement ses mains sur mon visage, ses lèvres sur les miennes et m’embrasse avec une telle passion que je ne peux me retenir plus longtemps. Je libère mes chaines et lui rend passionnément son baiser. Nos lèvres, puis nos langues lentement s’effleurent, se touchent, se caressent, s’entrelacent encore et encore, en parfaite osmose. Mon dieu que c’est bon… Je laisse échapper un petit gémissement. Elle me rend fou.

Je prends le contrôle et me redresse avec fougue sans jamais quitter ses lèvres. Elle se met à califourchon sur moi, mes mains l’emprisonnent, glissent doucement sous son tee-shirt au creux de ses reins et remontent délicatement sur sa peau nue. Elle gémit sous mes caresses. Bordel, j’ai tellement envie d’elle. Je veux lui faire l’amour, lui faire hurler mon nom et la faire jouir jusqu’à essoufflement. D’un geste viril, je lui ôte son tee-shirt, dévoilant sa délicieuse poitrine, enveloppée dans d’exquis sous-vêtements qui suscitent en moi encore plus d’excitation. Je libère une main et rabats une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Je romps nos fougueux et tendres baisers, essoufflé, pour admirer cette femme si parfaite. Ses yeux viennent s’ancrer dans les miens.

La respiration haletante, je rapproche mon visage et embrasse langoureusement son cou, sa nuque, ses épaules remontant et redescendant encore et encore, mordillant délicatement le lobe de ses oreilles. Elle gémit de plus bel, et je fais de même. Barbara…murmurai-je la respiration haletante, je…j’ai tellement envie de toi…

Sans comprendre ce qui arrive, l’horrible sonnerie de mon téléphone retentit brusquement dans le salon. Nous ne prêtons guère attention et poursuivons nos étreintes charnelles. Mais…mon téléphone sonne encore, une fois, deux fois. Au bout de la troisième, je me stoppe complètement, puis décroche sans prêter attention au nom de mon destinataire.

Allo ? répondis-je essoufflé. Un gros coup de massue vient alors me tomber sur le crâne.
Kris ! Que se passe-t-il ? hum…hum…euh Barbara ? Je jette un coup d’œil inquiet à la jeune femme, toujours à califourchon sur moi et qui semble aussi surprise que déçue, Euh, non…je ne l’ai pas vu. Hum…Hum, oui si je la vois je lui dirai, t’inquiète. Okay. A plus mec.

Je raccroche, pose le téléphone sur la table basse et souffle désespérément. Le regard perdu devant moi, je n’ose pas regarder Barbara. Merde…Dimi, qu’est-ce que tu t’as encore foutu… ! Je suis tellement en colère contre moi-même ! Je n’aurais pas dû craquer comme ça ! T’es vraiment le roi des cons ! Mais elle…elle…putain elle me plait tellement ! Ce sentiment...je n’avais jamais ressenti ça pour quiconque… Qu’est-ce que ça signifie ?

Je ferme les yeux et passe ma tête entre mes mains. Encore ce putain de conflit intérieur !  Je souffle à nouveau. La culpabilité me gagne. Si Kris sait, je suis un homme mort. Devrais-je risquer mon amitié pour elle ? Barbara est le genre de femme à vouloir être en couple, qui a besoin d’un homme stable, serein, vivant. Je suis tout le contraire. Je la ferai trop souffrir. Alors pourquoi je fais tout ça avec elle ?

Je vais devoir prendre une décision et vite, je ne peux pas continuer ainsi, ni être ami avec elle. C’est tout bonnement impossible. Que faire ?
Après quelques minutes de silence je me redresse : Ton frère te cherche, il s’inquiète, je marque une pause, tu devrais te rhabiller, je te ramène. Elle s’éloigne de moi, sans un regard. Je souffle. Je me lève, enfile ma veste en cuir et mon bonnet et prends les clefs de ma moto sur le buffet. Je m’accoude contre le mur en attendant la jeune femme. Si Kris ne nous avait pas interrompu, Dieu seul sait ce que nous aurions fait…c’est un signe…