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  Convalescence - Doyle & Devon 

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Message Convalescence - Doyle & Devon écrit Dim 10 Oct - 18:41
Convalescence
Doyle & Devon
«Si ta présence n'est d'aucune utilité, pourquoi ton absence ferait une différence ? »

La nuit est plutôt calme ce soir. Deux infirmières sortent du bâtiment par la porte automatique pour se griller une cigarette. Adossé contre le mur de brique, je les salue d’un signe de la tête et d’un sourire. Il fait bon ce soir. L'air frais de dehors me permet d'oublier un peu les odeurs infectes des couloirs de l'hôpital. Je décale le porte sérum qui m’accompagne sur le côté, puis cale le tuyau de ma perfusion pour éviter qu’il ne s’accroche à tout va.

Il est tard. J’ignore l’heure qu’il est. Mais il est tard. Il fait nuit. Nuit noire. Je devrais rester dans ma chambre. Je devrais me reposer. Mais, je n’arrive pas à fermer l’œil. Non pas à cause de mes fractures costales ou de cette petite commotion cérébrale. Elles me font mal certes, mais les anti-douleurs font effet. C’est surtout…Les images de tous ces cadavres brûlés et disloqués qui ne cessent de me hanter. Je préfère encore observer les véhicules aller et partir, sourire aux inconnus qui passent, réfléchir à l’avenir de notre famille, ce qu’il va adviendra avec Sanaa. C’est drôle…il y avait longtemps que j’avais cessé de songer. Je prenais chaque jour comme il venait, sans me soucier du reste. Et aujourd’hui, c’est tout le contraire. Trop de questions sans réponses. Par où commencer ?


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Dernière édition par Devon Whitmore le Dim 24 Oct - 11:08, édité 1 fois
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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Sam 23 Oct - 1:58
Convalescence
Devon & Doyle

Mes paupières s'ouvrent soudainement et il me faut encore quelques secondes pour faire le point, comme à chaque fois. Où est-ce que je suis, qu'est-ce que je fais là, pourquoi je suis branché à toutes ces machines... Comme à chaque fois, j'essaye de percevoir à quel moment de la journée on est. Jour, nuit, tout se confond ici, de toute façon. Je jette un coup d'oeil au goutte-à-goutte relié à mon bras : et dire que je me faisais une fierté d'avoir été clean toute ma vie, on m'aura administré une dose de cheval d'anti-douleurs pour mes 21 ans. Mes lèvres se pincent dans une moue désapprobatrice, un peu déçue. Mais je ne m'en plains pas, sans cette poche, la douleur serait probablement insoutenable.

Je tourne la tête, laissant mon regard balayer les environs : ma chambre est vide mais les stores des fenêtres donnant sur le couloir ne sont pas fermés. A en juger par la luminosité et l'ambiance qui reigne, je dirais que nous sommes en pleine nuit. Tous mes.. comas artificiels semblent avoir foutu un sacré désordre dans mon horloge interne. Je me laisse retomber la tête sur mon oreiller, en grimaçant un peu de douleur. Je lâche un soupire, fatigué de devoir regarder le temps passer. Mon regard glisse sur la petite table de chevet sur laquelle je vois la carte de rétablissement laissée par mes collègues.

Oh non.
J'ai envie de pisser.
Et je sais que je vais devoir encore faire dans cette maudite poche. Je fronce les sourcils : ça aussi, je n'en peux plus. Je sais bien que ça a été nécessaire de me sonder, mais maintenant... Maintenant, je me sens capable tout seul... Non, j'ai besoin de le faire seul. J'avise la télécommande pour appeler l'infirmière comme le protocole le demande, mais décide de me redresser dans mon lit, basculant mes jambes du même côté.

Ok. Je vais faire une pause ici, en me retenant au pied à perfusion auquel je suis lié. Mon bras tremble un peu et j'ai l'impression d'être essoufflé alors que je n'ai même pas encore commencé le plus difficile. Essayer de me mettre debout. Je déglutis, et après une longue inspiration, je laisse glisser mes pieds sur le sol en me retenant de nouveau à la perche à roulettes.
C'était peut-être prématuré, comme décision, j'en conviendrais plus tard...
Je me contracte, je me cramponne, mais je sens mes jambes se dérober sous mon poids, des sueurs froides dans mon dos, un voile noir tomber sous mes paupières, et alors que je crois encore pouvoir y arriver, une voix féminine m'interrompt, pire, me surprend, me faisant m'écrouler au sol. L'infirmière m'incendie, me traite comme un gamin irresponsable et s'approche pour m'aider à me relever.

— J'avais... besoin d'aller aux toilettes. je m'explique pendant qu'elle me soutient pour me faire asseoir au bord du lit.

Il fallait m'appeler qu'elle me dit, et je l'observe faire plein de gestes en parlant, me faisant la réflexion que Rav' faisait souvent ça aussi, quand il parlait. A croire que si on lui attache les mains, il ne sait plus communiquer. L'infirmière parle et parle et quand je la vois s'approcher de la sonde, c'est plus fort que moi, je lui parle plus fort et plus sèchement que je ne l'aurais voulu.

— Non ! Face à sa surprise -et à la mienne- je me racle un peu la gorge avant de reprendre un ton plus bas, pour expliquer mon refus Non. Pas la sonde. J'ai... Besoin. De me lever et d'y aller... S'il-vous-plaît.

Mon regard se fait presque suppliant. Je ne sais pas si elle comprend vraiment ce qu'il y a en jeu, pour moi, qui est bien au-delà d'une histoire de confort. J'ai besoin de me sentir maître de mon corps. Besoin d'agir. L'infirmière me jauge du regard, un instant, et je pince une nouvelle fois mes lèvres, me préparant à un nouveau refus.

Vous avez de la famille ou quelqu'un pour vous accompagner ? Je ne voudrais pas que vous perdiez connaissance et que vous renouveliez vos exploits en chutant de votre hauteur...

Elle me sourit, je pense qu'elle a comprit... Je la remercie et commence à lui répondre, incertain :

— Mon frère... Je crois que mon frère est...

On est au milieu de la nuit, Doyle. Dev doit simplement dormir, et il a probablement autre chose à faire que de t'accompagner aux chiottes. Ravale le peu de fierté que tu as pour ce soir, Doyle. C'est pas une perte de contrôle, tu le sais bien...
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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Dim 24 Oct - 12:13
Convalescence
Doyle & Devon
«Si ta présence n'est d'aucune utilité, pourquoi ton absence ferait une différence ? »

Monsieur Whitmore ? la douceur sucrée d’une petite voix mélodieuse m’extirpe de mes pensées complexes. Je fais aussitôt volte-face, agréablement surpris par la joliesse qui se tient devant moi.

Oui ? elle s’approche doucement le sourire aussi radieux que le charme qui dégage de son aura enchanteresse.

Je me doutais que je vous trouverais ici. Vous dormez si peu. nous nous sourions mutuellement. Je vous cherchais. Je crois que votre frère sollicite votre aide. Mon frère ? Je fronce instinctivement les sourcils. J’ose espérer qu’il n’a pas osé ramener son cul ici, surtout après ce qu’il a fait ! Mon premier réflexe est de demander : Lequel ? Une question qui surprend beaucoup mon interlocutrice. Mais ce n’est que quand je comprends qu’elle parle de Doyle que mon expression se déride d’un sourire qui étire le creux de mes lèvres.

Quel con putain ! Comment ai-je pu imaginer que Raven foutrait les pieds ici ? Après tout, il s’est complètement dédouané pour m’aider à sortir Doyle de la merde, ce n’est certainement pas pour venir le voir à l'hôpital Quel putain de lâche ! et égocentrique par-dessus le marché ! Il a vraiment un problème !

Trêve de pensée négative, même si malheureusement c’est ce que son nom suscite chez moi…une réaction presque épidermique. Quoiqu’il en soit la demoiselle m’informe que le petit cadet a besoin de pisser et qu’il refuse de se faire traire telle une petite vachette. En même temps, je peux le comprendre, ça ne doit pas être une partie de plaisir de se faire sonder le tuyau. Bon ! si Blanche Neige commence à se plaindre, c’est que tout va bien, pensai-je le sourire pendu aux lèvres. Je remercie la charmante infirmière avant de m'engouffrer dans le bâtiment hospitalier suivi de près par le porte sérum. Avant de rejoindre son étage, je fais un détour par la cafétéria pour acheter une bouteille de jus d’orange que je m’empresse d’engloutir en montant à sa chambre.

Salut p’tit tête, lançai-je en y entrant puis arbore un grand sourire sincère, reflet de la joie qui m’emplit à la vue de mon petit frère éveillé. Je m’arrête à côté de ton lit puis cale le porte sérum et les tuyaux sur le côté. J’appose mes mains sur les hanches et t’observe tout guilleret : Alors, parait que t’as besoin d’aide pour aller vidanger ? dis-je tout sourire.

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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Dim 24 Oct - 18:46
Convalescence
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— Salut p’tite tête, je tourne la tête et te découvre, un grand sourire aux lèvres, en train de passer la porte de ma chambre. Le regard que je te lance, c'est le même que j'avais déjà gamin pour toi, celui qu'on adresse au héros, tu vois ? Ou simplement à son grand-frère, j'imagine. Je sais que si je suis en vie, aujourd'hui, c'est grâce à toi. Et ce que je m'apprête à te demander, c'est... Alors, parait que t’as besoin d’aide pour aller vidanger ?

Génial. T'es déjà au courant. Je me laisse retomber contre mon oreilles et j'affiche une de ces têtes, à la fois soulagé de ne pas avoir à formuler moi-même cette requête un peu gênante, mais aussi coupable de te mettre dans cette situation à cause de ce... caprice. Pourtant, tu me souris, avec bienveillance, en t'approchant de mon lit, traînant derrière toi ton propre petit chariot à sérum. Je remarque tes bandages et je me fais la bête réflexion que petit, je te croyais invincible, invulnérable. Je croyais que tout ricocherait sur ton corps, que rien ne pourrait jamais t'atteindre. Rien ne pourrait jamais te détruire.
C'était avant l'accident, bien sûr.

C'est là que j'ai compris que tous les héros, même les plus puissants, avaient une faiblesse. Et je ne parle pas de kryptonite, mais d'une faiblesse commune à chacun. Leur humanité.

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Je n'avais jamais réalisé, avant, que la mort pourrait ne serait-ce que caresser notre foyer. Nos parents sont éternels, le temps n'affecte que nous, on se sent grandir, mais on ne voit pas les autres vieillir. Et on se dit que ce genre de malheur, ça n'arrive que chez les autres.
J'étais encore jeune quand j'ai accepté que la Mort n'était pas plus clémente avec les belles petites familles, et qu'au contraire, un malheur en entraîne souvent d'autres. Attention, je ne suis pas superstitieux, au contraire, je suis même quelqu'un de très pragmatique et cartésien. J'admets seulement qu'en réponse à la tristesse, au désespoir, à la dévastation, l'humain fait souvent de mauvais choix qui l'entraîne dans un engrenage de malheur dont il est bien difficile de s'échapper.
Mais quand on touche le fond, parfois, on trouve l'appui qu'il faut pour pousser et remonter à la surface.

Et c'est ton cas.

J'esquisse un sourire fier et doux : j'aurais voulu être là pour t'y aider, mais peut-être que tu as trouvé la force seul, par toi-même, ou bien tu le dois à l'autodestruction de Raven, qu'il te renvoie en plein visage, comme un miroir sur la dure réalité de ce que c'est, de devoir assister, impuissant, à ce triste spectacle. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, au centre commercial, j'en garde des fragments de souvenirs confus, mais quand je t'ai demandé des nouvelles des autres, tu n'as rien voulu dire à propos de Raven. J'ai bien remarqué cette expression que tu as sur le visage, quand tu entends son nom, mais je sais que derrière toute cette colère, il y a une blessure. Un échec que tu ne digères pas. J'espère ne pas arriver trop tard pour restaurer vos liens... Et si au moins ce terrible malheur auquel on a réchappé pouvait nous rapprocher...

Je sens une pression dans ma vessie qui me rappelle au terrestre. Je grimace, me redressant un peu, et passe une main sur mon front en haussant un peu les épaules.

— Ouais, je... je hoche négativement la tête et avoue, j'en peux plus de cette sonde. Je voulais pas te déranger.

Je relève les yeux vers toi : y'a pas d'égo, pas d'orgueil, pas de fierté mal placée avec toi. Au contraire, je te fais confiance. Ce besoin de contrôle, c'est moi et seulement moi qu'il engage. J'ai rien à prouver aux autres. Mais j'ai besoin de maîtriser certaines choses pour me sentir... bien.  Je ne sais pas ce que tu peux lire en moi à ce moment mais je préfère chasser ce petit moment de vulnérabilité pour retrouver la légèreté de notre échange.

— Oh mais... ! C'est pas juste ! je tends l'index vers toi en faisant les yeux ronds, pourquoi t'as le droit de porter des vrais vêtements, toi ? Et moi je suis obligé de porter leur chemise de nuit avec le cul à l'air...! Je soupire en levant les yeux au ciel, pourquoi j'ai pas eu les côtes fracturées, à la place...

Evidemment, c'est une plaisanterie et je te le fais savoir d'un sourire en coin en me redressant, me préparant pour que tu m'aides à m'installer dans ce foutu fauteuil roulant que l'infirmière m'a laissé.
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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Lun 25 Oct - 13:06
Convalescence
Doyle & Devon
«Si ta présence n'est d'aucune utilité, pourquoi ton absence ferait une différence ? »

Tu ne m’attendais pas. Vue l’heure, logique ! En ce qui me concerne, ça ne me change pas vraiment du quotidien. Je bosse souvent de nuit. En revanche toi, tu devrais être en train de roupiller. Ma silhouette surgit dans la pénombre de ta chambre et ma parole renverse cette accablante accalmie des nuits hospitalières. Tes petits yeux innocents, d’abord surpris, se réjouissent de ma venue. Tu n’as pas besoin de me remercier, ton regard suppliant s’en charge déjà. Je ris intérieurement. Tu me fais penser à Andy qui sautillait comme un petit kangourou en attendant que les toilettes se libèrent. Ton expression se métamorphose en ma présence et les traits dérident ton visage fatigué.

Envie de pisser ? Tiens ! Je t’ôte les mots de la bouche on dirait. D’ailleurs, ça t’arrange, je sais que ce genre de situation te fout mal à l’aise. Je ne vois pas pourquoi, on est entre couille après tout. Et puis, n’oublie pas. J’ai vu ton machin des millions de fois, et je t’ai déjà torché le cul quand tu souillais ta couche. T’as toujours été affreusement timide, ridiculement pudique et étonnement coincé. Ouai. Un gros balai dans le cul, si je peux me permettre. Contrairement à moi, t’as toujours eu du mal à mettre des mots sur ce que tu ressens, à dire ce que tu penses sans te soucier des autres. Contrairement à moi, tu prends des pincettes. Des gants. Plutôt des moufles. Contrairement à moi, tu es le bon samaritain, la douceur incarnée, la pureté, l’innocence, la sagesse. Contrairement à moi, tu es dans le droit chemin. Tu es tout ce que je ne suis pas. Tout ce que j’aurais dû être. Tout ce que je ne serai jamais. Je ne te l’ai jamais assez dit mais, je suis fier de toi. Et et et…je t’aime.


j'en peux plus de cette sonde. Je voulais pas te déranger. Ah oui ? j’arque un sourcil puis passe ma langue sur mes lèvres, tu sais. Je peux toujours retourner à ma chambre et laisser les jolis infirmières du coin s’en charger, plaisantai-je tout en gardant un sérieux légendaire. J’appose une main sur mon menton, puis le frotte doucement avec mon index, faisant mine de réfléchir: Tu pourrais leur demander de te la tenir. Ça serait certainement plus sexy que ton grand frère. Un moment de silence. Puis mes yeux s’écarquillent telles deux soucoupes. Rassure-moi…tu ne va pas me demander ça ? demandai-je sur un ton plaisantin. Bon, revenons à nos moutons.

Nan tranquille. J’peux comprendre qu’avoir ce machin dans le sboub ça soit relou. Par contre…comme tu peux le voir, je te désigne l’ensemble des tuyaux implantés dans mon bras par intraveineuse, ce n'est pas la forme olympique. Je ne suis pas sûr d’être très efficace. Sauf si j’te fous là-dedans. Mais je m’en voudrais de faire péter tes points de sutures dis-je en désignant le fauteuil roulant. Un sourire narquois et malicieux vient aussitôt poindre sur mes lèvres : Mais j’ai ça si tu veux, je te montre la bouteille de jus d’orange que j’ai descendue en deux temps trois mouvements, je l’ai engloutie rien que pour toi. Ça sera toujours mieux que de te faire traire comme une vache à lait, plaisantai-je.

Oh mais... ! C'est pas juste ! Quoi ? Quoi ? tu m’accuses avec ton index. J’ai fait quoi encore ? pourquoi t'as le droit de porter des vrais vêtements, toi ? Et moi je suis obligé de porter leur chemise de nuit avec le cul à l'air...! Je soupire en levant les yeux au ciel, pourquoi j'ai pas eu les côtes fracturées, à la place... Tss…abruti. J’étais déjà en train de m’imaginer des reproches. Pourquoi ? Pourquoi ai-je cette perpétuelle sensation de ne plus être à la hauteur avec vous ? D’essuyer en permanence des réflexions ? De l’eau a coulé sous les ponts depuis Seattle. Mais en fait…en y réfléchissant. Tout est de sa faute ! Raven ! Depuis qu’il a ramené sa fraise à Los Angeles, il n’a jamais cessé de m’en foutre plein la gueule. Il n’y a qu’à voir la première chose qu’il m’a dite lors de nos retrouvailles l’année dernière, devant tous ses putains de collègues qui ont assisté à la scène: Attention, planquez votre gnole ! comment suis-je supposé me réjouir alors que la dernière considération qu’il avait eu à mon égard avant que je foute le camp c’est son poing dans ma gueule ? C’est lui qui ouvre les hostilités et après, il vient chialer quand il se prend le revers de la médaille. Avec lui, j’ai subi, j’ai morflé, j’ai encaissé. A cause de lui j’ai picolé, j’ai douté, j’ai lutté. Et aujourd’hui, je doute de ma famille. Pourtant toi Doyle, tu as toujours été réglo avec moi. Alors...pourquoi je m’attends toujours au pire ? Putain Devon. Arrête de réfléchir. Ton petit frère vient simplement de faire une blague. Ferme-là et rentre dans son jeu. Je me ressaisis, puis fais la moue tout en arborant un sourire fier presque narcissique.

Parce que sinon, je n’aurais pas pu sauver mon petit frère. Je me rapproche de toi puis te frotte gentiment la tête, n’oublie pas, ça a toujours été moi ton Superman. Et puis, de quoi tu te plains ? ce n’est pas si mal d’avoir le fessard à l’air. Au moins t’es prêt à l’emploie, Un sourire coquin puis, un petit clin d’œil et je me rapproche doucement en traînant ma petite charrette derrière moi pour venir délicatement t’embrasser le front.

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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Ven 29 Oct - 19:12
Convalescence
Devon & Doyle

— Tu sais, je peux toujours retourner à ma chambre et laisser les jolies infirmières du coin s’en charger... Je fronce les sourcils après avoir légèrement écarquillé les yeux, devant ton humour pince-sans-rire. Non, je préfère éviter que les jolies infirmières me sondent. Tu fais mine de réfléchir en te frottant le menton alors que je lève les yeux au ciel, de consternation, en pinçant les lèvres... Parce que je sais à quoi m'attendre, quand tu prends cette attitude là. Tu pourrais leur demander de te la tenir. Ça serait certainement plus sexy que ton grand frère. Et voilà. J'aurais pu le parier. Je soupire, exaspéré, en me laissant retomber sur mon oreiller, contemplant le plafond de ma chambre. Mes frangins et leur humour lourd. Parce que, Raven et toi, vous vous rejoignez bien sur ce plan. Rassure-moi… tu ne vas pas me demander ça ?

— Quoi ? Non ! Bien sûr que non ! Je... J'abandonne le plafond des yeux pour chercher ton regard, les sourcils froncés, puis, après avoir pris mon visage dans mes mains quelques secondes, comme pour trouver à la fois la patience et les mots justes, je lâche un soupire en concluant : J'ai juste besoin d'aide pour me lever et marcher...

Je joins le geste à la parole, tâchant de me redresser dans le lit pour en sortir, mais tu m'interromps dans mon élan. Tu as raison, j'étais tellement aveuglé par mon besoin d'autonomie que je n'ai pas songé une seconde à ton état. Je me pince les lèvres dans une expression à cheval entre la culpabilité et la déception. C'était un caprice probablement un peu trop prématuré, je m'en rends compte. Je prends une inspiration et acquiesce en soupirant lentement. Tu as raison.
Je commence à me résigner, avisant le bouton de la télécommande pour faire appel à l'infirmière, mais tu attires mon attention, un sourire narquois et malicieux aux lèvres :

—  Mais j’ai ça si tu veux... Est-ce que c'est une bouteille vide ? Je fronce les sourcils, incertain de comprendre. Attends, mais, Devon, je ne suis pas un routier, je ne vais quand même pas pisser dans une bouteille... Je l’ai engloutie rien que pour toi. Ça sera toujours mieux que de te faire traire comme une vache à lait. tu conclus je soupire en passant une main dans ma nuque, en ne pouvant retenir un rire véritablement amusé qui me fait grimacer de douleur en posant ma main sur mon abdomen.

Je hoche négativement la tête : c'est fou ce que les grand-frères sont capables de faire faire au plus petit. J'arque les sourcils, réalisant que de toute façon, j'ai vraiment trop envie de pisser pour me laisser le choix d'une autre alternative, alors en soupirant, j'abdique, je tends la main pour récupérer la fameuse bouteille.

— Merci pour ton dévouement... dis-je, un sourire en coin, comme si descendre un demi-litre de jus d'orange représentait un sacrifice incroyable.

C'est là que je réalise que tu portes des vêtements et pas cette horrible chemise de nuit et je fais mine d'être offusqué, te faisant une petite scène. Je réalise à un moment que tu ne comprends pas tout de suite où je veux en venir, je le vois à l'expression sur ton visage, l'espace d'un bref instant. Je fronce légèrement les sourcils, surveillant ta réaction mais tu sembles repousser tes pensées pour muer les traits de ton visage dans cette expression exagérément prétentieuse.

— Parce que sinon, je n’aurais pas pu sauver mon petit frère. Tu t'approches alors que j'esquisse un sourire amusé, ne souhaitant pas renouveler l'expérience du rire de tout à l'heure, ça fait un peu trop mal. Ta main vient frotter mon crâne, comme quand j'étais encore enfant et j'arque un sourcil, faisant mine d'être gêné par cette fausse condescendance. Je sais que ce n'est pas le cas. Ce n'est pas de la condescendance. Et je sais que tu as largement participé au fait que je sois en vie, aujourd'hui. Un sourire plus doux s'étire sur mes lèvres. N’oublie pas, ça a toujours été moi, ton Superman. Et puis, de quoi tu te plains ? Ce n’est pas si mal d’avoir le fessard à l’air. Au moins t’es prêt à l’emploi. Et voilà, t'en dis toujours trop ! Je lève les yeux au ciel, de nouveau, soupirant de consternation mais tu as ce geste tendre et doux que je ne pensais pas retrouver chez toi alors que je suis adulte à mon tour. Le contact de tes lèvres sur mon front me surprend et me tétanise un instant. J'affiche un air un peu plus grave en te dévisageant : c'était quand, la dernière fois ? Je réalise à quel point ça a dû être dur pour toi, de savoir ma vie sur le fil du rasoir. Te savoir impuissant, une nouvelle fois, et ne pouvoir t'en remettre qu'au personnel médical ou à Dieu, si tu crois toujours à une existence supérieure.
Je déglutis légèrement, l'air terriblement sérieux. Je n'ai pas pris le temps de te remercier.

— Dev, merci... je me racle un peu la gorge en fouillant dans les souvenirs confus de mon espèce de coma, fixant un peu le néant. Je les ai vu... sous-entendus, Lexie et Andy, en fait, on était tous chez les parents, y'avait tout le monde, même Asher... Comme avant... Je crois qu'on fêtait mon anniversaire, mais... C'était bizarre, j'étais là sans être là. Je hausse un peu les épaules. Je sais que ça n'a probablement aucun sens, mais j'ai besoin de partager cet espèce de rêve qui m'a accompagné alors que je flirtais avec la mort. J'entendais ta voix je crois. Je sais pas trop en fait. Mais avant de me réveiller, c'est toi que j'ai vu.

Je crains d'avoir séché un peu l'ambiance, en te parlant d'une époque qui est pourtant révolue. Mais j'ai besoin que tu saches que de tous ceux que tu as perdu, tu as réussi à m'arracher au même destin. J'ai besoin que tu saches que le fardeau que tu portes, je le partage avec toi : ton deuil, c'est aussi le mien. Lexie et Andy étaient de ma famille. Asher aussi. Et de notre famille, il ne reste plus que des tessons qu'on peut encore recoller.

Je prends une inspiration, quittant ton regard pour poser mes yeux sur la bouteille que tu m'as donné. D'un ton plus léger, je t'adresse un sourire taquin à mon tour :

— Bon... Eh bah... Tu veux bien te tourner un moment ? J'vais avoir du mal à pisser si tu me regardes.
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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Jeu 4 Nov - 15:26
Convalescence
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«Si ta présence n'est d'aucune utilité, pourquoi ton absence ferait une différence ? »

Je sais que ces derniers jours ont été plutôt rudes pour toi. Ta rééducation a d’ailleurs commencé. Tu reprends du poil de la bête c’est bien. Mais ne soit pas trop pressé p’tit frère. Ralentis la cadence. Tu veux aller plus vite que la musique, histoire de te tirer d’ici au plus vite. Qui t’en blâmerait ? Devoir rester cloué au pieu dans une piaule pareille ! et cette couleur jaunâtre et ternie des murs. C’est à gerber ! plus sérieusement, qui a imaginé ça ? Un vrai goût de chiotte ! C’est déjà assez déprimant de se retrouver là. Tu sais qu’un séjour dans cet antre de malheur est synonyme d’un éventuel problème. Si en plus tu dois te coltiner l’odeur dégueulasse de la maladie, de la mort mélangées à celle de médicaments et ingurgiter une bouffe infâme et sans saveur, c’est la porte ouverte à Dame Dépression. Alors, histoire d’apporter un peu de couleurs à ton quotidien grisâtre hospitalier, en plus d’y amener ma fraise, j’active mon mode Connerie. Tel un distributeur automatique de billets, je déblatère tout un tas de conneries. J’en ai plein en réserve. J’aime faire le couillon. Tu me connais, j’ai une imagination débordante. Tu veux la vérité Doyle ? j’aime voir tes petits yeux timides s’écarquiller comme deux grosses billes brunes, j’adore voir ta mine s’offusquer face à mes blagues douteuses. J’me fous pas mal qu’ils te fassent sortir de tes gonds, ce n’est pas de ma faute si t’es aussi coincé qu’Excalibur dans son rocher. Mais au moins, je peux te voir sourire, je peux t’entendre rire, je peux te faire oublier, l’espace de quelques instants cette atmosphère aseptisée. Toutefois, les points qui étirent la peau de ton abdomen te rappellent bien où sont tes limites.

Je monte la blagounette d’un cran. Je sais bien que tu ne me demanderas jamais de tenir ton zboub pour pisser droit, mais c’était juste pour le plaisir de te faire réagir. Et ça ne manque pas : Quoi ? Non ! Bien sûr que non ! Je.. tu lèves les yeux au ciel puis soupires désespérément en abandonnant ton visage aux paumes de tes mains tandis que moi je souris comme un gros con, ravi de ma énième débilité. Dépité par mes enfantillages lourdingues, tu reprends très vite ton sérieux, j’imagine, trop pressé par ta vessie sur le point de rendre l’âme : J'ai juste besoin d'aide pour me lever et marcher...

Bon…soyons sérieux deux minutes. Alors que tu commences à te redresser pour t’échapper de ton pieu, je te stoppe dans ton élan pour te faire comprendre que ton Superman ne pourra pas assurer son service aujourd’hui. Trêve de plaisanterie, je fais le beau, je fais le coq, je joue les bonhommes et je fais le con, mais en vérité, mes côtés me font toujours un mal de chien, et j’ai peur de ne pas pouvoir cette fois, t’être d’une grande utilité. Je n’ai pas envie que tu te retrouves le cul par terre et encore moins tu te rouvres tes points. Tu me regardes et réalises la situation. Oui p’tit frère, aujourd’hui, je suis un patient, comme toi, comme toi, j’ai morflé, certes différemment, mais j’ai pris cher. Tu te resignes et t’apprêtes à appeler une charmante infirmière avec ta télécommande. Toutefois, je te propose une autre alternative avec ma petite bouteille. D’abord, tu crois encore à une de mes blagues, d’ailleurs tu me fais bien sentir ton exaspération. Bon je sais que j’ai souvent abusé mais là en l’occurrence : C’est pas une blague. J’suis sérieux. Dieu nous a doté d’une bite qu’on peut sortir quand on veut pour pisser. Je hausse les épaules, C’est sûrement un des avantages que les femmes nous envient le plus.

Merci pour ton dévouement... dis-tu sourire au bord des lèvres tout en me tendant la main pour récupérer l’objet du crime. Le pire dans tout ça ? Tu ne l’utilises pas dans l’immédiat. Moi qui croyais que tu allais mouiller ton pieu, finalement tu trouves encore le moyen de te plaindre de ta nouvelle garde-robe. Comme fidèle à mon poste d’aîné aimant et casse-couille, je réponds au tac-o-tac, avec une certaine tendresse et un penchant maladif pour un humour Devonnesque (notons que ce mot n’existe pas et qu’il est tout droit sorti de mon sublimissime cerveau, chut !). Néanmoins, j’ai adoré mon point final qui s’est soldé par mes lèvres sur ton front. Une attention qui m’a tant fait défaut depuis combien de temps déjà ? Trop longtemps…sur une note un peu plus sérieuse, tu me remercies. Mais…pour quoi ? t’avoir empêché de clamser ? C’est mon boulot de sauver autrui, et mon devoir de sauver ton joli p’tit cul. Tu es ma famille. Mon sang. Je serais prêt à tout pour toi, même si le prix à payer est ma vie. Je t’aime p’tit tête, et ça, malgré mes défauts, malgré mes faux-pas, malgré-moi, je t’aime.

Tu rigoles ? sous-entendu, ne me remercie pas de t’avoir sauvé les fesses. tu sais que je ferais n’importe quoi pour toi. Tu deviens brusquement préoccupé, comme interpelé par le fil de tes pensées. Ton regard semble ailleurs, emporté au gré de souvenir ? Quelque chose te taraude. Je vois bien. Qu’est-ce qui t’arrive ? Je fronce les sourcils, soucieux. Ma tête s’incline légèrement sur le côté, tandis que je prends une brève inspiration pour te demander ce qui soudain te réduit au silence, mais tu te racles la gorge, sans doute pour prendre la parole. Alors, je me ravise, me tais et t’écoute: Je les ai vu... Hein. Qui ça ? on était tous chez les parents, y'avait tout le monde, [/color] tout le monde ? mais…de qui tu parles ? même Asher... A…Asher ? tout le… Comme avant... comme avant…tout le monde…tu veux dire que ? je te fixe tout interloqué...je voudrais réagir mais je n’y parviens pas, je suis comme paralysé par les paroles qui traversent la frontière de tes lèvres. Je ne m’y attendais pas. Je crois qu'on fêtait mon anniversaire, mais... C'était bizarre, j'étais là sans être là. tu hausses les épaules…et puis tu ajoutes, j'entendais ta voix je crois. Je sais pas trop en fait. Mais avant de me réveiller, c'est toi que j'ai vu. Qu…que…que veux-tu que je réponde ? Qu’est-ce que tu attends de moi ?

Tout à coup, mon estomac se resserre et mon cœur a mal. J’avais presque oublié qu’il y avait cette plaie béante enracinée. Elle ne s’effacera jamais, je le sais. Pourtant, je réalise le chemin que j’ai parcouru depuis l’accident. Je m’abstiens de picoler, je veux remonter du gouffre où je croupissais. J’ai, sans que je sache comment, avancé. Et aujourd’hui, je me surprends à désirer une autre femme. Bien sûr le souvenir de mes biens aimés me brise toujours autant, mais, je crois, que j’ai réussi en faire le deuil. Mes yeux s’illuminent de mélancolie. On pourrait croire qu’un liquide lacrymal en découle et pourtant…il n’en est rien. Je détourne le regard un instant, déglutis avec peine, probablement à cause de la boule qui est logée au fond de ma gorge. Je me pince les lèvres tout en prônant la loi du silence. Je fixe le vide devant moi, et puis mes yeux finissent par se raccrocher au seul point d’ancrage dans cette pièce : les tiens. Un petit rictus incontrôlé étire les coins de mes lèvres. Vois ça comme une vaine tentative pour garder la face. Je passe une main sur ma nuque et me racle la gorge : Et vous avez dansé la Rumba ? plaisantai-je la voix tremblante et j’ajoute de nouveau, Laisse-moi deviner, je te faisais encore chier avec mes blagues pourries ? Oh, je sais ce que vous pensez.  Mais, l’humour est en quelque sorte, mon exutoire, un moyen pour ne pas perdre la face. Ça n’est pas de l’indifférence.

Finalement, tu changes de sujet pour chasser cette atmosphère pesante qui règne depuis quelques minutes. Ta petite voix taquine brise Mr Silence comme un verre qui explose au contact du sol : Bon... Eh bah... Tu veux bien te tourner un moment ? J'vais avoir du mal à pisser si tu me regardes. Mon visage s’illumine, tel un brouillard obscur qui finit par se dissiper pour laisser ploire la lumière. Je ferme très brièvement les yeux tout en laissant échapper rire nasal.

T’as raison, j’ai assez vu de films d’horreur comme ça, dis-je en riant avant de faire volte-face et de me diriger à l’entrée de ta chambre. Je m’appuie contre l’encadrement et observe dans le couloir. Il est désert. Au moins, ça m’occupe le temps que tu fasse ta petite affaire. Ah tiens ! Tant que j'y penses: Qu'est-ce qui te ferait plaisir pour ton anniversaire ?

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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Ven 12 Nov - 15:14
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— C’est pas une blague. J’suis sérieux. Dieu nous a doté d’une bite qu’on peut sortir quand on veut pour pisser. C’est sûrement un des avantages que les femmes nous envient le plus.

Mesdames, Messieurs : l'Evangile selon Saint Devon ! Je ferme les yeux, d'un air consterné mais tout de même amusé par tes indélicatesses. Je suis à peu près certain que les femmes d'aujourd'hui doivent nous envier bien des choses avant le côté pratique de pouvoir uriner quand bon nous semble... J'ai souvent été considéré comme vieux jeu, comme galant mais je préfère penser qu'au contraire je suis quelqu'un de très moderne et respectueux des genres sans distinction. Je suis sensible aux conditions féminines, aux privilèges qu'on leur arrache pour des raisons paternalistes, moralisatrices et surtout rétrogrades. Si tu veux mon avis, Devon, les femmes nous envient surtout la paix et la sécurité que nous confère notre sexe, dans une moindre mesure. J'esquisse un rictus, fronçant légèrement les sourcils en me faisant la réflexion que ma scolarité n'aurait sans doute pas été la même si j'avais été une femme. Elle aurait sans doute été bien pire.

Mais, je te connais. Je sais que derrière les mots maladroits et l'attitude nonchalante, il y a quelqu'un de bien plus sensible, d'attentionné. Alors je n'ai pas envie de lancer un débat, ça ne sert à rien, pas avec toi. Avec un collègue aux idées un peu arrêtées ou un camarade de promotion, à l'Université, je ne me serais pas retenu. Je récupère la bouteille que tu me tends et, t'adressant un sourire, je te remercie pour ton dévouement. Et puis, sur un ton plus léger s'ensuit notre digression à propos des vêtements que toi tu as le droit de porter alors que je suis encore condamné à garder ma chemise de nuit médicale.
C'est là que tu as ce geste doux, bienveillant, protecteur, de poser tes lèvres sur mon front, comme si, sans un mot, tu me faisais pourtant part de la peur que tu as eu de me perdre. Je n'ai plus vraiment l'habitude d'être tactile. De mémoire, je ne l'ai jamais vraiment été, en-dehors de notre sphère familiale. Mais quand cette dernière a éclaté en morceaux, nous dispersant loin les uns des autres, alors j'ai également perdu ces moments-là.
D'où la surprise, dans mon regard, d'où mon corps qui se raidit et d'où ce remerciement sincère qui sort spontanément d'entre mes lèvres.

— Tu rigoles ? tu réponds dans un sourire, celui qui veut dire que ça ne se discutait pas, que c'était normal, que tu n'aurais jamais pu réagir autrement. Pourtant, ça compte pour moi, j'imagine que c'est parce que c'est une preuve que tu ne m'as abandonné. Des souvenirs remontent, mon regard se perd dans le néant et, après un raclement de gorge, je cherche à te partager ce... rêve entre vie et mort, dont j'essaye d'interpréter le sens caché. Au fur et à mesure que je te livre mon souvenir nébuleux, je sens ton inconfort grandir, au point que tu te détournes de moi. Je n'ai pourtant pas dit leurs noms, mais je sais que c'est leur ombre qui te met dans cet état. Ce n'était pas vraiment ce que je voulais te faire ressentir, de la peine, de la douleur. Mais plutôt le souvenir d'une période plus belle. Je te sens décontenancé, ton malaise est palpable. Il te faut éclaircir ta gorge d'un raclement et passer une main derrière ta nuque pour maintenir l'illusion du Devon nonchalant et taquin.

— Et vous avez dansé la Rumba ? J'esquisse un rictus : une plaisanterie à peine passable vu les tremblements que je perçois dans ta voix, pourtant je choisis de ne pas répondre, de ne pas insister. Je la connais, cette réaction de Whitmore, la pirouette pour échapper à une situation trop malaisante. On l'a tous, chacun à notre manière. Laisse-moi deviner, je te faisais encore chier avec mes blagues pourries ?

Non, Devon. Tu étais là pour me retenir. Pour m'accrocher au terrestre avec tes grosses mains à la poigne ferme. A cheval entre deux mondes, entre le souvenir et la réalité, tu me retenais, et notre dernière discussion tournait en boucle dans ma tête. Celle où tu me disais d'arrêter de penser aux autres avant de penser à moi. Est-ce qu'on ne pourrait pas y voir un signe, un nouvel objectif, au fond ? Comme si j'avais une seconde chance pour essayer de vivre une vie pour moi, pas pour les autres. Pourtant, moi j'y vois une nouvelle chance de recoller les morceaux de notre famille, restaurer nos liens. C'est ce que j'ai vu : la réunification de notre famille...
Pourtant, je ne te corrige pas. Je referme doucement la porte de mes pensées, celle de mon cœur que je t'avais entrouvert : tu n'es pas prêt. Et moi non plus. C'est un sujet que je ne veux pas traiter avec légèreté. Que je ne peux pas. Il est encore trop frais. Alors je réponds simplement d'un léger sourire en coin et je laisse la discussion dériver au loin.

— Bon... Eh bah... Tu veux bien te tourner un moment ? J'vais avoir du mal à pisser si tu me regardes.

Je ne sais pas si c'est ma requête qui t'amuse ou bien si c'est la satisfaction de glisser vers un autre sujet, mais un sourire vient illuminer ton visage.

— T’as raison, j’ai assez vu de films d’horreur comme ça.

Tu ris et je hoche négativement la tête en souriant  également alors que tu me tournes le dos pour rejoindre la porte de la chambre. Je profite que tu contemples le couloir depuis l'encadrement pour me mentaliser et entreprendre de pisser dans cette bouteille. Je ne suis pas particulièrement précieux, mais l'idée de pisser dans une bouteille c'est aussi s'exposer au risque de la renverser par inadvertance, d'avoir un problème de volume d'urine supérieur à la contenance de la bouteille, et tout un tas de paramètres qui me passent par la tête. J'essaye de chasser cette idée.
Je ne dirais pas que j'ai l'impression de revivre, mais le sentiment de libération n'est pas si éloigné.

— Qu'est-ce qui te ferait plaisir pour ton anniversaire ?

La question m'a surprise, j'ai manqué de lâcher la bouteille mais heureusement, tout est sous contrôle. Je referme soigneusement le récipient avec le bouchon et contemple son contenu doré d'un air désapprobateur : il faut que je m'en débarrasse, avant que quelqu'un ne se trompe et ne la prenne pour du jus de pomme... Je suis heureux que tu penses à mon anniversaire. Un sourire aux lèvres, je hausse les épaules, nettoyant mes mains avec une dose de solution hydroalcoolique, posée sur ma table de chevet. Je te dirais bien un repas de famille, tous ensemble, mais je crois que c'est un peu tôt...

— Des vrais vêtements... je réponds, d'un air complice, un sourire en coin pour t'indiquer que je parle encore de cette satanée chemise de nuit. Je ne sais pas... Quand on sortira d'ici, on pourrait peut-être... Je ne sais pas... Passer du temps ensemble.
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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Mar 30 Nov - 23:10
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«Si ta présence n'est d'aucune utilité, pourquoi ton absence ferait une différence ? »

Ca y est ! A peine le mot « bite » sorti de ma bouche que tu joues les prudes. Faut te détendre p’tite tête, t’as plus dix ans, t’es un homme maintenant. Enfin…j’espère ! Et puis, t’abuses pour une fois, je ne parlais pas de cul, mais de l’aspect pratique de notre engin. D’ailleurs en parlant de ça, on dirait que ma petite remarque fait débat dans ta caboche. T’as bugué direct ! Je te zieute en fronçant les sourcils. Putain mais, c’est que t’es à fond là ! Allô ici la Terre ! ça va ? T’es toujours avec moi ? Tu te contentes de me lâcher un petit sourire entre deux pensées avant de prendre tes chiottes miniatures entre tes mains. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus confortable mais, c’est suffisant pour vidanger ta vessie supersonique !

Finalement, tu commences à geindre parce que ton petit cul est en plein courant d’air. Je te reconnais bien là ! N’oublie pas p’tit frère, tu reviens de loin. On t’a opéré. Tu vas devoir patienter encore un bon moment. Bon après, je ne vais pas dire le contraire, les chemises d’hosto sont de très mauvais goût. Pas très glam pour gérer une petite infirmière. Mais, j’m’inquiète pas pour toi, même sapé comme une girouette, tu sauras plaire. Il y en a bien une qui succombera à cette petite gueule d’ange. Une gueule d’ange que je prends délicatement entre mes mains pour y déposer un baiser fraternel sur ton front. Un geste qui visiblement te prend au dépourvu. Je sais…j’ai failli à mon rôle d’aîné, j’ai fait de mauvais choix, pris de mauvaises décisions et je t’ai dans un sens, abandonné. Tu sais…je regrette beaucoup de choses. La culpabilité ne cesse de me coller à la peau comme une sangsue qui me vampirise à mesure que le temps s’égrène. Oui, je regrette que tu aies dû assister à ma déchéance. Tu t’es retrouvé au beau milieu de notre merdier familial. Tu as enduré les états d’âme, les faux-pas et les erreurs de toute ta fratrie. Comment fais-tu ? Comment fais-tu pour trouver encore la force de nous sourire après ça ?

Je suis outré. Je n’en crois pas mes oreilles ! Comment peux-tu me remercier de t’avoir sauvé la vie. J’espère que tu plaisantes ? Je n’arrive pas à cacher l’effet que tes mots suscitent chez moi. C’est trop fort pour que je puisse contrôler. Je fronce les sourcils puis appose mes deux mains sur tes épaules et enracine mon regard dans le tien. Ma voix se veut ferme mais pas autoritaire, juste ce qu’il faut pour que tu comprennes à quel point je suis sincère, à quel point je suis sérieux: Hey. Je sais que je n’ai pas été très présent ces dernières années et que j’ai commis pas mal d’erreurs. Mais, je me battrais toujours pour vous. Pour toi. Que ça te plaise ou non, t’es mon p’tit frère. Silence durant lequel un croissant de lune agrémente mon expression de cet amour fraternel qui nous a tant fait défaut. Et je t’aime. Double silence. Alors je t’interdis de me remercier pour ça. Tu as compris ? Non mais Doyle ! T’as compris hein ! Dis-moi que t’as compris !

Un nouveau silence. Deuxième bug. Encore ? Décidément…qu’est-ce qui te taraude tant cette fois ? Dis-moi. Je t’écoute. Je t’écoute. Je…j’en tombe dénue en apprenant ce qui tourmentait ton esprit. Un repas de famille avec nos défunts aimés ?  Tu entres dans les détails. Asher. Lexie. Andy. Ton anniversaire. Moi ? Euh…wahou…là, je n’étais pas prêt. C’est comme se prendre une deuxième explosion de plein de fouet, sauf que celle-ci est certes plus silencieuse mais tout autant douloureuse, si ce n’est plus. Pour…pourquoi Doyle ? Pourquoi tu me racontes ça ? Qu’est-ce que tu attends comme réponse ? Je ne sais même quoi en penser. Alors que veux-tu que je te dise ? tous ces souvenirs, ancrés dans une autre époque me rappellent constamment ce que j’ai perdu et que les blessures ne guériront jamais. Non. C’est clair. Je ne suis pas encore prêt et tu peux clairement le sentir, à la manière dont je tourne tout ça à la dérision. Moi qui d’ordinaire lâche un commentaire bien saillant, je me tais. Le silence est, selon moi, bien plus parlant que les éventuels mots qui auraient pu franchir mes lèvres. Je n’ai pas besoin de parler. Tu comprends. Ce n’est pas trop dans mes habitudes de fermer ma gueule. Je me frotte la nuque, déboussolé par la tournure qu’a pris cette conversation. A vrai dire, je ne m’attendais pas à être aux premières loges de tes songes. Je me racle la gorge pour me donner un peu de constance puis lâche une plaisanterie complètement débile. Comme je dois te sembler puéril ! Mais, tu me connais, c’est ma façon à moi de…sauver les apparences.

Tu ne relèves pas mes petites plaisanteries, au contraire, tu plonges à nouveau dans un monologue avec toi-même. Un silence de plomb et te voilà reparti à bord de ta Doloriane au cœur de tes pensées ! tu bugues à nouveau. Sérieusement ? qu’est-ce qui te préoccupes autant Doyle ? Finalement, je n’obtiendrai guère de réponse. Tu me souris simplement et bifurques sur ta vidange : Bon... Eh bah... Tu veux bien te tourner un moment ? J'vais avoir du mal à pisser si tu me regardes. Ah oui…c’est vrai, j’oubliais. Un grand sourire m’échappe. Un petit rire nasal se dérobe de mon souffle. J’te charrie d’abord un peu avant de balancer avec nonchalance : ça va je le connais ton machin, je l’ai vu des millions de fois. N’oublie pas qui te frottait le cul quand papa et maman bossaient ! Je lève les yeux avant de faire volte-face et me poste à l’entrée de ta piaule, accoudé dans l’encadrement de la porte en attendant que tu finisses ta petite affaire.

J’y pense ! Tu es devenu majeur il y a peu de temps ! On n’a même pas eu le temps de fêter ton anniversaire ! Il va sérieusement falloir remédier à ça, surtout que tu n’as pas été gâté cette année : une blessure à l’abdomen et un séjour grisant à l’hosto avec une garde-robe qui laisse franchement à désirer ! Bon allez dis-moi : Qu’est-ce qui te ferait plaisir pour ton anniversaire ? Silence. Heu t’es toujours ? Silence. Okay. J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Des vrais vêtements.. que tu me répond sur un air plaisantin. Le plop du bouchon que tu visses sur la bouteille me laisse présager que ta vidange est achevée. Je ne sais pas... Quand on sortira d'ici, on pourrait peut-être... Je ne sais pas... Passer du temps ensemble. Je tourne la tête dans ta direction, et un sourire égaye mon visage fatigué. Je me retourne alors pour te rejoindre et m’assoir sur la chaise près de ton lit. Mains sur les cuisse, je te fixe un instant, double un sourire puis plonge une main dans la poche de mon sweat : ça peut se faire. Et si, on commençait maintenant ? suggérai-je en arborant un paquet de cartes que je pince entre mes doigts. Huit Américain ?

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MessageRe: Convalescence - Doyle & Devon écrit Ven 10 Déc - 23:43
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“On n'apprend pas à connaître le cœur d'un frère quand on n'a pas fait appel à lui dans la misère.”



— Ça va je le connais ton machin, je l’ai vu des millions de fois. N’oublie pas qui te frottait le cul quand papa et maman bossaient ! dis-tu en levant les yeux au ciel mais en me tournant tout de même le dos pour venir t'accouder à l'encadrement de la porte.

Je ne peux pas m'empêcher de moi-même lever un peu les yeux au ciel. Bien sûr, c'est assez difficile de concevoir pour tous les membres de ma fratrie que le cadet n'est plus vraiment un bébé. Je suis un adulte, un jeune adulte, mais j'ai gagné en pudeur depuis cette fameuse fois où tu me changeais mes couches, Devon. J'esquisse un sourire en te regardant t'éloigner :

— Oui, sûrement, mais maintenant, je suis un grand garçon, Dev...

Pas besoin d'en dire plus, ni de m'étendre sur le sujet. Je ne suis plus un enfant et c'est la dure réalité que doivent encaisser mes aînés. J'imagine que ça fait toujours un choc quand le petit dernier est devenu adulte à son tour, ça fait rréaliser à quel point le temps a filé... Tu râles mais tu détournes quand même les yeux pour me laisser faire ce que j'ai à faire.
Je suppose que ma remarque t'a fait réfléchir puisque d'un coup, tu me questionnes sur ce que je voudrais pour mon anniversaire. J'attends d'avoir rebouché la bouteille remplie du liquide doré pour te répondre, en plaisantant -mais pas vraiment, parce que je serais réellement comblé ne serait-ce qu'avec mon vieux jogging qui fait office de pyjama. Je réfléchis plus sérieusement en poussant la bouteille puis en me nettoyant les mains avec du gel. Ce que je voudrais ? C'est marrant, parce que, Rayden est passée me voir, le jour de mon anniversaire. Elle m'a rappelé qu'il fallait faire un voeu avant de souffler sur la bougie. Et la première chose à laquelle j'ai pensé, c'est que j'aurais voulu que l'on soit tous réunis. Comme avant.
A la place, je dois me satisfaire de vous voir tour à tour, jamais plus de deux à la fois. C'est mieux que rien, après tout...Si je n'avais pas atterri ici, qui serait venu me voir pour mon anniversaire, sincèrement ? Qui aurait pris le temps et la peine ?

— Je ne sais pas... Quand on sortira d'ici, on pourrait peut-être... Je ne sais pas... Passer du temps ensemble.

Réapprendre à se connaître. Tu l'as dis toi-même, tu reconnais ne pas avoir été assez présent ces dernières années, mais que tu te battrais toujours pour nous. Alors, c'est qu'au fond, tu n'as pas vraiment jeté l'éponge avec Raven, pas vrai ? J'évite le sujet, pour le moment, parce que tes longs silences quand je t'ai demandé s'il était au centre commercial étaient des plus éloquents.
Peut-être que je peux encore être ce maillon qui nous retient tous connectés, un peu comme un porte-clés...
Tu tournes la tête vers moi, un sourire aux lèvres et je hausse légèrement les sourcils : dois-je comprendre que ma demande te convient et te réjouit ? Tu me rejoins et t'installe à la chaise près de mon lit. Tu plonges ta main dans ta poche de sweat pour en sortir un paquet de cartes, ce qui m'arrache un sourire : qu'est-ce que tu fais avec un paquet de cartes dans ta poche ? Est-ce que tu avais prévu un peu de divertissements ?

—  Ça peut se faire. Et si, on commençait maintenant ? Huit Américain ?

Mon visage se fend d'un sourire aussi ravi qu'amusé. J'acquiesce en tâchant de me redresser dans mon lit en prenant sur moi de ne pas trop grimacer sous la douleur. Bien adossé au mur, j'attends que tu battes les cartes et prépare le jeu.

— Maman voudrait venir, je n'arrête pas de lui dire que ça ne servirait à rien mais... Enfin, tu la connais... Je crois qu'on lui manque... tous.

Je l'ai eu régulièrement au téléphone depuis que je suis sorti de mon état comateux. Je cherche ton regard : ça fait longtemps que les parents n'ont pas profité de nous tous.

— Les médecins disent que je vais être en convalescence pendant un bon moment, alors... J'irai passer quelques semaines là-bas, quand je serai sorti.

@Devon Whitmore

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