Qui disait journée off, disait journée en tout légèreté. Pour le commun des mortels, cela s'apparentait certainement à se poser tranquillement sur le canapé tout en regardant une série ou un film à grignoter des cochonneries bourrées de calorie ou alors se rendre à la salle de sport histoire de donner l'illusion d'avoir fait autre chose que de travailler tout la semaine ou encore simplement rendre visite à des amies ou à de la famille.. Pour ma part, une journée de repos ne ressemblait jamais réellement à une journée de repos. J'avais beau être à mon domicile, pourtant je me retrouvais assise dans ma cuisine, une tassé de café bouillante à proximité à converser avec l'un de mes futures plus gros clients. Il s'agissait constamment d'un soucis de logistique, d'explications plus approfondies, de besoin de revoir certains détails dans les clauses du contrat. Je ne me plaignais pas, jamais. Au contraire, je faisais ce que j'avais à faire. Je restais toujours professionnelle, très claire dans mes paroles et plaçais une plaisanterie ou deux dans la conversation histoire que cette dernière ne reste pas monotone. Je comprenais l'importance de mon travail. Diriger une société de cette envergure demandait beaucoup de patience, de maitrise de sa personne, d'engagement, de dévotion, de diplomatie et d'une certaine capacité de réflexion à pouvoir se sortir de toutes les galères qui pourraient survenir de manière impromptues. De ce fait, lorsque ma ligne professionnelle se mit en action, il m'était bien évidemment impossible de l'esquiver. Une fois l'appel terminé et mon café dégusté, il était temps pour moi d'aller me préparer pour rejoindre le domaine. Cet après-midi, j'avais des projets, des projets plutôt inhabituels avec une personne que je venais tout juste de rencontrer. Quelques jours auparavant, j'avais fait sa rencontre et le moins que l'on puisse en dire était que ce fut assez intéressant. En effet, j'avais surpris le blondinet complètement dépassé par toutes les bouteilles de vin qui se présentaient devant ses yeux. Son regard passait d'une bouteille à une autre sans aucune logique, sans vraiment savoir dans quelle direction aller et le spectacle m'étant presque insupportable en plus d'être particulièrement comique, j'avais finis par lui venir en aide. Je m'étais surement perdue en explication, il fallait dire que le vin était une affaire plus qu'importante à mes yeux. Et pour cause, le choix de ce dernier, selon l'évènement pour lequel il était destiné, était crucial car plusieurs paramètres devaient impérativement être pris en compte. D'où mon invitation faite à Connor. Je n'allais pas mentir, outre le fait qu'il ne s'y connaisse absolument pas en vin et qu'il me paraisse impératif de faire son éducation sur le sujet, il fallait avouer qu'il était plutôt pas mal avec ses airs. Un sourire aux lèvres, je balayais rapidement cette pensée, me pressant pour terminer de me préparer avant de m'en aller pour la compagne. Sans surprise, j'étais restée fidèle à moi-même. J'aurais pu simplement enfiler un un pull et un jeans si j'avais été une personne lambda. Mais non, je trouvais ce genre d'association sans goût et sans saveur. Je préférais opter pour quelque chose de chic et d'élégant. Une longue robe pull à col roulé de couleur crème habillée d'une grosse ceinture maronnée sans oublier des talons de la même couleur. J'avais laissé à l'air libre mes longs cheveux noirs faire leur vie sans oublier un maquillage assez léger, certes, mais agrémenté d'un jolie rouge à lèvre satiné brun foncé. C'était vraiment très jolie. Pierre m'attendait dans la voiture alors j'attrapais mon sac et nous étions partis. A peine arrivée, j'avais tout juste eu le temps de vérifier que tout était en place car j'avais donné des instructions très précises à mon personnel ainsi qu'à mon Cheffe. Quelques instants plus tard, mon invité faisait son apparition. Très vite, j'allais l'accueillir à l'extérieur. J'eus l'impression de l'avoir surpris mais je fis abstraction pour plutôt lui adresser un sourire qui s'intensifia lorsqu'il prit la parole. Quelle coïncidence! Le hasard fait bien les choses! Humour quand tu nous tiens. Aurais-je oublier de mentionner que j'étais française?! Je continuais sur le même ton. Après tout, nous étions là pour passer un bon moment non. Vous êtes français aussi? Dis-je alors dans ma langue maternelle histoire de voir si dans cette ville j'aurai oui ou non une personne à qui je pourrais converser en français. je lui fis signe de me suivre. Merci pour le compliment. J'avoue que cet endroit est vraiment fabuleux.

@Connor Desrosiers

Photo de la Propriété de la famille Saint-Amand:

L'heure n'était plus à la réflexion, ni aux clients, ni même à une simple pensée concernant une quelconque réunion à venir mais bien à la détente. Etant généralement familière de l'effort, de l'assiduité au travail il m'était parfois difficile de concevoir de lâcher prise et de simplement profiter des joies que la vie avait offrir. Pourtant, en cet après-midi, je m'étais permise un écart en invitant au vignoble un inconnu que j'avais croisé dans un magasin spécialisé dans la vente d'alcool. C'était assez étrange, non? Pourtant, l'homme m'avait bien amusé et puisqu'il n'avait jamais visité une propriété comme celle de ma famille, c'était l'occasion pour lui de parfaire ses connaissances et pour moi de m'échapper un peu de mes tâches habituelles. Après avoir veillé à ce que tout soit en place pour l'accueillir, je me rendis à l'extérieur car il me semblait que Connor soit déjà sur la propriété. En temps normal, je n'étais pas très douée pour faire connaissance avec les autres mais il m'arrivait parfois de réussir à me lier avec quelqu'un sans que je ne comprenne comment est-ce que j'avais pu réussir un tour de force pareil! Notre amour pour l'alcool devait surement y être pour quelque chose.. Visiblement j'avais omis de préciser à l'homme que j'étais française et il me répondit par un compliment auquel je répondis par un nouveau sourire. Mon anglais était évidemment bon, très bon même mais pas autant que mon italien ou mon mandarin. Mais je n'avais pas à rougir après tout mon accent était là mais il apportait une petite touche qui m'était totalement propre. D'ailleurs, je me mis à parler ma langue maternelle, interrogeant mon interlocuteur sur ses propres origines. Visiblement, ce n'était pas avec le bon blond que je pourrais enfin avoir quelqu'un avec qui converser aux Etats-Unis en français. Dommage.. Mais si vous voulez apprendre, faites-moi signe! Comme si je n'étais pas déjà assez débordée. C'était plus pour plaisanter qu'autre chose en réalité mais s'il me prenait au sérieux, pourquoi pas. Quoique je n'avais jamais joué les professeurs.. Je l'observais dans sa posture, il me paraissait très solennel d'un coup. C'était assez intéressant mais je ne relevais pas. Je me contentais simplement d'être amicale et enthousiaste. Pas de soucis! Je suis ravie que vous ayez pu vous déplacer jusqu'ici. Il fallait dire que nous étions très loin de l'agitation de la ville. Ici, le calme régnait en grande partie sauf si les employés y mettaient un peu d'animation. Le domaine viticole s'élève environ à 105 hectares. Il parait imposant vu comme ça mais comparé à celui que ma famille possède à Nice, il est ridicule! Il y a une nette différence entre 105 hectares et 33 000 hectares.. Il faut un début à tout, n'est-ce pas? J'entamais la marche me disant qu'il m'emboiterait le pas. C'était bien qu'il s'intéresse au lieu après tout, il était là pour ça. Il se trouvait à ma hauteur et tout en marchant, il me demanda de lui faire visiter les lieux et j'acquiesçais sans attendre. Nous entrâmes ensembles à l'intérieur. Le château est divisé en deux parties. Toute l'aile Nord et une partie de l'aile Est ont été aménagées pour des bureaux. C'est là que mes employés s'affairent au travail. Nous nous dirigions dans cette partie là où nous y croisâmes certains qui se trouvaient en dehors de leur espace personnel comme mon responsable de projet qui nous salua d'un sourire. Toute la décoration y est très futuriste et a été pensée pour, j'y ai veillé personnellement. Je n'aime pas le cadre très formel comme dans les entreprises classiques. D'ailleurs, dans quoi travaillez-vous? Je le voyais bien dans un domaine très manuel, quelque chose où il fallait extrêmement travailler avec son corps, il avait la carrure pour. Nous arrivâmes à mon bureau, le plus incroyable de tous évidemment.