Psycho Killer

Psycho Killer
— with @Blake R. Hartfield

Connor habitait depuis plusieurs mois à Los Angeles. Sous le soleil de la Californie, paradis des Amériques, le vétéran tentait de se construire un semblant de vie normale. Certes, il portait encore le fardeau de son passé, mais il espérait trouver un équilibre, une sérénité, qu'il n'avait plus depuis ses aventures militaires autour du globe. Le capitaine avait beau n'avoir que 35 ans, il se sentait déjà vieux, usé. Raison de plus pour vivre des sensations fortes, principale façon de se sentir vivant.

Un fantôme de son passé était apparu il y a de cela quelques jours dans sa quête de normalité: Blake. Un amour bref, mais intense, une amitié sincère à l'équilibre incertain, une camarade, en tous les cas, une femme difficile à l'oublier. Il l'avait croisé à L.A., que Connor surnomme avec un brin d'ironie "El Lay" et l'avait tout de suite reconnu. Le grand blond était presque étonné de la voir debout, l'air bien. Parmi les dernières fois qu'il l'a vu après tout... des flashs de l'explosion lui étaient revenus brièvement en tête. Les deux avaient échangé les mondanités habituelles, mais Connor n'avait pas pu s'empêcher qu'ils échangent leurs numéros. Après tout, ils ont beau avoir perdu contact, ils sont amis non?

Il n'a pas pu s'empêcher davantage, quand, quelques jours plus tard, lors d'une soirée, sirotant tranquillement son whisky, il a texté Blake pour lui proposer de se voir au Psycho Killer "un verre au bar, comme dans le bon vieux temps" avait-il texté. Sa camarade a beau ne plus être militaire, si on peut quitter l'armée, l'armée ne vous quitte jamais vraiment. Sa belle amie accepte, Connor eut un sourire. Ce sera bon de la revoir.

La soirée arrivée, Connor s'habille simplement au retour du boulot. Pas question d'y aller en tenue militaire, il préférait de loin une tenue civile. Un t-shirt et des jeans feront l'affaires. Après quoi, il prit son pick-up et fila en direction du Psycho Killer. À son arrivée au bar, aucun signe de Blake et il jette un coup d’œil rapide à son téléphone, sans notif. Pas inquiet, le grand blond va s'installer au bar et commande une pinte. Accoudé au comptoir, il observait le bar, remarque les tables de billard au fond, le jukebox dans un coin, la déco, l'ambiance, les personnes présentes. Instinctivement, il note les entrées, les sorties... Un réflexe, toujours sur ses gardes. Il eut un sourire en entendant les premières notes de la chanson Psycho Killer des Talking Heads. Parions qu'on la joue souvent ici.

Puis, son regard est attiré par la porte d'entrée qui s'ouvre et Connor aperçoit Blake, qui tombait à point. Jamais gêné, le capitaine fait un signe de la main à sa camarade et siffle pour attirer son attention. Parions qu'il attire brièvement l'attention de pas mal de monde. Être discret n'est pas Connor. Avant même qu'elle n'arrive à sa hauteur, il fait signe au barman d'apporter une seconde pinte.

-Hey, salut. Vous êtes arrivés pile à l'heure sergent Hartfield.

Fallait voir son petit sourire en coin, taquin, avant que le vétéran ne lui fasse une petite accolade, puis se rassoit sur son tabouret.

-Comment ça va?

Psycho Killer

Connor Desrosiers & Blake Hartfield

“ En amour comme en guerre, il n'y a point de victoire sans dégâts. ”

À la suite du décès de son fiancé, Asher, Blake s’était totalement laissé sombrer. Elle avait coupé le pont avec tous ses proches, y compris sa famille. Elle était même arrivée au point de couper complètement son téléphone portable, lassé des messages de condoléances. Mais également de messages de soutien et ceux qui demandaient comment elle allait. Comme si elle pouvait se porter bien, après avoir perdu la personne avec qui elle comptait passer le restant de sa vie. Évidemment, la demoiselle Hartfield savait que ça partait d’un bon sentiment, mais elle ne le supportait plus. D'autant plus qu’elle savait que dans le lot, il y avait beaucoup d’hypocrites. Les amis sincères, la jeune femme en avait très peu, mais elle savait qu’elle pourrait toujours compter sur eux. D’ailleurs, la jeune femme avait rendez-vous avec l’un d’entre eux.

C’est par le plus grand des hasards que Blake avait croisé la route de Connor, l’un de ses collègues de l’armée et un ami fidèle. Elle avait même eu une brève liaison avec lui, il y a quelques années. La jeune femme était ravie de le revoir et de renouer le contact avec lui. En quittant l’armée, ils avaient chacun été renvoyés dans leur ville d’origine et ils avaient perdu le contact. C’est dans un bar irlandais que les amis d’armes se rejoignaient ce soir. C’était l’une des rares invitations que la demoiselle Hartfield acceptait. Peut-être parce que Connor avait vécu la même chose qu’elle. Qu’ils avaient passé de nombreuses années à servir ensemble. Elle savait également qu’elle pouvait être elle-même avec lui, sans craindre qu’il ne la juge. Cette soirée lui ferait le plus grand bien.

En entrant dans le bar, il n’avait pas fallu plus d’une seconde à Blake pour repérer Connor. Il ne passait pas inaperçu, maintenant tout le monde dans le pub savait qu’il était là. Elle lui sourit en le rejoignant. Elle accepta volontiers l’accolade en guise de salut. « Je suis ravie de l’apprendre, capitaine. Mais désormais, je ne suis plus sergent, seulement Blake. » Depuis le jour de l’explosion et son retour à Los Angeles, la jeune femme avait quitté les rangs de l’armée pour se consacrer uniquement à la médecine. Même si aujourd’hui, elle n’exerçait plus le second métier, du moins pour le moment. « Ça va, merci, et toi ? Je suis vraiment ravie de te revoir, ça fait longtemps. » Cette soirée allait sûrement leur remémorer de nombreux souvenirs.

Made by Neon Demon

@Connor Desrosiers

Psycho Killer
— with @Blake R. Hartfield

Dans l'armée, il y a un dicton qui dit que si vous n'êtes pas en avance, vous êtes en retard. Sur le cours de recrue, le cours d'entraînement de base, c'est une notion qu'on inculte à la dure aux recrues. Avant l'armée, Connor était aussi ponctuel qu'une personne sans notion du temps. Aujourd'hui, il est comme un cadran nucléaire. Blake aussi on dirait. Malgré tout, il était content de la revoir. Il y avait encore une familiarité entre eux, un sens naturel qui faisait du bien.

-Blake, c'est très bien aussi. J'ai pris un peu d'avance, mais tu es bienvenue de me rejoindre.

Connor prend la seconde pinte qu'il a commandé et qui arrive à point nommer et l'avance au comptoir comme pour l'offrir à son amie. Elle boit toujours non? Sa question "Ça va"? est banale, mais son regard s'attarde sur la belle blonde. Car oui, Blake est et restera une des sinon la plus belle femme qu'il a connu, et c'est une chose qu'il se plait à redécouvrir, il avoue. Au-delà des apparences, il s'intéresse aussi à l'âme de Blake. Oh bien sûr, ses yeux ne sont pas ceux de Jésus, loin de là, mais son regard se veut tendre, intéressé. C'est drôle à penser, mais quand on s'est fait tirer des balles dessus et qu'on a vécu cela ensemble, on développe un lien indéfinissable. Le sentiment sans doute que cette personne est une des rares qui puissent peut-être réellement nous comprendre; sans un mot, qu'un regard.

-Trop longtemps ouais. Comme toi, ça va...

Son regard dévie brièvement du sien et il prend une gorgée de sa bière. Chacun ses démons, chacun ses combats.

Alors, c'est vrai, tu as quitté? C'est comment le retour à la vie civile?

Psycho Killer

Connor Desrosiers & Blake Hartfield

“ En amour comme en guerre, il n'y a point de victoire sans dégâts. ”

Blake était à l’heure, mais elle espérait n’avoir pas fait attendre trop longtemps Connor. Elle le saluait en indiquant qu’elle n’était plus une sergente. Désormais, elle était seulement elle-même, sans aucun titre. Elle ne les avait pas perdues, c'est uniquement que la jeune femme désirait tirer un trait sur cette partie de sa vie. Une décision qu’elle n’évoquait pas avec les hommes de sa famille, qui seraient probablement très déçus. En effet, tous les Hartfield de sexe masculin sans exception étaient militaires. Blake était la première femme et la seule de la famille à avoir suivi leur pas. Elle ne le regrettait pas, elle était fière de ce qu’elle avait accompli dans l’armée, mais aujourd’hui, elle avait envie d’autre chose. Elle voulait aussi surmonter son stress post-traumatique qui lui pourrissait chaque jour la vie.

À la question, « ça va », Blake répondait toujours oui, même si ça n’était pas vraiment le cas. La réponse positive était devenue un automatisme. On pouvait voir à travers son expression et son regard la vérité. On pouvait toujours voir la tristesse et la douleur dans ses yeux. Elle faisait à son rythme le deuil de son fiancé. Sa disparition avait été tellement brutale et inattendue. Ces derniers temps, elle avait eu l’impression de franchir une nouvelle étape vers la guérison. Cette sensation avait été de courte durée. Un avocat avait détruit tout cela en un claquement de doigt. Il lui avait annoncé la réouverture concernant l’enquête sur le décès d’Asher. Tout ce qu’elle pensait savoir sur la mort de son fiancé était remis en question. Elle avait l’impression d’avoir fait un énorme pas en arrière.

Assis près de Connor, Blake prenait la bière qu’il lui tendait. « Merci. » Dit-elle avant de boire une longue gorgée. La jeune femme était vraiment ravie de passer cette soirée en compagnie de son ami. De profiter de sa présence et de son regard réconfortant, bienveillant. Est-ce qu’il allait réellement bien ou est-ce que, comme lui, la réponse positive à cette question était un automatisme ? Elle espérait que sa réponse était sincère, il le méritait. « Oui, j’ai quitté l’armée. Avant d’être un soldat, je suis un médecin. » Blake était entré dans l’armée en tant qu’interne et elle avait toutes ses classes en étant en service. « La vie civile n’a pas repris tout de suite. J’ai eu de longs mois de convalescence et de rééducation après mon retour. Je n'ai jamais exactement repris une vie normale. Elle est toujours sur pause. Toi, tu te sens toujours bien dans l’armée ? » Blake avait totalement de l’admiration envers Connor. Il avait encore le courage de continuer malgré ce qu’il avait subi. Ils avaient bien failli perdre la vie dans cette explosion. Ils avaient d’ailleurs perdu énormément de camarades ce jour-là. Jamais, Blake ne pourrait oublier ce jour comme le fait qu’elle devait la vie à Connor.

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@Connor Desrosiers

Psycho Killer
— with @Blake R. Hartfield

Bien sûr, de façade, avec ses cheveux d'or, son visage d'ange et ses yeux bleus ciel, qui pourrait croire que Blake est minée par la douleur et la tristesse. Qui, sinon, quelqu'un qui combat des démons semblables. Bien sûr, Connor ne lit pas en elle comme dans un livre ouvert, mais il entraperçoit ce qu'il craignait derrière les iris de sa camarade. Des douleurs non dit, un passé qui hante, un avenir flou, un présent qui sert trop souvent de refuge.

S'il combat ses propres démons, Connor sait que de l'aide non-sollicitée et les questions intrusives, comme la pitié du reste, sont autant de choses dont le vétéran peut se passer. Il ne comptait pas infliger non plus cela à Blake. De toute façon, ils ont temps à rattraper, ne serait au moins, pour commencer, chacun leur façade. Le beau blond eut un petit sourire quand elle souligna son métier: médecin. Sa vocation première et dans un sens, c'est noble. Médecin au combat c'est de la folie, dans un hôpital à L.A. à soigner tous et chacun, c'est noble.

-Ouais, fin', je m'imagine mal faire quoique ce soit d'autre. Je n'ai pas d'autre métier que celui de soldat.

Contrairement à elle, il n'a pas de plan de repli. S'il quitte l'armée, il part de zéro ou presque. Attrapant sa bière, il fait un petit signe à son amie pour l'inviter à le suivre et ils vont s'installer à des banquettes non loin, ils seront plus confortables que sur le tabouret en bois, plus tranquille pour discuter aussi.

-Tu te souviens de Jordan? Le tireur d'élite de notre escouade? Figures toi qu'il a quitté l'armée lui aussi, il est brancardier à la L.A. General. On a pris un verre l'autre jour et il me racontait que quand il a passé une entrevue pour ce job, la personne des RH lui a demandé: "Tireur d'élite, médaille du Purple heart, c'est bien intéressant, mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse d'un tireur d'élite dans un hôpital?" Qu'est-ce que tu peux répondre à ça?

Son ami Jordan avait été assez habile pour trouver un truc en tout cas. Bien sûr, un peu plus tôt, lorsque Blake mentionnait avoir sa vie en pause, il a bien écouté le Connor et malheureusement, il sait pourquoi.

-Jordan m'a dit pour ton fiancé. La vie parfois, stune saloperie.

Il lève son verre, comme pour porter un toast.

-Fuck Death.