Ces derniers temps, Moïra trouvait que sa relation avec Gabrielle était compliquée. Elle avait l’impression que depuis la naissance des jumeaux, leur lien faisait marche arrière. La demoiselle O’Hara sentait sa fille de plus en plus distance. Elle demandait moins souvent à passer du temps avec sa mère. La jeune blonde commençait à se demander si la complicité, qu’elle avait commencé à ressentir avec Gabrielle n’était pas finalement le fruit de son imagination. Cette pensée et cette situation l’attristait énormément, mais Moïra ne laissait rien paraître. Elle devait apprendre à être forte. Des tonnes de questions hantaient l’esprit de la jeune blonde. Elle se demandait même si elle n’avait pas fait quelque chose de mal ou de travers avec sa fille. Peut-être que c’était le cas et que c’était pour cette raison, qu’elle avait changé de comportement vis-à-vis de Moïra. Logan disait que c’était qu’une passade et qu’avec le temps Gabrielle reviendrait vers elle. Malheureusement, la demoiselle O’Hara n’était pas convaincue par cette explication.

Moïra comptait s’en aller une ou deux semaines en vacances. Elle avait choisi comme destination l’Italie. La ville de Florence pour être plus exacte. Elle avait décidé de proposer à sa fille de l’accompagner. La jeune femme savait qu’il avait de forte chance qu’elle lui donne un refus. Mais qui ne tente rien n’a rien. Déjà, Logan n’était pas contre l’idée, premier point positive, elle n’avait pas eu besoin de se disputer avec lui à ce sujet. Moïra venait de prendre Gabrielle chez Logan et elle s’était rendue chez le meilleur restaurant de crème glacée de la ville. Assise à une table face à face, Moïra demandait à sa fille. « Alors quelle glace te ferait envie ? » Une fois qu’elle lui avait répondu, la jeune mère lui posait une autre question. « Comment se passent tes vacances ? Qu’est-ce que tu as fait de spécial ? »

Gabrielle et Moïra étaient assises à la terrasse du restaurant. La jeune mère voulait profiter du beau temps et de la légère brise, même si ce temps était quotidien à Los Angeles. Mais on n’avait jamais assez de vitamine C, donc autant en profiter. La demoiselle O’Hara demandait à sa fille qui avait toujours le nez dans la carte, si elle avait fait son choix. « Oui, tu peux prendre deux boules ou plus si tu le souhaites. J’ai bien dit que tu pouvais prendre celle qui tu voulais. » Comme elles ne se voyaient pas souvent, Moïra était beaucoup plus laxiste que Logan ou même Micah. C’étaient eux qui faisaient l’éducation de Gabrielle au quotidien, donc ils devaient être plus stricts sur tout. En la voyant seulement de temps en temps, Moïra avait le rôle du parent cool et gentil. Le seul but de la jeune mère était de faire plaisir à sa fille. Gabrielle savait comment en profiter et ça Moïra en avait conscience. C’est pour cette raison qu’elle restait vigilante à ce qu’elle n’exagère pas trop non plus. Malgré l’arrivée des jumeaux qui devait être assez épuisante, Logan avait réussi à organiser tout de même des vacances. La jeune blonde était ravie que sa fille se soit amusée. Gabrielle ajoutait qu’elle avait fait de l’équitation et qu’elle souhaitait avoir son propre cheval. Comme elle s’y attendait, Logan était contre. Avoir un cheval, c’était une grande responsabilité au quotidien. Puis Gabrielle ne pourrait pas déléguer les responsabilités à quelqu’un d’autre, à ses parents comme elle pouvait le faire pour un chien ou un chat ou autre petit animal de compagnie. « Pourquoi tu veux ton propre cheval ? Ceux du centre ne sont pas bien ? » En général, les élèves avaient leur cheval attitré même si ce n’était le leur. Il avait installé une confiance avec l’animal et si ça se passait bien, il faisait un bout de chemin ensemble. « Puis ta grand-mère t’a déjà offert un poney non ? Tu l’oublies ? »

Gabrielle venait de choisir les parfums de glace qu’elle avait envie de manger. C’était plutôt originale la poire et le nutella. Mais ça devait bien se marier si la jeune fille les choisissait. « Moi, je vais être plus classique, je vais prendre pistache et chocolat. » Moïra restait sur les valeurs sures et elle avait toujours aimé la simplicité.

L’équitation était l’une des passions de Gabrielle, la demoiselle O’Hara le savait. Elle-même aimait bien les chevaux lorsqu’elle était plus jeune. Avec l’âge, elle portait moins d’intérêt à ses animaux bien qu’elle les trouvait toujours aussi sublimes. La fillette avouait à sa mère qu’elle souhaitait faire à présent des compétitions et qu’elle avait besoin d’avoir son propre cheval pour cela. « Je ne pense pas que posséder son propre cheval soit obligatoire. Ton père est au courant que tu veux faire des compétitions ? » Moïra était presque certaine à cent pour-cent qu’il était au courant, mais elle préférait avoir confirmation. « Si ton père t’a déjà dit non pour le cheval, moi, je ne peux pas te dire oui. » Si elle en parlait à sa mère, c’est sûrement parce qu’elle espérait qu’elle lui donne une réponse positive. Elle avait raison puisque la demoiselle O’Hara lui refusait presque rien. Mais avoir un cheval était une grande responsabilité et Moïra n’avait pas la moindre idée du prix d’un cheval. Ça ne devait pas être donné et elle n’aurait sûrement pas le moyen de l’acheter et de l’entretenir. Moïra estimait que Gabrielle n’avait pas besoin d’avoir son propre cheval et elle pensait que c’est une envie qui lui passerait dans quelques mois. D’ailleurs, elle avait déjà un poney et la jeune mère serait curieuse de savoir qui s’en occupe et comment Gabrielle se débrouillait avec lui. « Ça doit déjà te prendre énormément de temps de t’occuper de ton poney. Non ? »

Moïra interrogeait ensuite Gabrielle à propos de ses vacances. Apparemment, Logan avait réussi à organiser quelques choses. Elle était donc ravie pour sa fille. Cette dernière lui posait à son tour quelques questions. Elle faisait des efforts pour s’intéresser à la vie de sa mère. « Pour le moment je n’ai rien fait de mon été. Je comptais aller prochainement, une ou deux semaines en Italie, à Florence pour être exacte. D’ailleurs je me demandais si ça te dirait de venir avec moi. Tu en dis quoi ? » Ensuite, la jeune femme répondait aux autres questions de sa fille. « C’est bien de travailler avec Logan, on s’entend bien. Je pense que c’est possible que tu passes une journée à la caserne. Je verrais avec Logan et notre chef pour fixer une journée. » Ils pourraient faire ça un jour pour elle. En espérant qu’il n’y ait pas trop d’intervention ce jour-là. Sinon, elle se retrouverait souvent seule avec la secrétaire comme seule compagnie et le chat de la caserne. « Tu n’as pas à me remercier pour ta chambre, c’est normal. Mais maintenant il faut que tu en profites. » Indirectement, Moïra lui demandait de passer plus de temps avec elle.

Moïra commandait deux glaces, une nutella et poire pour Gabrielle et pistache, chocolat pour elle. La petite fille demandait à sa mère, si elle pourrait goûter sa glace. « Bien sûr. » La jeune femme n’y voyait aucun inconvénient. Le choix et la commande des glaces faites, Gabrielle abordait le sujet de l’équitation. Apparemment, la jeune Dawson voulait avoir son propre cheval et faire des compétitions équestres. « Oui, renseigne-toi et parles-en à ton père. Moi, je ne suis pas contre le fait que tu fasses des compétitions. Mais tu sais bien que ce n’est pas moi qui prends les décisions. » Pourtant, Moïra pourrait le faire. Elle disposait toujours de ses droits parentaux et pour rien au monde elle n’y renoncerait. Elle avait été hors d’elle, lorsque Logan lui avait demandé d’y renoncer au profit de Micah. La demoiselle O’Hara avait juste eu envie de le tuer lorsqu’elle avait reçu ces fameux papiers. Puis ça avait créer un énorme conflit entre les deux parents. Finalement, Logan avait renoncé à cette idée et ils avaient trouvé ensemble des compromis pour le bien de Gabrielle. Le bien-être de leur fille était leur seule priorité. À propos du fait d’avoir son propre cheval, Moïra était plutôt contre cette idée. Elle doutait que sa fille ait la maturité et le temps nécessaire pour avoir un tel animal à elle. Elle avait déjà un chien et un poney, la demoiselle O’Hara doutait que ce soit sa fille qui s’en occupe à plein temps. « Tu vois, tu es déjà occupé par l’école, tes cours de danse, il y a aussi tes cours d’équitation. Quand est-ce que tu vas trouver le temps de t’occuper d’un cheval ? Tu serais prête à sacrifier le temps que tu passes avec tes amis, ta sœur, des frères et avec moi pour avoir ton propre cheval ? » S’occuper d’un cheval était une grande décision, il fallait bien qu’elle prenne tout en compte, pas seulement son envie personnelle.

Maintenant le sujet des vacances, Moïra demandait à sa fille si elle avait envie de partir en vacances avec elle. La demoiselle O’Hara comptait partir une dizaine de jours en Italie. Elle serait vraiment comblée et tout serait parfait si Gabrielle acceptait de venir avec elle. « On pourra appeler chaque soir Logan par Facetime si tu veux. Il faudra juste qu’on fasse attention au décalage horaire. » Gabrielle s’interrogeait également sur la relation de travail qu’entretenaient ses parents. À la caserne, tout se passait bien entre Logan et Moïra, ils étaient de bons collègues et ils travaillaient bien lorsqu’ils devaient former une équipe. On pouvait même dire qu’aujourd’hui, ils étaient devenus amis. En apprenant ça, Gabrielle embrassait sa mère sur la joue. « C’est gentil… On va essayer d’arranger ça vers la rentrée, alors. Il faut qu’on trouve un jour où moi et Logan, on travaille en même temps. » Dit-elle à propos de la journée à la caserne. Gabrielle remerciait sa mère pour sa chambre, d’ailleurs cette dernière lui rappeler qu’elle devait penser à en profiter un peu. Ça serait dommage que Moïra s’est faite, si sa fille n’y dormait jamais. « D’accord, c’est quand tu veux. »

Moïra écoutait attentivement les envies de sa fille. Elle était d’accord avec son désir de faire de compétitions. Elle ne trouvait pas l’idée mauvaise, mais elle précisait tout de même à Gabrielle que c’était Logan qui avait la décision finale. « D’accord, je vais t’aider dans tes recherches. On pourra les présenter ensemble à ton père, si tu veux. » En revanche, la demoiselle O’Hara était contre le fait que sa fille possède son propre cheval. Elle était trop jeune pour une telle responsabilité. Ils pourraient en reparler dans quelques années. Moïra ferait par de son opinion à Logan et elle espérait qu’il serait du même avis qu’elle. Mais apparemment, la stratégie de la jeune blonde à montrer la réalité en face à Gabrielle en douceur avait fonctionner. La jeune fille remettait en question la possibilité d’avoir sa propre monture. Elle ne pourrait peut-être lui consacrer le temps dont il aurait besoin. De plus, la jeune Dawson ne voulait pas sacrifier d’autres choses en contrepartie. « Donc on verra plus tard pour un cheval, tu es d’accord ? » Finalement dans son rôle de mère, Moïra ne craignait pas tant que ça. Elle savait se comporter comme telle quand c’était nécessaire. Comme là en raisonnant sa fille.

La demoiselle O’Hara avait fini par invité Gabrielle en Italie pour des vacances avec elle. Pour sa plus grande joie, sa fille avait accepté sa proposition. Moïra devait bien avouer qu’elle n’était pas très confiante au départ. Elle sait à quel point la petite fille ait attaché à son père et peut-être trop. « C’est génial. Je passerais prochainement chez Logan pour vous dire les dates. J’ai déjà discuté avec lui, il est d’accord, si tu es d’accord. Et apparemment oui. » Dit-elle avait un grand sourire. Cette nouvelle la rendait tellement heureuse. Deux semaines en Europe avec sa fille, des moments de complicités créées et de nouvelles aventures à vivre.

Gabrielle partageait avec Moïra sa reconnaissance que ses parents s’entendent bien. Au début entre Logan et Moïra, ce n’était pas simple. Quand la blonde avait fait son retour en ville en refusant de céder ses droits parentaux à Micah. La situation avait été bien plus que tendu. C’était bel et bien conflictuelle. Mais pour le bien de Gabrielle, l’ex couple avait trouvé un terrain d’entente, des compromis et au fur et à mesure du temps leur relation s’améliorer pour leur bien de leur fille. Ils avaient cet objectif commun. « Logan et moi, on a plus de raison de se disputer. La seule chose qui nous apporte, c’est ton bonheur. » Gabrielle prenait la décision de vivre quelques jours chez Moïra pour s’habituer à être loin de son père un moment. Histoire que la séparation ne soit pas trop brutale quand elles iraient en Italie. « Moi aussi, je t’aime ma chérie. »