Une nouvelle journée s’achevait pour moi. Comme chaque début de soirée quand je n’étais pas de garde, je ne savais pas quoi faire. La seule chose positive que j’ai dans ma vie, c’est mon travail, mon métier de médecin. En dehors de cela, je ne valais rien, je le savais. J’étais une personne pourrie de l’intérieur comme le pensait ma famille et en particulier ma sœur Cordelia. Je ne sais pas si un jour, elle pourrait me pardonner et me considérait à nouveau comme son frère. Une chose était en revanche était certaine, jamais je ne récupérais la relation que j’avais avec elle par le passé. Jamais nous ne retrouverons la complicité qui nous unissait. C’était certainement la chose qui me manquait le plus depuis ma sortie de prison. Mais je ne perdais pas espoir de refaire un jour parti de sa vie.

Comme souvent, je n’avais pas moindre envie de rentrer chez moi. Je ne voulais pas me retrouver entre quatre murs à me morfondre sur mon sort. Je ne voulais pas ressasser sans fin mes erreurs. Je savais que j’avais très mal agi et je tentais de faire au mieux pour changer et racheter mes fautes. J’avais l’habitude de me réfugier dans un bar pour boire un verre, si ce ne sont pas plusieurs. En général, je me rendais au Black Rose, mais ce soir, j’avais décidé de changer un peu. Je me rendais donc dans un pub irlandais qui se trouvait dans le coin, le Psycho Killer. Je décidais même de changer de boisson. Ma boisson de prédilection est en général, le bourbon, ce soir, j’avais opté pour une bière, ce n’était que pour commencer. Rien ne dis que je ne craque pas pour un alcool plus fort plus tard. J’essayais tout de même de ne pas finir totalement ivre non plus. Mes retrouvailles avec Cordelia ne s’étaient pas faites dans les meilleures conditions. Elle était venue me récupérer au commissariat pour ivresse sur la voie publique. Si ça reproduisait, je savais que ça ne se passerait pas aussi bien que la première fois. Je m’installais au comptoir et je commandais une bière.

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Accoudé au comptoir du bar, je bois ma bière en tentant de me vider l’esprit. Une tache bien compliquait lorsque comme moi, on avait des tonnes de regrets. Une erreur, un mauvais comportement avait détruit ma vie tout entier. J’avais appris le seul de la vie peut basculer en une faction de seconde. Auparavant, je pensais que c’était plus de la vie et de la mort dont ça parler. Je le savais que trop bien avec mon métier de médecin urgentiste. Mais finalement, cette citation s’appliquait à vraiment tout. Les pensées tourbillonnaient dans ma tête, s’entrechoquaient entre elles. Je n’avais pas encore assez bu pour faire le vide, mais j’allais probablement y remédier au cours de la soirée. Il ne fallait seulement pas que je déplace trop les limites et être ramassé par les flics. Un seul nouvel appel de leur part à Cordelia et ma sœur me tuerait probablement. D’autant plus que ses dernières années, elle ne portait pas dans son cœur.

Un homme au visage familier s’installait au comptoir et commandait également une bière. Où est-ce que je l’ai déjà vu ? Était-il l’un de mes patients ? Je ne crois pas. En prison ? Surement pas. En fixant ma bière, évidemment, je n’allais pas le fixer, il allait me trouver étrange voire fou, c’était surtout impoli, je cherchais pourquoi il me semblait le connaître. Une image me revenait en tête. Les affiches pour le morning d’American Dream Radio, c’est là que j’ai vu. C’est l’homme qui accompagnait Cordelia sur les publicités pour l’émission. Celui avec qui elle se chamaille chaque matin et que beaucoup à Los Angeles écoutent. C’était quoi déjà son prénom ? Impossible de le rappeler. Si j’écoutais, c’était principalement pour ma sœur. C’était dingue que je doive l’écouter à la radio pour avoir de ses nouvelles et apprendre des petits éléments de sa vie. Elle me manquait tellement. « Bonsoir, vous n'êtes pas le gars de la radio ? » J’attends confirmation avant d’en ajouter plus. Si c’était bien lui, ce serait sympa de discuter avec un collègue voire ami de ma sœur.

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L’homme qui s’était assis seul au comptoir du bar me disait vaguement quelque chose. Son visage me semblait tellement familier. Je posais la question, où l’avais-je vu ? Je m’étais énuméré tous les lieux où j’avais pu le croiser. Il m’avait fallu quelques minutes pour me souvenir que je ne l’avais jamais croisé, mais que j’avais déjà vu son visage quelques parts. Son visage était placardé un peu partout en ville et sur ses affiches, il était accompagné de ma jeune sœur. Cet homme, qui était son collègue, devait être plus proche de Cordelia que je l’étais aujourd’hui. Un inconnu voyait et connaissait ma sœur mieux que moi son propre frère.

Il était seul au comptoir, si je lui parlais, je ne le dérangerais pas tellement sauf s’il attendait quelqu’un en particulier. Je ne me souvenais plus de son prénom, je lui demandais donc s’il était l’homme de la radio. Il confirmait son identité avant de me demander qui j’étais une question totalement légitime. Je n’étais probablement pas la première personne qui lui posait cette question. Je n’avais pas pensé que ça pourrait peut-être l’agacer d’être reconnu. Est-ce que je devais donner mon lien de parenté avec sa collègue ou non ? Est-ce que Cordelia lui avait déjà parlé de moi ? Si oui m’avait-elle décrite comme le monstre qu’elle pensait voir en moi ou m’avait-elle dépeinte comme le faire que j’étais avec elle avant mon séjour en prison ? Est-ce que Cordelia lui avait parlé de sa famille ? Étaient-ils proches ? Tant de questions sans réponse. Il était mieux que je taise mon lien avec Cordelia enfin avec Lux, c’est de cette façon qu’il la connaissait. « Oh désolé. Je m’appelle Wyatt. Je vous écoute de temps en temps le matin quand mon travail me le permet. » Lorsque j’étais de garde le temps de l’émission, je ne pouvais pas l’écouter si une urgence arrivait ce qui était totalement logique.

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Je venais de reconnaître l’animateur qui travaillait chaque matin avec Cordelia. J’étais curieux de savoir avec quel genre de personne, elle travaillait quotidiennement. Je voulais savoir qui été cet homme avec qui elle semblait si bien s’entendre. Je voulais en apprendre plus sur ma sœur à travers lui. En quatre ans, ma sœur avait changé, sa vie avait changé. Lorsque j’étais parti, elle était dans une belle histoire d’amour avec Graham, ils prévoyaient même d’agrandir la famille. Je me réjouissais de devenir un oncle. J’aurais été complétement gaga de mes neveux. Enfin, si elle m’aurait autorisé à m’approcher d’eux évidemment. Mais même à distance, je les aurais aimés. Elle exerçait le métier de secrétaire, il y a quelques années. Un métier qu’elle n’appréciait pas des masses, mais qui lui convenait. Me voilà de retour, elle est devenue une célébrité locale dans une des plus grandes villes des États-Unis. Une animatrice radio, jamais je ne l’aurais imaginé dans ce genre de profession. Mais ça avait l’air de se plaire dedans, elle s’épanouissait. J’étais fier d’elle. Aujourd’hui, elle était divorcée et à mon écart elle était d’une froideur impressionnante que je ne le lui connaissais pas. Que lui ai t'il arrivait ses quatre dernières années ? Ce Kristian avait-il joué un rôle dans ce changement ? Ou est ce une partie d’elle que je ne connaissais pas ?

J’avoue à Kristian que j’écoutais son émission quand mon temps me le permettait. Mes horaires de travail étaient très variables. Il y avait des gardes très calmes comme tout l’inverse. Du coup, il était curieux de connaître mon métier. Je connaissais le sien, je pouvais lui dire le mien. D’autant plus que j’étais fier de la profession que j’exerçais. « Je suis médecin urgentiste. » Je bois une gorgée de ma boisson alors que Kristian me demandait la raison pour laquelle j’écoutais l’émission. Il qualifiait ma sœur de chieuse, je n’appréciais pas beaucoup, mais je ne disais rien. Puis c’était probablement affectueux entre eux. Dans les émissions que j’ai pu entendre, j’avais constaté qu’ils se chamaillaient énormément. Mais c’était de manière assez attachante, voire mignonne. Ils avaient une belle complicité. Est-ce cette relation que Graham n’a pas appréciée et causée son divorce ? Seule Cordelia pouvait me donner les réponses, mais elle ne comptait pas me les offrir. Du moins, pas de sitôt. « Je reconnais que de base, j’écoutais pour Cord… pour Lux. » J’avais failli faire une boulette en l’appelant Cordelia. C’est son prénom, mais je savais qu’à Los Angeles, elle était connue par son second prénom en particulier par ses collègues. Ses auditeurs ce que j’étais censé être la connaissait également uniquement sous le nom de Lux Valentine. « Mais j’ai appris à apprécier votre duo. J’écoute pour vous deux. Quand l’un des deux est absent, c’est moins bien. »

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Médecin urgentiste, c’était le métier que j’exerçais depuis des années. J’avais dû faire une pause forcée pendant quatre ans. J’avais repris rapidement la main après des cours pour me remettre à niveau et s’assurer que je puisse toujours exercer. Kristian trouvait que c’était un beau métier et qu’il fallait du courage pour faire cette profession. Je n’étais pas vraiment de cet avis. Il suffisait d’aimer ce métier. « Pour moi, il faut plus de courage pour être animateur radio que pour être médecin. » Jamais, je ne pourrais rester pendant des heures devant un micro et avoir toujours quelque chose à dire. Je n’étais pas de nature bavard. J’étais toujours autant impressionné et sous le choc d’apprendre que Cordelia était animatrice radio. Ça ne ressemblait tellement pas à la sœur que j’avais laissé derrière moi. Je pensais connaître ma sœur par cœur et apparemment, je m’étais trompé. Je pense qu’on ne peut pas connaître quelqu’un à 100%, c’était impossible.

Ça me faisait bizarre d’entendre un mec me dire que la voix de ma sœur était envoûtante. Mais il ne devait pas être le seul à penser cela vu le nombre de personnes qui l’écoutaient chaque matin. Avec le temps, j’avais appris à apprécier l’émission et l’équipe que formaient Kristian et Cordelia ou plutôt Lux. J’étais passé outre le fait que c’était ma petite sœur à la radio. Je trouvais l’émission bien fade quand Cordelia ou Kristian étaient absents pour x ou y raison. Ils s’étaient bien trouvés, du moins pour ce travail. Je n’avais pas la moindre idée de leur relation en dehors. Cordelia ne me laissait pas de place dans sa vie. Elle restait très mystérieuse. On se rapprochait doucement, mais j’allais devoir faire preuve de beaucoup de patience. Tout cela se faisait à une vitesse de pas de tortue. « Vous avez une belle complicité. Ça ne doit pas plaire à tout le monde. » En disant cela, je pensais naturellement à mon ex-beau-frère. Je n’arrivais pas à imaginer ce qui avait bien pu les séparer. « Je pense qu’elle le sait. Lux n’a pas l’air d’être le genre de femme qui prend la grosse tête. J’ai impression que c’est une femme simple. » C’est ce qu’était Cordelia. J’espère que ma sœur n’avait pas changé sur ce point. Je serais tellement déçu, mais bon, je ne pouvais pas me permettre de la juger non plus.

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