Happy Holloween !

Cordélia & Lilly

«Sister’s moments do not have a price.»

Une dernière petite secousse avant que les portes ne s’ouvrent en grand pour laisser descendre les passagers. La plupart des Angelins se précipitent à l’extérieur, sans doute pour se rendre à la fête foraine que le campus a spécialement organisée pour Halloween. Et, aujourd’hui je ne fais pas l’exception puisque je passe ma soirée avec Cordi. Ecouteurs lovés au creux de mes oreilles, ambiancée par la voix entraînante de la jolie Alecia Moore, je me dirige tranquillement vers le lieu des festivités. Une fois arrivée, je m’ébahis face à la décoration aux allures horrifiques, sucrées et orangées. La musique bat son plein. Le décor met directement dans l’ambiance. Les visiteurs sont ravis.

Avec Cordélia, nous sommes données rendez-vous près du stand de Barbes à Papa. Chouette ! Je vais me péter le bide ! je m’y rends très rapidement car ce n’est pas très loin de l’entrée. Les copines qui tiennent le stand me saluent et me font un peu la conversation avant de s’occuper de quelques clients. Je jette un œil à l’heure sur mon téléphone. Elle ne devrait plus tarder. Je jette quelques œillades aux alentours en attendant. Je range mon téléphone quand tout à coup, mes yeux remarquent ton visage angélique. Tu es là @Doyle Whitmore, à quelques mètres seulement, avec ton doux sourire, riant de bon cœur avec ton ami. Tu sembles heureux. Tu tournes un peu la tête et rencontres le lagon bleu de mes yeux captivés. Mon visage s’illumine tandis qu’un grand sourire amical mais toutefois réservé étire le creux de mes lèvres. Je te salue au loin, d’un simple petit geste timide de la main. Et puis, les secondes s’égrènent, les regards perdurent entre plusieurs clignements de paupières. Un sourire qui s’éternise et qui s’égare, désormais immortalisé sur un magnifique cliché de ma mémoire.

On m’interpelle d’une main sur l’épaule. Je sors de ma bulle et reprends mes esprits. J’ignorais que je les avais mis entre parenthèses...Je reconnais ce parfum. Cordi ! Je tourne aussitôt la tête et te voilà, toute belle, pimpante et rayonnante ! Hey ! je fonds dans tes bras et t’enlace tendrement avant d’apposer une bise sur ta joue. Je recule pour te regarder et te souris avec entrain. Je suis trop contente que tu sois là ! m’exclamai-je toute enjouée sautillant doucement sur place comme une gamine. Alors, prête à s’éclater ? Soudain, mes yeux s’illuminent amoureusement comme ceux de l’Oncle Picsou devant sa piscine de pièces. Oh ! on commence les réjouissances ? demandai-je en désignant les Barbes à Papa qui n’attendent que nous.

@C. Lux Valentine

Lux avait entendu dire que le campus de Los Angeles avait organisé une mini fête foraine pour Halloween. Un événement assez similaire à celui qu’avait organisé American Dream Radio pour la fête du printemps. Bien que les moyens étaient différents, l’animatrice était curieuse de voir ce que donnait une fête foraine organisée par les étudiants. La jeune Valentine avait donc été ravie lorsque sa sœur Lilly l’avait invité à l’y rejoindre. Ça ferait d’une pierre deux coups. Lux pourrait assouvir sa curiosité, mais également passé une bonne après-midi avec sa sœur. Cela faisait un moment que les deux Henstridge n’avaient pas eu l’occasion ou le temps pour se voir. Entre Lux et son travail, et Lilly et ses études, ils n’étaient pas évidents de se caler un rendez-vous qui convenait aux deux parties. Mais aujourd’hui était, le jour parfait.

La jeune animatrice flânait dans les allées de la petite fête foraine à la recherche du stand de barbe à papa. C’était le lieu de rencontre que lui avait donné Lilly. Ce stand ne devait pas être compliqué à trouver sinon, il lui suffirait de suivre la bonne odeur sucrée que dégagée cette douce friandise. Comme promis, sa sœur s’y trouvait bien. Lux lui tapotait sur l’épaule pour lui signaler sa présence. Elle semblait très heureuse de la voir. « Je n’aurais manqué ça pour rien au monde. Je t’ai dit que je viendrais, je suis là... Oui, je suis prête à m’éclater, je te suis. » L’important pour Lux n’était pas les activités, mais de passer du temps avec sa sœur. Elles avaient tellement de temps à rattraper. Puis Lux ne voulait plus que Lilly ait des choses à lui reprocher. Elles tournaient maintenant la page et recommençaient sur de bonnes bases.

Happy Halloween !

Cordélia & Lilly

«Sister’s moments do not have a price.»

Je m’agrippe à ton bras comme un petit panda, puis cale doucement ma tête sur ton épaule, et resserre cette tendre étreinte pour que jamais elle ne s’arrête. A tes côtés, je suis toujours cette petite fille fière et toute excitée de se pavaner au bras de sa grande sœur. Le cœur plus léger qu’une plume, mes yeux se plissent, mes pommettes remontent lorsque ce sourire heureux étire la commissure de mes lèvres. Les années ont passé depuis ton départ de Bâton-Rouge, et même si une certaine distance s’est creusée entre nous, même si nos secrets sont restés enfouis, même si nous avons pris des routes différentes, qu’importe le chemin et les embûches, nous avons fini par nous retrouver ici, à cette lisière.

Quand le centre commercial est parti en fumée, j’ai perdu tous mes repères. Ce fut une période très difficile pour moi. Je frôlais la mort comme le vent qui effleure les arbres. Je me sentais seule, déboussolée, vide, tout avait perdu son sens. Et puis tu es venue. Tu m’as tendu la main, tu m’as relevée, tu m’as donné la force d’avancer, le courage de me battre et la volonté d’y arriver. Tu m’as offert ton hospitalité. Tu as été mon ancrage. Tu m’as sauvée. Et peu importe les années, peu importe la distance, elles se sont soudain brisées par éclats et j’avais enfin la sensation d’avoir retrouvé ma grande sœur.

Je propose d’attaquer les festivités par quelques plaisir sucrés. Je me souviens à quel point on adorait passer nos dimanches après-midi à engloutir des tonnes de sucreries devant des Disney. Toi aussi tu te souviens ? Je t’emmène avec moi jusqu’au stand du bonheur : Deux s’il te plait. demandai-je en donnant trois dollars à la fille qui gère la bonbonnerie. Elle nous tend nos friandises rosées que nous récupérons chacune toute enjouée. Du bout des doigts, je pince délicatement le nuage de coton sucré et tire un peu dessus pour en extraire un petit mouton que je dépose allègrement dans ma bouche où il finit par fondre: Hum...tu sais ce que je me dis. Qu'il faudrait vraiment qu'on s'organise un Dimanche. Hannnnnnnnnn !! dis-toi qu'on n'aurait pas Maman sans cesse à nous houspiller doucement avec le Nutella !!! Vous allez avoir mal au ventre ! me moquai-je en prenant la voix affreusement aiguë de notre mère.

Nous marchons un peu, côte à côte, tout en nous délectant de notre petite douceur riant de bon cœur en voyant certains étudiants se foirer aux jeux. Arrivées au stand du Chamboule-Tout, je nous arrête puis te souris de toutes mes dents comme une petite fille trop impatiente de jouer : On se fait une partie ? Il me le faut ! Je craque, lançai-je en désignant le gros lapin bleu tout en haut des récompenses.

@C. Lux Valentine

Quitter Baton-Rouge pour Los Angeles n’avait pas été la meilleure décision que Lux avait prise. Il y avait des points positifs dans sa venue en Californie, mais pas seulement il y a également des éléments négatifs. Ces derniers étaient majoritaires dans le bilan mental que c’était fait la jeune femme. Ce déménagement avait créé le déclin de son couple. Mais rien ne l’assurer que cela ne serait pas produit à Baton-Rouge. L’ambition de Graham serait restée la même, il avait seulement eux plus d’opportunité sur la côte Ouest qu’en Louisiane. Le déclin aurait sûrement été le même, mais il aurait été plus long. Peut-être qu’aujourd’hui, elle serait encore bercée par ses illusions. On pouvait émettre un tas d’hypothèses. Il aurait pu arriver des milliers de choses différentes si leurs choix avaient été différents. Lux ne pouvait pas arranger sa relation avec Graham, elle était définitivement rompue et jamais ils ne retrouveraient ce qu’ils avaient au début de leur relation. La relation qui pouvait être sauvée et préservée, c’était celle que Lux entretenait avec Lilly.

Les deux sœurs s’étaient éloignées avec le temps. Elles habitaient à presque 2 600 kilomètres l’une de l’autre et ça se ressentait. Lux ne rentrait pas souvent à Baton-Rouge. La dernière fois qu’elle y avait mis les pieds, c'était pour annoncer son divorce avec Graham. Le moins, que l’on puisse dire, c’est que ses parents l’avaient mal pris. Ils étaient assez conservateurs. Pour eux, le divorce n’était pas quelque chose d'envisageable. Ils pensaient que tous les problèmes pouvaient être réglés et que tout était pardonnable. Mais Lux ne partageait pas cette vision des choses. Graham autant qu’elle était malheur dans ce mariage, il n’y avait aucune raison qu’ils restent ensemble. Ils ne parvenaient à faire qu’une seule chose : se faire du mal mutuellement. Mettre un terme à tout ça, était la meilleure et la seule solution possible. Ils avaient tout de même tenté de sauver leur mariage, ils avaient fourni des efforts et fait des promesses. Rien n’avait été suffisant.

Désormais, la distance entre Lilly et Lux étaient réduites. Elles vivaient toutes les deux dans la même ville. Elles avaient même vécu quelque temps sous le même toit après l’explosion au centre commercial. Après cet événement compliqué et traumatisant pour tout le monde, Lux avait été au petit soin pour sa sœur. Elle lui avait rendu visite tous les jours à l’hôpital pendant trois semaines. Elle l’avait même accueilli chez elle le temps de sa convalescence. Lux ne voulait pas la laisser seule pendant cette période. Elle aurait même été prête à installer sur le campus pour avoir un œil sur elle si elle avait refusé de séjourner chez elle. Elle savait que malgré sa sortie de l’hôpital, elle restait encore un peu fragile et qu’elle avait besoin de soutien. Ses dernières semaines et ce terrible accident les avaient rapprochés rapidement. C’était comme si la distance entre elles n’avaient jamais existé. Même si elles gardaient encore quelques secrets l’une pour l’autre. Lux ne lui avait pas encore expliqué toutes les raisons de son divorce et surtout pas sa part de responsabilité là-dedans. Cette histoire avant Kristian remontait à des années maintenaient. Pourtant, elle se sentait toujours terriblement honteuse. Elle avait été infidèle à son mari et elle comprenait, que Graham n’ait pas trouvé la force de lui pardonner.

Lilly attrapait Lux par son bras. Ça lui rappelait, de doux souvenirs de leur enfance quand tout était plus simple. La première chose dont les deux femmes profitaient dans cette petite fête foraine était les barbes à papa que Lilly ne tardait pas à acheter. « Merci. » Une gourmandise qui donnait des idées à la plus jeune des sœurs. « Pourquoi se contenter d’un dimanche quand on pourrait avoir un week-end entier ensemble ? Sauf si tes études te prennent trop de temps ou que tu as d’autres projets. » Lux pouvait comprendre qu’elle fasse passer ses cours avant, c'était important. Mais contrairement à ses parents, la grande sœur ne lui mettait aucune pression. Après tout, Lilly est désormais une adulte, elle pouvait gérer tout cela seule. « Tu sais ça fait un bail que je n’ai pas entendu maman rouspéter au sujet de mon alimentation. Elle a bien d’autre chose à me reprocher maintenant. » Les deux femmes marchaient en dévorant leur nuage rosé et sucré. « Dis-moi comment s’est passé ton retour au campus ? On n’a pas eu l’occasion de se voir ou d’en discuter depuis ton réaménagement. » Lux voulait s’assurer que tout se passe bien pour elle.

Les deux jeunes femmes arrivaient devant un stand de chamboule-tout. Lilly craquait pour une des peluches exposées. Lux payait pour deux parties, une chacune. « À toi l’honneur. » Dit-elle en lui tendant la première balle.

Happy Holloween !

Cordélia & Lilly

«Sister’s moments do not have a price.»

Cet instant gourmand, délicieusement sucré me rappelle nos bons vieux après-midis à engloutir des tonnes de sucres comme deux grosses, en chantant comme deux casseroles trouées su les vieux classiques Disney, sans oublier la mode Hello Kitty de nos pyjamas de grand-mères, que nous étions fières de porter. J’me souviens de cette fois, où le pot de Nutella n’avait tenu que deux heures dans mon estomac avant de finir dans les toilettes. Qu’est-ce que maman avait pu hurler ce jour-là ! Et toi, tu avais ruiné un pot de Hagen Daz à la noix de pécan avant de ruiner les toilettes. Maman avait failli s’arracher les cheveux. Tu te souviens ? Je ris intérieurement à ces bonnes vieilles anecdotes. Je crois qu’après ça, on a commencé à savoir ce que l’expression à consommer avec modération signifiait. La joie de ces souvenirs me donne envie d’en écrire de nouveaux avec toi. Encore plus beaux. Encore plus drôles. Alors, pourquoi ne pas s’octroyer quelques Dimanche après-midi ? Qu’en dis-tu ?

« Pourquoi se contenter d’un dimanche quand on pourrait avoir un week-end entier ensemble ? Sauf si tes études te prennent trop de temps ou que tu as d’autres projets. » Un sourire radieux étire la commissure de mes lèvres jusqu’aux oreilles et c’est sur un ton très enjoué que je te réponds : Ça serait grandiose ! comme une petite fille qui viens de découvrir ses cadeaux sous le sapin. Pourtant, j’en arrives à froncer légèrement les sourcils sans pour autant me départ de mon sourire enfantin quand tu mentionnes mes études, tu plaisantes ? Pour rien au monde je n’échangerais ces moments-là avec toi ! Je hausse machinalement les épaules, J’ai tout le temps de travailler le reste de la semaine. Et puis, ça fait tellement longtemps qu’on ne s’était pas retrouvé ! partir de Bâton Rouge a été la meilleure décision.

Comme j’ai mentionné maman, tu t’ouvres un peu plus à son sujet. Je lève les yeux au ciel, ne supportant pas le comportement de nos parents à ton égard: Crois-moi, ce n’est pas ce qui me manque ! On est quand même mieux ici à Los Angeles. Tu repenses aux innombrables reproches qu'elle pourrait te faire. J'ai vécu assez longtemps avec eux pour ne plus en tenir rigueur. Tu devrais en faire autant. Je sais que ce sont nos parents et c'est triste d'en être arrivé à douter de leur amour. Toutefois, tu ne dois pas te sentir coupable pour autant. Tu mènes ta vie comme tu le souhaites, ils n'ont pas à te juger, ni à décider pour toi. Au contraire, ils devraient te soutenir, être présents pour toi. Notre amour devrait être inconditionnel, car c'est l'ordre naturel de la vie. Mais, malheureusement, c'est loin d'être le cas. J'ai fini par l'accepter, bien que parfois, ça me pèse tout autant.

Papa et maman sont stupides avec leurs principes datant du Moyen-Age ! ils nous imposent leur rêve en prétextant savoir ce qu’il a de mieux pour nous, alors qu’en réalité c’est ce qu’il y a de mieux pour eux ! ce qui arrange leurs petites affaires au dépend du bonheur de leurs propres enfants. Tu les connais ! ce sont des arrivistes. Ils sont égoïstes, frigides et prônent la fortune à l’amour. Tu as bien vu leur réaction quand tu leur as annoncé ta séparation. Adieu Graham égal adieu pognon ! je n’avais pas réalisé que le ton de ma voix est légèrement monté. Je réalise que la rancune est belle et bien enracinée. Si tu savais tout ce que j’ai dû endurer après ton départ. Je crois qu’une partie de moi, même s’ils s’engageaient à changer, sera incapable de leur pardonner. Je me racle la gorge, puis me pince les lèvres redoublant un sourire : excuse-moi, j’ai tendance à légèrement m’emporter quand il s’agit d’eux.

Heureusement, tu changes radicalement de sujet pour savoir comment s’est passé mon arrivée sur le campus. C’est vrai que nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de nous retrouver toutes les deux d’autant plus que l’été a été affreusement éprouvant. Je passe une main dans mes cheveux et les rejette d’un geste vif en arrière : Oui, c’est vrai tu as raison, mais nous allons rattraper le temps perdu pas vrai ? Petite pause, je lâche soupire joyeusement, Oh et bien écoute, tout s’est très bien passé. Je ne te cache pas que je redoutais un peu la rencontre avec ma coloc, étant donné que ceux que j’avais à Bâton-Rouge passaient le tiers de leur temps à se mettre minable et organiser des orgies…mais, finalement Willow est encore plus discrète que moi. C’est une chouette fille. Le courant est tout de suite passé. On s’entend bien. D’ailleurs, c’est avec elle que j’étais quand…quand le centre est parti en fumée. Nouvelle petite pause. L’université et les cours sont chouettes ! Tu savais qu’ils proposent des stages d’été à l’étranger ? Je comptais partir cet été, mais ce projet a très vite avorté à cause des événements, donc je n’ai pas pu t’en toucher deux mots. Dois-je mentionner Mr Janonicz ? L’irruption de Riley dans ma cabine de douches ou encore…Doyle ? Hum…je préfère attendre un peu. Après tout, nous avons tout le temps. Et toi alors ? Comment se passe ta vie de célibataire ? Tu es heureuse dans ton nouvel appartement ?

Nous nous arrêtons au stand du chamboule-tout où ce gros lapin bleu me fait de l’œil. Je te supplie presque de faire une partie avec moi, comme une gamine qui n’a jamais joué de sa vie. Les yeux brillants d’excitation lorsque tu paies notre partie, je me rue sur ta joue pour la chérie d’un bisou : Merci Cordi !! m’exclamai-je excitée comme une puce. Tu me laisses l’honneur d’ouvrir le bal. Il ne faut pas me le dire deux fois ! Je me saisis d’une grosse boule en tissu et visualise la forteresse en conserves face à moi. J’examine minutieusement la structure, puis énumère un à un ses points de fragilité. Hum…lequel lui serait fatal ? Il me suffit de trouver le bon pour qu’elle s’effondre littéralement comme un château de cartes. Je vais tenter celui-ci. Je la lance d’un geste vif, faisant d’écrouler une bonne partie mais pas l’intégralité. Zut ! je dois revoir mes calculs. Je prends une deuxième boule. Concentration. Je plisse les yeux pour me donner plus de crédibilité, pince ma langue entre mes lèvres et lance la sphère en plein dans le mille. Plus de conserves. Yes !!! hurlai-je en sautant sur place comme une folle avant me jeter dans tes bras, comblée. On dirait que je viens gagner le jackpot alors qu’en réalité, c’est un gros lapin bleu en peluche.  

@Cordelia L. Henstridge

Pour Cordelia, il était important de renouer avec sa sœur. Le temps et la distance les avaient inévitablement éloignées. Malheureusement, la jeune femme ne s’en était pas immédiatement rendu compte. Il avait fallu que Lilly emménage à Los Angeles et qu’elle lui fasse le reproche pour que cette réalité lui saute aux yeux. L’animatrice radio avait tellement été focalisé sur le sauvetage de son mariage, qui était déjà un naufrage complet, qu’elle n’avait pas vu que ses autres relations déclinaient. Heureusement, tout n’était pas perdu entre Lilly et Cordelia. Un lien entre sœurs est difficile à briser. Il y avait des hauts et des bas, mais elles remonteraient toujours ensemble la pente. On ne pouvait pas en vouloir éternellement à sa sœur ou à son frère, surtout quand cette personne tentait de se faire pardonner et de réparer ses erreurs. Cette pensée renvoyait automatiquement Cordelia, à Wyatt. Elle commençait à regretter de l’avoir rejeté de sa vie. Il avait fait une erreur, il l’avait reconnu et il avait payé pour ses fautes. Il était peut-être temps qu’elle lui tende la main. Mais aujourd’hui, c’était avec Lilly que Cordelia passait la journée.

D’ailleurs, l’aînée proposait à sa jeune sœur de passer un week-end entier chez elle. Mais seulement si elle en avait envie et si Lilly n’avait rien de mieux à faire de ses deux jours. Cordelia ne doutait pas que sa sœur s’était fait des amis dans la cité des anges et qu’elle préférerait peut-être passer du temps avec eux. Ou probablement bien que ses études plus demandaient plus de temps. Apparemment, rien de tout ça ne s’imposait. Lilly était partante pour un week-end avec sa sœur. « Pourquoi on ne ferait pas mieux en allant quelque part cette fois ? Un petit week-end entre filles. Réfléchis à une destination qui te plairait. Pas trop loin, deux jours c’est court. »

Lilly mentionnait leur mère, à travers ses mots, Cordelia pouvait déceler toute la rancœur qu’elle pouvait avoir envers leurs parents. « Tu sais, ils n’ont pas vraiment profité de l’argent de Graham. » Pour la jeune femme, le portefeuille de son mari n’avait jamais eu d’importance. Elle aurait même préféré qu’il ne gagne pas autant. Ça lui aurait peut-être évité de penser que ses cadeaux hors de prix suffisaient à combler ses absences et la solitude que pouvait ressentir Cordelia. « Je n'ai rien à envier à sa fortune. La radio paye plutôt bien. Ça a été avantageux pour lui, lors du divorce à part la moitié de la maison, il n’a pas perdu un seul centime. » D’ailleurs, Cordelia n’avait rien réclamé et elle était plutôt mal placée pour le faire. Après tout, c’était elle la plus fautive dans leur divorce. Elle lui avait fait assez de mal, elle n’allait pas en plus de ça le dépouiller. « Tu en veux vraiment aux parents apparemment. » La relation entre Cordelia et ses parents n’étaient pas meilleurs depuis son divorce. Mais elle pensait que derrière leurs reproches, il se cachait tout de même de bonnes intentions. Ils avaient s’inquiéter simplement pour elle.

Cordelia préférait changer de sujet en demandant à Lilly comment s’était passé son retour sur le campus. La grande sœur voulait s’assurer que tout se passait bien pour elle. « Contente que tu apprécies ta colocataire, ça rend la cohabitation plus simple. Tu pourras faire ce stage l’année prochaine, non ? » L’animatrice radio n’avait pas connu la vie dans un campus, elle n’avait pas non plus suivi des cours à l’université. Après son accident d’équitation, Cordelia avait mis sa vie entre parenthèses et elle n’avait aucune idée des études qu’elle aurait aimé faire. Par la suite, elle avait rencontré Graham et elle avait obtenu un poste de secrétaire. Elle avait choisi ce poste uniquement parce que ça s’était offert à elle et qu’elle ne désirait pas être totalement dépendante de son mari. « Tu sais que ça fait deux ans que j’ai cet appartement. Je m’y sens très bien. C’est mon petit cocon. Ça change de la grande maison que j’avais. » Une maison qu’elle avait choisie avec Graham pour accueillir une famille qu’ils n’avaient jamais eue. « Ma vie de célibataire, je crois que je commence à m’y habitude. Même si je ne suis pas sûre de savoir ce que c’est d’être une trentenaire célibataire. » Cordelia avait à peine vingt ans quand elle était tombée amoureuse de Graham.

Les deux sœurs profitaient de ce que proposaient la fête foraine comme les barbes à papa ou les stands de chamboule-tout. D’ailleurs, Lilly voulait absolument l’une des peluches explosées. Cordelia avait donc payé pour deux parties. Lilly était plutôt douée à ce jeu parce qu’elle réussit sa partie et remportait la peluche qu’elle désirait. « Tu es plutôt douée. Tu joues à ma place ? »

Happy Holloween !

Cordélia & Lilly

«Sister’s moments do not have a price.»

Pourquoi on ne ferait pas mieux en allant quelque part cette fois. Un petit week-end entre filles. Réfléchis à une destination qui te plairait. Pas trop loin, deux jours c’est court. Mes yeux s’illuminent comme le regard émerveillé d’une enfant qui découvre ses cadeaux sous le sapin le matin de Noël. C’est une excellente idée !! répondis-je toute enjouée. Je réfléchis tout en arborant une petite moue. Je mordille l’intérieur de ma joue. Soudain, la petite ampoule s’illumine au-dessus de ma tête. Je laisse échapper mon engouement comme une note de mélodie répétée, prisonnière d’un disque enrayé qui retrouve enfin son chemin vers la fin de la chanson. Toi et moi à Las Vegas ! qu’est-ce que t’en dis ?

Nous poursuivons notre chemin entre les stands, tout en nous délectant de notre barbe à papa. Toutefois, le ton de la conversation devient plus amer lorsque le sujet se recentre sur nos parents. Lorsque je fais allusion à papa et maman, je ne lésine pas sur les mots. Je me suis forgée ma propre opinion désormais. Elle ne résulte pas d’une simple lubie apparue du jour au lendemain. Non ! mais d’un comportement limite psychotique. J’exagère sans doute, et tu aurais beaucoup de mal à me comprendre si je rentrais davantage dans les détails. Je dirais que Papa et Maman sont des anachronismes. Eux et leurs foutus principes Moyen-Ageux ! Mais voilà que tu les défends : Tu sais, ils n’ont pas vraiment profité de l’argent de Graham. Je laisse échapper un petit rire mesquin dans un souffle nasal tandis qu’un sourire, tout aussi sarcastique vient se juxtaposer sur mon visage moqueur. crois-moi, ce n’est pas l’envie qui leur a manqué ! Toi, tu n’as que faire de l’argent. Tu es une femme sincère. Qu’il eut été fortuné ou complètement fauché, tu l’aurais aimé de toute manière. Il n’a pas toujours été bougre et tu as été heureuse avec lui, du moins, pendant un temps. Je n'ai rien à envier à sa fortune. j’arque un sourcil, toi non ! mais eux, n’en sois pas si sûre ! J’ai vécu assez longtemps à la maison pour te l’affirmer. Et puis quand on reste cloîtrée toute la journée à la maison, on finit par avoir les oreilles qui traînent !

La radio paye plutôt bien. Ça a été avantageux pour lui, lors du divorce à part la moitié de la maison, il n’a pas perdu un seul centime.

Je veux bien te croire ! Il s’en sort très bien même. Et toi dans cette histoire, j’imagine que tu as perdu bien plus… nos yeux se rencontrent. Compatissante, je pose mon menton sur ton épaule et te dévisage tristement, tu sais que je ne parle pas d’argent…

Tu en veux vraiment aux parents apparemment. tu trouves ? (ironique). Je lève les yeux au ciel et lâche un profond soupire.

Cordélia, tu n’imagines même pas l’enfer qu’était devenue la vie à la maison. Ça a empiré quand tu as quitté ton travail. Et quand t’as divorcé alors là…je n’en parle même pas ! je n’avais pas le droit de sortir, pas droit au téléphone. Heureusement, j’ai réussi à négocier pour Internet en prétextant que j’en ferai usage pour mes cours. Ainsi, j’ai pu préserver le peu de vie sociale qu’il me restait. Ils surveillaient les moindres de mes faits et gestes. Pas question que tu finisses comme ton frère et ta sœur !, raillai-je en imitant notre mère. la maison était devenue une véritable prison ! J’ai essayé de les raisonner, les suppliant de me faire confiance mais ça n’a été qu’une perte de temps ! Alors, il a fallu que je mente et monte je ne sais quelles combines pour espérer passer ne serait-ce un peu temps avec mes amis, je soupire, excédée par leur comportement. La pensée même de ce qu’ils sont devenus m’attriste profondément et m’amène à me demander s’ils m’ont vraiment aimée un jour.


Le sujet papa et maman clos, tu me demandes comment s’est déroulée mon arrivée sur le campus. J’en viens donc à te parler de Willow, ma colocataire qui est une charmante personne. Tu sembles ravie pour moi. Il faut dire que mon expérience en matière de colocation au campus de Bâton-Rouge laissait fort à désirer. C’était ma hantise en débarquant ici. On ne sait jamais sur qui on va tomber. C’est un peu la loterie. Quitte ou double. Comme tu dis, cela rend la colocation bien plus simple. Oui ça c’est clair. Willow est cool. Je suis sûre que tu l’adorerais.

J’en profite aussi pour te parler du programme de formation en Afrique que je devais suivre cet été et que j’ai dû repousser à l’année prochaine en raison du drame qui a touché Abbot Kinney Boulevard. Comme tu le soulignes si bien, ce n’est que partie remise ! Oui, j’espère bien ! ça serait une expérience si enrichissante ! en espérant qu’aucune catastrophe ne viennent interférer mes plans cette fois, dis-je avec humour.

A mon tour de savoir comme ma grande sœur vit sa nouvelle vie célibataire dans son petit appartement cosy : Tu sais que ça fait deux ans que j’ai cet appartement. mes yeux s’écarquillent, déjà !

Je m’y sens très bien. C’est mon petit cocon. Ça change de la grande maison que j’avais. C’est sûr ! une grande maison n’est pas forcément une source de confort, surtout si l’absence de l’autre est devenu le quotidien.  Mieux vaut un petit chez soi qui donne moins cette impression de vide.

Ma vie de célibataire, je crois que je commence à m’y habituer. Même si je ne suis pas sûre de savoir ce que c’est d’être une trentenaire célibataire. C’est vrai que tu étais jeune lorsque vous vous êtes rencontrés. C’est simple, tu avais mon âge. A l’époque, difficile d’imaginer la tournure de votre relation. Votre amour était un roc. Vous sembliez si heureux. Que vous est-il arrivé ? Hum…la trentaine, je te dirais ce que ça fait dans huit ans !, plaisantai-je en revanche, le célibat, ça me connait. Crois-moi, on s’y fait. Tu ne dois rien à personne. Tu fais ce que tu veux, quand tu veux. Tu n’attends rien de personne, ça t’évite bon nombre de souffrances et de déceptions, expliquai-je avec un grand sourire.



Les yeux remplis d’étoiles en voyant cette grosse peluche qui me trend les bras, je nous arrête au stand du chamboule-tout pour te proposer une partie que tu acceptes avec grand plaisir et prends même la peine de payer. Très vite, je m’exclame comme une gamine en envoyant valser la totalité des conserves, remportant ainsi mon gros lapin bleu haut la main.
Tu es plutôt douée. Tu joues à ma place ? Je fais volte-face et te dévisage avec un sourire jusqu’aux oreilles. Je filais souvent en douce avec Julian et Cassidy à la fête foraine du village, tu sais, celle qu’ils organisaient tous les ans pendant les vacances d’été. C’est Julian qui m’a expliqué comment gagner à coup sûr.

Je me saisis de la boule et la lance sur la cible qui ne s’effondre pas tout entière mais qui finit par abdiquer au second lancer. J’esquisse un fier sourire : Et voilà ! un jeu d’enfant ! choisis en une, dis-je en désignant les grosses peluches à l’arrière. Je te laisse le temps de choisir avec soin celle qui fait fondre ton petit cœur pendant que je me délecte d’un peu de barbe à papa. Et tout à coup, il surgit de nouveau dans mes pensées. D’ailleurs ces derniers temps, je pense souvent à lui, à cette nuit à l’hôpital, à tous ces messages que nous avons échangés tout l’été, à cette sensation étrange quand je suis à ses côtés, à la fois utopique et effrayante. Je me racle la gorge, esquisse un sourire et te prends le bras pour avancer avec nos grosses peluches : Dis Cordélia, je me pince les lèvres tandis que mon regard vient s’échouer sur le sol, comment tu as su que t’étais amoureuse de Graham ?

@Cordelia L. Henstridge

Cordelia proposait à Lilly mieux qu’un simple week-end à la maison. Pour une fois, elle pourrait quitter Los Angeles durant deux jours. C’était court, mais ça leur ferait probablement du bien. Ça faisait également longtemps que les deux femmes n’avaient pas eu l’occasion de voyager ensemble. Le temps d’un week-end, elles ne pourraient pas aller très loin pour ne perdre trop de temps de trajet. L’aînée laissait à sa jeune sœur le choix de la destination. Il n’avait pas fallu longtemps à Lilly pour trouver une idée. Las Vegas n’était pas un lieu qui attirait particulièrement Cordelia. Elle n’avait jamais pensé à y aller. Mais si ça pouvait faire plaisir à sa sœur, pourquoi pas ? La prochaine fois, ce serait à elle de choisir l’endroit qui lui plairait. « D’accord pour Las Vegas. Tu me diras quel week-end te convient que je prenne les billets. » Los Angeles, Las Vegas, c'était faisable en voiture, mais elle perdrait quatre heures à l’aller et pareil au retour. Du coup, elles iraient en avion.

Lilly semblait avoir nourri une grande rancœur envers leurs parents. Ils avaient vraiment dû lui faire vivre un vrai enfer. Cordelia n’avait pas le souvenir que leurs parents aient été un jour aussi dure avec elle. Ils lui avaient certes reproché bien des décisions. Comme celle de ne pas aller à l’université, mais ils avaient fini par l’accepter sa décision. Peut-être que sa relation avec Graham peu de temps après à permis à calmer les choses et à les rassurer. Les parents de Cordelia n’avaient pas bénéficié de l’argent de Graham. La fortune ce n’est pas ce qui comptait pour la jeune femme. D’ailleurs, quand elle avait rencontré le jeune homme pour la première fois. Il venait tout juste de finir ses études et d’obtenir son premier travail. À l’époque, la richesse n’était pas encore au rendez-vous. « Pourquoi ? Les parents ont eu des soucis financiers ? » Pourquoi ils auraient voulu plus d’argent ? Le divorce Valentine n’avait pas coûté cher pour l’un comme pour l’autre. Mais comme Lilly le faisait remarquer, ils avaient perdu bien plus que de l’argent tous les deux. « On a tous les deux perdu. Il ne faut pas blâmer Graham ça vient des deux côtés. » Ils étaient arrivés à un point où ils s’étaient fait du mal mutuellement, où il n’y avait plus de confiance des deux côtés et où l’amour ne suffisait plus. Cordelia préférait retenir que les bons moments et les belles années qu’ils avaient passé ensemble.

La plus jeune des Henstridge se dévoilait davantage au sujet des parents et ce qui s'était passé depuis le départ de Cordelia à Los Angeles. Apparemment, toutes les décisions de Wyatt ou de Cordelia avaient eu une répercussion directe sur Lilly. « En fait, Wyatt et moi, on les a tellement déçues qu’ils ont remis tous leurs espoirs sur toi. Je suis désolé. Mais mon changement de travail, je ne sais pas pourquoi ils en ont fait un tel drame. Si la radio n’avait pas marché, j’aurais repris mon emploi de secrétaire et je ne perdais rien à essayer, Graham s’occupait de toutes les charges financières. J’aurais même pu arrêter de travail ça n’aurait eu aucune réelle conséquence. Je ne risquais rien. Puis heureusement d’ailleurs que j’ai tenté la radio sinon aujourd’hui, je ne serais pas dans la même situation. » Bien des choses d’ailleurs auraient été différentes si Cordelia n’avait pas tenté sa chance chez American Dream Radio. « Je ne comprends pas comment mon divorce a pu avoir un aussi grand impact. Ils abusent parce que finalement professionnellement Wyatt et moi, on s’en est assez bien sortie. Après nos vies sentimentales sont des fiascos, mais bon ça ce n’est pas vraiment contrôlable. Je n'ai jamais prévu de divorcer ou de me marier à vingt ans, mais c’est arrivé, c'est tout. »

Cordelia était ravie d’apprendre que la vue sur le campus se passait bien pour Lilly et qu’elle vivait avec une personne qu’elle appréciait. Elle avait aussi déjà des projets pour l’été prochain. Elle continuait à aller de l’avant. C’était une bonne chose après les mois compliqués qu’elle avait vécus, à la suite de l’explosion du centre commercial. C’est à présent, le tour de Lilly de questionner sa sœur à propos de sa nouvelle vie depuis son divorce. Tout était tellement différent, mais c’était moins compliqué que ce que Cordelia s’attendait. Finalement, elle s’en sortait plutôt bien même sans Graham. D’ailleurs, ça faisait un moment qu’elle le faisait avant son divorce, mais elle n’en avait pris conscience que récemment. « Profite de ta vingtaine, la trentaine arrive bien plus vite que ce que tu crois. Comment ça se fait que tu es une image aussi négative de la vie de couple ? Il n’y a pas que de la souffrance et de la déception, ce n’est pas non plus une prison. » Cordelia avait manqué un épisode ou c’étaient les histoires de ses aînés qui lui avaient donné cette image. Il faut dire que Wyatt et Moïra ou Graham et Cordelia ont été des échecs de façon différente, mais le résultat était finalement le même. Le couple qui tenait le coup, c’était celui de leurs parents. Mais après les choses qu’ils avaient dites à Cordelia quand elle avait annoncé son divorce, elles se demandaient si ses parents étaient toujours heureux ensemble et en couple pour les bonnes raisons. Leur discours avait suscité des questions chez la jeune femme.

Lilly gagnait au stand de chamboule-tout un énorme lapin bleu. Cordelia lui proposait donc de jouer à sa place, elle gagnait à nouveau. Elle fait gagner une immense licorne à sa sœur. Elle lui expliquait comment elle avait acquis autant de précision. « Les parents se sont rendu compte que tu filais en douce ? » Ça expliquerait aussi pourquoi ils avaient autant resserré la vis à la maison. Quand Lilly en parlait, Cordelia avait parfois du mal à reconnaître ses parents. Les deux sœurs se promenaient à travers la fête foraine avec leur peluche et leur barbe-à-papa, quand Lilly posait une question à laquelle Cordelia ne s’attendait pas. « Comment j’ai su que j’étais amoureuse de Graham ? Eh bien, que je crois que je l’ai su quand je n’ai pas arrêté de penser à lui. Qu’en sa présence, je me sentais subitement très joyeuse, des papillons dans le ventre. Les papillons dans le ventre, c’est abstrait, je ne saurais pas comment te l’expliquer, mais quand tu le ressens, tu comprends. Il me rendait aussi très maladroite au début, c’est d’ailleurs grâce à cette maladresse qu’on s’est parlé la première fois. Il y aussi ma vision de l’avenir qui a changé. Je n’arrivais plus à l’imaginer sans lui. » Cordelia marquait une pause avant de lui demander. « Pourquoi tu me poses cette question ? »