Lux n’avait pas passé la nuit à la maison simplement, parce qu’elle avait passé le week-end à un séminaire avec la radio. Il avait, parait-il comme objectif de ressouder l’équipe. Pour la jeune Valentine, ce séjour n’avait absolument rien changé. Elle restait toujours distante avec Kristian. Ils jouaient la comédie face aux autres pour convaincre que rien n’avait changé entre eux. C’était le cas en soit, enfin en partie pour être honnête, certaines choses étaient différentes. Le jeune homme avait exprimé clairement les sentiments, qu’il avait vis-à-vis de Lux Quant à elle lui avait dit ce qu’elle avait toujours répété, le plus important pour elle, c’était son mariage et le plus essentiel dans tout cela, c’est qu’elle aime son mari. Son objectif, c’était de sauver son mariage et si ça voulait dire s’éloigner de Kristian et risquait leur amitié, Lux était prête à prendre le risque. D’autant plus qu’elle était assez mal à l’aise depuis les révélations de son collègue. Qu’est-ce qui lui avait pris de lui dire tout cela, le jour où elle avait reçu les papiers du divorce ? Un divorce qui était en suspend pour le moment au bonheur de Lux. Mais elle savait qu’elle avait toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête, rien n’était gagnée avec Graham. Mais ils se donnaient du temps.

L’équipe d’American Dream Radio était rentrée au petit matin à Los Angeles. Lux était passée acheter des croissants à la boulangerie avant de rentrer. La maison était bien calme, mais une bonne odeur de crêpes flottait dans l’air. La jeune Valentine déposait sa valise et son sac à main dans l’entrée. Elle retirait sa veste qu’elle laissait sur le porte-manteau avant de rejoindre la cuisine avec qui contenait quelques croissants. « Bonjour, ça va merci et toi ? » Elle déposait les viennoiseries sur la table et elle s’approchait de lui. Lux espérait lui décrocher un simple baiser en signe de bonjour. Après tout, qui ne tente rien n’a rien et il était tout aussi partant qu’elle pour arranger les choses. « Je viens juste de rentrer, ma valise est dans l’entrée. Tu as passé un bon week-end ? Tu m’as manqué pendant ses deux jours, c’était long. » C’était bizarre d’être de nouveau séparé pourtant, ils en avaient l’habitude. Mais ses dernières semaines, ils se voyaient tous les jours puisque Graham ne travaillait plus pour le moment.

Cordelia avait l’impression d’être sur la bonne voie avec Graham. Ils avaient encore beaucoup de chemin à parcourir, mais la jeune femme avait l’impression qu’ils empruntaient la bonne route. Ils faisaient tous les deux des efforts pour reformer un couple. Un couple différent du précédent, mais être de nouveau un tout, une équipe comme ils l’avaient toujours été avant que tout dérape. La jeune Valentine y croyait vraiment. Elle avait bon espoir d’avoir à nouveau un mariage solide avec Graham, un jour. Ça pouvait prendre des semaines, des mois voire des années, Cordelia était prête, de prendre le temps, qu’il faudrait. Le couple Valentine avançait doucement. C’était certainement la meilleure démarche à suivre, pour reconstruire ce qu’ils avaient ensemble. Il fallait reconnaître que dans la première version de leur couple, ils y avaient certaines choses qui ne fonctionnaient pas, mais beaucoup de choses qui se déroulaient à merveille. Des choses qu’ils devaient garder et préserver, s’y rapprocher…

En rentrant du séminaire, Cordelia était passée par la boulangerie pour prendre des croissants. Mais apparemment, elle aurait très bien pu s’en passer puisque Graham s’était mis aux fourneaux pour préparer des crêpes. Il était vraiment parfait. Chaque jour, la jeune Valentine se disait, qu’elle avait énormément de chance d’être sa femme, de l’avoir pour mari. Ce qui rendait son infidélité encore plus incompréhensible. Est-ce qu’un jour, elle arriverait à se pardonner ? Probablement pas et ce serait également la même chose pour Graham, mais c’était compréhensible. Elle espérait cependant, qu’il aurait la force de passé au-dessus et de mettre cette histoire dans une boite qu’il saurait enfouir. Cordelia déposait les croissants avant l’aller saluait son mari avec un baiser. Elle lui demandait comment s’était déroulé son week-end et apparemment, il n’avait pas été top. « Je suis aussi contente d’être rentré. D’accord. Oui, je meurs de faim. » Le chemin du lieu du séminaire jusqu’à Los Angeles avait été assez long au goût de Cordelia. Mais c’était fini maintenant, elle était enfin à la maison auprès de la seule personne avec qui elle avait envie d’être. Graham finissait assez rapidement les crêpes qu’il déposait sur la table. La blonde sortait les croissants, qu’elle mit dans une assiette avant de s’installer à table avec son mari, qui lui demandait comment été son séminaire. « C’était plutôt ennuyant en général. Mais sinon ça a été. Finalement, c’était toujours du travail. On a préparé l’émission de demain, du coup, je n’ai pas besoin d’aller au studio en fin d’après-midi. » En général, Lux et Kristian animent l’émission matinale de 6 h à 9 h et celle-ci, ils la préparent la veille en fin d’après-midi ou en début de soirée ça dépendait des jours. Mais aujourd’hui, ils en étaient dispensés sauf si pendant la journée, ils décidaient de faire des changements majeurs. « Alors dis-moi… Qu’est-ce qui n’a pas été ce week-end ? »

Le séminaire de la radio s’était très bien passé. Il n’y avait eu aucun incident, tout le monde avait l’air de passé un bon week-end. Il n’avait eu aucune tension comme on pouvait en connaître les jours de travail. Les délais à tenir, les exigences de la chaîne, les aléas de la radio mettait certaines personnes à cran. Ça devait faire du bien de se retrouver avec des collègues que l’on appréciait dans un environnement autre que les locaux de la station radio. Ce séminaire était une bonne chose malgré les moments ennuyeux et le moment où les travails avaient repris le bas sur les autres activités proposées durant ses deux jours. En soit, c’était agréable, mais Cordelia était heureuse d’enfin rentrer à la maison et profiter d’un moment à la maison avec son mari. D’ailleurs, en arrivant, elle le surprit dans la cuisine, en train de faire des crêpes. La jeune Valentine adorait lorsque Graham cuisinait. Elle trouvait que tout ce qu’il faisait été délicieux. « Oui, on a toute la journée pour nous. » Pour une fois, que Cordelia n’était pas obligée de s’éclipser, quelques heures pour boucler l’émission du lendemain.

Le couple s’installait autour de la table de la cuisine afin de prendre un bon petit déjeuner ensemble. Cordelia se servait une tasse de café en demandant à Graham ce qui n’avait pas été ce week-end. Apparemment, il risquait d’être renvoyé parce qu’il n’arrivait pas à prouver qu’il n’était pas fautif de l’accident. « C’est n’importe quoi. Ils ne peuvent pas te renvoyer. Sauf s’ils ont une preuve, que l’incident s’est produit à cause d’une erreur de ta part. Ils n’ont pas cette preuve, n’est-ce pas ? » Cordelia était persuadée que la compagnie lui mettait simplement la pression et lui faisait peur, mais il n’avait absolument rien contre lui, donc aucune raison de le licencier. Autrement, ce serait un licenciement abusif sans la moindre raison valable et il était clair que la jeune femme encouragerait son mari à se retourner contre eux. Graham expliquait à Cordelia pourquoi il ne l’avait pas appelé durant le week-end. Elle comprenait, mais il aurait du tout de même l’appeler. Elle devait le soutenir, c’était son rôle. « Tu aurais quand même dû m’appeler. Ce n’est pas si important que ça. Tu es bien plus important. Tu avais besoin de moi, je suis désolé d’avoir été absente. On va contacter un avocat pour défendre ta cause. Tu ne vas pas perdre ton travail. Tu as travaillé trop dure pour être à cette place. »

Le couple prenait leur petit-déjeuner ensemble. C’était un moment assez rare en semaine. Cordelia devait se trouver tous les matins à cinq heures trente, voire plus à tôt à la radio, pour commencer l’émission matinale à six heures. C’étaient tous les jours comme ça hors mi le week-end. Du coup, la jeune femme prenait son petit-déjeuner seule ou elle sautait ce repas et se prenait simplement un cas au travail. Donc quand ils avaient l’occasion de partager un repas ensemble, Cordelia en profitait. Mais malheureusement, l’annonce venu du travail de Graham venait entacher ce moment. « En revenant d’une absence, on n’oublie pas des choses. C’est n’importe quoi. Ils te sortent des excuses bidonnes. On dirait qu’ils cherchent n’importe quel prétexte pour te faire partir. Tu t’es mis quelqu’un à dos au travail ? » Qui sait peut-être que quelqu’un avait une dent contre lui et qu’il profite de cet incident pour faire renvoyer Graham. Le monde était tellement sournois que ça ne surprendrait pas Cordelia. Toutes les solutions étaient envisageables. Si le licenciement se faisait vraiment, et même avant la jeune Valentine était prête à prendre un avocat. Graham ne pouvait pas se les laisser faire et sa femme n’accepterait pas qu’il affronte tout cela seul. Ils étaient ensemble dans ce combat. Ils étaient une équipe. D’ailleurs, il l’aurait dû l’appeler et ne pas se soucier du fait qu’il puisse la déranger ou pas. Il passait avant le reste, il le savait. Ce séminaire n’était pas important. Mais Cordelia n’allait pas le blâmer parce qu’il avait voulu être d’une certaine façon, bienveillant envers elle. « La prochaine fois, laisse parler tes envies. Si tu me l’avais dit, je serais rentré te rejoindre. Il est hors de question que je te laisse affronter tout cela seul. » Graham et Lux avaient sacrifié beaucoup de choses pour son métier de pilote. Il était hors de question que tous ses sacrifices aient été faits en vain. La jeune femme ne l’accepterait pas.

Graham avait apparemment autre chose à lui dire. « Oui, je t’écoute… » Lui dit-elle en prenant une crêpe. Il lui racontait le soir de l’atterrissage forcé. Qu’est-ce qui était arrivé ce soir-là ? Cordelia attendait la suite, elle regardant Graham. Mais la suite, elle aurait voulu ne pas l’entendre. La jeune femme déposait ce qu’elle avait entre les mains et poussait son assiette où se trouvait sa crêpe. Elle avait l’appétit complètement coupé. Elle restait silencieuse quelques secondes avant de prendre la parole de façon très calme. « Tu sais que le nom des hôtesses de ce vol, je les connais. Bizarre, ce sont les deux à qui tu as raconté nos problèmes. Une en qui tu avais confiance qui a profité de la situation… » C’était soit Ivy, soit Cappucine. Normalement, la seconde femme n’aurait jamais fait ça puisqu’elle était en couple avec Kristian. Mais Cordelia ne la connaissait pas, elle ne savait pas quel genre de femme, elle était. « Ça remonte à quelques semaines ? Pourquoi tu décides de me le dire maintenant ? » Il avait eu bien des occasions de lui dire. Pourquoi lui faire croire que les choses s’arrangeaient entre eux ? Cordelia lui avait avoué son infidélité, dès qu’elle en avait eu l’occasion. Le soir, où il était entré. Elle aurait pu lui dire avant, mais ce n’était pas le genre de chose, qu’on avoue au téléphone.

Cordelia se demandait, pourquoi il y avait autant d’acharnement sur Graham. Il avait pourtant agi de la bonne manière. Il avait évité qu’un drame se produise. Un crash d’avion aurait été une véritable catastrophe pour tout le monde, que soit du point de vue des pertes humaines ou matériels. Pire, encore, la compagnie aurait eu sa réputation entachée pour de nombreuses années. Les voyageurs ne leur feraient plus confiance pour voyager en toute sécurité. Graham avait prouvé que la compagnie pour laquelle il travaillait, avait des pilotes compétents qui maîtrisent bien leur travail. Il avait été un véritable héros. Il n’était pas logique qu’il se fasse renvoyer. La raison devait être plus complexe, Cordelia en était sure. Il ne fallait pas que son mari se laisse faire et elle le soutiendrait dans toutes ses démarches. Elle ne le laisserait pas affronter tout cela seul. Puis si jamais la notoriété qu’elle avait en tant que Lux pouvait être bénéfique, Cordelia ne se gênerait pas pour s’en servir. « On aura le fin mot de cette histoire… » Si quelqu’un voulait voir la tête de Graham pour des raisons personnelles ça finirait par se savoir. Évidemment, ils ne laisseraient pas cette personne s’en sortir impunément. Graham avait mérité sa place. Il avait travaillé énormément pour l’obtenir. Il était hors de question que quelqu’une se serve d’un accident pour lui voler sa place.

Graham avait fait le choix de ne pas appeler Cordelia lorsqu’il avait eu les mauvaises nouvelles de son travail. Pourtant, il aurait dû le faire. Ce n’était qu’un séminaire, ça n’aurait rien changé pour la jeune femme. Cordelia ne l’avait pas dit à son mari, mais elle avait déjà essayé de quitter la radio. Elle avait déposé sa lettre de démission, mais les dirigeants de la chaîne de radio lui avaient refusé. Donc la jeune femme qu’une absence supplémentaire la face virée. Apparemment, elle était plus précieuse qu’elle ne le pensait pour l’émission matinale. Il faut dire que son duo avec Kristian plaisait bien aux auditeurs. « Je n’aurais pas eu d’ennui. Il ne faut pas t’en faire… Puis tu sais que la radio, ce n’était pas le travail de mes rêves. C’est par pur hasard que je m’y suis retrouvé… Contrairement à toi, qui as toujours voulu devenir pilote de ligne. Tu as travaillé toute sa vie pour ça... » Mise à part faire une carrière dans le domaine équestre, Cordelia n’avait pas eu d’autre rêve professionnel. La jeune femme avait eu une blessure très grave au genou à l’âge de dix-sept après une chute à cheval. Évidemment, ça l’avait contraint à abandonner ses rêves et ses projets. Depuis Cordelia, c’était laissé porter au gré du vent. Elle avait fait un travail de serveuse qui lui avait permis de rencontrer Graham. Elle était ensuite devenue secrétaire pour avoir des revenues, plus aisées et après un défi elle s’était lancée dans la radio. Finalement, elle y avait trouvé une bonne place contre toute attente.

Cordelia s’attendait à tout, sauf aux révélations que Graham venait de lui faire. Ces dernières semaines, elle avait été bercée d’illusions. Elle qui pensait que leur couple était sur la bonne voie. Qui pensait que les choses pouvaient s’arranger entre eux. Pendant tout ce temps, Graham n’avait pas été honnête avec elle. Il lui avait menti et cacher la vérité, alors qu’elle a toujours été honnête avec lui. Mais le pire dans cela s’était qu’il avait ressenti le besoin d’appeler son amie, mais qu’il ait pu se passer de sa femme face à ses problèmes. Cordelia, est-elle devenue qu’une option dans la vie de son mari ? « Comment ça se fait que ton premier réflexe a été de l’appeler elle et non moi ? Et qu’en plus de cela, tu vois cela comme une évidence ? Ce n’est pas vers moi que tu devrais te tourner en cas de problème ? Sauf si tu estimes que ce n’est plus mon rôle… » La jeune Valentine marquait une pause. Elle hésitait quelques secondes avant de finalement demander, sans être certaine de vouloir la réponse. « Tu étais avec elle hier ? » Pourquoi le fait d’appeler simplement son amie, l’avait poussé à dévoiler ce qu’il cachait à Cordelia depuis des semaines. Ce n’était certainement pas la première fois qu’ils évoquaient l’incident avec l’avion depuis le jour où s’est passé. En sachant, Graham mal cette fameuse amie à sûrement accourue pour le consoler. La jeune blonde détestait cette idée.

Apparemment, Graham s’en voulait pour avoir embrassé cette femme. Cordelia était bien placée pour le savoir. Elle avait fait bien pire et les remords l'a dévoré. « Ça m’est égal que tu l’es embrassé. Je n’aime pas ça du tout, mais c’était juste un baiser n’est-ce pas ? Si ça ne s’est produit qu’une seule fois, que tu me promets que ça ne se reproduira pas, ça me va… Tu ne ressens rien pour elle ? » Cordelia était mal placée pour faire une crise de jalousie. Après tout, elle avait couché avec un autre homme. Elle avait en quelques sortes poussées et autorisés Graham à faire des écarts en avouant sa faute. Le fait qu’il est embrassé une autre femme blessait Cordelia, mais elle savait qu’elle s’en remettrait. En revanche, si ce baiser n’était pas une exception et s’il ressentait quelque chose de particulier pour cette femme tout serait différent.