Cela faisait maintenant quelques jours que les locaux de l’agence de mannequin « Blackson & Turner » avait ouvert de nouveaux ses portes. Les locaux avaient été abandonnés pendant quelques mois, suite au séisme, qui avait touché Los Angeles, au cours du mois de janvier. En effet, tout avait été détruit, un poteau électrique s’était abattu sur la structure et un incendie s’était déclenché dans l’établissement. Ils avaient quasiment tout perdu, mais Aiden et Ruby avaient eu beaucoup de chance. Bien que le tremblement de terre ait survenu un vendredi après midi l’agence était vide. Toute l’équipe était en déplacement pour les fashions-week européennes qui se sont déroulés à Londres, Milan et Paris. Quant à toute la paperasse, le couple de collègues avaient l’excellente habitude de tout numériser et de sauvegarder toutes les données sur un serveur extérieur. Les deux collègues avaient donc pu continuer leurs travaux là où ils l’avaient laissé. Ils avaient pris possession du domicile d’Aiden comme bureau provisoire, le temps des travaux. Sa demeure n’avait pas été touchée par le séisme, du moins, il n’y avait pas eu de dégâts majeurs. La compagnie de Ruby pour travailler ne le déranger pas, c’était donc l’endroit parfait. Ils avaient cessé les recrutements pendant un temps et les rendez-vous. Mais quand ces derniers s’avéraient inévitables, ils les organisaient dans un restaurant autour d’un bon repas, qu’ils offraient. Aiden et Ruby avaient su s’organiser malgré les désagréments du séisme. Ils avaient toujours formé une bonne équipe que ce soit en tant que mannequin ou à présent comme agent de mannequin et associés. Aujourd’hui, tout cela était derrière eux et une nouvelle page commence pour « Blackson & Turner ».

Le recrutement avait remis dans l’agence. Aiden comme Ruby avait toujours besoin d’assistant pour les épauler dans leur travail. L’associé de la jeune femme avait sélectionné une petite liste de personne susceptible de convenir au poste. La demoiselle Turner était chargée de les recevoir aujourd’hui au cours d’un entretien. La brunette n’aimait pas vraiment ce genre d’exercice. Mais c’était inévitable dans son métier. Elle passait son temps à recevoir des candidatures de mannequins et elle devait décider si la personne avait les capacités de réussir dans le domaine ou non. À chaque fois, que Ruby devait donner un refus, elle ressentait un pincement au cœur. Cette situation lui remémorer toujours des souvenirs. La déception qu’elle avait ressenti elle-même, pendant ses débuts en tant que mannequin, et même à la fin de sa carrière, lorsqu’on lui annonçait qu’elle n’avait pas les critères requis. À cet instant même, c’était une assistante que la demoiselle Turner recherchait.

Aider d’une de ses béquilles, Ruby était prête pour le premier entretien de la journée. En ouvrant la porte de son bureau, le jeune agent, découvrit une femme brune qui semblait légèrement stresser. C’était totalement compréhensible, les entretiens d’embauche étaient rarement un moment agréable et au contraire souvent un moment angoissant. Avec un sourire qui se voulait rassurant, Ruby répondit à la jeune femme. « Bonjour, Mademoiselle Dawson. Très bien, c’est moi qui vais vous recevoir en entretien. Si vous voulez bien me suivre? » Elle l’invitait à rentrer dans son bureau d’un signe de la main. Tout en fermant la porte, Ruby poursuivait. « Je vous en prie asseyez vous. » Apparemment, avait déjà un point commun, elle avait toutes les deux besoin, d’un peu d’aide pour marché. Le visage de la jeune femme lui disait vaguement quelques choses, mais elle n’aurait dire où elle l’avait déjà vu. Quant à son nom de famille, Dawson, c’était le même que son frère. Mais Dawson était un nom de famille assez courant aux Etats-Unis. Puis les deux jeunes femmes étaient ici pour un entretien d’embauche, pas pour comparer leur similitude. Ruby allait rester tout ce qu’il y a de plus personnelle. La demoiselle Turner s’installait à son bureau face à Wendy. Pour commencer, elle lui demandait tout simplement. « Est-ce que ça vous convient si je vous appelle par votre prénom ou bien, vous préférez le mademoiselle Dawson ? Si vous travaillez pour moi, je préférais que vous m’appeliez par mon prénom Ruby et on se tutoie souvent. Mais je ne me permets pas de le faire pour le moment, je ne vous connais pas assez. » Dit-elle toujours avec un sourire. La brunette avait toujours un sourire dessinait sur le visage. Elle pensait que le proverbe « Souris à la vie et la vie te sourira » était juste donc elle avait pris la décision de l’appliquer. Après que Wendy est répondue à la première question, Ruby en posait une suivante. « Je vous laisse vous présenter. »

Ruby avait invité la première candidate au poste d’assistante à rentrer dans son bureau. Il s’agissait d’une certaine Wendy Dawson. À première vue, cette jeune femme avait l’air assez sympathique. Elle ne voyait aucun inconvenant à ce qu’on l’appelle par son prénom. La demoiselle Turner souriait à son interlocutrice. Ce qui facilité la vie à Ruby. Elle trouvait appeler une personne par son nom de famille avec un : « mademoiselle », « madame » ou « monsieur », rendait les choses beaucoup trop solennelles. Puis c’était tellement plus chaleureux d’appeler une personne par son prénom, peut être même que ça permettrait à Wendy de se détendre un peu et de dissiper plus ou moins son stress. Pour commencer, Ruby n’assommait jamais la personne en face d’elle avec des questions. Elle préférait leur laisser la liberté de se présenter comme bon leur semblait. Elle poserait ensuite des questions sur les points d’ombre qu’elle aimerait éclaircir ou simple à propos des sujets qui l’intéressaient.

La demoiselle Turner était très attentive au mot de Wendy. La jeune femme vivait en ville, Ruby avait surement dû la croisée une ou deux fois, ce qui expliquerait pourquoi son visage lui avait semblé familier. La jeune agente prenait le cv que venait de lui tendre la demoiselle Turner. « Merci ». Elle le déposait sous ses yeux. Ruby n’eut le temps de jeter un bref coup d’œil sur la feuille de papier que Wendy enchaînait en justifiant son absence d’activité depuis 2013. La jeune femme s’apprêtait à lui répondre, mais elle n’eut pas le temps. Elle laissait donc la jeune candidate finir avant de parler à son tour. Après tout, c’était bien elle qui lui avait demandé de se présenter. « D’accord, je comprends cette absence d’activité. Vous étiez en convalescence. Je suis aussi passé par là… Je sais à quel point c’est long et éprouvant… Ce vide sur votre cv ne me pose pas de problème…» Si Faith ne lui avait pas donné sa chance en tant que barmaid et Aiden choisit comme associé, Ruby serait peut-être toujours sans activité. Déjà lorsqu’on est en bonne santé, on a du mal à trouver un travail. Mais avec un handicap s’était encore plus compliqué. En plus de cela, la brunette n’avait aucun diplôme. Elle n’a jamais fini le lycée, préférant se lançait dans une carrière de mannequin à 16 ans. Alors qu’elle a vraiment décollé à ses 19/20 ans. Comment trouver un travail sans diplôme et comme seule expérience une carrière de mannequins. Ruby était consciente qu’elle avait eu énormément de chance d’avoir croisé la route d’Aiden et que cet homme lui ait fait confiance pour construire une affaire avec elle.
La jeune femme poursuivait sa réponse aux mots de Wendy. « Oui, vous n’avez aucune expérience dans la mode. Mais qu’est-ce qui vous plaît dedans. Qu’est-ce qui vous donne envie de travailler avec des mannequins ? Vous serez aussi amené aussi peut-être à travailler avec des stylistes, qu’est-ce qui vous plaît dans cet univers. Parfois, la motivation prime sur l’expérience… » Elle marquait une pause avant de demander. « Vous avez dit que votre mère était mannequin. Quel est son nom ? J’ai peut-être déjà travaillé avec elle ou entendu parler d’elle. » Ruby redoutait un peu l’entendre le prénom Ava. Il y avait quand même pas mal de conscience. Elle savait qu’elle avait une sœur qui se déplaçait avec une canne, comme cette Wendy, elle portait le nom Dawson et une mère mannequin, sans parler du fait que son visage lui disait vaguement quelques choses.