Cela faisait un mois que Ruby était loin de Los Angeles. Cette période avait semblé interminable malgré le fait qu’elle avait été très occupée avec les différentes fashions-weeks de Londres, Paris et Milan. Heureusement que son esprit était occupé par tous ses défilés et ses mannequins, sinon la demoiselle Turner aurait passé son temps à penser que son petit ami lui manquait, que ses nièces et ses frères lui manquaient. La jeune femme n’avait eu le temps des passés les voir avant le départ. En le retour d’Aspen et leur du vol pour Londres, Ruby avait eu peu de temps pour boucler les derniers préparatifs. Par bonheur, la brunette avait le meilleur associé qui peut exister, Aiden qui avait déjà avancé le travail de la jeune femme en prenant les billets et qui avait préparé le programme. Ils avaient le même puisqu’ils travaillaient toujours en équipe lors des fashions-weeks. Même si l’un n’y assiste pas l’autre resté à Los Angeles est informé de tout.

C’est en milieu d’après-midi que Ruby était arrivée à Los Angeles. Elle avait pris un taxi pour rentrer à la maison. La jeune femme ne voulait pas que Matthew chamboule sa journée pour elle. Il pouvait bien se retrouver une ou deux heures plus tard quand, il aurait fini sa journée. De plus, la demoiselle Turner avait besoin de se retrouver seule un instant. Au début, Ruby ne s’était bien inquiétée, elle avait du retard ce mois-ci, elle n’avait pas eu ses règles. Elle s’était dite que ça pouvait être normal, ça pouvait arriver quand on était stressée et fatigué. Mais le retard commençait à s’éterniser et Ruby se demandait si elle n’était pas enceinte. Elle n’avait pas fait de tests de grossesse et elle préférait être avec Matthew pour cela. Autrement, il pourrait penser qu’elle lui faisait une nouvelle farce comme le dernier, 1er avril. La jeune femme n’était vraiment pas d’humeur à rire. Elle craignait réellement la réaction de son petit ami, qui pourrait penser qu’elle était tombée enceinte volontairement. Ruby disait qu’elle voulait un bébé, mais elle était sérieuse et sincère quand elle disait que ce n’était pas tout de suite. La brunette voulait vraiment attendre que Matthew soit prêt pour ça.

Ruby était en train de défaire sa valise, quand elle entendait la porte d’entrer, s’ouvrir et se refermer. La jeune femme quittait la chambre où elle se trouvait pour rejoindre Matthew avec le sourire. « Salut toi. » Dit-elle en l’enlaçant de son bras libre, l’autre s’appuyant sur sa béquille, avant de l’embrasser. « Tu m’as manqué ces dernières semaines. »

La valise ouverte sur le lit, Ruby était en train de la défaire. Elle ne devrait pas voyager pendant un moment normalement. La demoiselle Turner avait passé assez de temps à l’étranger. La jeune femme adorait toujours autant voyager, mais elle aimait moins quand c’était de long voyage professionnel. Auparavant, lorsqu’elle était mannequin ça ne la déranger pas parce qu’elle n’avait pas réellement d’attache à Los Angeles. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas, elle avait un petit ami qui lui avait terriblement manqué, un frère, une demi-sœur, deux nièces et un neveu qu’elle mourrait d’envie de voir. Elle le ferait dès le lendemain, elle avait besoin d’une bonne nuit de sommeil même si elle doutait de pouvoir s’endormir ce soir. Elle verrait bien et elle savait bien qu’il lui faudrait quelques jours pour encaisser le décalage horaire. Mais ce n’était la seule chose que Ruby allait devoir encaisser, il aurait peut-être la nouvelle d’une grossesse et encore pire celle d’une possible séparation.

Pour l’heure, la demoiselle Turner ne voulait pas y penser. Elle avait entendu la porte d’entrée s’ouvrir et la voix de Matthew qui l’appeler. Ruby ne perdait pas une seule seconde pour rejoindre son petit ami. Elle laissait sa valise telle qu’elle, elle pouvait bien attendre, elle s’en occuperait plus tard. Sans plus attendre, la brunette l’avait pris dans ses bras et l’avait embrassé, elle avait vraiment besoin de ce contact après cette longue période de séparation. « Si je pense que je peux imaginer. Parce que crois-moi, tu m’as beaucoup, beaucoup manqué. » Ruby était définitivement terminée, elle avait totalement addiction à cet homme. Si elle était privée de son amour, ça pourrait réellement la détruire. Cette possible grossesse tombait vraiment mal. La jeune femme avait enfin une vie tranquille comme elle avait longtemps rêvé. Il fallait que ce soit de courtes durées évidemment. Mais bon, c’était la vie, elle n’avait pas d’autre choix que de faire tout simplement avec. Matthew la questionnait sur le voyage. « Si c’était long. Paris ce n’est pas la porte à côté, j’ai eu le temps de regarder des films que je n’avais pas eu l’occasion de regarder. » Si on avait le temps de voir plusieurs films, c’est qu’en effet, le vol était très long. Ruby consultait sa montre et elle répond à la question de Matthew. « Ça fait presque deux heures que je suis à la maison. Tu as passé une bonne journée ? Pas trop dure, le travail ? »

Ruby se sentait réellement revivre en se retrouvant dans les bras de son petit ami. C’était peut-être totalement dingue de dire cela, mais elle avait ressenti un immense vide en elle lorsqu’elle était loin de Matthew. Il lui avait tellement manqué, finalement, elle était totalement venue accro à lui. Si Jeffrey pouvait lire dans ses pensées à ce moment précis, il en aurait la nausée et il la trouverait tellement niaise. Mais il n’était pas là, et tant, mieux. D’ailleurs, quelques mois étaient passés et Ruby n’avait toujours digéré que Mister Anderson l’ait embrassé de force. Elle l’avait encore en travers de la gorge, malgré que tout se soit arrangé avec Matthew.

Rider se demandait si Ruby pensait à lui entre chaque défilé. « Franchement pas vraiment, j’ai dû mettre des rappels sur mon portable pour penser à t’envoyer un message ou à t’appeler. » Évidemment, la jeune femme se moquait de lui. La demoiselle Turner pensait constamment à son petit ami, il lui manquait. Elle essayait toujours d’être disponible à des heures descente à Los Angeles pour pouvoir lui passé un petit coup de fil. Mais ce n’était pas évident puisque le décalage horaire était assez important. Le vol Paris – Los Angeles avait été assez long, d’ailleurs, Ruby en avait profité pour s’endormir et maintenant que la nuit tombait sur Los Angeles, la brunette, elle était totalement réveillée et en forme. Il lui faudrait quelques jours pour que son organisme adopte les paramètres de la Californie, pour le moment, elle était en mode européenne. « Non, ça va, je n’ai pas trop mal. J’ai essayé de me dégourdir les jambes assez régulièrement dans l’avion. » Les jambes de Ruby lui faisaient parfois vivre un véritable enfer. Si elle faisait trop d’efforts, elle souffrait et s’était pareil quand elle était trop longtemps en repos. Elle ne savait pas exactement à quoi s’était dû. Mais maintenant qu’elle avait un peu de temps à elle peut-être qu’elle irait consulter d’autres médecins pour voir s’il y avait quelques choses à faire.

Ruby n’avait pas appelé Matthew à son arrivé à l’aéroport et son petit ami s’était demandé pourquoi, elle ne l’avait pas fait. Pourtant, il connaissait la réponse, mais ça ne déranger pas la jeune femme de lui redonné la raison une nouvelle fois. « Je ne voulais pas te déranger. Puis tu as vu, je suis totalement capable de rentrer toute seule de l’aéroport. » Elle n’allait pas lui faire modifier son programme de la journée parce qu’elle était rentrée. Matthew emmenait Ruby dans le salon. Celle-ci s’installait sur ses genoux alors qu’il lui demandait comment s’était. « Eh bien, c’était pas mal comme la plupart des fashions-week. Mais c’était long et c’était beaucoup trop la course à mon goût. Mes jambes ne m’ont pas fait de cadeaux certains jours à part ça, ça s’est bien passé. Et de ton côté, ça a été ? »

Matthew avait demandé à Ruby si elle avait eu temps de penser à lui pendant son séjour en Europe. Certes, la demoiselle Turner avait été assez occupée ces derniers temps, mais ce n’était pas au point de ne plus pouvoir penser. Donc oui, Ruby avait beaucoup pensé à son petit ami durant son voyage. Matthew ne l’ignorait pas puisque à chaque appel et à chaque message, elle lui disait qu’il lui manquait. C’était totalement sincère, elle ne disait pas cela comme ça pour rien. Mais Ruby décidait de le taquiner un peu, un mois sans pouvoir l’embêter ça aussi ça lui avait manqué. Elle lui dit qu’elle avait eu besoin de rappel sur son téléphone portable pour se rappeler de son existence. Comme si elle pouvait l’oublier, il y a quelques années maintenant, elle avait tout fait pour l’effacer de ses souvenirs, de ses pensées en vain. Ce n’était maintenant qu’elle allait oublier qu’il faisait partie de sa vie, il faisait carrément partie d’elle aujourd’hui. Et davantage si ces soupçons étaient exacts sur une éventuelle grossesse. « Oui, heureusement que ça existe. »

Ruby n’avait pas voulu embêter Matthew. Elle pouvait rentrer de l’aéroport seul et c’est ce qu’elle avait. Ce n’était pas compliqué de trouver un taxi et d’indiquer son adresse. C’est vrai, la demoiselle Turner aurait pu retrouver plus tôt son petit ami. Mais elle avait eu besoin d’un peu de solitude pendant au moins une heure. Pendant un mois, elle n’avait pas eu un seul moment à elle. Toute l’attention de Ruby n'était dirigée pas vers ses mannequins et uniquement. « Ce n’est pas grave maintenant, tu es là, mon chéri. »

Matthew portait Ruby jusqu’au salon où il s’installait sur ses genoux tout en continuant leur conversation. La brunette avouait que ses jambes n’avaient pas été très sympathiques durant son séjour et elles ne lui avaient pas épargné les douleurs malheureusement. Pourtant, la demoiselle Turner devrait être habitude à force. Mais apparemment, c’était quelque chose à laquelle on ne s’y fait pas. C’était tout de même de la souffrance, il fallait pourtant que Ruby face avec malgré tout. C’était désormais son quotidien. « Ça serait bien qu’elles m’en fassent de temps en temps. » Elle disait cela, mais la brunette ne rêvait pas. Il fallait non plus qu’elle en demande trop. Elle tenait debout s’était déjà ça.

Ruby s’intéressait à ce que son petit ami avait fait pendant son absence. Elle l’écoutait attentivement. « Donc tu as bien profité alors. Finalement, ce n’est pas si mal quand je ne suis pas là. Tu n’as planqué aucun cadavre dans les placards, donc ça va. » Évidemment, c’était à prendre au sens figuré, pas au sens propre. Ce serait terrifiant sinon et Ruby se sentirait clairement en sécurité en présence de Matthew alors que c’était tout l’inverse. C’est avec lui qu’elle se sentait le mieux et qu’elle avait l’impression de ne rien craindre du tout. Matthew demandait à Ruby où elle voulait manger. « Oui, j’ai dormi dans l’avion. Dans ma tête, il fait jour-là comme en Europe. C’est comme si j’étais toujours là-bas, il va me falloir quelques jours pour me faire à l’heure californienne. On va manger dehors, si toi, tu n’es pas trop fatigué. »

Évidemment, c’était totalement faux, Ruby n’avait pas oublié ne serait-ce qu’une seule seconde l’existence de Matthew. Il lui manquait tellement qu’elle pensait constamment à lui. Mais la demoiselle Turner avait envie de taquiner un peu son petit ami en lui affirmant le contraire. Celui-ci ne semblait pas accepter que Ruby puisse l’oublier. « Ah oui ? Et c’est comment comme il se doit ? J’ai bien envie de t’oublier pour voir comment tu comptes me restaurer la mémoire. » Dit-elle amuser.

Matthew portait Ruby pour l’amener dans le salon en l’installant sur ses genoux tout en continuant leur conversation. Elle se portait notamment sur le calvaire que les jambes de Ruby lui avaient fait subir pendant les différentes fashions-weeks. La brunette avait beaucoup pris sur elle-même, mais ça en valait réellement le coup. Tout, c’était bien passé et les mannequins de « Blackson & Turner » avaient vraiment assuré lors des différents défilés. Ruby était vraiment très fière de ses petits protégés. Matthew n’avait pas tort, elle marchait ce qui était déjà miraculeux, donc elle devait déjà s’estimer heureusement. La jeune femme ne répondit rien à son petit ami, elle lui faisait simplement un sourire.

Ruby s’intéressait ensuite aux occupations de Matthew durant son absence. « Oui, je me suis rendu-compte que tu torturais des pauvres gens. Tu faisais l’emmerdeur quoi… » Le jeune homme aimait bien taquiner les gens, mais la plupart prenaient ça comme une agression. Il fallait parfois avouer qu’il touchait les sujets sensibles et c’est vrai que là, il était difficile de ne pas mal le prendre. Ruby rit quand Matthew lui dit que ça n’avait pas plus à tout le monde. « Tout le monde n’a pas ton sens de l’humour. Ou sinon, tu as marché sur la corde sensible. »

En raison du décalage horaire, Ruby était en pleine forme bien qu’en Californie, ils étaient en soirée. La jeune femme avait bien dormi dans l’avion qui l’avait mené de Paris à l’aéroport de Los Angeles. Comme en Europe, il faisait jour, le corps de Ruby s’y croyait encore. Matthew n’était pas encore fatigué donc il proposait de peut-être manger dehors, ce que la jeune femme acceptait. « On essaye de mourir le plus tard possible quand même, hein ? » Il valait mieux tout de même, déjà que la vie était déjà très courte. Matthew levait du canapé en lâchant Ruby beaucoup trop tôt avant qu’elle ne trouve son équilibre. Elle était sur le point de tomber quand son petit ami la rattrapait avant qu’elle perde l’équilibre. « Non, c’est moi qui suis désolé. Merci. » Finit-elle par dire un peu gêné en récupérant ses béquilles que Matthew lui tendait. « D’accord, je t’aurais bien accompagné sous la douche, mais je crois que mes jambes ne veulent pas. Je vais t’attendre ici. » Ruby s’installait sur le canapé et posait ses béquilles au sol. Pendant que Matthew était sous la douche, la jeune femme pensait à la façon dont elle devait lui annoncé sa possible grossesse. Elle ne savait pas non plus à quel moment lui annoncer. Son petit ami était revenu assez rapidement en lui disait qu’il devait y aller en lui demandant si elle préférait la voiture ou la moto. Ruby aurait dû lui répondre simplement la voiture en se levant, mais ce n’est pas ce qu’elle fit. Elle restait assise sur le canapé, silencieuse, avant de se levait doucement en jouant avec ses doigts. C’est un tic qu’elle avait quand elle était stressée. « Matt, je … j’ai. » Mais finalement, elle n’avait pas le courage de le dire. « La voiture, on prend ta voiture. »