Depuis le soir d’Halloween, le moins, que l’on puisse dire, c’est que Ruby ne se sentait vraiment pas dans son assiette. C’était même tout le contraire, elle se sentait horriblement mal. La demoiselle Turner était dans l’incompréhension, dans la peur, la déception, et même le remord. Elle ne comprenait pas comment cette histoire vieille de quatre ans, continuait à la hanter autant de temps après. D’autant plus qu’on lui avait assuré que toute cette histoire était derrière elle et qu’elle pouvait reprendre une vie normale. Manifestement, sa vie ne sera plus jamais normale. Elle allait devoir continuer à regarder en permanence par-dessus son épaule et rester sur ses gardes. Comment pouvait-elle vivre de cette manière ? Elle ne le supportait pas. Elle avait peur qu’on lui fasse de nouveau du mal. À la limite, Ruby se fichait qu’on s’en prenne à elle. Elle avait peur, elle était même totalement terrifiée à l’idée qu’on puisse faire du mal à Noah, à Gabrielle, à Hope, à Kylan ou à Konnor, on pouvait même ajouter Bastian à la liste. Des enfants innocents et totalement étranger à toute cette histoire, mais qui comptait énormément pour la jeune femme. Mais ils n’étaient pas les seules personnes pour qui Ruby s’inquiétait. En tête de liste, on avait Matthew ; Logan, Micah, Blake, Faith, Octavia et Derek. S’en prendre à n'importe qu’elle de ses personnes étaient la meilleure façon d’atteindre et de détruire Ruby. Jamais elle ne se pardonnerait d’être la cause qui mettrait ses proches en danger. La demoiselle Turner était déçue de Matthew et de Blake, elle leur en voulait même terriblement. Ils savaient depuis un moment que la jeune femme risquait de se faire agresser. Mais ils avaient décidé de lui cacher et de gérer cela seul. Ça insupportait Ruby, ils lui avaient quelques choses d’important et en plus de cela, ils s’étaient comportés comme de véritables machos. La brunette n’était pas prête à leur pardonner si facilement. Pour finir, les remords, elle s’en voulait d’avoir tiré sur un homme et de l’avoir presque tué. Il était tout de même resté inconscient une dizaine de jours. La jeune femme savait qu’elle n’avait pas d’autre choix, mais avoir tiré sur un homme n’avait rien de simple. Elle avait du mal à l’accepter.

Le sourire sur le visage de Ruby était devenu inexistant. À présent, ce n’était plus son sourire ou ses yeux verts qui attiraient immédiatement le regard. C’était les marques et les ecchymoses autour de son cou qui attirait l’attention. Matthew était bien décidé à se faire pardonner par sa petite amie, mais surtout à lui changer les idées. Malgré les protestations de Ruby, il avait organisé un week-end. Il avait acheté les billets et préparer les valises. Matthew n’avait pas laissé d’autres choix à Ruby de le suivre. C’est donc grognon et sans motivation que la brunette l’avait suivi jusqu’à l’aéroport et qu’elle s’était retrouvée au Mexique à Puerto Peñasco. En arrivant dans la chambre d’hôtel, où ils déposaient leur bagage, Ruby s’assit sur le lit en disant à l’attention de Matthew. « Tu avais vraiment de l’argent à perdre ? »

Dix jours étaient passés depuis l’agression pourtant les marques étaient toujours apparentes. Parfois, Ruby avait même encore l’impression d’avoir les mains de cet homme autour de son cou. Elle savait que c’était son imagination qui lui jouait des tours, mais ce n’était pas pour autant que ça la rassurer. La demoiselle Turner avait même cloué son agresseur sur un lit d’hôpital en lui tirant une balle dans l’abdomen. Actuellement, il était encore inconscient aujourd’hui, probablement dans le coma. Pourtant, la jeune femme craignait qu’il réapparaisse face à elle et qu’une nouvelle fois, il s’en prenne à elle. Ruby s’était déclarée souffrante à l’agence de mannequins pour une durée indéterminée. Mais elle continuait à travailler à la maison. Elle faisait tout ce qui pouvait être fait à distance. Déjà, elle ne prenait pas trop de retard et en plus de cela ça lui permettait de lui changer les idées.

Pour le moment, Ruby avait seulement besoin d’être seule et tranquille. Elle avait besoin d’assimiler tout ce qui s’était passé. Elle devait également l’accepter. Se rendre compte que toute cette histoire n’était finalement pas loin derrière elle. Mais qu’elle était encore en plein dedans et que peut-être elle ne s’achèverait jamais. Elle prenait également son temps pour que les douleurs disparaissent ainsi que les marques. Seul Matthew et Blake étaient au courant et s’étaient très bien de cette manière. Ruby ne voulait pas inquiéter ses proches. Avec de la chance, les choses ne s’aggraveraient pas et il n’aurait pas besoin de savoir que la jeune femme se trouvait une nouvelle fois dans un pétrin.

Le voyage s’était déroulé en silence. Ruby en voulait à Matthew de lui avoir caché des choses. Mais maintenant elle lui en voulait aussi de l’avoir presque traîné de force ici. La jeune femme aurait voulu qu’on la laisse tranquille à Los Angeles. Malheureusement, la demoiselle Turner avait un petit ami aussi têtu qu’elle. Il était arrivé dans leur chambre d’hôtel, la jeune femme s’était assise sur le lit et elle avait enfin décroché un mot à Matthew. Ce qui ne manquait pas de relever. « Très drôle. » Avait-elle répondu froidement à sa remarque. La destination semblait paradisiaque, mais Ruby n’avait pas la motivation d’en profiter. Si elle se mettait en maillot de bain, elle aurait sûrement des regards insistants posés sur elle. Déjà qu’elle en avait simplement à cause de ses béquilles, alors avec les marques, ce serait encore pire. Sur le trajet, Ruby n’avait pas caché ses marques sur le cou, elle ne comptait plus les regards insistants qui s’était posé sur elle.

Ruby en voulait terriblement à Matthew. Elle n’arrivait pas croire que pendant près d’une année entière, il lui avait caché qu’un ou des hommes lui voulait du mal. Ainsi que pendant tout ce temps, elle était sous surveillance policière quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La jeune femme le portait même responsable de son agression. Pour elle, Matthew comme Blake avait leur part de responsabilité pour ce qui lui était arrivé le soir d’Halloween. En ayant était informé, la demoiselle Turner était persuadée qu’elle aurait pu éviter cette nouvelle épreuve. Elle avait eu une fois de plus de la chance. Mais un jour la chance lui tournerait le dos et son corps lâcherait. Ce dernier avait connu de nombreux traumatismes ses dernières années. Ruby commençait avoir par de toutes ses douleurs infligées par des hommes. Une distance s’était installée entre la brunette et son petit ami. Elle ne comptait pas la rompre pour le moment. Il n’y avait que la nuit après un cauchemar que la demoiselle Turner vient se blottir contre Matthew. Il avait toujours le don de la rassurer par sa simple présence. C’était sûrement pour cela qu’après un aussi grand mensonge, Ruby n’avait pas décidé de réellement prendre ses distances physiquement. C’est pourtant ce qu’elle fait habituellement, elle faisait une sorte des pauses pour mettre les choses au point dans son esprit et décidé si c’était pardonnable ou pas. Pourtant, cette fois, si elle était restée près de Matthew. Alors qu’elle aurait très bien pu marquer une pause dans leur relation et faire des valises pour quelque temps.

Matthew s’était accroupi face à elle qui était assise sur le lit. En quelques sortes, il lui demandait de faire un effort de profiter de ce séjour parce qu’il ne restait pas longtemps. « Je t’ai pourtant dit que je n’avais pas envie de venir. Tu ne m’as pas laissé le choix. » Son petit ami vient déposer un baiser sur son front. La jeune femme reculait la tête en lui demandant. « Arrête ! » Ruby ne voulait pas le laisser l’amadouer avec des baisers. Matthew lui tendait la main en lui proposant d’aller se promener. « Tu as vu les regards qu’on nous a lancés à l’aéroport et dans l’avion ? » Enfin, c’était plus en direction de Ruby que de Matthew, mais c’était pareil.

Il faudrait bien plus qu’une dizaine de jours à Ruby pour pardonner à Matthew et Blake. Tous les deux savaient que la jeune femme avait en horreur les cachotteries et les mensonges, elle voulait même à ses parents pour cela. Certes, le mensonge n’était pas le même, mais ça restait de la dissimulation de vérité. Ils avaient décidé de ne rien dire à Ruby en leur âme et conscience. Il avait gardé volontairement, la demoiselle Turner dans l’ignorance. La pilule avait du mal à passer pour la brunette. D’ailleurs, elle avait en tête que sans toute leur manigance peut-être qu’elle aurait pu éviter l’agression de ce soir d’Halloween. Elle tenait les deux hommes en qui elle avait le plus confiance comme les responsables de son agression. Ils avaient tous les deux failli à leur mission qui était de protéger Ruby.

Ruby n’avait pas du tout l’esprit à l’amusement. C’était plutôt tout le contrairement même. Mais Matthew n’en avait fait qu’à sa tête, comme souvent. Il avait préparé un voyage dans le but de changer les idées à la demoiselle Turner. Il faudrait bien plus qu’un week-end au Mexique pour que toute cette histoire disparaisse de l’esprit de la jeune femme. « Quelques jours de plus ne m’auraient pas été déplaisants. Facile à dire de bouger… » Ruby soulevait son t-shirt révélant les bleus au niveau de ses côtes et de son abdomen. « Peut-être que ce genre d’hématomes à toi, ne te font rien. Mais ils sont douloureux pour moi. » Il ne fallait donc pas que Matthew s’attende à ce que Ruby face de longue promenade. Déjà, quand elle était au meilleur de sa forme, la jeune femme faisait que rarement de longues distances.

Quand Matthew embrassait la jeune femme sur le front. Ruby avait reculé. Ces derniers temps, le moins que l’on puisse dire, c’est que la brunette était très loin d’être affectueuse. C’était même le contraire, elle avait aucun geste tendre à l’égard de son petit ami. Il pouvait mal le prendre, mais il savait pertinemment pourquoi elle était comme ça. Après Matthew pouvait faire son choix qu’en à la marche à adopter avec la demoiselle Turner. « Je ne te l’interdis pas. Mais n’essaye pas de m’amadouer avec tes baisers. » Son petit ami s’était relevé en tendant la main à Ruby. « Et penser que je suis maso ou débile ou apeurée pour rester avec un mec violent. Je te rappelle que je ne comprends et ne parle encore moins l’espagnol. » En langue étrangère, la brunette comprenait plus ou moins le français et elle était plutôt douée en italien. Elle avait bien pratiquant en vivant plusieurs mois à Milan. On pouvait penser que l’italien et l’espagnol se ressemblaient est bien s’était totalement faut. Les deux langues sont bien différentes. Elles ont tout simplement les mêmes racines latines comme le français d’ailleurs. Ruby finit tout de même par attraper la main de Matthew.

Ruby n’aurait pas été contre le fait de rester tranquillement chez elle. Les hématomes sur son corps étaient encore bien présents et douloureux. Donc les promenades ce n’était pas trop son truc pour le moment. Bien qu’en temps normal, elle adorait ça. Mais Matthew avait embarqué, sa petite amie dans un week-end au Mexique. Il avait pour seul but de lui changer les idées. C’était gentil de sa part, mais il en faudrait plus. Elle allait mal à cause de l’agression, pourtant ce n’était pas le pire. Ce qui l’attristait et la préoccupait, c’étaient les mensonges de Matthew et de Blake. Ruby avait l’impression qu’elle ne pouvait pas leur faire confiance, à l’un comme à l’autre. Ils avaient brisé quelques choses. Pour couronner le tout, la jeune femme s’inquiétait pour l’homme sur qui elle avait tiré. Il le méritait certes, mais pas au point d’en mourir. Cela faisait dix jours qu’il était dans le coma et Ruby craignait d’avoir commis l’irréparable.

Matthew voulait se promener en ville. « Non, je vais marcher. Ne me porte pas, j’arriverais à me débrouiller. » Quand Ruby pouvait faire les choses par elle-même, elle préférait ne pas demander d’aide. Elle avait toujours l’impression d’être une sorte de fardeau, elle ne voulait pas en rajouter en étant dépendante des autres. Malgré son handicap, la demoiselle Turner tenait toujours autant à son indépendance. « De toute façon, tu ne pourras jamais compter sur moi pour un marathon. » Il y a bien longtemps maintenant que la jeune femme était incapable de courir. Malheureusement, ce ne serait pas demain que son état allait évoluer positivement. Surtout, si on lui mettait en permanence des bâtons dans les roues.

Ruby refusait que Matthew l’embrasse et tente de l’amadouer par la même occasion. D’après ses dires, ce n’était pas son intention. Il n’avait pas d’arrière pensé, il en avait simplement envie. La jeune femme faisait un petit sourire gêné qui signifiait désoler. La demoiselle Turner savait que ce n’était pas agréable de se sentir repoussé. Mais elle lui en voulait tellement, elle ne pouvait donc pas agir différemment.

En général, le regard des autres, importait peu à Ruby. Mais les regards insistants qu’on portait sur les marques qu’elle avait sur le coup et les regards presque accusateurs sur Matthew avaient dérangé la jeune femme. Elle avait un petit ami super et elle n’aimait pas trop que les autres et un mauvais regard sur lui. Même si lui se fichait de l’avis des autres. Elle se demandait même ce que les gens pouvaient bien murmurer. C’était un peu agaçant quand on ne comprenait pas une langue. Ruby avait aucune notion d’espagnol à la différence de Matthew dont c’était la langue maternelle. Il aurait donc ferme le clapé d’une personne qui aurait de mauvais propos. « C’est vrai. Tu me feras le traducteur. » Ruby finit par attraper la main de son petit ami pour le suivre dans sa promenade. Il lui demandait de lui faire signe lorsqu’elle sera prête à le laisser revenir vers elle. La jeune femme aurait bien pu s’éloigner bien plus, si elle l’avait réellement voulu. La demoiselle Turner préférait cependant ne rien répondre. De toute façon, il le remarquera tout seul quand Ruby serait disposée à le laisser se rapprocher davantage.

En sortant de la chambre d’hôtel, Matthew proposait à Ruby de manger. Mine de rien le voyage l’avait drôle affamé. Elle mourrait de faim. « C’est une excellente idée. Mon estomac ne va pas tarder à crier famine. » Lui avait-elle répondu. La jeune brune adorait découvrir de nouvelles choses et goûter de nouveaux plats. Enfin à condition qu’ils ne contiennent pas de la viande évidemment. Cela faisait des années que Ruby était végétarienne et ça lui convenait complètement. Elle comptait bien le rester. Matthew lui demandait si ses antidouleurs faisaient effet ou si elle préférait un taxi. « Pour le moment, la douleur est très supportable. De toute façon, on ne va pas très loin, si ? » Si c’était prêt, Ruby pouvait marcher sans problème. Un peu plus loin, elle ne serait pas contre l’utilisation d’un taxi. « Tu as déjà un restaurant en tête ? »