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Cela faisait maintenant quelques semaines que Sanaa avait accouchées d’une magnifique petite fille. La demoiselle Keagan devrait être une femme comblée, elle avait deux magnifiques enfants, un homme dans sa vie qui l’aimait et pourtant, ce n’était pas le cas. Elle était habitée par ses vieux démons. Maintenant qu’elle n’avait plus la crainte de faire du mal au petit être qui grandissait en elle, l’appel de l’alcool se faisait de plus en plus fort. Cette tentation s’intensifiait en la présence de Noah. Ce petit garçon, d'à peine un an et demi, fruit de l’adultère de son mari était un rappel constant du déclin de son couple et de sa rechute. C’était parce que son mari l’avait trompé, qu’il avait eu un enfant avec une autre, au moment où Sanaa se pensait stérile, qu’elle a envoyé valser plus de trois ans d’abstinence et qu’elle s’est laissée tenté par un verre d’alcool. Des verres qui se multiplier et qu’on comptait par bouteille vidée au fil des jours. La demoiselle Keagan avait un problème. Elle savait qu’elle était malade, elle n’était absolument pas dans le déni, bien au contraire, elle sait très bien qu’elle est alcoolique.

Neuf mois, sans boire la moindre goutte d’alcool. Elle avait surmonté, le manque, les tremblements, les crises de nerfs, tout dans le but de protéger sa fille. Aujourd’hui, sa fille n’était une motivation. Sanaa savait que si elle représentait un danger pour Lily ou pour Jaimie, Jake saurait les protéger. Mais jamais il ne lui retirait, la garde de ses enfants ou le droit de les voir, il n’en aurait pas le cran. Il savait que c’était quelque chose que jamais la demoiselle Keagan ne pourrait lui pardonnerait. Malgré tout, pour elle et pour le bonheur total de ses enfants. Sanaa devait combattre cette addiction et ne pas replonger. Elle devait trouver la force et la volonté. C’est pour cela qu’en ce jeudi soir, 22h, Sanaa n’était pas auprès de sa famille. Elle était dans cette salle de l’hôpital dans une réunion des alcooliques anonymes. C’était qu’une question de temps avant que la réunion ne commence. Il y avait des visages familiers autour de Sanaa. Certaines personnes la félicitaient même pour la naissance de son bébé. Il faut dire que la brunette était une habituée de ses réunions, elle s’y rendrait souvent lorsqu’elle était enceinte. Notamment pour voir son parrain, Aiden, malheureusement ce soir, il n’était pas présent, mais ce n’était pas grave. Sanaa ignorait si elle allait parler ce soir ou non. Elle se déciderait surement au cours de la soirée.

Une femme d’une trentaine d’années venait de s’installer au côté de Sanaa et elle lui sourit. La brunette lui rendait son sourire en lui disant. « Bonsoir. Je m’appelle Sanaa. » Dit-elle en lui tendant la main. Autant se présentait immédiatement, cette partie allait arriver au cours de la soirée. Surtout si le maître de conférences décidait de faire un tour de table, si personne ne se lançait dès le début. « C’est la première fois que vous venez ici ? » Demandait-elle. En effet, Sanaa n’avait jamais vu la jeune femme ici. Il y avait deux options, soit elles ne venaient pas les mêmes soirs, soit s’était sa première fois.

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Sanaa avait commencé à consommer de l’alcool assez tôt. Elle ne se souvenait plus exactement quand, mais elle savait que ça remonté à son entrée au lycée. La jeune femme passait son temps dans des soirées et évidemment dans ce genre d’endroit, l’alcool coulait à flot surtout quand les soirées sont faites entre lycéens et/ou étudiants sans aucun contrôle. La modération n’avait jamais été un mot qui faisait partie du vocabulaire de la jeune Keagan. Au contraire, elle aimait bien repousser ses limites vivre dangereusement. Surtout pendant son adolescence, Sanaa tentait d’attirer l’attention de sa mère sans succès. Depuis la mort de son père quand la brunette avait une dizaine d’années, la mère de cette dernière vivait uniquement son travail. Elle avait délaissé sa fille qui était élevée par sa grand-mère paternelle Liliane. C’est d’ailleurs en hommage à cette femme formidable que Sanaa avait décidé d’appeler sa fille Lily. C’est à suite du décès de Liliane atteinte d’un cancer que Sanaa a sombré dans l’alcoolisme, elle avait perdu son soutien. À quelques mois de son vingtième anniversaire, la brunette se retrouvait totalement orpheline. La demoiselle Keagan venait d’être mère d’un petit garçon à, à peine dix-sept ans, célibataire et elle était complètement perdue. Sans sa grand-mère à ses côtés, sans ses conseils, Sanaa ne savait pas comment être une bonne mère. Elle sombrait alors peu à peu dans l’alcoolisme, ce qui réveillait enfin Andréa, la mère de Sanaa qui revient à Los Angeles pour soutenir sa fille et s’occupait de son petit-fils. La demoiselle Keagan était en colère contre sa mère donc qu’elle s’immisce dans sa vie n’arrangeait rien. Mais ce n’est pas pour autant qu’Andréa fuyait, elle veillait sur Jaimie quand Sanaa était trop ivre et devenait un danger pour son enfant. Sans la venue de sa mère, la brunette aurait probablement perdu la garde de son fils. C’est cela qui arrangeait les relations entre Andréa et Sanaa. Il avait fallu un peu plus de deux ans à Sanaa pour se défaire de son addiction, pour reprendre enfin une vie normale et saine. 

La vie avait continué avec des hauts et des bas, mais rien d’insurmontable. L’alcoolisme est un combat au quotidien pour ne pas sombrer à nouveau, mais Sanaa tenait bon. Elle était motivée par son fils, ses amis et son amour pour Jake. Elle le trouvait tellement parfait qu’elle voulait être à la hauteur pour lui. Puis quand sa perfection s’envolait suite à son accident vasculaire cérébral, son amnésie, sa tromperie et son enfant, c’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. La demoiselle Keagan avait une nouvelle fois, le cœur brisé et l’alcool lui permettait de calmer la douleur. Cette fois, c’était sa fille qui l’avait sauvé après un peu moins d’un an de rechute.

Dans cette salle à l’ambiance froide se tenait la réunion des alcooliques anonymes. Sanaa se présentait à une jeune femme qui pour elle était une jeune recrue, nouvelle dans cette réunion. Dans tous les cas, pour la demoiselle Keagan, il s’agissait d’un nouveau visage. La jeune femme se présentait également. C’était assez amusant, à une lettre prête, elles avaient le même prénom. « Je suis ravie de faire ta connaissance Lana. » Dit Sanaa avant de demander son interlocutrice si elle était nouvelle. Lana lui répondait de façon à ce qu’elle comprenne qu’elle était ni nouvelle, ni habituée. Elle connaissait cet endroit, mais elle n’y avait pas mis les pieds depuis un moment. La jeune femme demandait naturellement à Sanaa ce qui l’amenait ici. « J’ai rechuté après trois ans. Mais ça fait neuf mois, que je n’ai pas touché à l’alcool. C’est ma grossesse qui m’a sauvé, je craignais de faire du mal à mon bébé. Maintenant, qu’elle est née, je viens ici pour trouver la force de ne pas replonger. Entre nous, toutes les raisons qui nous mènent à boire son stupide. Il n’y a aucune bonne raison.» Ici, ils avaient tout le même problème, ils venaient tous pour la même raison, donc il n’y avait aucun tabou à parler de ses faiblesses. De cette faiblesse qu’était l’alcool pour chacun d’entre eux. 

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Avoir des enfants n’était pas la meilleure idée du siècle, lorsqu’on souffrait d’une addiction quel qu’elle soit. Peut-être lorsque cette dernière était l’alcoolisme. Pour être honnête, Sanaa n’avait jamais prévu d’être mère un jour. Lorsqu’on a dix-sept ans, ce n’était pas son objectif de tomber enceinte et pourtant, c’est à cet âge que la jeune brune avait eu son premier enfant. Le côté positif, c’est qu’elle n’était pas encore alcoolique à cette époque-là. Le second enfant non plus n’était pas prévu, mais c’était arrivé. Qu’ils soient prévus ou pas, pour Sanaa, ses enfants étaient la meilleure chose qu’il ne lui soit jamais arrivé. La demoiselle Keagan adorait être mère, même si elle était loin d’être la meilleure maman du monde et que c’était parfois difficile. Mais elle faisait de son mieux. Elle était réellement prête à tout pour Jaimie et Lily. Ils illuminaient chacune de ses journées, ils lui donnaient la force de se lever chaque jour. Donc elle leur devait bien de tenter d’être une bonne mère en continuant à se battre contre son addiction. « J’aurais également aimé ne pas faire subir cela à mes enfants. Malheureusement, mon fils m’a vu dans mes pires états. C’est pour eux que je me bats contre cette addiction. Si je n’avais pas mes enfants, je pense que je ne me serais pas occupé de cette addiction. J’aurais continué à m’enfoncer, jusqu’à atteindre le point de non-retour. Ils n’ont pas de quoi être fière, c’est normal que je fasse ça pour eux. C’est moi qui les amenais dans ce pétrin, ils n’ont rien demandé en naissant. » Pour Sanaa, il n’y avait que Jaimie et Lily qui valaient le coup de se battre et uniquement eux. Elle aimait d’autre personne évidemment comme ses meilleurs amis par exemple. Mais elle ne les aimerait jamais autant qu’elle aimait ses enfants, ce qui était totalement normal. La demoiselle Keagan n’était vraiment pas fière d’elle, elle se sentait même honteuse d’avoir ce problème. L’important aujourd’hui, c’est qu’elle luttait et qu’elle devait plus jamais être faible. Même si la tentation était énorme. 

La salle était quasiment pleine, l’homme qui dirigeait la réunion aujourd’hui fermait la porte et il se plaçait devant la salle. « Bonsoir à tous. » L’ensemble des personnes répondaient en cœur, y compris Sanaa. « Bonsoir. » L’homme commençait d’abord par se présentait et à féliciter certaines personnes qui passaient un cap aujourd’hui.  « Qui veut prendre en premier la parole ce soir ? » Sanaa hésitait, elle préférait attendre qu’au moins une personne passe avant elle. Elle ne voulait pas ouvrir le bal.

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L’alcool. Le point faible de Sanaa. Elle y avait sombré à la suite de la morte de sa grand-mère. En perdant son pilier et son roc, la jeune femme n’avait pas trouvé de meilleures solutions que celle de noyé son chagrin. Elle le noyait sous des bouteilles boissons alcoolisés en tous genres. À ce moment-là, Jaimie n’était pas une motivation nécessaire pour arrêter de boire. Les trois premières années de sa vie, le petit garçon était élevé par sa mère célibataire soutenue et guidée par sa grand-mère. Maintenant qu’elle n’était plus là, la jeune femme ne savait plus comment tenir son rôle. Elle était à peine âgée de vingt ans et elle devait s’occuper seule d’un enfant de moins de trois ans. Heureusement, que sa mère était revenue à Los Angeles pour s’occuper de Jaimie, sinon nul doute que Sanaa aurait perdu la garde de son fils. Si c’était arrivé, la demoiselle Keagan ne s’en serait jamais remise. Il avait tout de même fallu plus de deux ans à la brunette pour se défaire de ses addictions en puissant sa force chez son fils. Elle voulait être une bonne mère pour lui et surtout pas lui faire honte. Sanaa était parvenue pendant de nombreuses années jusqu’à qu’un homme, qu’elle pensait être l’homme de sa vie, lui brisait littéralement le cœur. Une douleur tellement intense que la brunette n’arrivait à calmer uniquement avec la consommation d’alcool. Au début, elle pensait contrôler, mais elle se trompait. Rapidement, le verre, se transformait en deux verres, puis trois et ainsi de suite jusqu’à qu’elle se retrouve à boire carrément à la bouteille. Elle finissait les soirées ivres et méconnaissables.

C’est en apprenant sa grossesse que Sanaa avait arrêtée de boire. La demoiselle Keagan était tombée enceinte au plus mauvais moment. À l’instant où elle ne voulait plus d’enfants et où elle se disait que Jaimie lui suffisait largement. Il était son fils, son prince, son ange, son trésor, il était tout pour elle. L’être le plus important aux yeux de Sanaa. Mais à présent, un second être était important pour la jeune femme, le bébé qu’elle portait. Elle avait tellement eu peur de le blessé que la brunette avait cessé de boire du jour au lendemain et elle avait réussi à résister à la tentation intense et au violente crise liée au manque. Aujourd’hui que sa fille était née. Sanaa devait puiser sa force auprès de Jaimie et Lily pour ne pas resombrer, pour ne pas leur faire honte. Qu’ils puissent la désigner comme leur mère la tête haute et peut-être qu’ils soient fiers d’elle comme l’avait suggéré Lana.

La séance commençait. L’homme qui menait la réunion de ce soir arrêtait son attention sur Lana après avoir salué l’assemblée. C’était peu commun, en général ce dernier était assez neutre et ne pointer personne du doigt. Mais ses deux-là devaient se connaître depuis un moment et être proche. Les regards s’étaient posés sur Lana. Une réaction naturelle que Sanaa avait également eue. Lana répondait à la question qu’on lui avait posée avant que l’homme n’ajoute. « Tu souhaites peut-être partager ton histoire avec les autres ? »