Sans avoir la possibilité d’avoir tous les jours des nouvelles de Jaimie et de Lily, Sanaa n’aurait probablement jamais accepter de participer aux fashions-weeks. Ça aurait été impossible pour la demoiselle Keagan de n’avoir aucune nouvelle de ses enfants pendant un mois. Trente jours s’étaient énormes pour une mère qui était loin de ses enfants du moins c’était le cas pour Sanaa. Ses bébés lui manquaient vraiment à chaque seconde. « On est tous accro à nos téléphones portables et à nos ordinateurs. On va essayer de l’éloigner le plus longtemps possible des écrans. Je n’ai pas envie qu’elle devienne une vraie geek ou abruti par tout ce qu’on peut voir. » Les écrans pouvaient avoir des effets bénéfiques, mais aussi être tout le contraire voire même dangereux. Donc, Sanaa préférait garder un œil sur ses enfants et limitait leur exposition à tout cela aussi longtemps, qu’elle le pouvait.

Sanaa était prête à aider Aiden avec son addiction comme toutes les fois où il l’avait fait pour elle. « Tu n’as pas besoin de me remercier, c’est totalement normal. » C’était l’occasion pour la demoiselle Keagan de lui rendre la monnaie de sa pièce. Même si elle savait qu’elle ne pourrait jamais faire autant pour lui qu’il en avait fait pour elle. Il en avait fait tellement. « Ton agence s’en remettra. C’est mieux qu’elle soit dirigée par un homme qui décide rependre de sa vie en main et se soignant. Plutôt que par quelqu’un qui a peur du regard des autres et qui se laissent sombrées. Ce n’est pas une honte d’être alcoolique, c’est une maladie même si ce n’est pas bien vue. Moi tout le monde le sait et ce n’est pour autant que mon entreprise a coulé. Y a peut-être eu des moments plus compliqués, mais elle tient le coup. On continue à acheter mes créations. Ton agence tiendra le coup même si tu vas en désintox et que ça se sait. Mais si tu ne veux vraiment pas, il faut que tu te trouves une motivation suffisante. Pour moi, c’était Lily et la crainte de lui faire du mal. Tu sais à quel point s’était dure… » Il ne fallait pas, qu’il se freine à cause des rumeurs, qu’on pouvait lancer et ce que les journalistes pouvaient raconter ou même inventer.

Aiden lui apprenait ensuite que Kiara n’était pas au courant de sa rechute. « C’est donc vrai ce qu’on dit sur vous. Vous êtes ensemble ? » Les magazines peoples disaient qu’ils entretenaient une relation secrète. Sanaa ignorait si c’était vrai ou pas. Sa cousine, Kiara ne lui avait rien dit à ce sujet. « Elle est au moins au courant pour ton addiction ou elle ne sait absolument rien ? » Si Aiden ne voulait pas qu’elle soit au courant, Sanaa allait respecter son choix et se taire. Elle savait garder un secret.

Les écrans étaient omniprésents dans notre vie à présent. Il y en avait absolument partout. Malgré cela, Sanaa essayait de réguler le temps, que ses enfants passaient devant ces différents écrans. Par contre, plus ils grandissent, plus ça devenait compliqué de contrôler, ce qu’ils pouvaient t bien faire. La demoiselle Keagan rencontrait ce problème avec Jaimie. Elle ne savait pas vraiment, ce qu’il faisait sur son ordinateur ou son téléphone portable. Faisait-il vraiment ses devoirs ou au contraire, est ce qu’il passait plus de temps à jouer ? Sanaa ne voulait pas non plus l’espionner. Mais elle craignait, qu’il puisse développer une addiction aux jeux vidéo ou pire. Il pouvait également faire de mauvaises rencontres via ses jeux ou même les réseaux sociaux. Même si normalement, il n’a pas l’âge pour s’y inscrire. « Oui, je sais. Jaimie a déjà des devoirs à faire sur l’ordinateur et à envoyer au professeur par mail. Mais Lily a encore le temps avant d’être à l’école et d’être obligé d’utiliser tout ça. » Sanaa comptait bien profiter au maximum de sa petite fille et d’avoir sa totale attention avant qu’elle soit plus intéressée par la télévision ou les ordinateurs, tablettes et compagnies.

Pour Sanaa, Aiden ne devait pas s’empêcher de se soigner par peur de la réputation qu’on pouvait lui attribuer. Mister Blackson voulait être certain que la jeune femme était capable de s’occuper de lui sans replonger à son tour. « Je ne saurais pas si j’en serais capable avant d’essayer. Je t’avoue que je n’ai jamais fait ça auparavant. Ce sera la première fois pour moi. Mais je suis sûre d’une seule chose, je ne veux pas faire vivre, à Lily ce que j’ai fait subir à Jaimie avec mon addiction. Je ne veux pas non plus perdre mes enfants. » Sanaa savait que Jaimie s’éloignerait volontairement d’elle si jamais elle recommençait à boire. Maintenant, il était assez grand pour comprendre que sa mère se détruit volontairement et a choisi la solution de facilité en choisissant l’alcool. « Quand tu as ouvert, tu t’es associée à Ruby malgré la mauvaise réputation qu’elle avait. Pourtant, votre agence a bien fonctionné et sa réputation s’est fait oublier… Oui, je sais que tu ne peux pas tomber enceinte… C’était simplement un exemple… Mais si ton agence est importante pour toi, comme tes employés et tes mannequins, c’est un bon début. Au moins, tu ne te fiches pas de tout. Commence déjà à moins aller aux soirées ou restes y moins longtemps. Laisse ton associé gérer ça et toi, tu géreras autre chose à sa place.» À une certaine période, quand Sanaa était sous l’influence de l’alcool, rien n’avait d’importance pour elle, pas même Jaimie.

Quand Aiden parlait de Kiara, Sanaa comprit immédiatement que toutes les rumeurs qu’elle avait entendues était fondé et surtout vrai. Aiden d’ailleurs lui confirma. « D’accord, je ne dirais rien... Puis j’ai vécu la même chose avec Jake qui travaillait pour moi. Mais on n’a pas su rester très longtemps discret… Du coup, Kiara peut être une motivation supplémentaire pour toi. Surtout, si tu ne veux pas qu’elle sache que tu as été addict à l’alcool. » La demoiselle Keagan était à présent là pour aider Aiden à porter son fardeau, comme lui l’avait aidé avec le sien, il y a plus d’un an. Et tellement d’autres fois avant. « Tu veux qu’on aille à une réunion, ce soir ? » Il devait bien avoir également les alcooliques anonymes à New-York, il fallait seulement trouver l’adresse.

Aucun des exemples que Sanaa donnait, aidait à rassurer Aiden. Pour lui, si son addiction venait à se savoir, il perdait tout. La demoiselle Keagan n’était pas du même avis que lui. Elle-même avait vu son addiction révélée au grand jour. On avait beaucoup parlé à son sujet, mais finalement tout avait fini par se tasser. Son entreprise n’avait pas réellement empathie et Sanaa était persuadée que c’était la même chose pour l’agence de mannequins d’Aiden. D’autant plus, qu’il n’était pas le seul à faire tourner l’affaire. Malgré tout, la brunette n’insistait pas. C’était également compréhensible, qu’il ne veuille prendre le risque, que sa vie privée soit étalé dans la presse. Parfois, c’était assez compliqué d’être une personnalité publique. Sanaa était beaucoup moins exposé qu’Aiden. Mais il arrivait parfois, qu’elle a apparaisse dans certains magazines, surtout depuis qu’elle avait recommencé à participer aux fashions-weeks. « Si vous vous répartissez différemment le travail. Tu penses, qu’elle n’aura pas le temps ou tu penses qu’elle ne voudra pas le faire ? » La demoiselle Keagan ne savait pas comment été leur organisation au travail. Aiden et Ruby avaient l’air d’être de bons amis en plus d’être des collègues. Donc il était possible que son associée accepte de lui rendre ce genre de service.

Aiden confirmait les rumeurs qui concernait sa possible relation amoureuse avec Kiara, la cousine de Sanaa. La brunette était heureuse pour eux. Mais elle l’était moins quand elle apprit que la demoiselle Soares ignorait l’addiction d’Aiden et qu’elle devait également lui cacher. La demoiselle Keagan acceptait le choix de son ami. Elle-même quand elle avait replongé, elle l’avait caché à ses proches. « Oui, je sais que parfois l’entourage ne suffit pas. Mais tu n’es peut-être pas comme moi. Tu reconnais que tu as un problème, c’est déjà un grand pas, c’est la première étape. » Alors qu’ils continuaient à marcher dans Centrale Park, Sanaa demandait à Aiden s’il voulait qu’il aille à une réunion. « On n’est pas obligé d’aller physiquement à une réunion pour le moment. Il y en a en ligne sur Internet. L’avantage, c’est que tu es vraiment anonyme. Ou on peut la faire qu’entre nous en tête-à-tête. » Ils avaient tous les deux assistés à assez de réunions pour savoir comment ça marcher. « Puis même si on va réellement à une réunion, on peut toujours dire que tu m’as accompagné. J’ai arrêté de boire, mais je continue à aller aux réunions de temps en temps. C’est comme tu veux. » La décision revenait à Aiden et Sanaa le suivrait simplement.

Sanaa proposait à Aiden de répartir différemment ses tâches avec Ruby. C’était simplement une idée pour, qu’il ait moins souvent l’obligation d’assister à des soirées où il serait attiré par l’alcool. Mais son ami refusait de donner plus de travail à son associée. C’était son choix, mais pendant un temps, il allait devoir rester loin de tous les événements où l’on proposait de l’alcool. Pour le moment, il était trop fragile pour résister à l’appel de cette boisson. « Arrête les événements pendant un moment au moins. Je suis sure qu’on te le pardonnera. Dis que tu as mieux à faire ou plus important. »

Alors qu'Aiden et Sanaa marchaient dans Central Park, la jeune femme proposait à son ami une réunion des alcooliques anonymes. Mais il n’était pas partant pour le moment. La demoiselle Keagan était bien placée pour savoir qu’il ne fallait pas le forcer comme Logan l’avait fait avec elle. La jeune femme s’était simplement braquée. Sanaa n’avait pas porté beaucoup d’importance à la réunion. Jusqu’au moment où son meilleur ami avait pris la parole et qu’elle réalise qu’elle n’était pas seule à avoir des problèmes. Elle avait été tellement obnubilée par ses soucis, qu’elle n’avait pas remarqués, que son meilleur ami était mal. « C’est comme tu veux. Profiter de New-York ça me convient aussi. » Aiden faisait une remarque sur le petit ami de Sanaa. « Non, je n’ai rien de prévu. Et concernant mon petit ami, il n’est pas là, je n’ai pas de compte à lui rendre. Puis je fais toujours ce que je veux, il n’a pas vraiment son mot à dire. » Jake n’aimait pas que Sanaa passe du temps avec Jeffrey. Ce n’est pas pour autant, que la jeune femme n’allait pas le voir. La demoiselle Keagan ne se laissait pas contrôler par son côté possessif et Jake le savait bien.

Aiden allait tenter de suivre le conseil de Sanaa, à savoir éviter au maximum les soirées où l’alcool est susceptible de couler à flots. Comme par exemple, les after des fashions-weeks, autres défilés ou séances photos, même les soirées où l’on cherchait à décrocher des contrats. Aiden allait devoir déléguer tout ça à Ruby pour un temps. Il ne pourrait jamais s’en sortir, si la tentation était toujours présente. Il fallait qu’il s’en éloigne, le temps qu’il soit assez fort pour être en présence d’alcool et savoir résister. Ça prendrait le temps que ça prendra, mais il y parviendra à nouveau, un jour. En attendant, son associée pouvait très bien se débrouiller, Sanaa n’avait aucun doute dessus. Puis si Aiden l’avait choisi comme partenaire, c’est qu’il avait confiance en elle et en son travail.

Sanaa acceptait l’invitation d’Aiden et de profiter de New-York en sa compagnie. Elle le rassura également à propos de Jake. C’est vrai, qu’il était assez possessif, mais jamais la demoiselle Keagan ne tolérait qu’il tombe dans l’excès. Personne ne dictait à la jeune femme ce qu’elle devait ou pouvait faire. Elle n’avait jamais accepté l’autorité, ce n’était pas Jake qui allait lui faire changer d’avis ou d’attitude, sûrement pas. « Il sait qu’il ne peut pas m’empêcher de passer du temps avec toi. Il sait que tu es mon parrain et que c’est en partie grâce à toi que je ne bois plus. On te doit beaucoup. Puis il te fait confiance, je pense, puisqu’il a accepté, que je te choisisse comme parrain pour Lily. » Si Jake avait une once de méfiance envers Aiden, jamais il n’aurait accepté que l’homme soit le parrain de sa fille. Il aurait également du mal à laisser Sanaa partir seule à New-York avec Aiden dans les parages. « Oui, ça fait du bien de retrouver les fashions-weeks. Ça fait remonter les vieux souvenirs. Le seul bémol, c’est le manque de mes enfants. Sinon, c’est que du bonheur, j’aime même la pression et l’adrénaline à chaque défilé pour que tout soit absolument parfait. En fait, je ne m’en rendais pas compte, mais ça m’avait vraiment manqué. Ces dernières années, j’ai beaucoup trop délaissé ce que j’aimais. » Les fashions-weeks, la musique, l’art tout cela était bien loin dans le quotidien de Sanaa alors qu’auparavant, elle qualifiait ses trois choses en plus du dessin de passion.